Catégorie : Solidarité

  • Demain est impor­tant pour moi

    Grève, pas grève. Mani­fes­ta­tion, pas mani­fes­tion. Cela ne regarde que vous et vous n’avez pas à vous justi­fier quel que soit votre choix.

    Demain c’est un peu diffé­rent pour moi.

    Je tiens aux filets sociaux français. Je pense que ce n’est pas neuf pour mes lecteurs. Je ne sais pas où j’en serais aujourd’­hui sans eux, ou si je serais tout court. Parfois ce qui n’a pas l’air vital l’est quand même.

    Demain l’enjeu n’est pas pour ou contre les régimes spéciaux. Le sujet est inté­res­sant mais bien moins simple que les compa­rai­sons faciles ne le laissent croire (même notre ministre se rend compte qu’ils sont néces­saires).


    L’enjeu pour les retraites c’est le système des X meilleures années qui dispa­rait au profit d’un système à point.

    Aupa­ra­vant vous pouviez commen­cer en bas de l’échelle par des petits boulots mal payés sans que ça ne joue sur votre fin de vie.

    Aupa­ra­vant vous pouviez avoir un temps de chômage, un employeur qui ferme ou qui subit des diffi­cul­tés, un boulot qui ne se révèle pas pour vous ou un démé­na­ge­ment pour suivre votre conjoint·e sans que que cela ne joue sur votre fin de vie.

    Aupa­ra­vant vous pouviez tomber grave­ment malade, en dépres­sion, en cancer, ou avec un acci­dent grave, tout ça sans que ça ne joue exagé­ré­ment sur votre fin de vie.

    Aupa­ra­vant vous pouviez avoir un acci­dent de vie, quel qu’il soit, parce qu’on ne comp­tant que votre nombre d’an­nées de coti­sa­tions et votre rému­né­ra­tion sur les meilleures années.

    L’enjeu c’est la soli­da­rité.


    Si les retraites sont le déclen­cheur, ce n’est pas tout. La réforme du chômage récente est des plus violentes. On s’en prend aux plus faibles, ceux qui ont un parcours haché. Nos admi­nis­tra­tions ont compté que plus d’un chômeur sur deux aurait ses indem­ni­tés réduites ou suppri­mées avec le nouveau calcul.

    Ajou­tez y les attaques sur l’al­lo­ca­tion adulte handi­capé et vous avez un plan d’en­semble qui se dégage. On indi­vi­dua­lise, tout, et on ne garde qu’un mini­mum social en dessous du seuil de pauvreté quand on ne saurait faire autre­ment.

    Ne vous réjouis­sez pas simple­ment parce que vous êtes sala­rié à temps plein et que vous gagnez quelques euros nets de plus par mois. Au moindre acci­dent de vie, c’est vous qui serez concerné et ces quelques euros vous semble­ront bien ridi­cules.


    Dans ma devise il y a frater­nité, et je ne l’ou­blie pas.

  • Tous mes impôts

    Parfois le sort s’acharne. Sur une période assez courte j’ai vu trois cancers lourds dans mon entou­rage plus ou moins proche. Ce sont des choses qui brassent.

    Je peux vous dire qu’à ce moment là, savoir que deux sur les trois aient dû lancer des cagnottes en ligne pour payer leurs soins, pour juste conti­nuer à vivre, ça fait réflé­chir.

    Ce n’était pas le cas du troi­sième : Savoir que mes proches avec un cancer n’ont pas besoin de lancer un appel à dons pour payer leurs soins, ça justi­fie toutes mes coti­sa­tions sociales, tous mes impôts.

    J’irai plus loin : l’hô­pi­tal gratuit, l’école gratuite, les secours gratuits, les soins courants acces­sibles, le RSA et le mini­mum vieillesse, malgré toutes les critiques qu’on peut en faire, tout ça vaut vrai­ment large­ment tous mes impôts et toutes mes coti­sa­tions sociales.

    C’est vital. Litté­ra­le­ment.

    Avoir dans ses proches quelques personnes qui n’ont pas ces chances, qui en souffrent et dont la vie bascule, ça remet vite les pendules à l’heure. Ensuite on n’ou­blie pas. J’en pleure presque en écri­vant.

  • Sécu­rité sociale et coti­sa­tions sala­riales

    Je suis gêné aux entour­nures à chaque fois que j’en­tends parler de la suppres­sion d’une partie des coti­sa­tions sala­riales (les fameuses « charges ») au profit de la CSG.

    Fonda­men­ta­le­ment c’est une bonne chose. C’est la prise en compte que notre société n’est plus celle de 1945. Non seule­ment on consi­dère désor­mais la santé et la protec­tion sociale comme des droits qui ne sont pas condi­tion­nés par un emploi, mais la propor­tion d’ac­tifs en emploi dans la popu­la­tion baisse de façon conti­nue et défi­ni­tive.

    Le couplage emploi ↔ couver­ture sociale dispa­rais­sant – encore une fois, c’est une bonne chose – il est logique que son finan­ce­ment change en consé­quence. Ne pas le faire serait risquer que l’uni­ver­sa­li­sa­tion de la couver­ture sociale finisse par explo­ser un jour.

    * * *

    L’équi­libre n’est cepen­dant pas forcé­ment simple à trou­ver. Avec les coti­sa­tions sociales on finance autant les frais de santé que les indem­ni­tés de perte de salaire. Il en va de même avec les retraites où on finance les mini­mum vieillesse comme les parties au delà qui sont en fonc­tion des coti­sa­tions person­nelles.

    Si on voulait être acadé­mique, il faudrait lais­ser sépa­rer ce qui dépend de la situa­tion person­nelle et ce qui relève d’un régime géné­ral. Une partie devrait rester sous contrôle des sala­riés, l’autre devrait être globa­li­sée.

    C’est faisable mais je n’ai pas lu de travaux en ce sens et ça me gêne beau­coup. Là on passe d’une situa­tion illé­gi­time à une autre.

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    Quand les fonde­ments sont bancals, il y a de quoi se méfier. Le chan­ge­ment n’est pas neutre et il faut le relier à l’idéo­lo­gie libé­rale de l’exé­cu­tif de ces dix dernières années : Dimi­nuer la dépense publique et délé­guer au privé une part crois­sante des couver­tures sociales.

    L’idée de rendre obli­ga­toire les mutuelles pour les sala­riés tient du génie à ce niveau. Ça passe pour une mesure sociale alors qu’il s’agit de fixer qu’une partie de la couver­ture indis­pen­sable est à gérer par le privé. C’est d’au­tant plus perni­cieux que ça ne se voit pas immé­dia­te­ment, et que c’est la mutuelle qui passera pour le méchant de service quand elle augmen­tera ses tarifs.

    Pourquoi je vous raconte ça ? Parce que le trans­fert des coti­sa­tions sala­riales vers la CSG n’est dès aujourd’­hui pas prévu à budget constant. La diffé­rence se chiffre en milliards d’eu­ros. Rien que ça. L’hô­pi­tal étant déjà en sous-finan­ce­ment gigan­tesque, il faudra bien compen­ser ça par des augmen­ta­tion de couver­ture par le privé.

    Le gouver­ne­ment vient d’ailleurs d’an­non­cer une augmen­ta­tion de plus de 10% du forfait hospi­ta­lier, augmen­ta­tion qui sera assu­mée par les mutuelles privées et pas par la sécu­rité sociale publique. Facile main­te­nant que les mutuelles sont géné­ra­li­sées. Coïn­ci­dence ? diffi­cile d’y croire. Les mutuelles ont bien entendu annoncé qu’elles auront à augmen­ter leurs coti­sa­tions à l’ave­nir.

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    Malheu­reu­se­ment le trans­fert du finan­ce­ment des coti­sa­tions sala­riales vers la CSG nous retire aussi un levier pour éviter ça. Les coti­sa­tions sont gérées de manière pari­taire entre les orga­ni­sa­tions sala­riales et employeurs. La CSG est au mains de l’État. Le trans­fert est une bonne chose, le chan­ge­ment de contrôle est légi­time pour la même raison, mais il ne se fait pas à un moment de l’his­toire très favo­rable pour un service public univer­sel.

    Si la poli­tique de l’État conti­nue dans la direc­tion de ces dernières années – et ça semble plutôt s’ac­cé­lé­rer avec l’exé­cu­tif actuel – il y a des chances que le finan­ce­ment par la CSG baisse, au moins par rapport aux recettes et aux besoins, et que la part du privé augmente en consé­quence.

    De plus, la CSG étant impôt fixe et non-progres­sif et les mutuelles étant au contraire un système assu­ran­tiel basé sur les risques indi­vi­duels, nous allons de plus tout droit vers une augmen­ta­tion des inéga­li­tés et une indi­vi­dua­li­sa­tion de la santé. Ce n’est pas mon aspi­ra­tion et ça va coûter bien plus cher : La sécu­rité sociale ayant des frais de fonc­tion­ne­ment pas loin de quatre fois plus faibles que ceux des mutuelles.

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    On peut essayer de lutter contre tout cela mais j’ai peur que les syndi­cats sala­riés jettent aussi le bébé avec l’eau du bain, qu’ils cherchent à garder le contrôle sur la sécu­rité sociale, oubliant que ça ne concerne plus que les sala­riés.

  • La vie ne se discute pas

    C’était il y a plus d’un an. Ça me réchauffe le cœur à chaque fois que quelqu’un le repar­tage. Merci.

    Autour de moi j’avais un ami qui luttait contre un cancer et qui a perdu la bataille, lais­sant femme et enfants. J’ai appris que d’autres connais­sances en France étaient passées par là dans leur vie, avec heureu­se­ment plus de succès.

    Sur la même période deux de mes connais­sances en Amérique du nord ont lancé un crowd­fun­ding pour gérer le même type d’évé­ne­ment. De ce que j’ai compris, au moins une n’es­père plus payer les trai­te­ments mais juste vivre le temps qui lui reste.

    Alors oui, savoir que les gens autour de moi n’ont pas besoin de lancer de crowd­fun­ding pour leur trai­te­ment, ça vaut toutes mes coti­sa­tions sociales.

    Oui il y a d’autres modèles possibles. Non les pays qui ont un autre modèle ne sont pas tous au niveau du moyen-âge. Ce n’est juste pas le sujet.

    J’ai parlé d’un vécu, personne, réel, concret. Je ne parle que de moi et même si les partages me font beau­coup de bien, ce n’est pas un débat.

    Peut-être est-ce ma faute d’avoir placé ce message dans un flux qui parle beau­coup poli­tique – le pire est que parfois je me laisse moi-même entraî­ner à argu­men­ter suite aux réponses, j’ai mes propres contra­dic­tions – mais quand vous me répon­dez impôts trop élevés ou libé­ra­li­sa­tion des assu­rances, non seule­ment vous êtes hors sujet, mais en plus vous me portez un coup au cœur. En niant ou refu­sant mon vécu, ces gens qui ont combattu la mala­die, l’aide qu’ils ont ou non reçu, vous êtes pour moi d’une indé­cence folle.

    Si vous voulez parler du modèle de la sécu­rité sociale, des impôts, du niveau de soin, de la compa­rai­son avec d’autres pays, de tel ou tel parti poli­tique : Bien­ve­nue mais pas ici, merci.

  • [Lecture] Un convoi britan­nique d’aide aux migrants refoulé à Douvres par la France

    « Un camion de 38 tonnes rempli d’aide a réussi à passer mais la plupart des 250 voitures indi­vi­duelles l’ac­com­pa­gnant ont été refou­lées. C’est la France qui nous empêche de passer », […]

    La préfète du Pas-de-Calais, Fabienne Buccio, avait pris mercredi, au nom de « l’ordre public », un arrêté inter­di­sant la circu­la­tion du convoi vers Calais, où se trouve le plus grand bidon­ville de France dans lequel s’en­tassent entre 4 000 et 5 000 migrants. Un arrêté simi­laire a égale­ment été pris vendredi par la préfec­ture du Nord, dépar­te­ment voisin qui abrite un autre camp, celui de Grande-Synthe, où vivent un peu moins de 800 réfu­giés, prin­ci­pa­le­ment des Kurdes.

    Les auto­ri­tés françaises ont expliqué l’in­ter­dic­tion de ce convoi par la « très forte mobi­li­sa­tion des forces de sécu­rité » pour la lutte anti­ter­ro­riste et pour le main­tien de l’ordre à l’ap­proche du match France-Suisse pour l’Euro 2016, dimanche à Lille (Nord). De ce fait, « les forces de l’ordre ne pour­ront être mobi­li­sées en nombre suffi­sant » à Calais, arguent-elles, redou­tant des « troubles graves à l’ordre public ».

    Le Monde

    Nous n’in­ves­tis­sons pas les moyens pour gérer les réfu­giés chez nous et nous arri­vons à empê­cher d’autres pays d’ap­por­ter l’aide néces­sai­re… parce qu’on a l’Euro de foot.

    Nous sommes vrai­ment malades. Il est plus que temps de se rappe­ler que l’hu­main doit passer avant tout, y compris avant une mani­fes­ta­tion de sport.

  • Faire passer un recul de l’éga­lité pour un progrès

    J’avoue parta­ger cette fasci­na­tion.

    Nous avons créé la sécu­rité sociale pour ça. Puis nous dimi­nuons pas à pas l’idée, au point que la mutuelle s’im­pose comme néces­saire.

    Aujourd’­hui nous parlons de charges à allé­ger dans les entre­prises, de prélè­ve­ments obli­ga­toires trop impor­tants, de pacte de respon­sa­bi­lité à 40 milliards. Derrière ce sont nos coti­sa­tions sociales, qui dimi­nuent, tout simple­ment.

    Nous créons les condi­tions pour ne plus pouvoir assu­rer la sécu­rité sociale.

    * * *

    Plus simple­ment, nous migrons d’un système public vers un système privé (et forte­ment lucra­tif).

    Les petits salaires n’ont pas de quoi payer une mutuelle privée ? rendons là obli­ga­toire. L’en­tre­prise en paiera une part. Le sala­rié finira par payer aussi si on lui présente bien que c’est pour obte­nir une meilleure couver­ture, genre payer l’or­tho­don­tie ou les lunettes de vue, qui ne sont pour­tant pas super­flues dans la vie.

    Pour parfaire, histoire que ce ne soit pas trop visible avec le chômage actuel, on prévoit aussi la conti­nuité de la mutuelle pendant un an entre deux boulots.

    Au final on paye autant, voire plus, mais ça n’est plus vu dans le registre charges et les mauvaises pres­ta­tions ne sont plus la respon­sa­bi­lité de l’État.

    Pendant ce temps on peut réduire les pres­ta­tions du système public et faire bascu­ler peu à peu vers un privé de plus en plus indis­pen­sable. On pourra ensuite culpa­bi­li­ser les assis­tés qui restent à charge du public via la CMU.

    La créa­tion de la CMU est peut-être le plus éclai­rant. Il s’agit d’ac­ter très clai­re­ment que la sécu­rité sociale ne couvre même pas le mini­mum indis­pen­sable et qu’il est abso­lu­ment néces­saire d’y adjoindre une complé­men­taire. Au point que nous la four­nis­sons à ceux qui ne peuvent pas la payer.

    * * *

    Entre temps, nos gouver­ne­ments arrivent à faire passer l’aban­don progres­sif de la sécu­rité sociale comme un progrès : désor­mais vous aurez une couver­ture santé complé­men­taire.

    Pourquoi diable n’au­rait-on pas une couver­ture de base suffi­sante via la sécu­rité sociale ? Mystère et boule de gomme.

  • Mayenne: ses collègues lui offrent 213 jours de RTT pour rester auprès de son fils malade

    Une mère de famille employée d’une fonde­rie a reçu l’équi­valent de dix mois de RTT, donnés par ses collègues, pour lui permettre de s’oc­cu­per de son fils atteint d’une tumeur au cerveau.

    BFM TV

    Ça ressemble à un conte de Noël, mais en regar­dant entre les lignes c’est surtout un bel échec social compensé par le sacri­fice de quelques indi­vi­dus.

    La ques­tion prin­ci­pale : Doit-on permettre à un parent d’ac­com­pa­gner son enfant en plein cancer, entre hospi­ta­li­sa­tion et impos­si­bi­lité d’al­ler à l’école ?

    Si vous pensez que la collec­ti­vité ne peut pas tout faire, que c’est pas de chance pour cette famille mais tant pis pour elle, y compris si ça veut dire devoir quit­ter son emploi, perdre la mutuelle d’en­tre­prise et poten­tiel­le­ment tomber au RSA, avec l’im­pact que ça a juste au moment où on doit payer des soins, alors tout va bien.

    Sinon vous pouvez penser que ça fait partie des acci­dents de la vie qui frappent au hasard, que ça pour­rait être pris en charge comme le sont les handi­cap divers ou la prise en charge du garçon lui-même.

    Sauf que si on prend cette dernière option – et c’est visi­ble­ment l’opi­nion des autres employés de la fonde­rie, qui on sacri­fié leurs propres congés pour permettre à cette famille de passer l’épreuve – et c’est mon opinion aussi – faire peser la soli­da­rité sur les indi­vi­dus les plus proches plutôt que la collec­ti­vité dans son ensemble, c’est un bel échec de notre modèle social.

    Le simple fait de permettre ce don de RTT, imaginé à l’ori­gine dans un contexte très simi­laire, c’est insti­tu­tion­na­li­ser et promou­voir ce nouveau méca­nisme social du chacun pour sa gueule, j’es­père que tu t’en­tends bien avec tes collègues parce qu’il va falloir les convaincre de se sacri­fier pour toi. Ce n’est défi­ni­ti­ve­ment pas un conte de Noël, c’est la consé­quence d’un échec social qu’on tente de contour­ner.

  • Insulte danoise, dans la presse liba­naise

    J’ai honte de ce que je lis en France, mais visi­ble­ment nous ne sommes pas les seuls. Voici ce qu’a publié le Dane­mark dans la presse liba­naise pour dissua­der les réfu­giés de venir…

    je passe sur le fait de réduire de 50% les aides à des réfu­giés qui ont déjà tout perdu, finan­ciè­re­ment et humai­ne­ment, dont le pays est en guerre, l’im­meuble proba­ble­ment en ruine et la famille partiel­le­ment sous terre.

    Croire que ces gens qui fuient leur pays en aban­don­nant tout, traversent la moitié du conti­nent en sachant qu’une partie y lais­se­ront leur peau, le font en fonc­tion des aides sociales du pays d’ac­cueil… quel aveu­gle­ment, quelle insulte. L’Eu­rope devrait avoir honte, le Dane­mark encore plus.

  • Face à notre indif­fé­rence, nos peurs, notre tenta­tion du rejet, c’est l’hu­ma­nité qui se noie

    Ils se seraient volon­tiers passés de quit­ter leur famille, leur village, leurs raci­nes… » […] mais leur choix se résume entre. la mort tout de suite sûre­ment, ou la mort peut-être plus tard en Médi­ter­ra­née.
    […]

    Parce qu’ils ont tout à gagner, à commen­cer par leur survie, et que nous avons tout à perdre.

    Notre confort.

    Nous les regar­dons couler, à l’heure du repas, bien instal­lés à nos tables bien garnies ou sur nos cana­pés bien moel­leux.

    Nous mangeons à notre faim, nous buvons à notre soif, nous avons un toît sur la tête, et surtout, nous sommes dans un pays de paix et de liberté.
    […]

    Nos diri­geants, donc nous-mêmes qui les avons élus, portent l’écra­sante respon­sa­bi­lité d’une situa­tion qu’ils ont créée. Ils ont cru que la planète se résu­mait à un jeu de Risk ou de Richesses du Monde.

    […]

    Il y a aussi des êtres humains, victimes colla­té­rales de nos préda­tions, et qui viennent aujourd’­hui toquer à notre porte.

    — (large) extrait d’un billet plus complet

    Nous nous scan­da­li­sons faci­le­ment d’ac­ci­dents à peu près impré­vi­sibles et incon­trô­lables, mais lais­sons des popu­la­tions bien plus grandes mourir à notre porte, par notre simple inac­tion, voire notre rejet actif – ce qui est encore pire.

    Pleu­rer sur un passé qu’on ne contrôle pas est bien plus facile que de tendre la main à l’hu­main présent à côté de nous.

    Combien de temps allons-nous lais­ser faire ? La situa­tion n’est pas tenable pour nous – et pour eux elle ne l’est plus depuis long­temps.

  • Brea­king sécu

    Brea­king sécu

    Parler d’échap­per à la sécu au profit d’une assu­rance privée étran­gère moins chère, et aller se détendre le lende­main devant Brea­king Bad.

    Il faudrait prendre un peu de recul mes amis. Vu de haut tout ça n’a aucun sens.

    Photo d’en­tête sous licence CC BY-NC-SA par Hans-Jörg Aleff