Depuis l’état d’urgence, il y a 5 fois moins de procédures judiciaire pour terrorisme qu’avant, selon les chiffres du procureur Molins.
— Députée Attard et al (@TeamIsaAttard) 11 Février 2016
Ça se passe de commentaires.
Depuis l’état d’urgence, il y a 5 fois moins de procédures judiciaire pour terrorisme qu’avant, selon les chiffres du procureur Molins.
— Députée Attard et al (@TeamIsaAttard) 11 Février 2016
Ça se passe de commentaires.
Lu sur le web :
L’enquête fait la clarté sur les agresseurs de la nuit de la Saint Sylvestre à Cologne. […]
Sur les 58 suspects, seuls trois d’entre eux sont originaires d’un pays en guerre: deux Syriens et un Irakien. Les 55 autres sont pour la plupart Algériens et Marocains et ne seraient pas arrivés récemment en Allemagne. Trois Allemands figurent aussi parmi les personnes arrêtées.
[…] Sur 1054 plaintes […] 600 autres plaintes concernent des vols.
Donc en réalité 95% ne venaient pas de migrants, et plus de la moitié n’avaient aucun caractère sexuel. L’impact restera pourtant longtemps et le démenti aura bien peu d’impact par rapport à l’emballement médiatique.
Des sources anonymes de la police avaient dit, début janvier dans les médias, que la plupart des agresseurs étaient des réfugiés syriens.
Des sources anonymes de la police.
Dans le meilleur des cas il s’agit d’un policier qui a exprimé un ressenti faussé via la très petite fenêtre de sa vision personnelle, et les média qui ont repris l’information sans chiffre objectif ou en extrapolant les maigres chiffres en question.
Dans le moins bon des cas il s’agit d’une manipulation de la source policière, ou pire, et des média qui ont joué à qui faisait le plus gros titre qui faisait vendre.
Ce qui est certain c’est que l’émotionnel sur le fait avant d’avoir le moindre chiffre officiel n’a rien amené de bon.
S’il faut un responsable clair, c’est au moins l’État allemand qui n’a jamais modéré les titres de la presse en donnant quelques chiffres ou annonçant l’absence de chiffres. Reste à comprendre pourquoi.
« On préférerait qu’elle ait cette hargne pour faire une politique pénale un peu plus répressive, qu’elle arrête de donner des signals forts (re-re-sic) pour les délinquants, qu’elle fasse en sorte qu’il y ait moins de laxisme. » Les présentateurs laissent dire, quand bien même tous les indicateurs (sévérité des jugements, population carcérale, etc.) montrent que la justice a mené ces dernières années une politique de plus en plus répressive, comme le notait Antoine Garapon sur France Culture.
Sans crainte d’être contredit, le syndicaliste peut conclure…
La télévision est un média mort pour ce qui est de la capacité à informer. Pas tant qu’il va disparaitre mais simplement qu’on ne peut en attendre de l’information.
Les présentateurs ne méritent jamais autant leur nom. La rédaction se contente de surfer sur les sujets à la mode et à donner poids à ce qui semble l’opinion ambiante – souvent en réalité celle que les services de presse veulent pousser comme opinion ambiante.
Le journal télévisé présente, des plats généralement réchauffés ou tout prêts. Il n’informe plus. Quand est-ce la dernière fois qu’une information dérangeante, importante, a trouvé sa place à la télévision avant d’être totalement connue par tous ?
Trop peu d’espace pour apporter des nuances entre deux divertissements, pas ou peu de profondeur mais surtout aucun correctif, aucun chiffre débattu, aucune possibilité d’intervenir et créer un débat autour de la présentation. Tout se fait ailleurs, créant une asymétrie dramatique.
On a beau dire ce qu’on veut d’Internet, du fait qu’on y trouve à boire et à manger, au moins ce débat existe et celui qui veut s’informer y trouve plein de sources mais aussi plein de critiques de chaque sources et de chaque fait.
Si je devais donner des caricatures au terme de beauf de droite et au terme de patron libéral, les deux pourraient s’expliquer par ils se sont simplement informés via la télévision. Le problème d’expliquer ainsi c’est que ça risquerait de justifier un peu… (ça se voit que je provoque ?)
Telerama n’est pas non plus le media le plus avant-gardiste ni celui qui a le moins de couleur, mais l’article Taubira, migrants, homosexuels : tous coupables dépeint quand même un tableau assez fatiguant.
Regardez-vous encore les journaux télévisés ? Où vous informez-vous ?
France 2 montre les images d’une « altercation entre des riverains et certains manifestants. L’un des habitants brandit même un fusil ». « Attaqué par des militants activistes, des No Borders, cet homme avait même sorti un fusil à billes, excédé », précise TF1. Depuis, on a appris que c’était les « habitants » qui avaient délibérément provoqué les « migrants », comme l’a raconté au site Arrêt sur images l’auteur de la vidéo (qui déplore aussi sa récupération par la fachosphère). « La manifestation ne passait pas par cette rue, mais au croisement ce monsieur leur a fait des doigts d’honneur, il les a traités de bougnoules en leur disant de retourner dans la jungle. Il était devant chez lui pour les provoquer. »
On a su aussi que l’homme qui brandit un fusil est un néo-nazi revendiqué… sauf devant les télés. Sur France 2 comme sur TF1, les Rougemont se présentent comme de pauvres victimes. Une semaine après, je n’arrive toujours pas à digérer que les reporters aient pu leur tendre le micro aussi complaisamment sans chercher à savoir qui parlait dedans. « Cet homme, nous l’avons retrouvé, pavoise le reporter de France 2. Hier, il dit s’être senti menacé. » « Ils ont lancé des pneus, des pierres, des briques rouges. » L’idée ne vient pas au reporter de le vérifier, il préfère s’indigner : « Brandir un fusil, est-ce que ce n’est pas irresponsable ? » « Non, ma femme était en danger », prétend le père. Sur la vidéo, on la voit surtout essayer de calmer son mari.
Que France 2 joue le même jeu n’est guère nouveau. À force de vouloir rentabiliser la télévision publique, de trouver que l’audience est l’indicateur le plus pertinent, de continuer à financer par la publicité… la pertinence d’une télévision publique et ce qui fait son intérêt diminue jour à jour.
À côté de ça, sans en faire non plus un media d’avant-garde, la radio publique fait force d’une incroyable pertinence. Ceci explique aussi pourquoi dans la première citation en haut de ce billet, c’est France Culture qui est cité en exemple pour corriger l’information de la chaîne d’information continue iTélé. Ce n’est malheureusement pas une exception. On marche sur la tête.
« Nous allons désormais payer des impôts sur la base du chiffre d’affaires réalisé avec les annonceurs basés au Royaume-Uni, qui reflète le montant et l’étendue de nos activités britanniques », a déclaré un porte-parole du groupe américain.[…Plus] un accord prévoyant le paiement de 130 millions de livres (172 millions d’euros) d’arriérés, couvrant les dix dernières années.
— Reuters
Chez d’autres ça fonctionne. Nous on gesticule et on abandonne en échange d’un fond à la presse en partie constitué d’apports en nature, via la publicité. Question de choix
Il faut un début à tout. Quarante-trois migrants originaires de Syrie, d’Irak et d’Erythrée sont arrivés, lundi 25 janvier, à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) depuis un centre d’enregistrement (« hotspot ») en Grèce. Après les 19 Erythréens accueillis près de Nantes, en novembre 2015, le nombre de réfugiés « relocalisés » en France passe donc à 62.
Pas 62.000, juste 62.
Après autant de foin politique, après des maires qui ont officialisé leur envie d’accueil, après la peur d’une invasion telle que nous ne pourrions sauvegarder notre identité, après plusieurs mois, nous avons accueilli 62 réfugiés. 62.
C’est tellement énorme que je n’ose y croire. Et pourtant Les décodeurs sont attachés aux chiffres et à leur vérification.
Il y a des baffes qui se perdent.
62 é »ç(è&) ! seulement 62 ! Pour 65 millions de personnes dans un des pays les plus riches de la planète. Nous sommes ridicules, et j’ai honte.
Alors: être un (mec) « cis(genre) hétéro et blanc », ce n’est pas une insulte. C’est une liste de privilèges
[…]
Ce n’est pas toujours facile/agréable de s’entendre dire (ou de lire) qu’on est privilégié(e) et notre premier réflexe est bien souvent de dire/penser « hey mais moi aussi j’ai des problèmes ». Personne ne le nie, mais je te renvoie aux paragraphes ci-dessus. c’est important d’y réfléchir.
Encore une fois, et pas spécialement sur le féminisme, combattre ceux qui prennent comme une insulte le reflet de leur statut de privilégié est assez usant. Il n’y a rien de coupable et aucun reproche à faire partie des privilégiés (nous sommes tous privilégiés sur un critère ou un autre, tout du moins ceux qui me lisent). La question est celle de la prise de conscience et de nos actions ensuite.
Les critiques contre l’absentéisme des députés sont récurrentes, en particulier concernant leur assiduité en séance publique. […] Qu’une prise de position marquée par une ignorance des processus de décision vienne de personnes qui n’y connaissent rien et se fondent sur des mythes, je peux encore comprendre. Mais quand c’est le fait de députés, qui savent parfaitement à quoi s’en tenir, ou de personnes qui se présentent comme des « intellectuels », c’est plus dérangeant.
En gros c’est récurrent, partagé, mais la population n’est qu’ignorance, les élus savent mieux. Tout le cynisme de cette vision de la démocratie qui me gêne, mais tant pis : faisons abstraction et parlons du fond.
Arrive le passage en séance publique. En général, à ce stade, les choses se sont déjà cristallisées, les arbitrages ont été rendus et il s’agit surtout d’avaliser officiellement des choix déjà faits. Pour cela, il suffit juste que la majorité s’assure d’être en nombre suffisant pour emporter les votes. La séance publique est donc un théâtre, où les oppositions et les clivages se mettent en scène.
— Authueil, de l’instrumentalisation de la démagogie
Bref, ça ne sert à rien. Si on part par là, si c’est juste pour faire spectacle, alors profitons-en pour y mettre un terme, officialisons le vote en asynchrone sur une liste d’émargement ou je ne sais quel autre procédé simple, et arrêtons les séances publiques.
Ça ne serait pas choquant. Le travail est fait ailleurs, et on peut très bien imaginer se baser sur la synthèse des travaux qui sera soumise par le rapporteur ou par la majorité.
Franchement, je suis même foncièrement pour.
* * *
Pour autant, il y a un autre sujet derrière tout cela. Il y a une question de représentation et de démission.
On ne parle pas ici d’une loi technique travaillée en parallèle à d’autres. On parle de modifier la constitution pour y envisager des périodes où l’exécutif a de plus forts pouvoirs, jusqu’à aller contre les droits de l’homme. On peut être pour ou contre, mais qu’on ne me fasse pas croire qu’un député puisse avoir mieux à faire.
Quitte à parler spectacle, même simplement montrer symboliquement aux citoyens qu’on est concerné, qu’on pèse son vote, que oui on vote pour/contre et que le résultat global correspond effectivement à la volonté du congrès, … rien que ça c’est plus important pour quelques jours que tout le reste du travail de député. Rien que ça.
À l’heure où on parle justement de modifier la constitution pour y ajouter une mesure sans efficacité à portée uniquement symbolique, difficile nier le symbole de l’absence de tant de députés à la séance publique.
Lundi 8 février au soir, il y avait 136 députés en séance publique. Pour un lundi soir, c’est exceptionnellement élevé, quasiment un record.
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Le symbole est une raison suffisante pour que l’absence de tant de députés hier soit scandaleuse, mais ce n’est pas le seul reproche.
Être absent c’est aussi bien pratique. Ça permet de ne rien assumer. Quoi qu’il se passe on pourra dire qu’on n’y a pas pris part.
C’est encore plus vrai quand on a une voix divergente avec son groupe. On évite de se griller des opportunités de carrière « pour rien ». Sauf qu’en faisant cela on passe sous silence l’absence d’unanimité, on oublie qu’un vote 80/20 et un vote 55/45 ça n’a pas la même portée. Question de respect des citoyens, encore une fois.
C’est aussi cautionner totalement le système où une poignée de chefs ont l’influence sur le groupe, qui lui même a la majorité de la majorité parlementaire, qui elle même a la majorité des députés, qui eux même n’avaient que la plus grosse minorité des votes exprimés, qui eux même ne représentent même pas la moitié des électeurs. Bonjour la démocratie !
Oui c’est comme ça que ça fonctionne mais, au moins une fois par mandature sur un texte aussi fondamental, couper deux ou trois indirections pour au moins revenir à « un député = un vote », ça n’est pas du luxe. Au moins là.
Sur les textes législatifs habituels je ferme ma gueule, mais là c’est non.
Je ne comprends la logique à l’œuvre quand on affirme (ou qu’on sous-entend) que certaines causes ne peuvent pas être défendues par une personne à cause de son sexe, de son apparence ou d‘un quelconque attribut qui la classe ipso facto dans le clan des oppresseurs.
Sujet récurrent auquel je n’ai toujours pas trouvé de réponse correcte.
Je comprends que la parole sur le sujet ne puisse être portée majoritairement par les hommes, sauf à justement reproduire le problème. Je comprends que certains événements qui discutent le sujet puissent être entre femmes, pour plein de raisons.
Je comprends aussi que, non victime, je ne comprendrais pas forcément tout, et que de toutes façons je n’ai pas, moi, à tout comprendre pour le reconnaître comme légitime. C’est même en partie la base du sujet.
Accepter de ne pas tout comprendre ou tout maîtriser n’est – particulièrement pour moi – pas une mince affaire, quel que soit le sujet.
Par contre je n’adhère pas à la vue du « seule les victimes peuvent en parler et ont un avis légitime », pas plus là que sur d’autres sujets. En fait c’est même tout le contraire. Par principe tous les impliqués dans une question ont une vue biaisée, la victime autant que l’oppresseur. C’est bien pour ça qu’en justice on impose un juge neutre au milieu.
Le problème c’est qu’ici il n’y a personne de neutre.
Tout le monde est biaisé à des degrés divers, conscient à des degrés divers. Tout le monde est concerné, ou est légitime à se sentir concerné par le problème, avec son propre biais : les femmes comme les hommes.
Oui, les hommes aussi, sauf à nier que l’homme joue un rôle dans la société patriarcale et à penser qu’ils sont hors du problème.
Je sais que je ne dois pas prendre le débat. Je sais que je ne dois pas imposer mes vues. Je sais que je dois justement laisser de la place et laisser l’espace militant se construire sans moi. Je sais que j’ai beaucoup à apprendre et toujours à écouter.
Pour autant je crois aussi que mon avis est aussi légitime qu’un autre, ni plus ni moins, et que c’est ensemble que nous pourrons agir. Je respecte que d’autres n’aient pas cet avis, qu’ils me le disent. J’espère juste qu’ils pourront respecter le mien et que nous pourront continuer à agir en désaccord.
Oui, mon texte n’est pas clair mais je le publie tout de même. Il ne le sera peut-être jamais. Les débats sont souvent violents sur ce sujets et j’ai l’impression de devoir mettre 50 précautions oratoires avant de dire quoi que ce soit, que ce soit à l’attention des uns ou des autres.
Je crains autant les critiques violentes de militant·e·s que les partages de personnes qui en profiteront pour cracher sur le mouvement. Je doute que cela ne facilite grand chose. Le message final s’en trouve brouillé.
L’échange sera probablement plus simple en privé. Vous y êtes les bienvenus, y compris – et surtout – si c’est pour m’expliquer quelque chose que je n’ai pas compris.
Il y a plein de choses à dire alors je ne garde que le périphérique, suffisamment inquiétant en soi – et non, la question n’est pas de savoir si vous êtes pour ou contre le nucléaire, mais de comment on le gère aujourd’hui. Nous avons tout ce qu’il faut pour amorcer le pire :
« Nous sommes entrés dans une phase d’enjeux sans précédent en matière de sûreté et de radioprotection. » Pierre-Franck Chevet, le président de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), avait un ton grave, sinon alarmant, en présentant, mercredi 20 janvier, ses vœux à la presse.
[…]
Le calendrier s’annonce donc « très chargé et très serré ».
[…]
Tous ces chantiers se profilent alors que les industriels chargés de ces installations sont « en grandes difficultés économiques et techniques », souligne M. Chevet. Ce qui constitue « une source de préoccupation majeure ».
[…]
Face à ces multiples enjeux, le gendarme de l’atome lance un avertissement solennel au gouvernement. Il n’a, dit-il, « pas les moyens » d’y faire face correctement.
[…]
Pourtant, observe-t-il, les 170 postes manquants au traitement serein des questions de sûreté nucléaire représentent un budget de l’ordre de 50 millions d’euros. Très loin des 55 milliards d’euros prévus pour la prolongation des réacteurs français…
L’ouverture des archives de l’État se fait progressivement depuis les années 70, dans les pays occidentaux. La Suède est très en avance : depuis une loi de 1776, les factures et fiches de payes des ministres sont publiques, et les fonctionnaires peuvent rendre publics des documents prouvant une fraude de l’État.
— via
Rien de neuf mais toujours bon à rappeler. La seconde partie est aussi essentielle. On contraste tellement avec la France où les « ouvertures » récentes se font en consultation uniquement sur place, sous surveillance, prise de note et copie interdites, publication des informations interdites même par la presse.