Magnifique répartie d’un blogueur de l’Express. Je fais pour une fois une citation assez extensive, parce que l’ironie veut que le blogueur critique en fait les attitudes de sa plateforme hôte (Express Yourself). Je ne mettrai pas ma main au feu que ce contenu reste en ligne.
[Les éditeurs de presse alimentent] une grande partie de vos contenus éditoriaux par des sources gratuites ou demandant bien peu d’investissements (par exemple en « bâtonnant » des dépêches de l’AFP)? Un exemple: les contributeurs du Plus du Nouvel Obs ou d’Express Yourself ne sont pas rémunérés pour la majorité d’entre eux. Ne sont pas non plus rémunérés les blogueurs invités sur le site de Marianne. Le Figaro se montre plus cynique encore: les tribunes (rédigées gratuitement par des politiques, chercheurs, personnalités…) sont en accès payant!
Pourtant, tous ces textes se retrouvent régulièrement en Une des sites d’infos, au milieu des articles rédigés par des journalistes qui, eux, sont rémunérés. De même, contrairement à la pratique que l’on retrouve dans bon nombre de médias internationaux, les experts, chercheurs, sondeurs, politologues, économistes ou autres spécialistes que vous faites intervenir pour obtenir une analyse extérieure sur un sujet donné ne sont pas rémunérés non plus. Un spécialiste intervenant sur le Mali dans un média français le fait pour la gloire. Mais si ce spécialiste fournit la même analyse sur Al-Jazeera, il sera alors rémunéré (cela vaut également pour une intervention dans un média anglo-saxon).
Bref, les éditeurs de presse profitent de contenus tiers en ayant au mieux une activité d’indexation ou de mise en valeur, rémunérant par la visibilité qu’ils offrent, sans reverser de recette aux producteurs de ces contenus. C’est finalement exactement ce qu’ils reprochent à Google. Pire, les contenus pour lesquels les éditeurs de presse souhaitent une rémunération de Google, sont en grande partie récupérés gratuitement au départ. Cohérence quand tu nous tiens…
Sentez-vous l’ironie?
Et que répondez-vous à ces contributeurs qui vous fournissent une part non négligeable de votre contenu éditorial qui auraient l’outrecuidance de réclamer une rémunération? « Votre rémunération est la visibilité que nous vous offrons ». Soit. Mais cela ne vous empêche pas de réclamer à Google de l’argent au prétexte que le moteur de recherche se fait de l’argent sur vos contenus (dont une partie, rappelons-le, vous est apportée gratuitement).
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