Catégorie : Politique et société

  • Droit du sol, droit du sang

    J’ai toujours beau­coup de mal à ne pas consi­dé­rer le droit du sang comme la vision raciste de la natio­na­lité : Peu importe depuis combien de temps on vit ensemble, avec les mêmes règles, les mêmes contraintes, les mêmes valeurs, la même culture, les mêmes voisins, ils refusent le mélange des sangs.

    La réalité c’est que j’ap­par­tiens au temps et au lieu où je vis, peu importe qui m’a enfanté. La géné­tique n’a rien à voir avec la natio­na­lité, ou ne devrait pas. Ma vision tient donc plus du droit du sol.


    Bruno Retailleau préfère le droit du sang. Je ne m’en étonne malheu­reu­se­ment pas.

    « Le droit du sang corres­pond plus à l’époque »

    Bruno Retailleau, via le jour­nal Huma­nité

    Je crains d’être cette fois d’ac­cord avec lui. Notre époque est fonda­men­ta­le­ment raciste et ce racisme se libère de plus en plus.

  • Objets décon­nec­tés

    Un péché d’or­gueil d’avoir fait fabriquer en France

    Libé­ra­tion

    J’en ai marre d’être pris pour un jambon. Le problème, très bien noté dans l’ar­ticle, c’est qu’il y a eu un défaut sur des milliers de cadres, qu’il a fallu un rappel, et qu’ils n’ont pas su le finan­cer.

    La fabri­ca­tion en France elle a bon dos.

    France ou Chine, le problème est surtout qu’ils ont préféré ne pas s’as­su­rer contre ce risque, ou mal.

    Je note aussi qu’on se retrouve dans le même cas que VanMoof, c’est à dire que l’en­tre­prise n’a pas pris la peine de penser à la péren­nité des vélos vendus en cas de cessa­tion d’ac­ti­vité. Sachant qu’il y a eu un précé­dent avec VanMoof, cette impasse est un choix de leur part.

    Bref, on a juste une clas­sique enter­prise qui a rogné des choses qu’elle n’au­rait pas dû et qui tente de repor­ter la faute ensuite.


    Il est peut-être temps d’avoir une légis­la­tion adap­tée aux objets connec­tés, avec une obli­ga­tion de péren­nité sur une durée de vie cible, dont au mini­mum la divul­ga­tion des proto­coles, api et signa­tures en cas de cessa­tion d’ac­ti­vité.

  • Je vous salue

    Sérieu­se­ment, ça m’agace d’avoir à faire ce billet. Je suis convaincu que tout le monde en a déjà marre et il y a des personnes bien plus perti­nentes que moi pour commen­ter. J’ai juste besoin de répondre à froid et pouvoir lier une réponse plusieurs fois.


    1. Est-ce que ça peut être inter­prété comme un salut nazi ?
    2. Est-ce que c’est crédible dans le contexte ?
    3. Est-ce que c’est assumé par l’au­teur ?
    4. Est-ce que c’est volon­taire par l’au­teur ?
    5. Est-ce que c’est prémé­dité par l’au­teur ?

    La première ques­tion ne fait simple­ment plus débat vu le nombre de personnes qui l’ont lu ainsi, que ce soit chez les proches des néonazi, dans les orga­ni­sa­tions anti-fascistes, ou chez monsieur-tout-le-monde. Ce n’est pas qu’une caisse de réso­nance. On a des vidéos de blog­gueurs qui réagissent en direct avec de gros yeux.

    Sur le contexte, on a un parterre d’alt-right améri­caine qu’on appelle « white supre­ma­cists », donc l’idéo­lo­gie de supré­ma­cie de race est bien là. Elon Musk lui-même a apporté son soutien récem­ment au parti qui utilise slogan et symbole nazi. Sur place les tribunes poli­tiques sont faites à partir des repré­sen­tants des extrêmes droits étran­gères. Si c’est diffi­cile à avaler, le contexte est raccord avec une réfé­rence au salut nazi.

    Elon Musk a partagé ensuite lui-même une courte vidéo avec unique­ment le geste, sans rien qui précède ou qui succède pour lais­ser penser autre chose. Il n’a fait aucune décla­ra­tion expli­cite niant la réfé­rence. Ça cadre mal avec quelqu’un qui voit un geste invo­lon­tai­re­ment inter­prété avec une réfé­rence si forte. Inten­tion­nel ou pas, l’in­ter­pré­ta­tion est au moins assu­mée après coup.

    L’autre inter­pré­ta­tion possible liée à son discours serait qu’il mime l’en­voi de son cœur. Outre la force assez carac­té­ris­tique, je vous laisse essayer de plein de façon diffé­rentes, seul et avec vos amis. Je vous parie que la paume arri­vera parfois vers le haut, souvent sur le côté, mais jamais vers le bas, encore moins avec cette forme bien carac­té­ris­tique pouce replié en dessous. S’il y a poten­tiel­le­ment un double sens, le sens du salut nazi est lui-même bien recher­ché, volon­taire.

    Un geste volon­taire, assumé, exécuté avec force et clarté au milieu d’un discours qui assure la plau­sible denia­bi­lity, Diffi­cile d’ima­gi­ner alors que la réfé­rence ne soit pas prémé­di­tée. Surtout que tout semble bien répété et il y aura bien eu quelqu’un qui lui aurait fait la remarque.

    Fran­che­ment, que reste-t-il ?

    Oui il y a un double sens, c’est le propre de ces dog whistle. C’est reconnu par tout le monde tout en rele­vant de l’in­ter­pré­ta­tion. Non seule­ment ça permet de poser une inter­pré­ta­tion alter­na­tive mais ça permet d’en­fler le message via les débats qui en résultent.

    Main­te­nant on fait quoi ?

  • Prude IA

    Le contrôle des réseaux et de l’in­for­ma­tique par les États-Unis me saute à la figure de plus en plus souvent.

    Il y a peu, je lis que les États-Unis inter­disent TikTok si l’ac­ti­vité n’est pas reven­due à un tiers. L’enjeu c’est est celui de la sécu­rité natio­nale avec le fait que c’est une base chinoise et pas une base améri­caine. En même temps il y a une pres­sion qui commence à se consti­tuer de la part des États-Unis pour que l’Eu­rope ne bride pas les services améri­cains, voire qu’ils consi­dèrent les amendes de régu­la­tion de X ou de Meta comme du protec­tion­nisme au titre des règles de libre échange. Si l’im­pé­ria­lisme numé­rique se faisait par influence, main­te­nant on est dans le rapport de force clair et net.

    Ce n’est pas qu’une ques­tion écono­mique. Les liber­tés et inter­dits font partie de ce qui nous est imposé. C’est vrai autant pour le légal que pour le légal. Il est inté­res­sant de voir que les IA n’ont pas de filtre avan­cée pour gérer la vie privée mais qu’elles sont inca­pables de parler de corps fémi­nin ou de sexe. On importe à la fois leur free speech et leurs tabous.

    Où est-ce que ça nous mène ? Je ne sais pas, mais voyant quelle place est amenée à prendre l’IA, le fait qu’elle se fixe sur des règles du jeu d’un seul pays me met quelque part très mal à l’aise.

  • « Tu n’es pas un artiste »

    [á propos d’IA] Tu n’es pas un artiste. Tu es un produc­teur qui ne paye pas d’ar­tistes, et qui utilise à la place un logi­ciel qui les vole.

    Je ne suis telle­ment pas d’ac­cord avec ça…

    (spoi­ler : je n’uti­lise pas d’IA pour créer)

    Utili­ser un logi­ciel ne change rien à ma vision de l’ar­tiste. J’ai l’im­pres­sion d’un combat dépassé tel qu’on aurait pu en avoir entre les peintres et les photo­graphes.

    Celui qui utilise l’IA pour géné­rer un texte ou une image, qui réflé­chit à ce qu’il veut faire géné­rer, pourquoi, qui va relan­cer le modèle et modi­fier sa demande jusqu’à obte­nir ce qui lui convient, c’est pour moi tota­le­ment une démarche artis­tique, qui mène à un œuvre de l’es­prit au même titre que celui qui utilise d’autres outils.

    J’at­tri­bue même plus de notion de créa­tion à la situa­tion du para­graphe précé­dent qu’à celle d’un photo­graphe repro­dui­sant des portraits conve­nus suivant un agen­ce­ment de lumière iden­tique à n’im­porte qui d’autre.

    Et sur le vol ?

    Outre que je ne cautionne pas le terme de vol quand il n’y a pas sous­trac­tion du bien volé, je ne vois rien de vrai­ment inédit là non plus.

    Aucun artiste ne crée ex-nihilo. Tous vont dévo­rer des tonnes d’œuvres, en reco­pier des traits ou les détour­ner, s’en inspi­rer ou s’en éloi­gner, et alimen­ter leur propre vision à partir de là. S’il existe une période puis un courant poin­tilliste, un réalisme, un roman­tique, un pop-art et plein d’autres, c’est bien avec ce méca­nisme.

    Celui qui prétend créer autre­ment qu’a­près s’être alimenté des œuvres des autres manque au mieux de recul, au pire d’hon­nê­teté.

    Ce que fait l’IA c’est indus­tria­li­ser ce proces­sus, rien de plus.

    Alors oui, certains vont abuser de l’ou­til et pous­ser l’ins­pi­ra­tion trop loin, en s’ins­cri­vant trop dans le détour­ne­ment du style d’un tiers, voire dans le détour­ne­ment d’une œuvre. C’est juste vrai aussi pour les artistes sans IA, et pas toujours volon­tai­re­ment.

    Tout au plus on peut imagi­ner qu’il y a une ques­tion finan­cière vu que les œuvres servant à l’ap­pren­tis­sage des IA ne sont pas ache­tées alors que celles servant à l’ap­pren­tis­sage des artistes le sont partiel­le­ment. Il ne me semble pas impos­sible d’y trou­ver des solu­tions si vrai­ment on le doit (ce qui ne me semble pas une évidence).

    Et pour­tant

    S’il devait y avoir un vrai problème avec l’IA, pour moi ce n’est pas la ques­tion des artistes ou des œuvres mais celle de la consom­ma­tion éner­gé­tique. Je ne sais pas si les usages artis­tiques génèrent vrai­ment un volume signi­fi­ca­tif mais l’IA en elle-même reste un problème éner­gé­tique majeur.

    Même en igno­rant la ques­tion éner­gé­tique, le seul problème à la réuti­li­sa­tion des œuvres c’est le risque de tour­ner en rond. Ces outils sont intrin­sèque­ment faits pour que leurs créa­tions restent dans l’éco­sys­tème pré-exis­tant. Ce n’est après tout que de la prédic­tion statis­tique très élabo­rée. Si la masse d’œuvres faites à l’aide de l’IA dépasse un certain seuil, ça va s’auto-alimen­ter et il devien­dra diffi­cile de créer des œuvres qui sortent du lot.

    Bon, au pire ça fera reve­nir l’uti­lité et l’im­por­tance des artistes humains.

  • Impor­tance des éclai­rages à vélo

    Verba­li­ser les vélos sur l’ab­sence de sonnette, la présence d’un aver­tis­seur sonore autre qu’un timbre, l’ab­sence de cata­dioptres aux pédales me parait tota­le­ment vain. Je n’ai même rien contre les casques audio des cyclistes tant qu’ils sont ouverts aux bruits exté­rieurs. On a juste mieux à faire pour proté­ger les cyclistes et autres usagers de la route.

    Il y a toute­fois une mesure règle­men­taire qui me semble essen­tielle :

    Les vélos doivent avoir un éclai­rage fonc­tion­nel la nuit.

    Sur ce point, j’ai­me­rais vrai­ment des poli­tiques de préven­tion, de verba­li­sa­tion, et une tolé­rance zéro.

  • En défense des bandes cyclables

    Je vois la commu­nauté dire « les bandes cyclables ne servent à rien, elles sont contre-produc­tives ». Il y a quelques temps le même discours fleu­rait sur les sas vélo au feu.
    Je me méfie des juge­ments un peu trop binaires.

    Est-ce que je préfère des infra­struc­tures sépa­rées « en dur » ? bien entendu. Ce n’est pas toujours possible, que ce soit au niveau place ou au niveau coût.

    Est-ce que toute­fois je préfère avoir bande cyclable et sas vélo plutôt que rien ? en ville(*), oui(**).


    ❌ Ça ne joue pas forcé­ment sur la distance avec laquelle je suis dépassé, et peut-être néga­ti­ve­ment (même si, honnê­te­ment, je suis dépassé de façon dange­reuse dans tous les cas).

    ✅ Ça évite qu’on se rabatte sur moi après le dépas­se­ment. C’est régu­lier à l’ap­proche des feux rouges en l’ab­sence de bande cyclable mais ça arrive aussi hors de ces cas.

    ✅ Ça me permet un flux séparé quand la circu­la­tion est dense. C’est là que tout le monde va me fleu­rer voire me renver­ser, redé­mar­rer sur moi, vouloir me dépas­ser à tout prix. C’est une situa­tion fréquente en ville. Deux voies distinctes c’est bien.

    ✅ Ça me permet de béné­fi­cier d’une meilleure flui­dité, en remon­tant les files de voitures qui vont moins vite en circu­la­tion dense ou en bouchons. Ça me permet aussi de remon­ter les files au feu rouge pour béné­fi­cier soit du sas vélo soit du céder-le-passage cycliste (M12)

    ✅ Ça me fait gagner un peu d’at­ten­tion de la part des conduc­teurs respec­tueux quand ils tournent à droite et croisent une bande cyclable au sol. Ça n’em­pê­chera pas les chauf­fards mais si ça évite un ou deux acci­dents, je suis pour.

    ✅ C’est peut-être rien pour vous, expé­ri­men­tés, mais une bande assure plus de sécu­rité pour mon fils parce qu’il va rouler dedans au lieu de mal évaluer ce qu’est « sur la droite ».
    Ça stresse aussi moins ma femme qui s’au­to­rise à y rouler en ville. Même si ce n’est qu’un faux senti­ment de sécu­rité, ça compte quand même.

    ✅ ✅ Ça ajoute de la visi­bi­lité aux cyclistes et légi­ti­mise leur présence. Ça ne devrait rien chan­ger mais dans les faits une grande partie des problèmes arrive aussi par le senti­ment que la chaus­sée est « pour les voitures ».

    Avec une bande on essaie moins de refu­ser volon­tai­re­ment mes prio­ri­tés « parce que je suis à vélo », et globa­le­ment de me mettre la pres­sion ou de tenter de me pous­ser hors de la chaus­sée de façon puni­tive.

    Je finis quand même par un ❓ : ça faci­lite le station­ne­ment des livreurs, qui vont impo­ser de déboî­ter. C’est une situa­tion dange­reuse, à cause de la visi­bi­lité mais aussi de la volonté puni­tive de certains auto­mo­bi­listes. Serait-ce diffé­rent sans bande cyclable ? Pas certain.


    Le Cerema expli­cite ses recom­man­da­tions en fonc­tion du trafic vélo, du trafic moto­risé et de la vitesse. C’est effec­ti­ve­ment bien moins binaire.

    Les recom­man­da­tions de bande cyclable ou bande déra­sée sur voie à 70 ou 80 km/h m’in­ter­roge toute­fois.

    Ces solu­tions favo­risent clai­re­ment les dépas­se­ments trop proches et à trop haute vitesse de la part des moto­ri­sés. C’est parti­cu­liè­re­ment sensible pour les poids lourds (mais pas unique­ment).

    En même temps, en l’ab­sence, on prend aussi le risque que le conduc­teur moto­risé voit le cycliste trop tard pour frei­ner ou qu’un véhi­cule en face l’em­pêche de se dépor­ter au dernier moment.

    Les deux situa­tions sont mortelles. Mes expé­riences sur natio­nales et dépar­te­men­tales denses ne me rendent pas très posi­tif sur la possi­bi­lité de mixer des modes doux avec des moto­ri­sés au-delà de 50 km/h. C’est d’ailleurs là qu’il y a le plus de morts à vélo.


    (*) Je ne parle que de la ville. Une grande partie des argu­ments n’a pas de perti­nence hors agglo­mé­ra­tion. Le dépas­se­ment devient la problé­ma­tique centrale. S’il n’est pas possible de faire une bande cyclable extra-large d’au moins 1,5m, alors il est proba­ble­ment effec­ti­ve­ment préfé­rable de ne pas en avoir du tout, surtout avec des poids lourds et une vitesse élevée (si ça les incite à frôler, c’est mortel).

    (**) Bien évidem­ment aussi, je parle de vraies bandes cyclables, pas les traits de pein­ture qui laissent 50cm de cani­veau impra­ti­cable.

  • Ça coûte combien une voiture ?

    Les esti­ma­tions trou­vées sur Inter­net nous donnent un coût de posses­sion de 5 à 7 000 € en moyenne par an.

    Bon, c’est une moyenne, il y a forcé­ment des gens en-dessous et des gens au-dessus. Ça reste toute­fois une approxi­ma­tion pas si mauvaise.

    Diffi­cile à croire, hein ?

    Le problème c’est que c’est énor­mé­ment de dépenses qu’on consi­dère assez normales pour les oublier. Du coup j’ai tenté deux façons de véri­fier si la moyenne était réaliste du cas habi­tuel.

    La première c’est l’ap­proxi­ma­tion du fisc, pas vrai­ment connu pour ses largesses. Pour une moyenne de 15 000 km par an, on arrive à entre 6 500 et 7 500 € d’in­dem­ni­tés kilo­mé­triques suivant qu’on prend une Clio avec un petit moteur ou voiture plus puis­sante.

    6430 €4 CV (Petite voiture de base. Exemple : Clio petit moteur)
    6750 €5 CV (Berline clas­sique. Exemple : 308 petit moteur)
    7067 €6 CV (Grosse fami­liale, SUV et Monos­pace. Exemple : 3008)
    7424 €7 CV (Gros moteur, voiture puis­sante)

    La seconde esti­ma­tion j’ai regardé ma 3008 de 10 ans d’âge en listant ce à quoi je pense. J’ar­rive très faci­le­ment au moins à 4 000 € et je suis certain que je sous-estime l’éva­lua­tion du coût/risque d’un acci­dent ou d’une casse maté­riel.

    500 €Assu­rance
    1550 €Carbu­rant, diesel
    300 €Révi­sions, pièces incluses
    150 €Pneu­ma­tiques 4 saisons, 40 000 km
    1250 €Dépré­cia­tion
    35 €Contrôle tech­nique, 70 € tous les 2 ans
    ??Entre­tien courant (nettoyage, lavage, lave-glace, etc.)
    ??Entre­tien excep­tion­nel (housses, tapis, ampoules de phare, clé d’ou­ver­ture à distance, mais aussi un rétro­vi­seur cassé, une batte­rie qui rend l’âme, etc.)
    ??Pannes rares mais chères, à lisser sur plusieurs années. Ça compte, et pas qu’un peu.

    La vérité c’est qu’on n’y est pas encore. Il faut ajou­ter les parkings en ville, surface ou sous-terrains, ainsi que l’au­to­route. Ce n’est compté ni dans les indem­ni­tés kilo­mé­triques du fisc ni dans mon esti­ma­tion sur ma 3008. Combien ? Ça dépend de vous mais ce n’est pas rien.

    Mais surtout, et là beau­coup l’ou­blient, si la voiture ne reste pas dans la rue, il faut comp­ter combien coûte l’es­pace occupé. Un box c’est entre 600 et 2500 € par an suivant où vous habi­tez. Une place dans une cour d’im­meuble ça compte aussi. Si « vous l’avez donc ça ne compte pas » en fait ça compte quand même, parce que vous pour­riez la louer à un tiers, ou avoir acheté/loué un bien moins cher si cet espace n’exis­tait pas.

    Bref, votre voiture vous coûte très certai­ne­ment beau­coup plus que vous ne le pensez au premier abord. Parler de 4 à 7 000 € pour la plupart des gens n’est pas si déli­rant.

    Évidem­ment, si vous avez une vieille Twingo qui roule peu, assu­rée au tiers, que vous espa­cez vos révi­sions, ne prenez pas l’au­to­route et la garez dans la rue sans parking payant, vous allez taper assez bas.

    Atten­tion tout de même à prendre en compte le risque de casse. Si vous comp­tez tout, on parle quand même très proba­ble­ment en milliers d’eu­ros. De même que l’as­su­rance au tiers, il faut prendre en compte le coût si d’aven­ture votre voiture finit bonne pour la casse.

    Bien évidem­ment, tout ça vous consi­dère comme conduc­teur respec­tueux des règles. Si vous ajou­tez quelques contra­ven­tions de station­ne­ment ou de vitesse, la facture augmente assez vite.

  • Où est-ce que je m’ar­rête ?

    En voiture, si vous devez* vous arrê­ter ici, comment le faîtes-vous ?

    Six schéma montrant une double voie à sens unique flaquée d'une bande cyclable à droite, d'un trottoir encore plus à droite et d'une bande végétalisée à gauche.

Schéma A : Une voiture est arrêtée à cheval sur la bande cyclable et la voie de circulation générale.

Schéma B : Une voiture est arrêtée à cheval sur la bande cyclable et le trottoir

Schéma C : Une voiture est arrêtée entièrement sur le trottoir, bloquant celui-ci.

Schéma D : Une voiture est arrêtée sur la voie générale de droite.

Schéma E : Une voiture est arrêtée sur la voie générale de gauche

Schéma F : Une voiture est arrêtée à cheval sur la voie de gauche et sur la bande végétalisée.

    J’ai posé la ques­tion sur Twit­ter et Masto­don pour géné­rer un peu de débat mais surtout atti­rer l’at­ten­tion sur les occu­pa­tions de bandes cyclables.

    Il y a eu des choses inté­res­santes.


    Préam­bule : Je vais une synthèse et pas une correc­tion. La seule bonne réponse est de ne pas s’ar­rê­ter là, même si vous pensez que vous avez une bonne raison, que vous pensez ne pas avoir le choix, ou que c’est juste pour deux minutes.

    S’il faut choi­sir, la plupart semblent discu­ter de ce qui gêne le moins ou de ce qui est le moins dange­reux.

    Trois caté­go­ries ressortent :

    • Ceux qui acceptent de bloquer le trot­toir (situa­tion C)
    • Ceux qui acceptent de bloquer la bande cyclable (situa­tions A et B)
    • Ceux qui acceptent de bloquer une voie moto­ri­sée (A, D, E et F)

    L’as­pect moral

    Et vous, qu’ac­cep­tez-vous de bloquer ?

    En fait la situa­tion n’est pas tout à fait équi­li­brée donnée ainsi. Si on bloque le trot­toir on va inci­ter des piétons à contour­ner par la chaus­sée, y compris des familles, enfants, personnes âgées dont pour qui ce compor­te­ment n’est pas forcé­ment anodin. S’ils remontent la rue, ils vont même arri­ver sur la chaus­sée en surgis­sant de derrière la voiture arrê­tée sans qu’on puisse les voir avant. Bref, c’est dange­reux.

    Un blocage du trot­toir c’est aussi un vrai problème pour les PMRs, qui dans le meilleur des cas devront rebrous­ser chemin puis descendre toute la rue par la chaus­sée en pleine circu­la­tion, voire la remon­ter à contre-sens.

    Si on bloque la bande cyclable on fait contour­ner les cyclistes. Ça ne semble pas vrai­ment un sujet aux profanes. Les cyclistes, eux, savent que ça peut être une manœuvre dange­reuse. Il y a des morts à cause de ce types de contour­ne­ment, litté­ra­le­ment, régu­liè­re­ment. Des morts.

    En ville, un blocage d’une voie de circu­la­tion moto­ri­sée sur les deux peut faire un peu de bazar si la circu­la­tion est dense mais ne provoquera certai­ne­ment rien de grave. Dans le pire des cas, peu probable, on a de la tôle frois­sée. Si je peux faci­le­ment retrou­ver une dizaine de récits de cyclistes morts en contour­nant dans la presse, je pense échouer à trou­ver le récit d’un seul acci­dent grave dû à un arrêt en pleine voie en ville. La peur d’un acci­dent grave par l’ar­rière en cas d’ar­rêt est justi­fiée sur auto­route et sur natio­nale, mais proba­ble­ment pas en ville.

    Vous me voyez venir, non ? Il s’agit un peu d’ar­bi­trer qui on choi­sit de gêner mais il s’agit surtout beau­coup de choi­sir si on crée un danger ou pas, et lequel.

    On peut toute­fois noter que le schéma A bloque la bande cyclable et la voie de moto­ri­sée de droite. Ça n’a quasi­ment aucun avan­tage par rapport à la B.

    Choix du risque

    Si je m’en tiens à l’ana­lyse plus haut, il faut privi­lé­gier les sché­mas D, E ou F. Je soupçonne d’ailleurs que la très grande majo­rité des votants pour le schéma D soient des cyclistes.

    Tous ne sont toute­fois pas d’ac­cord. Une mino­rité de cyclistes préfère contour­ner plutôt que risquer l’ou­ver­ture de portière par l’in­té­rieur que le schéma D rend possible. Ça tient proba­ble­ment du vécu de chacun, mais aussi certai­ne­ment des infra­struc­tures et condi­tions de circu­la­tion qu’il rencontre au quoti­dien.

    Quant au choix entre D et E, pas grand monde ne choi­sit E. Mon intui­tion me dit que ça tient peut-être de la peur de se faire embou­tir par l’ar­rière. En ville ce risque me semble toute­fois faible, et surtout il ne concerne que des débats maté­riels (assu­rés), pas du corpo­rel.

    L’as­pect pénal

    Reste le « et le code, il dit quoi ? ».

    I. – En agglo­mé­ra­tion, tout véhi­cule à l’ar­rêt ou en station­ne­ment doit être placé par rapport au sens de la circu­la­tion selon les règles suivantes :

    1° Sur l’ac­co­te­ment, lorsqu’il n’est pas affecté à la circu­la­tion de caté­go­ries parti­cu­lières d’usa­gers et si l’état du sol s’y prête ;

    2° Pour les chaus­sées à double sens, sur le côté droit de celles-ci, sauf dispo­si­tions diffé­rentes prises par l’au­to­rité inves­tie du pouvoir de police ;

    3° Pour les chaus­sées à sens unique, sur le côté droit ou gauche, sauf dispo­si­tions diffé­rentes prises par l’au­to­rité inves­tie du pouvoir de police.

    Article R417–1 du code de la route

    Les auto­mo­bi­listes l’in­ter­prètent souvent comme « le bord droit c’est la bande cyclable » mais ils ont par ailleurs l’in­ter­dic­tion expli­cite de s’y arrê­ter (Arrêt dit « très gênant », R417–11) donc ça ne fonc­tionne pas. Les sché­mas A et B sont exclus.

    Les cyclistes l’in­ter­prètent souvent comme « le bord droit possible, sur cette route, c’est la voie moto­ri­sée de droite », c’est à dire le schéma D. Il est aussi possible de l’in­ter­pré­ter comme « quand il y a une voie réservé, le bord droit est inter­dit ».

    C’est c’est une route en 2×2 avec un gros terre-plein central, est-ce qu’il y a deux chaus­sée ou une seule ? Si c’est une seule, elle est à double sens. Si c’est deux, on a un sens unique et l’ar­rêt à gauche est auto­risé, ce qui ouvri­rait éven­tuel­le­ment le schéma E si on ne provoque pas de gêne exces­sive.

    Dans tous les cas, il est inter­dit de s’ar­rê­ter sur le trot­toir, même avec juste deux roues. Les sché­mas B et C sont donc exclus. S’ar­rê­ter sur le terre-plein est aussi inter­dit. Autant exclure le schéma F qui de toutes façon n’ap­porte aucun avan­tage par rapport au E.

    Et toi alors ?

    En géné­ral je ne m’ar­rête pas sans un empla­ce­ment expli­cite, même si ça m’ar­ran­ge­rait beau­coup. Si je peux je reste en dehors de la bande cyclable, comme dans le Schéma D.

    Je suis convaincu que le schéma E est la bonne façon de faire en ville s’il y a une chaus­sée distincte pour chaque sens de circu­la­tion. En pratique je ne sais pas si j’ose­rai affron­ter mes conci­toyens pour ça.

    Je garde le B en tête, toute­fois, si sur place il semble le moins dange­reux des trois, ou si je cède à la pres­sion des autres auto­mo­bi­listes qui voudront me faire déga­ger de la chaus­sée.


    (*) Je pose la ques­tion dans ces termes parce que sans l’em­phase sur le devoir beau­coup répon­dront qu’ils ne s’ar­rê­te­ront pas. En réalité, combien refu­se­ront de s’ar­rê­ter sur le bord pour lais­ser descendre un passa­ger ? Pour aller cher­cher la pizza s’il n’y a aucun parking tout prêt ? Pour déchar­ger je ne sais quoi de lourd ? Pour attendre quelqu’un qui doit sortir de l’im­meuble en face ? etc

    Tout le monde dit qu’il n’a pas le choix mais en réalité on sait tous que pour la plupart des arrêts, en réalité on a ce choix. On a juste pas envie des alter­na­tives..

  • Diffé­rence géné­tique

    On parle encore d’un problème avec une cham­pione qui aurait trop d’hor­mones de Testos­te­rone.

    Secret de poli­chi­nelle : Nous ne sommes pas tous égaux au départ. Nous n’avons pas la même consti­tu­tion, et ça ne tient pas qu’à nos efforts et notre entraî­ne­ment. Un petit fera plus faci­le­ment un bon jockey qu’un bon basket­teur, et inver­se­ment.

    Certains ont aussi des prédis­po­si­tions, voire des situa­tions physio­lo­giques excep­tion­nelles. Le nageur Phelps est par exemple connu pour avoir une gestion de l’acide lactique excep­tion­nelle. Il a aussi des bras et torse dispro­por­tion­nel­le­ment longs et des jambes courtes, ce qui lui donne un avan­tage notable.

    Est-ce juste ? Proba­ble­ment pas plus ni moins que le fait qu’un joueur de basket qui fait plus de 2 mètres.

    Le fait notable c’est que ce qu’on célèbre des carac­té­ris­tiques excep­tion­nelles chez les hommes alors qu’on critique et blâme les femmes pour des anoma­lies physio­lo­giques.

    La femme n’a pas le droit d’être excep­tion­nelle ou diffé­rente. Si elle l’est, parti­cu­liè­re­ment pour des épreuves de force ou de puis­sance, on va cher­cher à lui dispu­ter son statut de femme.