La grogne monte dans les beaux quartiers de Paris. L’installation d’un centre d’hébergement d’urgence pour sans abris dans le 16ème arrondissement de la capitale soulève en effet une fronde chez les riverains. Ce centre, qui doit ouvrir ses portes d’ici à l’été, accueillera pendant trois ans des sans-abris orientés par le Samu social.
— Europe 1
C’est malheureux mais peu étonnant. Aider les démunis est une chose, mais qu’on le fasse chez les autres. Je passe sur ceux qui vont sortir leur fameuse théorie de « l’appel d’air », comme si aider les sans domicile fixe allait inciter des gens à se laisser glisser dans cette situation…
Pour les habitants, un tel centre ferait en effet « tache » dans le paysage. Entre le bois de Boulogne et des immeubles cossus et des ambassades, dans une allée très tranquille, des préfabriqués devraient être mis en place.
Le problème c’est surtout qu’ici on ne mélange pas les torchons avec les serviettes. Ailleurs c’est normal, mais ici on est au-dessus de ça.
« ils ne pouvait pas imaginer qu’en faisant cela ici il n’y aurait pas de réactions, c’est simplement un coup politique pour embêter », témoigne-t-il. « Cet espèce de mépris vis-à-vis des habitants parce qu’on leur impose ce centre. J’ai l’impression d’être en Corée du Nord »
On en est au point où installer un centre d’hébergement d’urgence c’est forcément pour embêter les locaux. Quelle autre raison peut-il y avoir ? (ne soufflez pas, j’ai bon espoir que chacun s’en rende compte seul)
Corée du Nord, parce qu’on présente une solution d’urgence aux sans-abris quand toutes les autres sont surchargés. N’ayons pas peur des mots. Les gens sont tellement empêtrés dans leurs privilèges qu’ils n’osent même pas imaginer être confrontés avec la réalité des autres. Il faut de la distance entre les riches et les pauvres. Pourquoi pas un mur comme dans la série TV Trepalium ?
Pour ceux qui se posent la question :
illustration de l’apartheid, repartition des centres d’accueil urgence dans Paris. pic.twitter.com/sZ0PtMFtRj
— Rva (@politeeks) 15 mars 2016
L’article d’Europe 1 est encore assez doux. Libération raconte aussi de belles perles, dont la préfette de Paris qui tente de rassurer avec ce racisme exemplaire :
Je le dis avec la plus grande fermeté : il n’y aura pas de migrants dans ce centre, de personnes qui viennent d’Afrique et d’ailleurs.
Au moins ils sont bien de chez nous, mais ça ne semble pas rassurer beaucoup plus. L’apartheid est aussi au niveau économique.
Le député-maire du XVIe n’est pas en reste :
Vous voulez dynamiter la piscine [située à proximité du futur centre d’hébergement, ndlr] ? Ne vous gênez pas, mais ne vous faites pas repérer.
Ah ces révolutionnaires… Ce n’est pas comme en Corée du Nord finalement, au XVIe on ne se laisse pas faire.
Si tout ça n’était pas aussi honteux, ça pourrait prêter à rire.
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