Auteur/autrice : Éric

  • Honte à en vomir

    J’en arrive à un point où j’ai honte des gens autour de moi.

    Honte des décla­ra­tions des poli­tiques de mon pays comme des actions qui en découlent, honte du discours de certains chefs d’en­tre­prise comme de l’or­ga­ni­sa­tion à laquelle on s’as­si­mile, mais aussi et surtout honte des réac­tions et du soutien d’une grande majo­rité de la popu­la­tion.

    Je ne me recon­nais plus dans les choix sociaux qu’on porte collec­ti­ve­ment. On m’a éduqué en parlant du siècle des lumières, de la fin des privi­lèges, de droits l’hu­main et de liberté, de frater­nité et d’em­pa­thie. Suis-je seul ou avez-vous oublié ?

    Comment en est-on arri­vés là ? Comment s’en sortir ? J’ai honte à en avoir mal au cœur.

  • [Photo] Fatigues

    _DSC8065Ce n’était pas l’in­ten­tion de la photo mais elle illustre pour­tant très bien le jour.


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  • Cherche meublé vers Bastille

    Je fais rare­ment passer de petite annonce mais ce qui n’était que super­flu hier devient essen­tiel aujourd’­hui.

    Bref, je cherche un nouveau loge­ment sur Paris.

    Idéa­le­ment c’est un deux pièces meublé en bon état avec un vrai lit, à moins de 20 minutes à pied de Bastille. Je peux me conten­ter d’un studio mais proba­ble­ment pas d’un mauvais canapé lit. Je peux aussi aller plus loin mais ça dépen­dra du loge­ment.

    Je cherche pour de la longue durée mais je n’écarte pas les offres qui durent au moins jusqu’à l’été. Je devrais avoir un dossier super bêton si tant est qu’il y en ait besoin. Un gros merci à qui me donne­rait des pistes fiables.

  • [photo] Pause et kimono

    _DSC8213Je prends rare­ment des photos pendant les pauses. Il s’agit de poser l’ap­pa­reil pour relâ­cher la tension qui vient forcé­ment quand on est observé. Les quelques photos que j’ai de ces instants font toujours ressen­tir le calme, comme ce kimono lors d’une pause thé.


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  • Encore un projet perso

    Oui, comme si je n’en avais pas assez…

    Il reste que j’ai envie de présen­ter ce que je fais en photo autre­ment que par Flickr. La cible n’est pas précise. Comme les photos elles-mêmes, je le fais d’abord pour moi. Peut-être est-ce simple­ment donner corps à quelque chose qui commence à prendre de l’im­por­tance.

    Bref, je pose là pour moi-même – et un peu pour les curieux – ce que j’ai en tête.

    Un menu prin­ci­pal à trois entrées : des textes, des photos et des albums. J’ai commencé à écrire un peu autour des photos quand je les publie ici, et c’est fina­le­ment inté­res­sant de m’obli­ger à cette intros­pec­tion. Les deux autres permettent de sépa­rer le flux de photo chro­no­lo­gique en vrac de la sépa­ra­tion par albums bien pensée.

    J’ai tenté un premier jet de la page d’ac­cueil. On y met deux textes et deux albums en avant, à chaque fois un récent et un plus coup de cœur. Plus bas vient un mur d’images, avec les plus récentes et celles que j’aime le mieux (comme je suis un geek fini, j’ai déjà en tête une simili formule pour savoir ce que j’af­fiche en fonc­tion de la date de publi­ca­tion et de mes favo­ris).

    Travail en cours, le code CSS est certai­ne­ment bien moche.

  • [Photo] La sécu­rité des portraits

    Ça fait long­temps que je ne vous avais pas parlé photo, non ? Il me reste pour­tant quelques photos de la dernière séance publiée.

    _DSC7997-Je commence toujours par des portraits. Initia­le­ment c’était un peu m’as­su­rer que j’au­rais toujours quelques clichés à montrer, même si j’échoue à toute la suite. Les portraits peuvent être communs, mais il y en a toujours au moins un qui n’est pas tota­le­ment à jeter.

    _DSC7852-Je me suis habi­tué et j’y passe de plus en plus de temps. C’est là qu’on s’ha­bi­tue à l’ap­pa­reil photo, qu’on tisse quelque chose. Il y a une discus­sion, beau­coup de ques­tions. Quelque part c’est ce qui commence à ce moment qui m’ap­porte beau­coup : On perce un peu de person­na­lité. On se rencontre. C’est proba­ble­ment ce qui fait que, pour moi, les photos que je fais ensuite n’ont pas toujours le même style ou la même approche.


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  • Rempla­cer du texte par une image en CSS

    Dans les années 2007 à 2009 on avait une collec­tion d’hor­ribles bidouilles CSS pour insé­rer des images à la place de certains textes via CSS. L’idée c’est que certaines images ne sont pas du contenu mais bien de la présen­ta­tion, poten­tiel­le­ment dépen­dantes du contexte.

    Le besoin était tel que c’était un des sujets les plus en vue en CSS pendant des années avec « comment centrer un contenu verti­ca­le­ment ».

    h3.nir {
       height: 75px;
       width: 300px;
       overflow: hidden;
       margin: 0;
       padding: 0;
     }
     h3.nir:before {
       content: url(http://…/test.png);
       display: inline-block;
       font-size: 0;
       line-height: 0;
     }

    Fran­che­ment c’était de la bidouille de haut vol, avec plein de défauts. On rêvait d’un truc plus simple, qui fonc­tionne correc­te­ment quand l’image ne se charge pas et sur les lecteurs d’écran, sans flash de contenu non stylé. Je me demande même ce qui suit n’a fonc­tionné sur certains navi­ga­teurs, mais on n’y est visi­ble­ment pas encore :

    h3 { content: url(http://…/test.png); }

    CSS a beau­coup évolué, les navi­ga­teurs aussi. J’es­pé­rais qu’on avait enfin résolu ce problème ultra bateau. Visi­ble­ment non. La seule solu­tion passe par des polices de carac­tères d’icônes et des recon­nais­sances de liga­ture. Le reste n’a que peu changé en 10 ans, on a juste enlevé les besoins de compa­ti­bi­lité sur les vieux navi­ga­teurs.

    J’avoue que je ne comprends pas. On ajoute des fonc­tion­na­li­tés de folie et on ne gère toujours pas la base qui a généré des milliers de pages en bidouilles de contour­ne­ment. Qu’on m’ex­plique…

  • Déla­tion ou dénon­cia­tion

    Dénon­cia­tion :
    2. Droit pénal. Action de dénon­cer à la justice une infrac­tion dont on n’est pas lésé

    Notre culture est bien moche à ce niveau.

    Nous appre­nons à taire les faits ou l’iden­tité du coupable, comme dans une culture mafieuse. Celui qui parle est un traitre à son groupe. Quand c’est vis-a-vis d’un tiers on parle de déla­tion, avec une compa­rai­son immé­diate à la colla­bo­ra­tion sous l’oc­cu­pa­tion nazie.

    Dès la petite enfance on apprend à ne pas rappor­ter. Même ceux qui sont censés faire respec­ter les règles, parents et insti­tu­teurs, sont parfois les premiers à quali­fier de rappor­teur ceux qui brisent le silence sans qu’on ne leur demande. C’est dire à quel point nous sommes schi­zo­phrènes.

    Il y frater­nité sur notre devise, mais il semble qu’elle doive s’exer­cer avec celui qui brise les règles de la collec­ti­vité, pas avec les victimes ou avec la collec­ti­vité elle-même. Toute autre compor­te­ment serait vite jugé immo­ral ou inté­griste. Allez compren­dre…

    Pas très éton­nant que bien peu réagissent face à une agres­sion dont ils sont témoin. Le « pas mon problème » est telle­ment bien ancré que quand s’y ajoute la peur de se mettre à risque soi-même, bouger devient mission impos­sible.

    Je ne comprends défi­ni­ti­ve­ment pas. La posi­tion morale, de frater­nité et d’al­truisme, serait pour­tant de soute­nir les victimes et la collec­ti­vité dans son ensemble.

    Confondre dénon­cia­tion et déla­tion, c’est un peu perdre notre frater­nité quelque part.

    Déla­tion :
    Dénon­cia­tion, géné­ra­le­ment secrète, dictée par des motifs vils et mépri­sables

    Je ne demande pas à chacun d’al­ler dénon­cer son voisin, mais au moins de ne pas parler de déla­tion pour ceux qui sortent de l’égoïsme facile et son « je ne suis pas concerné ».

    Le seul critère est l’in­ten­tion. Celui qui alerte et dénonce, cherche-t-il à faire le bien ou à faire le mal ? Nous devrions soute­nir et proté­ger les premiers, à défaut d’en faire partie nous-même.

  • La check­list du nouveau déve­lop­peur

    Il se passe quoi quand le nouveau arrive ? Son poste sera-t-il là à temps ? Il va faire quoi ? Il s’as­soie où d’ailleurs ? euh, et il arrive à quelle date exac­te­ment déjà ?

    Je suis certain qu’on a tous vécu ça au moins une fois. Seule solu­tion à ma connais­sance : la liste de tâches à cocher au fur et à mesure et parta­ger avec tous les acteurs concer­nés.

    Parti de zéro, ici j’ai fait une bête grille dans un tableur pour lister les actions à mener. La première colonne est un bête marqueur todo/wip/done coloré. Le reste indique ce qu’il y a à faire et qui en est respon­sable. Allez voir, je vous partage la grille quasi­ment telle quelle.

    checklistJ’ar­rive avec une quaran­taine de lignes géné­riques à n’im­porte quel employé, et une ving­taine spéci­fiques aux profils de déve­lop­peurs. Ça va de « s’as­su­rer qu’il ait une chaise devant son bureau » à « créer son compte email ». Les dernières lignes sont à cocher par le nouveau venu lui-même. C’est par exemple aller faire sa première pull-request.

    Il n’y a pas que de l’ad­mi­nis­tra­tif : Le but c’est d’em­barquer le nouveau dans la vie des équipes. Dans les lignes il y a aussi « aller sur le terrain voir comment ça s’y passe » ou « parti­ci­per à l’éla­bo­ra­tion d’un repas le midi ».

    L’idée c’est de ne pas forcé­ment mettre un process mais de s’as­su­rer qu’on n’ou­blie rien d’utile, et qu’on ne refasse pas deux fois les mêmes erreurs. À ce titre j’aime beau­coup la ligne « ajou­ter un item qui manque à la liste pour les prochains ».

    La grille sur un tableau c’est l’ou­til du pauvre. Main­te­nant qu’on a un gestion­naire de ticket correct qui sait faire une copie d’un ticket géné­rique avec ses dépen­dances, il est probable que je recréé tout ça là bas un jour.

    Et vous, vous avez quoi ? Vous parta­gez ?

  • De ces entailles publiques à nos textes fonda­teurs

    Avec le ministre de l’In­té­rieur, nous avons voulu relan­cer la construc­tion d’un Islam de France, apaisé, indé­pen­dant des influences étran­gères. Bernard Caze­neuve fera des propo­si­tions ce lundi.
    L’Etat est là pour réaf­fir­mer ce qui fait, depuis plus d’un siècle, la condi­tion de notre vie en société : la laïcité
    — Manuel Valls

    Depuis le début, le concept de laïcité à la française est une vaste blague. Deux visions pas fran­che­ment conci­liables s’op­posent et chacun parle de choses diffé­rentes.

    D’une part la vision modé­rée, qui s’im­pose à l’État. L’État est neutre, ne peut promou­voir ni finan­cer aucun culte. À l’in­verse, le citoyen est libre de conscience mais aussi de exer­cer et mani­fes­ter sa reli­gion, y compris dans l’es­pace public. Mieux : C’est le rôle de l’État que d’as­su­rer ces liber­tés.

    D’autre part la vision radi­cale. Elle ne s’im­pose plus à l’État mais au citoyen. Là il s’agit de reti­rer la reli­gion de l’es­pace public pour la renvoyer à l’in­time et au privé. Les mani­fes­ta­tions publiques des reli­gions ne sont que des aména­ge­ments histo­riques propres à dispa­raitre ou être limi­tés à l’in­si­gni­fiant tel une croix sous une chemise.

    Malgré ce qu’on pour­rait penser en écou­tant nos élus aujourd’­hui, c’est la vision modé­rée d’Aris­tide Brian qui est portée par notre droit, via la loi de 1905.

    Il faut dire que la vision radi­cale serait contraire aux conven­tions inter­na­tio­nales des droits de l’Homme. Oui, rien que ça.

    * * *

    Seul ce qui porte atteinte à la sécu­rité, à la santé, à l’ordre public ou aux droits des autres peut être inter­dit. Même là, l’im­por­tance pour l’État d’as­su­rer la liberté de culte a amené à faire des compro­mis, par exemple sur l’abat­tage rituel des animaux à des fins reli­gieuses. Ces prin­cipes ont été rappe­lés récem­ment par le Conseil d’État. Oui, rien que ça.

    Qu’un premier ministre ose dire quel habille­ment est ou n’est pas légi­time dans une reli­gion, qu’il prétendre construire et orien­ter les choix d’une reli­gion, est en viola­tion directe avec la vision de notre droit.

    Il n’est pas le seul, c’est quasi­ment toute notre classe poli­tique qui est plus ou moins direc­te­ment en dehors des clous, au point qu’il serait plus simple de lister ceux qui défendent nos lois et notre consti­tu­tion.

    Avec un peu de recul, entre une vision qui restreint l’État à une situa­tion neutre en donnant la liberté au citoyen et une vision qui restreint le citoyen en permet­tant à l’État d’en assu­rer le contrô­le… est-ce vrai­ment éton­nant que nos élus cherche à avan­cer sur la seconde ?

    Ce qui est éton­nant c’est qu’on les laisse faire. Ça me dépasse encore. Dans d’autres pays il y aurait eu démis­sion et opprobre publique pour bien moins que ça.

    * * *

    La laïcité n’est qu’un exemple. N’al­lez pas argu­men­ter sur le Burkini dans les commen­taires. Il en va de même quand on parle de respec­ter la consti­tu­tion dans le proces­sus légis­la­tif.

    Là aussi, ce qui m’inquiète c’est qu’on laisse faire. Chaque renon­ce­ment, chaque accep­ta­tion de ces entailles publiques à nos textes fonda­teurs nous rapproche chaque jour de la fin de ces derniers.

    La plus grande menace est inté­rieure. Elle ne vient pas de l’Is­lam. Elle vient de notre laissé faire, de la caste des gouver­nants qui s’af­fran­chit du cadre donné par la consti­tu­tion et par les citoyens. C’est pour­tant ce qui distingue un État de droit d’une dicta­ture.

    La France a déci­dé­ment bien du mal à aban­don­ner sa monar­chie. L’élire tous les quatre à cinq ans ne la fait pas dispa­raitre.