Cravates

[…] Depuis la promul­ga­tion de l’état d’ur­gence, après les cravates noires de rigueur, les socia­listes se sont mis à arbo­rer des cravates bleues. Signe du sérieux du moment

— Stéphane

Comme lui, je suis convaincu que tout ça est très bien réflé­chi. On ne pense plus que commu­ni­ca­tion et marke­ting, et plus modèle de société et travail de fond. Le mot d’ordre est devenu « action et fermeté », comme si agir, peu importe pour faire quoi, primait sur le fait de travailler dans la bonne direc­tion.

La poli­tique est morte, lais­sant place à un système pure­ment publi­ci­taire. Les rares choix de fond sont guidés non par ce qui semble bon mais par ce qui semble pouvoir rempor­ter l’adhé­sion sur le moment, soit des citoyens face à un événe­ment ou à des élec­tions, soit des entre­prises ou des acteurs écono­miques prin­ci­paux le reste du temps.

[…] Je n’ai pas pu m’em­pê­cher de remarquer que les cravates roses étaient ressor­ties. C’est trop tard et c’est trop peu, les gars. On ne fait pas le monde d’un simple nœud autour du cou, c’est même pour ça que vos prédé­ces­seurs ont aboli la peine de mort.

Un peu tard pour ces élec­tions, mais peut être aussi pour tout le système. Rattra­per ça va être diffi­cile, parce que celui qui travaille sur le long terme sera toujours distancé dans l’ins­tant par celui qui fait de la commu­ni­ca­tion. Entre temps une part gran­dis­sante s’est tota­le­ment déso­li­da­ri­sée de la poli­tique, en faisant même un terme à conno­ta­tion néga­tive, le confon­dant avec le prosé­ly­tisme parti­san primaire.

Trop peu, ça c’est certain. Le travail de fond n’existe plus. Seul ce qu’on montre a de l’im­por­tance.


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