Auteur/autrice : Éric

  • Socié­tés de recou­vre­ment : ne payez pas les frais

    Bon, c’est d’uti­lité pratique quasi­ment nulle si vous n’êtes pas moti­vés à vous prendre la tête des années voire à partir en procès mais :

    Or, les frais d’éta­blis­se­ment et d’en­voi de la lettre que doit adres­ser la personne char­gée du recou­vre­ment sont à la charge du créan­cier, comme il est rappelé sur Service-public.fr, le site offi­ciel de l’ad­mi­nis­tra­tion française.

    Cela résulte de la loi Loi n° 91–650 du 9 juillet 1991 portant réforme des procé­dures civiles d’exé­cu­tion , article 32 : « Sauf s’ils concernent un acte dont l’ac­com­plis­se­ment est pres­crit par la loi, les frais de recou­vre­ment entre­pris sans titre exécu­toire restent à la charge du créan­cier. Toute stipu­la­tion contraire est répu­tée non écrite. »

    […]

    Donc : vous ne devez pas payer les frais.

    C’est pour­tant pratique abus courant, et pas que pour des impayés, mais parfois même dans le proces­sus normal.

  • Alice in Wonder­land’ Ruling Lets Feds Keep Mum on Targe­ted-Killing Legal Ratio­nale

    Pour faire suite au billet précé­dent sur la plus grande dicta­ture du monde, une belle illus­tra­tion que les beaux prin­cipes démo­cra­tiques fonda­teurs de nos consti­tu­tions sont désor­mais plus théo­riques que pratiques :

    The President Barack Obama admi­nis­tra­tion does not have to disclose the legal basis for its drone targe­ted killing program of Ameri­cans, accor­ding to a Wednes­day deci­sion a judge like­ned to “Alice in Wonder­land”.

    […]  I can find no way around the thicket of laws and prece­dents that effec­ti­vely allow the Execu­tive Branch of our govern­ment to proclaim as perfectly lawful certain actions that seem on their face incom­pa­tible with our Cons­ti­tu­tion and laws, while keeping the reasons for their conclu­sion a secret.

    Il suffit que l’exé­cu­tif juge ses propres actions légales pour que personne ne puisse rien y redire. Atten­tion, on ne parle pas de la lati­tude qu’a le président pour certaines actions secrètes, ou d’une éven­tuelle irres­pon­sa­bi­lité prévue par la consti­tu­tion : On parle de faits qui proba­ble­ment violent la consti­tu­tion, mais pour lesquels l’exé­cu­tif n’a pas à se justi­fier s’il déclare que selon lui c’est conforme.

    On vient juste d’af­fir­mer que l’exé­cu­tif peut faire ce qu’il veut sans avoir à s’em­bar­ras­ser de la consti­tu­tion. La seule limite c’est l’ex­cès de trop qui justi­fie­rait une révo­lu­tion, il y a de la marge et c’est une limite commune avec toutes les dicta­tures. Nous avons un peu le même problème en France avec tout ce qui a trait à vigie pirate.

  • La plus grande dicta­ture du monde

    Les États Unis d’Amé­rique sont la plus grande dicta­ture au monde. Ça vous choque ?

    Ce petit pays de 320 millions d’ha­bi­tants, une bricole sur les 7 milliards que connait la planète, assume 45 % des dépenses mili­taires dans le monde pour impo­ser sa puis­sance écono­mique, au service de ses seuls inté­rêts. C’est la plus grande dicta­ture du monde.

    A ce niveau, les méthodes sont les pires : déten­tion arbi­traire, torture, absence de recours, atteinte à la vie, viola­tion de souve­rai­neté. Ses diri­geants, qui ordonnent la torture et les assas­si­nats […]

    Actua­li­tés du droit

    La dicta­ture en ques­tion elle n’est pas vis à vis de ses ressor­tis­sants, mais vis à vis du reste du monde. C’est d’ailleurs éclai­rant vis à vis de quelques lois. : Là où ailleurs on a « inter­dit de violer la vie privée », là bas c’est « inter­dit de violer la vie privée des ressor­tis­sants » (mais les autres ça va).

    Déten­tion arbi­traire, torture, absence de recours, atteinte à la vie, tout ça est main­te­nant prouvé, jugé par la Cour euro­péenne des droits de l’homme. Mais ça s’ar­rête là, nous on laisse faire, dormez tranquille.

    (ne croyez pas que nous soyons si diffé­rents, nous sommes simple­ment moins puis­sants)

  • France: le site elysee.fr pris d’amné­sie

    Sérieu­se­ment je commen­ce­rai à croire que nos élus pensent à leur fonc­tion avant leur personne quand ils arrê­te­ront de donner tous les symp­tômes du contraire.

    Que trouve-t-on sur le site de l’Ély­sée ? Des infor­ma­tions sur la prési­dence ? non, des infor­ma­tions sur le président. La nuance est impor­tante que « le » président ne désigne que l’ac­tuel, en excluant tous les autres.

    Bref, ce n’est pas le site de l’Ély­sée mais le site person­nel du président, à fins promo­tion­nelles. Malheu­reu­se­ment un président ça se change, et on perd donc toute l’his­toire de la fonc­tion, tout ce que devrait être ce site : une archive et une source d’in­for­ma­tion. C’est dommage en plus parce que le nouveau site basé sur une notion de calen­drier chro­no­lo­gique aurait été parfait pour cela.

    Il faut dire que le précé­dent avait fait pareil et avait forte­ment person­na­lisé le site à sa personne. Main­te­nant l’ex­cuse du manque de moyens pour repro­duire cette erreur, c’est un peu diffi­cile à avaler. Un site effi­cace avec reprise des archives et fait pour durer plusieurs prési­dences, c’est un budget négli­geable dans les dorures du budget prési­den­tiel qui dépassent la centaine de millions d’eu­ros annuels.

     

  • Le ciel d’Athènes se voile sous les fumées de la crise

    Consé­quence, la grande majo­rité des immeubles ne se sont pas appro­vi­sion­nés cette année et nombre d’écoles publiques ne chauffent plus leurs salles de classes. Plusieurs muni­ci­pa­li­tés du nord du pays ont annoncé devoir fermer leurs établis­se­ments scolaires par mesure de sécu­rité. Dans certaines grandes villes, beau­coup préfèrent utili­ser leur clima­ti­seur, au risque de voir leur facture d’élec­tri­cité s’en­vo­ler. D’autres, nommés les « nouveaux pauvres », de plus en plus nombreux, optent pour le poêle à bois ou la chemi­née, évidem­ment non ramo­née. On y brûle tout et n’im­porte quoi: bois, jour­naux, branches d’arbre, pneus, cageots…

    Petit extrait, non de la pauvreté en soi, mais du système à créer des pauvres dans un pays qui malgré la crise n’a fina­le­ment rien de pauvre au regard du reste du monde. Ce sont les besoins essen­tiels qu’on fait payer trop cher.

    Plus qu’une catas­trophe écono­mie, la Grèce est une catas­trophe poli­tique, démo­cra­tique et sociale.

  • Ignore the fold

    À contre-courant des habi­tudes des divi­sions de web marke­ting : Ignore the fold.

    Et si au lieu de bour­rer l’in­for­ma­tion de façon à ce que l’uti­li­sa­teur n’ait pas à faire défi­ler la page, il fallait l’aé­rer pour que l’ac­tion désor­mais natu­relle de défi­ler ne soit plus l’obs­tacle à des mises en pages effi­caces ?

    Je suis preneur de plus de ressources à ce sujet si vous en avez. Le lien donné corres­pond assez à mon expé­rience en tant qu’u­ti­li­sa­teur.

  • La fin des carrou­sels

    Oui, ils semblent une superbe idée pour four­nir plus de propo­si­tions à l’in­ter­naute, mais ajou­ter un carrou­sel est géné­ra­le­ment une mauvaise idée. Le carrou­sel tue le taux de conver­sion.

    D’autres ont détaillé la ques­tion bien mieux que moi alors si vous voulez suivre les études, les tests utili­sa­teurs ou les statis­tiques de conver­sion, suivez un des liens en bas du billet. Pour ceux qui veulent un résumé :

    1. Ça ressemble à un élément très graphique, qui bouge, souvent avec des promo­tions ou messages publi­ci­taires, c’est donc traité visuel­le­ment par l’in­ter­naute comme de la publi­cité, et ignoré incons­ciem­ment. Ce que vous mettez dans le carrou­sel est ce qui a le plus de chances de ne *pas* être suivi.
    2. Sans que ça ne soit contra­dic­toire avec le point précé­dent, l’oeil humain fonc­tionne par compa­rai­son. Ce qui bouge attire l’oeil et empêche de se concen­trer ailleurs. Le carrou­sel bouge et en plus de ne pas être effi­cace en lui-même, il empê­chera le reste de la page de l’être.
    3. Trop souvent mal fait il pose de problèmes de perfor­mance sur l’ap­pa­reil client, et des problèmes d’er­go­no­mie si jamais le client souhaite l’uti­li­ser.

    Au final il appa­rait que le carrou­sel est surtout une bonne idée pour l’édi­teur du site, ses équipes commer­ciales et marke­ting, de façon à ne pas choi­sir ce qui doit vrai­ment être mis en avant. Sa seule valeur ajou­tée c’est de conten­ter l’or­ga­ni­sa­tion interne.

    Bien entendu tout ceci est géné­ral, mais parce que c’est le cas géné­ral, il y a peu de chances que votre cas soit diffé­rent, malgré votre volonté d’y croire. Tout ceci n’est pas de l’opi­nion, il y a des vrais tests utili­sa­teurs et des chiffres de conver­sion derrière.

    Si vous souhai­tez tout de même un carrou­sel :

    • C’est pour une infor­ma­tion non secon­daire (une galle­rie d’illus­tra­tions par exemple)
    • Un carrou­sel = un seul type d’in­for­ma­tion
    • Il doit être navi­gable au clavier et en tactile, et les zones de navi­ga­tion clavier doivent être en dehors de la zone du carrou­sel
    • La posi­tion courante doit être expli­cite, et si possible utili­sez des minia­tures pour mieux iden­ti­fier les diffé­rents items du carrou­sel
    • Char­gez le code néces­saire à l’ani­ma­tion et les éléments non visibles en asyn­chrone, ne ralen­tis­sez pas l’ac­cès à la page

    Quelques liens :

  • Les déve­lop­peurs sont des créa­tifs

    À ne pas (faire) oublier : Les déve­lop­peurs sont des créa­tifs, pas des ouvriers.

    C’est vrai pour tous, sans excep­tions, même pour ceux qu’on fait travailler à la chaîne dans les mauvaises socié­tés de service en ingé­nie­rie infor­ma­tique. Même ceux là, s’ils ne sont pas remplaçables par des robots, ce n’est pas en raison de la complexité des choix qu’ils prennent, de la multi­pli­cité des para­mètres pris en comptes, mais bien parce qu’ils inventent les solu­tions.

    Inven­ter c’est le propre du créa­tif. Le déve­lop­peur en fait l’es­sen­tiel de son acti­vité. Il ne s’agit pas que d’une lubie : C’est l’es­sen­tiel du travail du déve­lop­peur qui est couvert par le droit d’au­teur, des spéci­fi­ca­tions au code logi­ciel. Peu de métiers hors des beaux arts peuvent en dire autant, même dans la recherche.

    Bref, n’ou­blions pas que nous avons à faire avec des créa­tifs. Un plan­ning de réali­sa­tion n’a aucun sens, et un plan­ning de créa­tion a un sens tout à fait diffé­rent. L’en­vi­ron­ne­ment, le recru­te­ment, les attentes doivent être adap­tés à la créa­tion.

  • Le groupe et la somme de ses membres

    Je vous laisse lire la polé­mique d’ori­gine.

    Romain mérite certai­ne­ment au mini­mum un fort reca­drage, avec inter­dic­tion de mélan­ger ses opinions person­nelles et les décla­ra­tions qu’il fait en tant que candi­dat de son parti (le compte utilisé lais­sant clai­re­ment entendre qu’il s’agis­sait des secondes). S’il n’est plus candi­dat ou repré­sen­tant offi­ciel, proba­ble­ment lui deman­der de ne plus s’ex­pri­mer tout court via un compte aussi ambi­guë vis à vis du parti. Et s’il consi­dère qu’il s’agit là d’une décla­ra­tion propre à être portée par un candi­dat, là certai­ne­ment une sanc­tion dont l’ex­clu­sion de l’éli­gi­bi­lité future au nom du parti.

    Je ne pense même pas qu’il y ait débat, et les consé­quences méritent d’être publiques. J’es­père que le parti aura ce courage que les partis tradi­tion­nels ont trop rare­ment.

    Dans la suite nous ne parle­rons donc pas de Romain ou des propos eux-mêmes, ce sujet là est telle­ment évident et aucu­ne­ment inté­res­sant. Ceci étant dit, je ferai deux opinions très diffé­rentes de celles du billet lié :

    La confu­sion entre person­nel et offi­ciel est le problème de base

    Tout d’abord pour moi le commu­nity mana­ger du compte Alsace mérite lui aussi un reca­drage. Oh, certes, ses décla­ra­tions étaient sensées, proba­ble­ment néces­saires. Reste qu’il a exprimé des opinions non offi­cielles, avec un compte qui lui n’est même plus un compte de membre ex-candi­dat mais bien un compte « de parti ». Lais­ser faire c’est s’au­to­ri­ser que demain le sujet qui semble légi­time au commu­nity mana­ger n’en­gage par erreur le parti. Bref, exac­te­ment ce qui est repro­ché à Romain.

    C’est une maladresse dont les propos ne sont pas compa­rables à ceux de Romain, mais dont le mélange entre le person­nel et l’of­fi­ciel est bien plus fort.

    Le groupe est-il respon­sable de ses membres ?

    Ensuite, je trouve dépla­cées les attaques faites au parti. Des gens avec une opinion détes­table sur un sujet ou un autre il y en a dans tous les groupes, sans excep­tion. Il faut dire qu’on a tous un opinion détes­table sur un sujet ou un autre, donc sauf à avoir un groupe sans membre, il sera diffi­cile que ça n’ar­rive pas.

    La seule ques­tion est de savoir quelle réponse est appor­tée à la polé­mique. Ici en moins de 24h le parti a offi­ciel­le­ment déclaré 1– qu’il s’agis­sait d’une décla­ra­tion person­nelle, 2– qu’il ne s’agis­sait pas de la posi­tion offi­cielle du parti, et 3– qu’elle n’était pas repré­sen­ta­tive de la majo­rité des membres du parti.

    Quand on fonc­tionne avec un système démo­cra­tique en interne, avoir une posi­tion offi­cielle plus expli­cite néces­site un peu de temps, surtout un week-end. L’ins­tan­ta­néité des réseaux peut exacer­ber les attentes, mais certaines choses ne peuvent être immé­diates. Le compte offi­ciel du parti exprime d’ailleurs : « Le problème d’hier a été trans­mis au Bureau du PP et des excuses seront envoyées à la personne concer­née. » Ce n’est donc pas simple­ment une excuse.

    Peut-être que le parti méri­tera toutes les critiques. Peut-être pas. La posi­tion sage aurait été de lais­ser au moins quelques jours pour voir ce qu’il se passe. Entre temps la critique est assez injus­ti­fiée.

    Il est aussi impor­tant de signa­ler que le parti pirate a une posi­tion plus déli­cate que les autres. Le support de la liberté d’ex­pres­sion person­nelle est certai­ne­ment très soli­de­ment enra­ci­née dans ses valeurs. Repro­cher ses opinions person­nelles à un membre n’est certai­ne­ment pas leur fonc­tion­ne­ment normal. Même si c’est frus­trant, la solu­tion « ceci n’était pas une opinion repré­sen­ta­tive du parti et nous ferons atten­tion qu’il y ait moins de confu­sion entre le person­nel et l’of­fi­ciel de la part de nos membres » est la suite la plus probable (et ce quand bien même tous les membres trou­ve­raient condam­nables les propos d’ori­gine).

    N’ou­bliez-pas : Quel que soit les groupes auxquels vous appar­te­nez, chaque membre a au moins une opinion person­nelle détes­table sur un sujet ou un autre, vous compris (si si, vous aussi). Vous ne souhai­te­rez pas que votre groupe en lui-même en fasse les frais tant que ce n’est pas une expres­sion offi­cielle ou repré­sen­ta­tive de ce dernier. Agis­sez en consé­quence avec les autres.

  • Esti­ma­tion is evil

    Peut être est-ce du à mon inca­pa­cité flagrante à sortir de bonne esti­ma­tions, mais je suis convaincu que l’exer­cice est des plus nocifs. Je conçois le déve­lop­pe­ment comme une acti­vité créa­tive, avec des problèmes qui sont large­ment incon­nus et des besoins qui sont à peine effleu­rés.

    Esti­ma­tion is evil, chez prag­prog.

    Soit on fait semblant, soit on accepte que les esti­ma­tions soient en perma­nence fausses, soit on tient les esti­ma­tions. La dernière option implique forcé­ment une astuce bien connue : c’est la qualité qui trinque. C’est l’op­tion des SSII, mais elle me parait diffi­ci­le­ment tenable en interne à une société.

    Le problème c’est que le busi­ness a besoin d’avoir des dates et de les commu­niquer. Passer du « produire ce qu’on vend » au « vendre ce qu’on produit » est loin d’être simple. L’équi­libre du néces­saire compro­mis est parfois diffi­cile à trou­ver.