Auteur/autrice : Éric

  • Où sont nos repré­sen­tants ? Faiblesse

    « La plupart des dépu­tés seront repar­tis dans leur circo, explique un parle­men­taire LR. Surtout qu’il y a le match France-Alle­magne jeudi soir. Entre ceux qui préfèrent rentrer chez eux et ceux qui ont envie de se montrer dans la fan zone de leur ville, il est impos­sible de leur dire “bah non, en fait tu restes à Paris jusqu’à 19 heures, merci”. » Quand bien même la moitié du groupe LR aurait la possi­bi­lité de voter par procu­ra­tion, la manœuvre néces­si­te­rait la présence de 100 dépu­tés dans l’hé­mi­cycle. Un mini­mum pour donner du poids au recours. « Jacob ne veut pas se retrou­ver avec une motion votée par 33 pelés », pour­suit le même élu. Du coup, pour éviter le ridi­cule de rangs clair­se­més, il a préféré lais­ser tomber.

    Motion de censure: pourquoi la droite se met hors jeu (Media­part)

    Faiblesse de notre parle­ment, mais aussi et surtout faiblesse de ce que repré­sente le mandat pour nos élus.

    Consi­dé­rer que c’est trop deman­der qu’une moitié de nos dépu­tés de restent au parle­ment un jeudi jusqu’à 19h pour déci­der – ou non – de faire tomber un gouver­ne­ment…

    Quand vous croi­se­rez votre député dans la fan zone, sur un événe­ment public quel­conque, dites-vous bien que c’est visi­ble­ment plus impor­tant pour lui que son rôle de député, que le mandat que vous lui avez donné.

    * * *

    Qu’un député décide de suivre le gouver­ne­ment ne me choque pas. Je ne partage pas ses idées mais c’est son choix, son rôle.

    Qu’un autre trouve la situa­tion inac­cep­table mais se couche, ou qu’ils ne fassent même pas l’ef­fort de parti­ci­per, là par contre on a un grave problème.

  • Lectures poli­tiques – début juillet 2016

  • Objets connec­tés… décon­nec­tés

    J’ai acheté ma TV il y a bien long­temps. À l’époque nous avons accepté d’y mettre plus pour avoir un système de replay inté­gré à la TV. À la sortie du carton le replay ne fonc­tion­nait pas, « prochai­ne­ment » qu’ils disaient. Ça a duré des mois puis on a eu M6, mais sans les séries et fictions phares. Quand elles ont été là nous avons eu des publi­ci­tés avant lectu­re… alors que le site offi­ciel n’en avait pas (ou pas autant, je ne sais plus). Au bout d’un moment le service a été fermé. Voilà pour ma TV. Sony je pense à toi, je n’ai plus rien racheté chez toi depuis.

    En avril c’est le hub Nest qui est arrêté, à peine deux ans après sa commer­cia­li­sa­tion. On ne parle pas d’une fonc­tion annexe de perdue mais d’un appa­reil de 300 $ qui ne sert plus que de presse-papier.

    Il y a quelques jours j’ai vu passer l’an­nonce d’arrêt d’une carte SD wifi. Oui, une simple carte SD qui fait wifi. Le construc­teur peut déci­der de ne simple­ment plus les faire fonc­tion­ner, à peine un an après sa fin de commer­cia­li­sa­tion.

    Et si demain Adobe, Amazon ou Kobo décident d’ar­rê­ter le support de leur DRM de livre numé­rique ? Vos livres risquent de ne deve­nir que des suites de 0 et de 1 tota­le­ment illi­sibles.

    Nous avons de plus en plus d’objets connec­tés, de conte­nus numé­riques contrô­lés par des tiers, sans que jamais nous n’ayons un quel­conque enga­ge­ment de péren­nité.

    Pour du logi­ciel sur abon­ne­ment c’est une chose, pour du maté­riel qu’on achète et qui n’a aucune raison de s’ar­rê­ter de fonc­tion­ner, c’est encore plus diffi­cile à conce­voir.

    Inter­net of things qu’ils disaient. Nous ne contrô­lons plus rien, nous ne déte­nons plus rien. Une société privée peut à tout moment déci­der que notre maté­riel, chez nous, arrê­tera de fonc­tion­ner, simple­ment parce que ce n’est plus rentable pour elle. Peut-être même simple­ment pour promou­voir ou se concen­trer sur une nouvelle version en vente.

    À l’heure où on parle d’ob­so­les­cence program­mée, de garan­tie de dispo­ni­bi­lité de pièces déta­chées, il serait temps d’im­po­ser par la loi une péren­nité mini­mum, ou au moins que le vendeur affiche très expli­ci­te­ment le temps de fonc­tion­ne­ment garanti.

  • [Commen­taire] Le contrat

    Pour cela je voudrais que l’on mette en place un système qui semble fonc­tion­ner dans à peu près tous les corps de métiers : le contrat. […]

    C’est pourquoi je propose que pour être élu, un candi­dat doit présen­ter un contrat listant ses promesses. […] Si le contrat est rompu, comme pour tout contrat, une suite pénale sera donc envi­sa­gée. C’est aussi simple que cela.

    — Blog de Delta­kosh

    Nous n’avons pas de mandat impé­ra­tif dans les insti­tu­tions françaises, unique­ment des mandats repré­sen­ta­tifs… et pour de très bonnes raisons.

    Imagi­nons donc plusieurs cas. Je fais une promesse de dimi­nuer les impôts. Je suis élu pour quatre ans à l’As­sem­blée natio­nale :

    1-  Le contexte change : Je suis franc, honnête, je n’ai pas changé de valeurs ou de direc­tion mais le contexte écono­mique et social a changé entre mon élec­tion et la mise en œuvre du projet. Bais­ser les impôts serait désor­mais une folie, ne pas le faire me rendrait coupable devant mon enga­ge­ment. Que faire ?

    2– On me confronte au tout ou rien : Le gouver­ne­ment propose les lois, je les amende et je les vote. Le gouver­ne­ment ont proposé et fait arri­ver une baisse des impôts mais le texte contient aussi d’autres dispo­si­tions inac­cep­tables, et peut-être même des baisses bien trop impor­tantes. J’ai proposé des amen­de­ments mais ils n’ont pas remporté la majo­rité suffi­sante. Même si je conti­nue à être pour une baisse des impôts, voter ce texte précis serait dange­reux. Que faire ?

    3– D’autres prio­ri­tés inat­ten­dues : Nous travaillons sur un projet mais l’ac­tua­lité s’im­pose à nous. Il y aura eu de vrais problèmes à régler côté agri­cul­ture, une vague de terro­risme, le gouver­ne­ment aura changé deux fois. Le projet n’a pas pu abou­tir dans les délais malgré toute la bonne volonté. Oh, nous aurions pu le faire arri­ver mais ça aurait été au détri­ment de l’in­té­rêt géné­ral, et ça aurait été un texte bâclé poten­tiel­le­ment pire que la situa­tion actuelle. Que faire ?

    4– Je ne décide pas seul : Je travaille, j’amende, je vote. Je ne suis pas seul à déci­der au parle­ment. La majo­rité en décide autre­ment et nous aurons une hausse des impôts. Comment me tenir respon­sable ?

    5– Compro­mis et équi­libres : J’ai aussi fait la promesse d’aug­men­ter le budget de la justice, drama­tique­ment en besoin. Les deux sont réali­sable conjoin­te­ment mais je ne travaille pas seul. Pour faire arri­ver les projets il faut faire des compro­mis. Je peux soit conti­nuer comme prévu avec le risque de finir en mino­rité sur les deux textes, soit faire un compro­mis afin de garan­tir le succès à au moins un des deux textes. Que faire ?

    6– Pas en contrôle : Entre temps le Président a été élu, avec une autre majo­rité, ou au moins le gouver­ne­ment nommé n’a plus les mêmes prio­ri­tés. Le gouver­ne­ment contrôle l’es­sen­tiel de l’agenda parle­men­taire et les niches à l’ini­tia­tive du parle­ments sont trop réduites pour faire arri­ver tout ce qui était envi­sagé.

    7– Nouveaux éléments : Pour faire notre travail sérieu­se­ment nous avons mené des études préa­lables. Le contexte écono­mique et social n’a pas réel­le­ment changé mais nous avons décou­vert des effets néga­tifs signi­fi­ca­tifs impré­vus. Mieux vaudrait ne pas mettre en œuvre ce qui était prévu. Que faire ?

    8– Meilleure solu­tion : Pour faire notre travail sérieu­se­ment nous avons mené des études préa­lables. Le contexte écono­mique et social n’a pas réel­le­ment changé mais nous avons décou­vert une solu­tion pour redon­ner du pouvoir d’achat aux français sans faire bais­ser les recettes fiscales de l’État pour autant. C’est encore mieux que prévu mais ce n’était pas notre enga­ge­ment. Que faire ?

    9– Trahir l’es­prit, respec­ter l’écrit : Je vois l’échéance arri­ver. J’ai été de bonne volonté mais nous n’avons pas fait signi­fi­ca­ti­ve­ment bais­ser les impôts. Heureu­se­ment j’ai la solu­tion : bais­ser les impôts et à la place augmen­ter les taxes et coti­sa­tions indi­rectes. Ce serait sabor­der le pays mais moi ça m’évi­te­rait tout risque. Que faire ?

    9– Mesu­rer et évaluer : Je vois l’échéance arri­ver. Nous avons fait ce que nous pensions le mieux en rapport avec nos enga­ge­ments mais il y a vingt statis­tiques diffé­rentes. Suivant comment on lit et quelle statis­tique on regarde, on va pouvoir dire que les impôts ont augmenté ou qu’ils ont dimi­nué. Que faire ?

    Bonne chance.

    * * *

    Il y a certai­ne­ment 50 autres cas. Le truc c’est de se rappe­ler que nos élus ne maitrisent pas grand chose. Quand ils avancent sans tenir compte de tout le reste, ils réalisent souvent le pire, même si ça colle avec des enga­ge­ments élec­to­raux.

    Si j’ai besoin de prendre un repré­sen­tant, c’est juste­ment parce que je lui donne une direc­tion mais qu’en­suite il devra prendre une déci­sion en fonc­tion d’un contexte, de consul­ta­tions, d’ex­per­tises, de rapports, de docu­men­ta­tions, d’un travail que je n’ai pas fait, et d’autres élus. Même si je sais où j’ai­me­rais aller à priori, lui dicter la déci­sion avant que tout ça soit fait ou connu serait tota­le­ment imbé­cile.

    Plus simple­ment, si j’étais capable de déci­der lors du vote, pourquoi aurais-je besoin d’un repré­sen­tant pour prendre la déci­sion ? Il suffi­rait de regar­der les votes lors de l’élec­tion et de publier direc­te­ment au jour­nal offi­ciel. Nous aurions une démo­cra­tie directe. Pourquoi pas, mais élire un repré­sen­tant pour lui dire que de toutes façons sa conduite est dictée, ça n’a stric­te­ment aucun inté­rêt à mon avis. Pire, ça peut amener les mêmes effets néga­tifs que n’im­porte quel contrat d’objec­tif.

    Les groupes de réflexion sur la démo­cra­tie explorent même l’exact opposé. On tire l’as­sem­blée au sort, on ne choi­sit même plus l’élu, donc hors de ques­tion de lui donner un contrat sur quoi et comment voter.

    * * *

    Le lecteur atten­tif remarquera qu’il en va de même pour les contrats. Il est rare qu’on réalise un contrat sur plus de 2 ans sans prévoir de clauses de sorties ou une capa­cité d’adap­ta­tion. Le cas échéant, si les deux parties travaillent dans le même sens, il est possible de faire des avenants, de réorien­ter le contrat en fonc­tion de ce qu’on trouve. Dans tous les cas les contrats qui se réalisent dans des envi­ron­ne­ments peu contrô­lés ou dont les détails ne sont pas connus sont souvent des enga­ge­ments de moyen et pas des enga­ge­ments de résul­tat.

    Le lecteur atten­tif remarquera aussi que l’élu se rapproche beau­coup plus d’un employé qui est là pour parti­ci­per à la direc­tion de la collec­ti­vité que d’un pres­ta­taire à qui on demande un service avec enga­ge­ment de résul­tat. Au plus on peut le voir comme un consul­tant.

    Étran­ge­ment je n’ai jamais entendu dire qu’un conseil d’ad­mi­nis­tra­tion ait demandé un tel contrat au président qu’il nomme. Il en va de même pour les consul­tants qu’on embauche. Il y a parfois des primes de réus­site et on ne renou­velle pas celui qui ne donne pas satis­fac­tion, mais jamais on n’a imagi­ner le rendre respon­sable devant la justice de ne pas être arrivé à tenir des objec­tifs.

    Je dis étran­ge­ment parce que vous pensez bien que si ça avait le moindre sens, ça fait long­temps que les donneurs d’ordre divers et variés auraient cher­ché à obte­nir ces garan­ties. Non, ils ont simple­ment compris qu’em­bau­cher quelqu’un pour prendre des déci­sions impliquait forcé­ment de lui lais­ser une capa­cité d’ap­pré­cia­tion et d’adap­ta­tion.

    * * *

    Quoi alors ? Et bien juste­ment, utili­sons ce qui existe dans le milieu des entre­prises pour ces cas là. Donnons droit à l’ins­tance supé­rieure de renver­ser une déci­sion, de révoquer celui qui ne donne pas satis­fac­tion. Mieux, défi­nis­sons le cadre de l’en­ga­ge­ment : impo­sons une vali­da­tion lors des déci­sions stra­té­giques de grande impor­tance.

    Pour le milieu des entre­prises il s’agit des conseils d’ad­mi­nis­tra­tion et autres conseils de surveillance, en session ordi­naire ou extra-ordi­naire.

    Pour l’État ça pour­rait être un méca­nisme de réfé­ren­dum pour révoquer le parle­ment ou pour vali­der certaines déci­sions (entre autres celles touchant à la consti­tu­tion, mais pas forcé­ment unique­ment).

    Là je dis oui.

  • Contrôle au faciès

    Quand on parle de contrôle au faciès, il y a toujours quelqu’un pour dire que tout ça n’est pas très factuel, que les récits sont partiaux et que je suis surtout l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’ours.

    Sauf que non, pas tout à fait.

    La réalité c’est que je n’ai pas souve­nir d’avoir vécu un seul contrôle d’iden­tité. Pas un seul. C’est peut-être déjà arrivé, mais dans ce cas ça a été suffi­sam­ment rapide, poli et basique pour ne lais­ser aucune trace. On ne m’a jamais fait de palpa­tion de sécu­rité, de fouille, jamais emmené au commis­sa­riat, etc.

    J’ai même passé une fron­tière France -> Suisse avec une décla­ra­tion « j’ai oublié ma carte d’iden­tité chez moi », oui (mais j’ima­gine que ça ne passe­rait plus aujourd’­hui). C’est dire…

    Les seuls contrôles dont j’ai souve­nir ce sont les contrôles aux fron­tières (à l’aé­ro­port ou les équipes de douane proches de Genève), trois contrôles routiers (deux où ils arrê­taient tout le monde sans excep­tion et un où j’ai visi­ble­ment grillé un feu rouge sans m’en rendre compte et où on m’a juste dit « atten­tion, ce n’est pas bien »), ou les contrôles de billets lors des trans­ports en commun (je les compte parce qu’ils sont parfois accom­pa­gnés par les forces de l’ordre mais ces derniers ne m’ont jamais demandé quoi que ce soit à cette occa­sion).

    Le seul contrôle poussé et un peu agres­sif (arrêté, déplacé dans une pièce, voiture et personne fouillés, démonté mon télé­phone), à la fron­tière de Genève, était dans un groupe d’amis moins blancs que moi.

    Aucun contrôle d’iden­tité. Cette même histoire est assez fréquente chez mes amis en situa­tion simi­laire: j’ai 37 ans, homme, cis-genre, blanc, centre ville aux heures de début et fin de jour­née de travail, CSP+ style plutôt « vête­ments de bureau » que sport­wear.

    À l’in­verse, tous les amis s’ha­billant plus sport ou ayant une peau moins blanche que moi et à qui j’ai posé la ques­tion se sont fait contrô­lés dans l’an­née passée. Je n’ai pas demandé à tout le monde, mais je n’ai eu aucune excep­tion. Aucune.

    * * *

    Statis­tique­ment l’échan­tillon ne vaut peut-être rien, mais j’ai­me­rai quand même qu’on m’ex­plique.

    Qu’on m’ex­plique pourquoi lors des contrôles on me dit « pas vous » alors que les autres sont stop­pés parfois agres­si­ve­ment, parfois palpa­tion et vidage de poche main contre le mur comme dans les séries améri­caines. La seule diffé­rence quasi systé­ma­tique est la couleur de peau ou la présence d’un swea­ter à capuche.

    Qu’on m’ex­plique pourquoi j’ai vu des amis chan­ger de chemin par lassi­tude d’être contrô­lés en voyant une patrouille, alors que ça ne me serait même jamais venu à l’es­prit. La seule diffé­rence notable que j’y ai vu est qu’ils sont basa­nés.

    Qu’on m’ex­plique pourquoi quand je demande des infor­ma­tions à un poli­cier en opéra­tions j’ai une réponse polie alors que la même personne derrière moi se fait parfois refou­ler à la limite de l’in­sulte. Là aussi, même si ce n’est que du ressenti, je n’y vois qu’une diffé­rence de faciès.

    Tout ça je l’ai vécu. On ne parle pas de on-dits.

    * * *

    Je ne vois que ce qu’il se passe autour de moi, en centre ville bien propre aux heures de tran­sit des employés de bureau. Les récits tiers sont bien moins super­fi­ciels que ce que j’ai vu de mes yeux.

    Je trouve ça un peu facile de parler de partia­lité, que tous ces jeunes et non-blancs n’ont en fait rien à repro­cher, qu’ils se font des idées voire sont de mauvaise foi. C’est rassu­rant, tranquilli­sant, mais quand même diffi­cile à croire. D’au­tant plus diffi­cile que quand les polices anglaises et espa­gnoles ont réel­le­ment travaillé la ques­tion, elles ont vu qu’elles avaient effec­ti­ve­ment des pratiques illé­gi­times.

    Il faut croire que nous avons la police parfaite mais juste beau­coup de para­noïaques et d’hy­po­con­driaques du contrôle dans la popu­la­tion.

    Même en suppo­sant cette police parfaite, je ne vois pas ce que ça change. Que la popu­la­tion ait un ressenti de contrôle au faciès est un problème en soi, peu importe que les faits soient avérés ou pas. La réalité des faits est presque une ques­tion secon­daire : Le problème suffi­sant pour mettre en place tous les outils de contrôle et d’as­su­rance néces­saires, suffi­sant pour faire comme si. Au pire ça permet­tra de faire taire ces fausses victimes et d’éli­mi­ner le mauvais ressenti.

    Bon, bien évidem­ment on risque aussi de se rendre compte que le problème est réel. Visi­ble­ment nos poli­tiques ne sont pas prêts à prendre ce risque.

    Il faut dire qu’on parle de récé­pissé pour les contrôles d’iden­ti­tés alors qu’on n’est même pas capables de faire respec­ter l’obli­ga­tion d’af­fi­chage du numéro RIO sur les poli­ciers en uniforme. Ça n’aide pas à crédi­bi­li­ser ceux qui luttent contre le récé­pissé.

    * * *

    Le récé­pissé en cas de contrôle d’iden­tité ce n’est pas la mesure parfaite, et je crains que certains poli­ciers refusent la déli­vrance du papier de la même façon qu’ils refusent de donner leur RIO.

    Pour autant c’est une mesure rela­ti­ve­ment simple, appli­cable, qui renverse la confiance et permet de redon­ner quelque chose dans les mains de ceux qui se disent et qui se sentent victimes. Mieux, c’est une mesure qui a fait ses preuves ailleurs.

    Et si on arrê­tait de se regar­der le nombril ?

  • [Photo] Être soi

    Encore cette croix. Je trouve les chaînes parti­cu­liè­re­ment inté­res­santes.

    Nous n’en parlons géné­ra­le­ment pas lors de la prépa­ra­tion. Certains bijoux sont natu­rel­le­ment enle­vés. Ceux qui restent, souvent des chaînes, ne sont pas que des orne­ments ou des souve­nirs. À force d’être portés ils font partie de nous-même, comme un tatouage sur le notre soi. Les enle­ver semble­rait arti­fi­ciel, presque comme un dégui­se­ment.


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  • [Photo] Modèle

    On nous montre des corps stéréo­ty­pés, retou­chés, sélec­tion­nés, auxquels tout le monde veut ressem­bler et auxquels personne ne ressemble.

    Si j’en avais trouvé, proba­ble­ment que j’en aurais été mal à l’aise. À la place j’ai eu la chance de voir des gens divers, me permet­tant de casser ces stéréo­types. Tout le monde est diffé­rent, et beau en même temps.

    Ça a l’air d’une plati­tude, de celle qu’on répète tous sans forcé­ment y croire soi-même, mais en prendre conscience permet un recul profond. Merci à toutes celles qui me l’ont permis.

    Sur les photos il n’y a pas de femmes à la plas­tique idéal(isé)e. Je ne triche pas non plus à base de retouches ou en ne prenant que des posi­tions flat­teuses. Non, c’est juste que fina­le­ment, une fois confronté à l’ap­pa­reil et son absence de préju­gés, tous les corps se révèlent beaux. Tous. Simple­ment. L’idée qu’on ferait excep­tion n’a en fait aucun sens.


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  • [Photo] Accep­ter

    J’ai cher­ché à me confron­ter au corps, pour le consi­dé­rer comme normal et natu­rel. J’ai pensé que tout ça était à l’op­posé de l’éro­tisme, qu’il fallait refu­ser tout ce qui pouvait s’en rappro­cher.

    Un vête­ment sur le corps brut et d’un coup cet érotisme réap­pa­rait. Fina­le­ment ça fait aussi partie du corps, des émotions qui vont avec. Il me reste à l’in­té­grer sans qu’il ne devienne un objec­tif en lui-même, à l’ac­cep­ter quelque part dans la démarche.


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  • [Photo] Respi­rer

    Je ne veux souvent pas répondre quand on me demande quelle était mon inten­tion lors de la prise de vue. Ça serait faire croire que le sens de la photo est là. Le proces­sus est telle­ment plus complexe que ça pour moi…

    La prise de vue n’est qu’un élément de toute la chaîne qui mène à la publi­ca­tion. Cet élément est majeur par rapport à mon chemin person­nel mais mineur dans ce que j’ex­prime.

    Je m’en sers comme d’une matière première qui permet ensuite des sélec­tions, des trai­te­ments, des décou­pages. Pas plus. C’est au travers tout ce proces­sus jusqu’à la publi­ca­tion que j’ex­prime quelque chose.

    Plus qu’une inten­tion unique, la photo finale est la super­po­si­tion de mes senti­ments et de mon état d’es­prit à chaque étape, chaque jour de ce proces­sus.

    La légende c’est le dernier trait, celui qui résume cet empi­le­ment lors de la publi­ca­tion, en fonc­tion de l’état d’es­prit au dernier instant de la publi­ca­tion. C’est aussi pour ça que je ne publie pas plusieurs photos simul­ta­né­ment, ça aurait peu de sens dans la démarche.

    L’in­ten­tion lors de la prise de vue ? elle n’a aucune impor­tance une fois partie inté­grante de toute la suite.


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  • [Lecture] Les conte­nus diffu­sés par BFMTV

    Un inter­naute s’est amusé à chro­no­mé­trer les conte­nus diffu­sés par BFMTV pendant quatre heures d’une jour­née (14 juin 2016) et faire une synthèse (graphique à l’ap­pui !). C’est plutôt édifiant.

    via Face­book

    Sur 4h de programme, 2h43 sur le terro­risme, 34 minutes sur les mani­fes­ta­tions de la loi travail, 45 minutes de publi­cité, 2 minutes de météo et … rien d’autre.

    Nos médias deviennent un vrai problème pour le climat du pays.