Catégorie : Politique et société

  • [Cita­tion] Dans une démo­cra­tie, ce sont les citoyens qui surveillent les poli­tiques. Pas l’in­verse

    Lu sur le réseau :

    Dans quel cas pensez-vous que nous sommes aujourd’­hui ?

    Rien que de me rallier aux propos d’An­ti­gone montre à quel point notre gouver­ne­ment est tota­le­ment hors contrôle.

  • [Lecture] Les égoïsmes euro­péens ont tué Aylan une deuxième fois

    À lire :

    En quelques mois, la plupart des pays euro­péens ont jeté par dessus bord leurs valeurs, celles héri­tées de la Seconde Guerre mondiale et de son cortège d’hor­reurs et qui ont fondé la construc­tion commu­nau­taire.

    […] Aujourd’­hui, la bien-pensance n’hé­site pas à accu­ser ces pays d’avoir créé un appel d’air en se montrant géné­reux, comme si la Grèce ou l’Ita­lie auraient pu seules stop­per les arri­vants ! Si les diri­geants euro­péens veulent créer des camps de concen­tra­tion à Lesbos, à Leros ou à Lampe­dusa ou souhaitent que les garde-côtes de ces pays coulent les bateaux avant qu’ils ne touchent les côtes euro­péennes, qu’ils le disent.

    […] Pétri­fiés par la peur d’une inva­sion fantas­mée qu’ils entre­tiennent par leurs réac­tions, ils jettent par dessus bord les valeurs sur lesquelles reposent les démo­cra­ties. Des régimes auto­ri­taires, natio­na­listes et mépri­sants des droits de l’homme, voilà la réponse de diri­geants médiocres à un drame huma­ni­taire sans précé­dent depuis la guerre.

    par Jean Quatre­mer

    L’au­teur n’a pour­tant rien d’un alter­mon­dia­liste. À lire en entier. Ce qu’on dira de nous dans les livres d’his­toire risque de nous faire honte, à nous et à nos enfants.

  • [Lecture] L’état d’ur­gence, une atteinte aux liber­tés

    Lu sur le web :

    C’est cela l’état d’ur­gence : être en règle avec la loi ne suffit pas, il faut en plus que le minis­tère de l’in­té­rieur ne vous consi­dère pas comme une menace pour l’ordre public

    […]

    Dans l’échelle de la protec­tion des liber­tés, il y a donc trois degrés : – respec­ter la loi – ne pas être une menace pour l’ordre public – ne pas donner des raisons de penser que l’on peut être une menace pour l’ordre public.

    chez Gilles Devers, via Clochix

    Nous avons dérivé, loin. Dans tout ce qui est inter­venu récem­ment, et qui ne semble pas prêt de s’ar­rê­ter, l’ar­bi­traire devient la règle.

    Quand on dit que l’État de droit se meurt, ce n’est pas tant que l’État est hors la loi, mais que le droit n’est plus l’éta­lon pour juger. L’im­por­tant devient le juge­ment arbi­traire de l’État.

  • [Lecture] NSA Can Repor­tedly Track Phones Even When They’re Turned Off

    Réflexion à partir d’une lecture sur le web :

    In 2006, it was repor­ted that the FBI had deployed spyware to infect suspects’ mobile phones and record data even when they were turned off. The NSA may have resor­ted to a simi­lar method in Iraq, albeit on a much larger scale by infec­ting thou­sands of users at one time. Though diffi­cult, the mass targe­ting of popu­la­tions with Trojan spyware is possi­ble—and not unheard of. In 2009, for instance, thou­sands of BlackBerry users in the United Arab Emirates were targe­ted with spyware that was disgui­sed as a legi­ti­mate update. The update drai­ned users’ batte­ries and was even­tually expo­sed by resear­chers, who iden­ti­fied that it had appa­rently been desi­gned by U.S. firm SS8, which sells “lawful inter­cep­tion” tools to help govern­ments conduct surveillance of commu­ni­ca­tions.

    sur Slate

    Rien de neuf, malheu­reu­se­ment. Il y a dix ans, avant même les smart­phones, la règle lors de réunions de gestion de projet chez des contruc­teurs de télé­phone portable était « télé­phones sur la table, batte­rie déta­chée ». Non, ce n’était pas à cause des inter­rup­tions poten­tielles.

    La diffé­rence c’est qu’ils crai­gnaient proba­ble­ment l’es­pion­nage indus­triel. Aujourd’­hui c’est de notre État que vient la menace de surveillance. Ceux qui devraient nous proté­ger deviennent la menace prin­ci­pale. L’État garant des liberté était l’âge de la géné­ra­tion précé­dente. Désor­mais nous avons bel et bien des États poli­ciers. Aujourd’­hui ce sont des États poli­ciers modé­rés, un peu comme des dicta­teurs éclai­rés, mais les digues ont sauté pour demain.

  • [Cita­tion] 5 fois moins de procé­dures judi­ciaire pour terro­risme

    Ça se passe de commen­taires.

  • [Lecture:] Nouvel An à Cologne: 55 des 58 agres­seurs n’étaient pas des réfu­giés

    Lu sur le web :

    L’enquête fait la clarté sur les agres­seurs de la nuit de la Saint Sylvestre à Cologne. […]

    Sur les 58 suspects, seuls trois d’entre eux sont origi­naires d’un pays en guerre: deux Syriens et un Irakien. Les 55 autres sont pour la plupart Algé­riens et Maro­cains et ne seraient pas arri­vés récem­ment en Alle­magne. Trois Alle­mands figurent aussi parmi les personnes arrê­tées.

    […] Sur 1054 plaintes […] 600 autres plaintes concernent des vols.

    via RTBF.be

    Donc en réalité 95% ne venaient pas de migrants, et plus de la moitié n’avaient aucun carac­tère sexuel. L’im­pact restera pour­tant long­temps et le démenti aura bien peu d’im­pact par rapport à l’em­bal­le­ment média­tique.

    Des sources anonymes de la police avaient dit, début janvier dans les médias, que la plupart des agres­seurs étaient des réfu­giés syriens.

    Des sources anonymes de la police.

    Dans le meilleur des cas il s’agit d’un poli­cier qui a exprimé un ressenti faussé via la très petite fenêtre de sa vision person­nelle, et les média qui ont repris l’in­for­ma­tion sans chiffre objec­tif ou en extra­po­lant les maigres chiffres en ques­tion.

    Dans le moins bon des cas il s’agit d’une mani­pu­la­tion de la source poli­cière, ou pire, et des média qui ont joué à qui faisait le plus gros titre qui faisait vendre.

    Ce qui est certain c’est que l’émo­tion­nel sur le fait avant d’avoir le moindre chiffre offi­ciel n’a rien amené de bon.

    S’il faut un respon­sable clair, c’est au moins l’État alle­mand qui n’a jamais modéré les titres de la presse en donnant quelques chiffres ou annonçant l’ab­sence de chiffres. Reste à comprendre pourquoi.

  • Taubira, migrants, homo­sexuels : tous coupables !

    « On préfé­re­rait qu’elle ait cette hargne pour faire une poli­tique pénale un peu plus répres­sive, qu’elle arrête de donner des signals forts (re-re-sic) pour les délinquants, qu’elle fasse en sorte qu’il y ait moins de laxisme. » Les présen­ta­teurs laissent dire, quand bien même tous les indi­ca­teurs (sévé­rité des juge­ments, popu­la­tion carcé­rale, etc.) montrent que la justice a mené ces dernières années une poli­tique de plus en plus répres­sive, comme le notait Antoine Gara­pon sur France Culture.

    Sans crainte d’être contre­dit, le syndi­ca­liste peut conclu­re…

    La télé­vi­sion est un média mort pour ce qui est de la capa­cité à infor­mer. Pas tant qu’il va dispa­raitre mais simple­ment qu’on ne peut en attendre de l’in­for­ma­tion.

    Les présen­ta­teurs ne méritent jamais autant leur nom. La rédac­tion se contente de surfer sur les sujets à la mode et à donner poids à ce qui semble l’opinion ambiante – souvent en réalité celle que les services de presse veulent pous­ser comme opinion ambiante.

    Le jour­nal télé­visé présente, des plats géné­ra­le­ment réchauf­fés ou tout prêts. Il n’in­forme plus. Quand est-ce la dernière fois qu’une infor­ma­tion déran­geante, impor­tante, a trouvé sa place à la télé­vi­sion avant d’être tota­le­ment connue par tous ?

    Trop peu d’es­pace pour appor­ter des nuances entre deux diver­tis­se­ments, pas ou peu de profon­deur mais surtout aucun correc­tif, aucun chiffre débattu, aucune possi­bi­lité d’in­ter­ve­nir et créer un débat autour de la présen­ta­tion. Tout se fait ailleurs, créant une asymé­trie drama­tique.

    On a beau dire ce qu’on veut d’In­ter­net, du fait qu’on y trouve à boire et à manger, au moins ce débat existe et celui qui veut s’in­for­mer y trouve plein de sources mais aussi plein de critiques de chaque sources et de chaque fait.

    Si je devais donner des cari­ca­tures au terme de beauf de droite et au terme de patron libé­ral, les deux pour­raient s’ex­pliquer par ils se sont simple­ment infor­més via la télé­vi­sion. Le problème d’ex­pliquer ainsi c’est que ça risque­rait de justi­fier un peu… (ça se voit que je provoque ?)

    Tele­rama n’est pas non plus le media le plus avant-gardiste ni celui qui a le moins de couleur, mais l’ar­ticle Taubira, migrants, homo­sexuels : tous coupables dépeint quand même un tableau assez fati­guant.

    Regar­dez-vous encore les jour­naux télé­vi­sés ? Où vous infor­mez-vous ?

    France 2 montre les images d’une « alter­ca­tion entre des rive­rains et certains mani­fes­tants. L’un des habi­tants bran­dit même un fusil ». « Attaqué par des mili­tants acti­vistes, des No Borders, cet homme avait même sorti un fusil à billes, excédé », précise TF1. Depuis, on a appris que c’était les « habi­tants » qui avaient déli­bé­ré­ment provoqué les « migrants », comme l’a raconté au site Arrêt sur images l’au­teur de la vidéo (qui déplore aussi sa récu­pé­ra­tion par la facho­sphère). « La mani­fes­ta­tion ne passait pas par cette rue, mais au croi­se­ment ce monsieur leur a fait des doigts d’hon­neur, il les a trai­tés de bougnoules en leur disant de retour­ner dans la jungle. Il était devant chez lui pour les provoquer. »

    On a su aussi que l’homme qui bran­dit un fusil est un néo-nazi reven­diqué… sauf devant les télés. Sur France 2 comme sur TF1, les Rouge­mont se présentent comme de pauvres victimes. Une semaine après, je n’ar­rive toujours pas à digé­rer que les repor­ters aient pu leur tendre le micro aussi complai­sam­ment sans cher­cher à savoir qui parlait dedans. « Cet homme, nous l’avons retrouvé, pavoise le repor­ter de France 2. Hier, il dit s’être senti menacé. » « Ils ont lancé des pneus, des pierres, des briques rouges. » L’idée ne vient pas au repor­ter de le véri­fier, il préfère s’in­di­gner : « Bran­dir un fusil, est-ce que ce n’est pas irres­pon­sable ? » « Non, ma femme était en danger », prétend le père. Sur la vidéo, on la voit surtout essayer de calmer son mari.

    Que France 2 joue le même jeu n’est guère nouveau. À force de vouloir renta­bi­li­ser la télé­vi­sion publique, de trou­ver que l’au­dience est l’in­di­ca­teur le plus perti­nent, de conti­nuer à finan­cer par la publi­ci­té… la perti­nence d’une télé­vi­sion publique et ce qui fait son inté­rêt dimi­nue jour à jour.

    À côté de ça, sans en faire non plus un media d’avant-garde, la radio publique fait force d’une incroyable perti­nence. Ceci explique aussi pourquoi dans la première cita­tion en haut de ce billet, c’est France Culture qui est cité en exemple pour corri­ger l’in­for­ma­tion de la chaîne d’in­for­ma­tion conti­nue iTélé. Ce n’est malheu­reu­se­ment pas une excep­tion. On marche sur la tête.

  • Google va payer £130 mlns d’ar­rié­rés au fisc anglais

    « Nous allons désor­mais payer des impôts sur la base du chiffre d’af­faires réalisé avec les annon­ceurs basés au Royaume-Uni, qui reflète le montant et l’éten­due de nos acti­vi­tés britan­niques », a déclaré un porte-parole du groupe améri­cain.[…Plus] un accord prévoyant le paie­ment de 130 millions de livres (172 millions d’eu­ros) d’ar­rié­rés, couvrant les dix dernières années.

    Reuters

    Chez d’autres ça fonc­tionne. Nous on gesti­cule et on aban­donne en échange d’un fond à la presse en partie consti­tué d’ap­ports en nature, via la publi­cité. Ques­tion de choix

  • La France a accueilli 62 réfu­giés « relo­ca­li­sés », sur les 30 000 promis

    Il faut un début à tout. Quarante-trois migrants origi­naires de Syrie, d’Irak et d’Ery­thrée sont arri­vés, lundi 25 janvier, à Saint-Nazaire (Loire-Atlan­tique) depuis un centre d’en­re­gis­tre­ment (« hots­pot ») en Grèce. Après les 19 Erythréens accueillis près de Nantes, en novembre 2015, le nombre de réfu­giés « relo­ca­li­sés » en France passe donc à 62.

    Le Monde, Les déco­deurs

    Pas 62.000, juste 62.

    Après autant de foin poli­tique, après des maires qui ont offi­cia­lisé leur envie d’ac­cueil, après la peur d’une inva­sion telle que nous ne pour­rions sauve­gar­der notre iden­tité, après plusieurs mois, nous avons accueilli 62 réfu­giés. 62.

    C’est telle­ment énorme que je n’ose y croire. Et pour­tant Les déco­deurs sont atta­chés aux chiffres et à leur véri­fi­ca­tion.

    Il y a des baffes qui se perdent.

    62 é »ç(è&) ! seule­ment 62 ! Pour 65 millions de personnes dans un des pays les plus riches de la planète. Nous sommes ridi­cules, et j’ai honte.

  • Pourquoi être un « cis het blanc » semble être une insulte ?

    Alors: être un (mec) « cis(genre) hétéro et blanc », ce n’est pas une insulte. C’est une liste de privi­lèges

    […]

    Ce n’est pas toujours facile/agréable de s’en­tendre dire (ou de lire) qu’on est privi­lé­gié(e) et notre premier réflexe est bien souvent de dire/penser « hey mais moi aussi j’ai des problèmes ». Personne ne le nie, mais je te renvoie aux para­graphes ci-dessus. c’est impor­tant d’y réflé­chir.

    — Sexy SouciS

    Encore une fois, et pas spécia­le­ment sur le fémi­nisme, combattre ceux qui prennent comme une insulte le reflet de leur statut de privi­lé­gié est assez usant. Il n’y a rien de coupable et aucun reproche à faire partie des privi­lé­giés (nous sommes tous privi­lé­giés sur un critère ou un autre, tout du moins ceux qui me lisent). La ques­tion est celle de la prise de conscience et de nos actions ensuite.