Catégorie : Politique et société

  • Well okay but I mean maybe you’re a shitty came­ra­man

    Parce que parfois ça commence à souler cette façon de certains d’à tout prix vouloir culpa­bi­li­ser et préca­ri­ser les autres. Une vraie idéo­lo­gie.

    Vidéo de Matt Damon à propos des ensei­gnants et de la sécu­rité de l’em­ploi.

  • Ça s’ap­pelle un chan­ge­ment de régime

    À ceux qui pensent que l’état d’ur­gence est un État de droit qui respecte le minima que sont les droits de l’Homme : notre gouver­ne­ment annonce formel­le­ment le contraire à la fois au Conseil de l’Eu­rope et aux Nations Unies.

    Aux deux insti­tu­tions, nous avons fait jouer une clause noti­fiant que nous n’al­lons plus respec­ter la Conven­tion euro­péenne des droits de l’Homme et le Pacte inter­na­tio­nal rela­tif aux droits civils.

    Ceci est possible tempo­rai­re­ment quand un danger immé­diat menace respec­ti­ve­ment la vie et l’exis­tence de la nation. Sans nier la gravité des événe­ments, peut-on raison­na­ble­ment penser que l’exis­tence même de la nation est mena­cée ?

    Si je devais être cynique, elle l’est, juste­ment par ce que notre exécu­tif s’au­to­rise.

    Bien sûr ça inquiète les experts des Droits de l’Homme à l’ONU, comme à peu près toutes les insti­tu­tions sérieuses sauf le gouver­ne­ment. Le président, lui, en est encore à annon­cer que tout ça ne fait pas débat.

    Dans des entre­tiens à l’étran­gers nos membres du gouver­ne­ments disent tranquille­ment que l’état d’ur­gence pour­rait durer aussi long­temps qu’il y a du terro­risme dans le monde et que notre pays est impliqué dans des actions mili­taires exté­rieures. L’évo­ca­tion d’une durée de 30 ans ne soulève aucune contra­dic­tion. Chan­ge­ment de régi­me…

  • The Pencils­word: On a plate

    Il a tourné 20 fois mais je le place là pour pouvoir y faire réfé­rence plus tard. Je doute que la petite bande dessi­née convainque vrai­ment quiconque n’a pas déjà conscience du problème.

    when [they] go on about « equa­lity of oppor­tu­nity, not equa­lity of outcome, » they’re either blin­ded to the fact that equa­lity of oppor­tu­nity doesn’t exist

    À ceux qui vont lire de travers : Il ne s’agit pas de dire que vous avez simple­ment eu de la chance et que tout vous est tombé dans le bec dès la nais­sance. Personne ne nie vos efforts ou votre mérite.

    Il ne s’agit nulle­ment de culpa­bi­li­ser ceux sont arri­vés en bas à gauche, unique­ment de rappe­ler que ces efforts et ce mérite sont géné­ra­le­ment démul­ti­pliés dans leur résul­tat par d’où vous venez, qui vous avez rencon­tré, et par un peu de chance au bon moment.

    En face, et c’est toute l’his­toire de la colonne de gauche, il y a des gens avec autant de mérite, qui font autant et parfois plus d’ef­forts, mais qui ont simple­ment eu une histoire diffé­rente.

    La méri­to­cra­tie et l’éga­lité des chances sont une vaste blague, voilà l’his­toire.

    Le fait même d’avoir été éduqué pour valo­ri­ser l’ef­fort ou d’avoir eu quelqu’un pour dire un simple « vas-y » au bon moment vient aussi de ce qu’on a reçu. Même ça, tout le monde ne l’a pas eu.

    L’ou­blier, le nier, c’est oublier toute une réalité. Il ne s’agit pas de culpa­bi­li­ser qui que ce soit, juste de prendre conscience.

    The concept of equa­lity of oppor­tu­nity is a farce. Of course there will be people who start in the right column and through hard work and some luck end up in the left. That’s not really the point.

    […]

    I’m happy for you that your parents knew the value of educa­tion and hard work and instil­led those values in you and your siblings. Many people are not so lucky in who they get as parents.

    Et si vous avez l’im­pres­sion que vous ne devez tout qu’à vous-même malgré l’ad­ver­sité, que jamais vous n’avez eu personne pour vous donner quoi que ce soit, vous méri­tez peut-être encore plus que d’autres mais ça ne retire rien à ceux qui n’ont pas autant réussi malgré des situa­tions qui semblent plus favo­rables. Souve­nez-vous, on ne connait jamais toute l’his­toire des autres.

  • Il prie à l’hô­pi­tal et se fait inter­dire l’en­trée : instant de vie d’un musul­man ordi­naire

    [S]a maman, âgée de 74 ans, fait en octobre de cette année-là une rupture d’ané­vrisme.

    Dans le coma, elle est prise en charge au centre hospi­ta­lier Sainte-Anne. Depuis le premier jour, Momo Roots force mon admi­ra­tion. Il ne quitte jamais sa mère. Il dort dans sa voiture garée sur le parking de l’hô­pi­tal et passe toutes ses jour­nées auprès d’elle. Des membres du person­nel sont touchés par son compor­te­ment exem­plaire. Mais Momo Roots agace aussi. Il s’inquiète pour la santé de sa maman, inter­roge beau­coup, inter­pelle parfois sur les trai­te­ments admi­nis­trés ou des prises en charge théra­peu­tique qui, à ses yeux, semblent tarder à se mettre en place.

    Assez vite, il a le senti­ment que la psal­mo­die du Coran à mi-voix qu’il dispense à sa maman la soulage. À l’is­sue de deux mois de coma, elle reprend connais­sance.

    Une histoire heureuse, racon­tée par le Nouvel Obs, mais dans l’em­bal­le­ment actuel un musul­man qui prie c’est forcé­ment grave. Email interne à l’hô­pi­tal :

    « Je pense qu’il faut inter­ve­nir de façon urgente et inter­dire l’ac­cès à l’hô­pi­tal à cet indi­vidu. D’ailleurs, je l’ai vu dimanche soir prier à haute voix dans la chambre de sa mère à 21 h !!!!! Pas de lais­ser aller avec les terro­ristes qui qu’ils soient ! Courage pour l’équipe. »

    Simple racisme et assi­mi­la­tion, mais il n’en faut pas plus :

    Quelques jours avant Noël 2015, la sanc­tion tombe : il n’est plus le bien­venu dans l’éta­blis­se­ment. Ses visites sont limi­tées à deux heures par jour.

  • Comment Halim A. a convaincu le Conseil d’État de suspendre son assi­gna­tion à rési­dence

    « Si les services de rensei­gne­ment ont écrit tout ça, c’est que c’est vrai. Ils ne se lèvent pas le matin pour écrire de fausses notes blanches (…) Que faut-il attendre, un nouvel atten­tat ? »

    Voici l’unique argu­ment du repré­sen­tant du minis­tère de l’in­té­rieur, avec comme unique pièce une note blanche, c’est à dire docu­ment word de 5 lignes non circons­tan­cié et sans auteur.

    Et on demande à un juge de vali­der une priva­tion de liberté à partir de ça, dans ce qu’on appelle un État de droit.

    trois motifs avan­cés : repé­rages suppo­sés autour du domi­cile de Riss, mise en cause dans une affaire de trafic de véhi­cules et appar­te­nance présu­mée à la « mouvance isla­miste radi­cale ».

    […] Le juge estime que […] « il rendait visite à sa mère, qui habite à proxi­mité immé­diate et ne prenait pas de photos mais utili­sait son télé­phone portable en mode haut-parleur », «  aucun élément suffi­sam­ment circons­tan­cié produit par le ministre de l’in­té­rieur ne permet de justi­fier qu’il appar­tien­drait à la mouvance isla­miste radi­cale » et, enfin, « en ce qui concerne l’af­faire de trafic de véhi­cules, l’in­té­ressé a, en réalité, été entendu comme simple témoin ».

    Oui, vous avez bien lu. L’unique reproche est d’avoir tenu son télé­phone dans une situa­tion qui aurait pu prêter à confu­sion au mauvais endroit. Le reste a été ajouté ensuite pour char­ger le dossier, proba­ble­ment à partir d’une simple recherche sans aucune véri­fi­ca­tion : musul­man -> radi­cal ; déjà cité dans une affaire (comme témoin) -> délinquant. Ça ne mange pas de pain.

    Après presque dix semaines enfermé dans sa prison sans barreau de Vitry-sur-Seine et deux audiences éprou­vantes […] Halim A. a « retrouvé confiance dans la justice ».

    Le récit fait par Le Monde est assez effrayant. Dans la justice, peut-être, mais dans l’exé­cu­tif… moi ça me ferait peur. On parle de quelqu’un qui a été assi­gné à rési­dence pendant 10 semai­nes… deux mois et demi, sans inves­ti­ga­tion sérieuse (ou sur des éléments consciem­ment faux, ce qui serait pire), juste parce qu’on pouvait le faire et parce que la situa­tion poli­tique s’y prêtait.

    Dans un autre article une autre cita­tion fait réflé­chir : « Assi­gné à rési­dence injus­te­ment, j’ai peur que de telles sentences ne sèment le ressen­ti­ment »

    Demain, je retour­ne­rai à ma vie d’avant en espé­rant avoir, à ma modeste échelle, contri­bué à l’échange pour permettre le vivre-ensemble. Je ne demande pas plus. Aujourd’­hui, je lance un cri citoyen. Que mon cas nous alerte sur les consé­quences de déci­sions arbi­traires, qu’il nous rappelle ce que nous voulons être et ceux contre lesquels nous devons vrai­ment nous battre. Montrons au reste du monde que nous sommes toujours debout et plus que jamais unis.

    J’ai toujours cru que la France était le pays des liber­tés, et que la diver­sité en faisait la force. Pensons aux bles­sures que de telles déci­sions infligent, pensons à l’après-état d’ur­gence et à tout ce que nous devrons recons­truire. Lutter contre le terro­risme n’est pas tout, évitons de nous déshu­ma­ni­ser. Le terro­risme ne doit pas nous divi­ser, sauf à lui accor­der la plus belle des victoires.

  • How BuzzFeed News Used Betting Data To Inves­ti­gate Match-Fixing In Tennis

    I analy­zed data from 26,000 profes­sio­nal matches from 2009 to 2015. […] Bettors seemed to be wage­ring money heavily against certain players. And then some of those players lost their matches far more often than their opening odds would have led anyone to expect. […] Through this analy­sis, I iden­ti­fied 15 players who lost heavy-betting matches start­lin­gly often.

    — enquête de BuzzFeed

    Je vous fiche mon billet que passé la période média­tique, la réac­tion concrète sera une dimi­nu­tion des données acces­sibles publique­ment.

    Diable­ment inté­res­sant parce que les État s’en­gagent à peine dans l’Open Data, et unique­ment avec des séries très agré­gées. Quand les détails vont appa­raitre, il va y avoir un petit vent de panique au fur et à mesure que certaines corré­la­tions vont être décou­vertes.

  • Clôture de TEDxPa­ris 2015

    Un bon moment de rigo­lade à ne pas louper pour ceux qui trainent dans l’in­no­va­tion et les milieux entre­pre­neurs.

  • Face au chômage, faut-il encore bais­ser les charges des patrons?

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    Nous arri­ve­rons alors à un niveau de prélè­ve­ment au plus bas depuis au moins 20 ans, c’est presque du jamais-vu

    — via L’Ex­pen­sion

    Ce qui est certain c’est que le coût du travail seul ne suffit pas à chan­ger quoi que ce soit à la situa­tion sociale, d’au­tant que le tableau ci-dessus ne prend pas en compte la produc­ti­vité de l’heure de travail : la France a une des meilleures des pays occi­den­taux.

    Si l’en­tre­prise n’a pas plus d’ac­ti­vité, pas plus de carnets de commande, allé­ger les coti­sa­tions sociales n’a pour seul effet que d’amé­lio­rer le résul­tat d’ex­ploi­ta­tion. Au final ça arrive dans les divi­dendes des action­naires et les bonus des diri­geants, qui sont rever­sés dans le système finan­cier et pas dans l’éco­no­mie dite « réelle ».

    Le pire c’est qu’à allé­ger les « charges », on dimi­nue la percep­tion des coti­sa­tions sociales. Deux solu­tions : Soit on dimi­nue les dépenses, c’est à dire qu’on dégrade les garan­ties de santé, les aides au chômage, les montants des retraites, dimi­nuant les condi­tions de vie des plus faibles déjà lour­de­ment touchés par la crise… soit on augmente d’autres recettes, et si ce n’est pas pris aux entre­prises c’est que ce sont les ménages qui payent, avec moins de revenu dispo­nible ils consomment moins et alimentent un joli cercle pervers.

    Mais le MEDEF préfère deman­der encore des allè­ge­ments, sans rien promettre en face. C’est simple­ment plus rentable pour les affi­liés à son syndi­cat. On arrête quand ?

  • L’éco­no­mie mondiale fait le bonheur des 1%

    En 2015, 62 personnes possé­daient à elles seules les mêmes richesses que 3,5 milliards de personnes (soit la moitié la plus pauvre de l’hu­ma­nité), contre 388 personnes en 2010

    — Media­part, qui se fait écho d’un rapport d’Ox­fam

    On peut critiquer à loisir les méthodes de calcul et les partis pris pour obte­nir ce chiffres. Pour­tant, même en admet­tant toutes les critiques asso­ciées, j’échoue à ne pas voir ici plus qu’un gigan­tesque échec : une réelle inhu­ma­nité.

    Quant à ceux qui ne peuvent accep­ter de se voir dépeindre en riches dans le monde parce qu’ils ont parfois du mal à joindre les deux bouts – si vous me lisez, vous êtes riches par rapport à la popu­la­tion mondiale. Pensez que si votre fille joue avec une pièce de 50 cents, c’est ce qu’ont des millions de personnes pour vivre aujourd’­hui : se loger, se laver, se nour­rir, s’ha­biller, se soigner, se chauf­fer.

    Remet­tons les choses à leur place. La réalité ce n’est pas la diffi­culté pour joindre les deux bouts, c’est le soma­lien qui meurt de faim dans le désert humain le plus total, ou même simple­ment le SDF en dessous de chez nous qui ne va pas tarder à mourir de froid.

    L’objec­tif n’est pas de faire du misé­ra­bi­lisme, mais d’ac­cep­ter de réflé­chir à autre chose que nous-même.

    Et pour ceux qui voudraient trou­ver plein d’ex­pli­ca­tions tout en reje­tant l’idée d’un accrois­se­ment drama­tique des inéga­li­tés entre le 1% et les 99% restants, ce graphique montre tout :

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  • À l’ombre du Mur, jour­nal d’un inutile

    Web-fiction excep­tion­nelle… et glaçante quand les premiers temps on retrouve les solu­tions que certains contem­po­rains aime­raient appliquer, puis la novlangue digne de 1984 mais qui semble plus que crédible, qui semble réaliste aujourd’­hui. La fin n’est plus que fiction, mais permet aussi de réflé­chir.

    Ça demande bien 20 minutes, avec le son, mais ne passez pas à côté.