Catégorie : Politique et société

  • Du cynisme du prag­ma­tisme perma­nent

    Les critiques contre l’ab­sen­téisme des dépu­tés sont récur­rentes, en parti­cu­lier concer­nant leur assi­duité en séance publique. […] Qu’une prise de posi­tion marquée par une igno­rance des proces­sus de déci­sion vienne de personnes qui n’y connaissent rien et se fondent sur des mythes, je peux encore comprendre. Mais quand c’est le fait de dépu­tés, qui savent parfai­te­ment à quoi s’en tenir, ou de personnes qui se présentent comme des « intel­lec­tuels », c’est plus déran­geant.

    En gros c’est récur­rent, partagé, mais la popu­la­tion n’est qu’i­gno­rance, les élus savent mieux. Tout le cynisme de cette vision de la démo­cra­tie qui me gêne, mais tant pis : faisons abstrac­tion et parlons du fond.

    Arrive le passage en séance publique. En géné­ral, à ce stade, les choses se sont déjà cris­tal­li­sées, les arbi­trages ont été rendus et il s’agit surtout d’ava­li­ser offi­ciel­le­ment des choix déjà faits. Pour cela, il suffit juste que la majo­rité s’as­sure d’être en nombre suffi­sant pour empor­ter les votes. La séance publique est donc un théâtre, où les oppo­si­tions et les clivages se mettent en scène.

    — Authueil, de l’ins­tru­men­ta­li­sa­tion de la déma­go­gie

    Bref, ça ne sert à rien. Si on part par là, si c’est juste pour faire spec­tacle, alors profi­tons-en pour y mettre un terme, offi­cia­li­sons le vote en asyn­chrone sur une liste d’émar­ge­ment ou je ne sais quel autre procédé simple, et arrê­tons les séances publiques.

    Ça ne serait pas choquant. Le travail est fait ailleurs, et on peut très bien imagi­ner se baser sur la synthèse des travaux qui sera soumise par le rappor­teur ou par la majo­rité.

    Fran­che­ment, je suis même fonciè­re­ment pour.

    * * *

    Pour autant, il y a un autre sujet derrière tout cela. Il y a une ques­tion de repré­sen­ta­tion et de démis­sion.

    On ne parle pas ici d’une loi tech­nique travaillée en paral­lèle à d’autres. On parle de modi­fier la consti­tu­tion pour y envi­sa­ger des périodes où l’exé­cu­tif a de plus forts pouvoirs, jusqu’à aller contre les droits de l’homme. On peut être pour ou contre, mais qu’on ne me fasse pas croire qu’un député puisse avoir mieux à faire.

    Quitte à parler spec­tacle, même simple­ment montrer symbo­lique­ment aux citoyens qu’on est concerné, qu’on pèse son vote, que oui on vote pour/contre et que le résul­tat global corres­pond effec­ti­ve­ment à la volonté du congrès, … rien que ça c’est plus impor­tant pour quelques jours que tout le reste du travail de député. Rien que ça.

    À l’heure où on parle juste­ment de modi­fier la consti­tu­tion pour y ajou­ter une mesure sans effi­ca­cité à portée unique­ment symbo­lique, diffi­cile nier le symbole de l’ab­sence de tant de dépu­tés à la séance publique.

    Lundi 8 février au soir, il y avait 136 dépu­tés en séance publique. Pour un lundi soir, c’est excep­tion­nel­le­ment élevé, quasi­ment un record.

    * * *

    Le symbole est une raison suffi­sante pour que l’ab­sence de tant de dépu­tés hier soit scan­da­leuse, mais ce n’est pas le seul reproche.

    Être absent c’est aussi bien pratique. Ça permet de ne rien assu­mer. Quoi qu’il se passe on pourra dire qu’on n’y a pas pris part.

    C’est encore plus vrai quand on a une voix diver­gente avec son groupe. On évite de se griller des oppor­tu­ni­tés de carrière « pour rien ». Sauf qu’en faisant cela on passe sous silence l’ab­sence d’una­ni­mité, on oublie qu’un vote 80/20 et un vote 55/45 ça n’a pas la même portée. Ques­tion de respect des citoyens, encore une fois.

    C’est aussi caution­ner tota­le­ment le système où une poignée de chefs ont l’in­fluence sur le groupe, qui lui même a la majo­rité de la majo­rité parle­men­taire, qui elle même a la majo­rité des dépu­tés, qui eux même n’avaient que la plus grosse mino­rité des votes expri­més, qui eux même ne repré­sentent même pas la moitié des élec­teurs. Bonjour la démo­cra­tie !

    Oui c’est comme ça que ça fonc­tionne mais, au moins une fois par manda­ture sur un texte aussi fonda­men­tal, couper deux ou trois indi­rec­tions pour au moins reve­nir à « un député = un vote », ça n’est pas du luxe. Au moins là.

    Sur les textes légis­la­tifs habi­tuels je ferme ma gueule, mais là c’est non.

  • De la diffi­culté d’évoquer le fémi­nisme

    Je ne comprends la logique à l’œuvre quand on affirme (ou qu’on sous-entend) que certaines causes ne peuvent pas être défen­dues par une personne à cause de son sexe, de son appa­rence ou d‘un quel­conque attri­but qui la classe ipso facto dans le clan des oppres­seurs.

    — De la diffi­culté d’évoquer le fémi­nis­me…

    Sujet récur­rent auquel je n’ai toujours pas trouvé de réponse correcte.

    Je comprends que la parole sur le sujet ne puisse être portée majo­ri­tai­re­ment par les hommes, sauf à juste­ment repro­duire le problème. Je comprends que certains événe­ments qui discutent le sujet puissent être entre femmes, pour plein de raisons.

    Je comprends aussi que, non victime, je ne compren­drais pas forcé­ment tout, et que de toutes façons je n’ai pas, moi, à tout comprendre pour le recon­naître comme légi­time. C’est même en partie la base du sujet.
    Accep­ter de ne pas tout comprendre ou tout maîtri­ser n’est – parti­cu­liè­re­ment pour moi – pas une mince affaire, quel que soit le sujet.

    Par contre je n’adhère pas à la vue du « seule les victimes peuvent en parler et ont un avis légi­time », pas plus là que sur d’autres sujets. En fait c’est même tout le contraire. Par prin­cipe tous les impliqués dans une ques­tion ont une vue biai­sée, la victime autant que l’op­pres­seur. C’est bien pour ça qu’en justice on impose un juge neutre au milieu.

    Le problème c’est qu’ici il n’y a personne de neutre.

    Tout le monde est biaisé à des degrés divers, conscient à des degrés divers. Tout le monde est concerné, ou est légi­time à se sentir concerné par le problème, avec son propre biais : les femmes comme les hommes.
    Oui, les hommes aussi, sauf à nier que l’homme joue un rôle dans la société patriar­cale et à penser qu’ils sont hors du problème.

    Je sais que je ne dois pas prendre le débat. Je sais que je ne dois pas impo­ser mes vues. Je sais que je dois juste­ment lais­ser de la place et lais­ser l’es­pace mili­tant se construire sans moi. Je sais que j’ai beau­coup à apprendre et toujours à écou­ter.

    Pour autant je crois aussi que mon avis est aussi légi­time qu’un autre, ni plus ni moins, et que c’est ensemble que nous pour­rons agir. Je respecte que d’autres n’aient pas cet avis, qu’ils me le disent. J’es­père juste qu’ils pour­ront respec­ter le mien et que nous pour­ront conti­nuer à agir en désac­cord.


     

    Oui, mon texte n’est pas clair mais je le publie tout de même. Il ne le sera peut-être jamais. Les débats sont souvent violents sur ce sujets et j’ai l’im­pres­sion de devoir mettre 50 précau­tions oratoires avant de dire quoi que ce soit, que ce soit à l’at­ten­tion des uns ou des autres.

    Je crains autant les critiques violentes de mili­tant·e·s que les partages de personnes qui en profi­te­ront pour cracher sur le mouve­ment. Je doute que cela ne faci­lite grand chose. Le message final s’en trouve brouillé.

    L’échange sera proba­ble­ment plus simple en privé. Vous y êtes les bien­ve­nus, y compris – et surtout – si c’est pour m’ex­pliquer quelque chose que je n’ai pas compris.

  • Sûreté nucléaire en France : « Un contexte parti­cu­liè­re­ment préoc­cu­pant »

    Il y a plein de choses à dire alors je ne garde que le péri­phé­rique, suffi­sam­ment inquié­tant en soi – et non, la ques­tion n’est pas de savoir si vous êtes pour ou contre le nucléaire, mais de comment on le gère aujourd’­hui. Nous avons tout ce qu’il faut pour amor­cer le pire :

    « Nous sommes entrés dans une phase d’enjeux sans précé­dent en matière de sûreté et de radio­pro­tec­tion. » Pierre-Franck Chevet, le président de l’Au­to­rité de sûreté nucléaire (ASN), avait un ton grave, sinon alar­mant, en présen­tant, mercredi 20 janvier, ses vœux à la presse.

    […]

    Le calen­drier s’an­nonce donc « très chargé et très serré ».

    […]

    Tous ces chan­tiers se profilent alors que les indus­triels char­gés de ces instal­la­tions sont « en grandes diffi­cul­tés écono­miques et tech­niques », souligne M. Chevet. Ce qui consti­tue « une source de préoc­cu­pa­tion majeure ».

    […]

    Face à ces multiples enjeux, le gendarme de l’atome lance un aver­tis­se­ment solen­nel au gouver­ne­ment. Il n’a, dit-il, « pas les moyens » d’y faire face correc­te­ment.

    […]

    Pour­tant, observe-t-il, les 170 postes manquants au trai­te­ment serein des ques­tions de sûreté nucléaire repré­sentent un budget de l’ordre de 50 millions d’eu­ros. Très loin des 55 milliards d’eu­ros prévus pour la prolon­ga­tion des réac­teurs français…

    — Le Monde

  • Rendre publics des docu­ments prou­vant une fraude de l’État

    L’ou­ver­ture des archives de l’État se fait progres­si­ve­ment depuis les années 70, dans les pays occi­den­taux. La Suède est très en avance : depuis une loi de 1776, les factures et fiches de payes des ministres sont publiques, et les fonc­tion­naires peuvent rendre publics des docu­ments prou­vant une fraude de l’État.

    via

    Rien de neuf mais toujours bon à rappe­ler. La seconde partie est aussi essen­tielle. On contraste telle­ment avec la France où les « ouver­tures » récentes se font en consul­ta­tion unique­ment sur place, sous surveillance, prise de note et copie inter­dites, publi­ca­tion des infor­ma­tions inter­dites même par la presse.

  • Well okay but I mean maybe you’re a shitty came­ra­man

    Parce que parfois ça commence à souler cette façon de certains d’à tout prix vouloir culpa­bi­li­ser et préca­ri­ser les autres. Une vraie idéo­lo­gie.

    Vidéo de Matt Damon à propos des ensei­gnants et de la sécu­rité de l’em­ploi.

  • Ça s’ap­pelle un chan­ge­ment de régime

    À ceux qui pensent que l’état d’ur­gence est un État de droit qui respecte le minima que sont les droits de l’Homme : notre gouver­ne­ment annonce formel­le­ment le contraire à la fois au Conseil de l’Eu­rope et aux Nations Unies.

    Aux deux insti­tu­tions, nous avons fait jouer une clause noti­fiant que nous n’al­lons plus respec­ter la Conven­tion euro­péenne des droits de l’Homme et le Pacte inter­na­tio­nal rela­tif aux droits civils.

    Ceci est possible tempo­rai­re­ment quand un danger immé­diat menace respec­ti­ve­ment la vie et l’exis­tence de la nation. Sans nier la gravité des événe­ments, peut-on raison­na­ble­ment penser que l’exis­tence même de la nation est mena­cée ?

    Si je devais être cynique, elle l’est, juste­ment par ce que notre exécu­tif s’au­to­rise.

    Bien sûr ça inquiète les experts des Droits de l’Homme à l’ONU, comme à peu près toutes les insti­tu­tions sérieuses sauf le gouver­ne­ment. Le président, lui, en est encore à annon­cer que tout ça ne fait pas débat.

    Dans des entre­tiens à l’étran­gers nos membres du gouver­ne­ments disent tranquille­ment que l’état d’ur­gence pour­rait durer aussi long­temps qu’il y a du terro­risme dans le monde et que notre pays est impliqué dans des actions mili­taires exté­rieures. L’évo­ca­tion d’une durée de 30 ans ne soulève aucune contra­dic­tion. Chan­ge­ment de régi­me…

  • The Pencils­word: On a plate

    Il a tourné 20 fois mais je le place là pour pouvoir y faire réfé­rence plus tard. Je doute que la petite bande dessi­née convainque vrai­ment quiconque n’a pas déjà conscience du problème.

    when [they] go on about « equa­lity of oppor­tu­nity, not equa­lity of outcome, » they’re either blin­ded to the fact that equa­lity of oppor­tu­nity doesn’t exist

    À ceux qui vont lire de travers : Il ne s’agit pas de dire que vous avez simple­ment eu de la chance et que tout vous est tombé dans le bec dès la nais­sance. Personne ne nie vos efforts ou votre mérite.

    Il ne s’agit nulle­ment de culpa­bi­li­ser ceux sont arri­vés en bas à gauche, unique­ment de rappe­ler que ces efforts et ce mérite sont géné­ra­le­ment démul­ti­pliés dans leur résul­tat par d’où vous venez, qui vous avez rencon­tré, et par un peu de chance au bon moment.

    En face, et c’est toute l’his­toire de la colonne de gauche, il y a des gens avec autant de mérite, qui font autant et parfois plus d’ef­forts, mais qui ont simple­ment eu une histoire diffé­rente.

    La méri­to­cra­tie et l’éga­lité des chances sont une vaste blague, voilà l’his­toire.

    Le fait même d’avoir été éduqué pour valo­ri­ser l’ef­fort ou d’avoir eu quelqu’un pour dire un simple « vas-y » au bon moment vient aussi de ce qu’on a reçu. Même ça, tout le monde ne l’a pas eu.

    L’ou­blier, le nier, c’est oublier toute une réalité. Il ne s’agit pas de culpa­bi­li­ser qui que ce soit, juste de prendre conscience.

    The concept of equa­lity of oppor­tu­nity is a farce. Of course there will be people who start in the right column and through hard work and some luck end up in the left. That’s not really the point.

    […]

    I’m happy for you that your parents knew the value of educa­tion and hard work and instil­led those values in you and your siblings. Many people are not so lucky in who they get as parents.

    Et si vous avez l’im­pres­sion que vous ne devez tout qu’à vous-même malgré l’ad­ver­sité, que jamais vous n’avez eu personne pour vous donner quoi que ce soit, vous méri­tez peut-être encore plus que d’autres mais ça ne retire rien à ceux qui n’ont pas autant réussi malgré des situa­tions qui semblent plus favo­rables. Souve­nez-vous, on ne connait jamais toute l’his­toire des autres.

  • Il prie à l’hô­pi­tal et se fait inter­dire l’en­trée : instant de vie d’un musul­man ordi­naire

    [S]a maman, âgée de 74 ans, fait en octobre de cette année-là une rupture d’ané­vrisme.

    Dans le coma, elle est prise en charge au centre hospi­ta­lier Sainte-Anne. Depuis le premier jour, Momo Roots force mon admi­ra­tion. Il ne quitte jamais sa mère. Il dort dans sa voiture garée sur le parking de l’hô­pi­tal et passe toutes ses jour­nées auprès d’elle. Des membres du person­nel sont touchés par son compor­te­ment exem­plaire. Mais Momo Roots agace aussi. Il s’inquiète pour la santé de sa maman, inter­roge beau­coup, inter­pelle parfois sur les trai­te­ments admi­nis­trés ou des prises en charge théra­peu­tique qui, à ses yeux, semblent tarder à se mettre en place.

    Assez vite, il a le senti­ment que la psal­mo­die du Coran à mi-voix qu’il dispense à sa maman la soulage. À l’is­sue de deux mois de coma, elle reprend connais­sance.

    Une histoire heureuse, racon­tée par le Nouvel Obs, mais dans l’em­bal­le­ment actuel un musul­man qui prie c’est forcé­ment grave. Email interne à l’hô­pi­tal :

    « Je pense qu’il faut inter­ve­nir de façon urgente et inter­dire l’ac­cès à l’hô­pi­tal à cet indi­vidu. D’ailleurs, je l’ai vu dimanche soir prier à haute voix dans la chambre de sa mère à 21 h !!!!! Pas de lais­ser aller avec les terro­ristes qui qu’ils soient ! Courage pour l’équipe. »

    Simple racisme et assi­mi­la­tion, mais il n’en faut pas plus :

    Quelques jours avant Noël 2015, la sanc­tion tombe : il n’est plus le bien­venu dans l’éta­blis­se­ment. Ses visites sont limi­tées à deux heures par jour.

  • Comment Halim A. a convaincu le Conseil d’État de suspendre son assi­gna­tion à rési­dence

    « Si les services de rensei­gne­ment ont écrit tout ça, c’est que c’est vrai. Ils ne se lèvent pas le matin pour écrire de fausses notes blanches (…) Que faut-il attendre, un nouvel atten­tat ? »

    Voici l’unique argu­ment du repré­sen­tant du minis­tère de l’in­té­rieur, avec comme unique pièce une note blanche, c’est à dire docu­ment word de 5 lignes non circons­tan­cié et sans auteur.

    Et on demande à un juge de vali­der une priva­tion de liberté à partir de ça, dans ce qu’on appelle un État de droit.

    trois motifs avan­cés : repé­rages suppo­sés autour du domi­cile de Riss, mise en cause dans une affaire de trafic de véhi­cules et appar­te­nance présu­mée à la « mouvance isla­miste radi­cale ».

    […] Le juge estime que […] « il rendait visite à sa mère, qui habite à proxi­mité immé­diate et ne prenait pas de photos mais utili­sait son télé­phone portable en mode haut-parleur », «  aucun élément suffi­sam­ment circons­tan­cié produit par le ministre de l’in­té­rieur ne permet de justi­fier qu’il appar­tien­drait à la mouvance isla­miste radi­cale » et, enfin, « en ce qui concerne l’af­faire de trafic de véhi­cules, l’in­té­ressé a, en réalité, été entendu comme simple témoin ».

    Oui, vous avez bien lu. L’unique reproche est d’avoir tenu son télé­phone dans une situa­tion qui aurait pu prêter à confu­sion au mauvais endroit. Le reste a été ajouté ensuite pour char­ger le dossier, proba­ble­ment à partir d’une simple recherche sans aucune véri­fi­ca­tion : musul­man -> radi­cal ; déjà cité dans une affaire (comme témoin) -> délinquant. Ça ne mange pas de pain.

    Après presque dix semaines enfermé dans sa prison sans barreau de Vitry-sur-Seine et deux audiences éprou­vantes […] Halim A. a « retrouvé confiance dans la justice ».

    Le récit fait par Le Monde est assez effrayant. Dans la justice, peut-être, mais dans l’exé­cu­tif… moi ça me ferait peur. On parle de quelqu’un qui a été assi­gné à rési­dence pendant 10 semai­nes… deux mois et demi, sans inves­ti­ga­tion sérieuse (ou sur des éléments consciem­ment faux, ce qui serait pire), juste parce qu’on pouvait le faire et parce que la situa­tion poli­tique s’y prêtait.

    Dans un autre article une autre cita­tion fait réflé­chir : « Assi­gné à rési­dence injus­te­ment, j’ai peur que de telles sentences ne sèment le ressen­ti­ment »

    Demain, je retour­ne­rai à ma vie d’avant en espé­rant avoir, à ma modeste échelle, contri­bué à l’échange pour permettre le vivre-ensemble. Je ne demande pas plus. Aujourd’­hui, je lance un cri citoyen. Que mon cas nous alerte sur les consé­quences de déci­sions arbi­traires, qu’il nous rappelle ce que nous voulons être et ceux contre lesquels nous devons vrai­ment nous battre. Montrons au reste du monde que nous sommes toujours debout et plus que jamais unis.

    J’ai toujours cru que la France était le pays des liber­tés, et que la diver­sité en faisait la force. Pensons aux bles­sures que de telles déci­sions infligent, pensons à l’après-état d’ur­gence et à tout ce que nous devrons recons­truire. Lutter contre le terro­risme n’est pas tout, évitons de nous déshu­ma­ni­ser. Le terro­risme ne doit pas nous divi­ser, sauf à lui accor­der la plus belle des victoires.

  • How BuzzFeed News Used Betting Data To Inves­ti­gate Match-Fixing In Tennis

    I analy­zed data from 26,000 profes­sio­nal matches from 2009 to 2015. […] Bettors seemed to be wage­ring money heavily against certain players. And then some of those players lost their matches far more often than their opening odds would have led anyone to expect. […] Through this analy­sis, I iden­ti­fied 15 players who lost heavy-betting matches start­lin­gly often.

    — enquête de BuzzFeed

    Je vous fiche mon billet que passé la période média­tique, la réac­tion concrète sera une dimi­nu­tion des données acces­sibles publique­ment.

    Diable­ment inté­res­sant parce que les État s’en­gagent à peine dans l’Open Data, et unique­ment avec des séries très agré­gées. Quand les détails vont appa­raitre, il va y avoir un petit vent de panique au fur et à mesure que certaines corré­la­tions vont être décou­vertes.