Catégorie : Politique et société

  • La démo­cra­tie par l’al­liance

    Il est temps qu’on réap­prenne la démo­cra­tie repré­sen­ta­tive en France.

    Le modèle démo­cra­tique améri­cain est celui du bipar­tisme. On a un parti rouge, un parti bleu, et c’est tout ou presque. Le reste ne compte pas. Les primaires permettent de défi­nir le courant qui repré­sen­tera chaque parti. Chaque élu garde son indé­pen­dance mais l’al­liance ne fait aucun doute.

    Le modèle démo­cra­tique nord-euro­péen est celui des coali­tions. On a une grande diver­sité de partis mais qui arrivent à s’al­lier pour gouver­ner ensemble malgré leurs diver­gences. Parfois ces alliances sont très larges mais ils y arrivent à force de compro­mis et d’ali­gne­ments d’in­té­rêts.

    En France on ne sait pas. On a une diver­sité impor­tante de partis qui veulent chacun être celui qui décide de tout et qui écrase les autres.

    Ça ne fonc­tionne pas. Ça ne peut pas fonc­tion­ner. Au mieux on arrive à la situa­tion des dernières années avec une mino­rité au pouvoir qui avance sans écou­ter personne.


    La gauche s’entre-déchire. On trace des lignes rouges et on surjoue les diffé­rences pour montrer qui on est et passer devant les voisins proches. L’ini­mi­tié est culti­vée. Ça rend ensuite les vraies alliances impos­sibles, et incom­pré­hen­sibles pour les élec­teurs.

    Il faut réap­prendre à discu­ter entre personnes avec des opinions diffé­rentes mais des aspi­ra­tions assez conver­gentes.

    Il ne s’agit pas de taire les diffé­rences, il s’agit d’ac­cep­ter de former un groupe uni qui intègre ces diffé­rences, même celles qui nous semblent gênantes.

    Caro­line De Haas l’ex­prime parfai­te­ment

    On va pas se mentir, la gauche n’est pas parfaite et oui on a des problèmes. […] Mais le 8 juillet je préfère me batailler avec Mélen­chon ou Ruffin qu’a­vec l’ex­trême droite

    Caro­line De Haas, Media­part, Émis­sion spéciale. Contre l’ex­trême droite, l’in­dis­pen­sable sursaut

    Amis de gauche et de centre gauche, arrê­tez de faire la fine bouche. C’est plai­sant et facile mais nous n’avons pas ce luxe.

    Moi aussi j’ai un vrai problème avec la posi­tion sur l’Ukraine de LFI et avec la stra­té­gie du spec­tacle popu­liste du groupe parle­men­taire.

    Moi aussi j’ai un problème avec l’aile anti-science pro-ésoté­risme d’une partie d’EELV.

    Moi aussi j’ai un énorme problème avec les trahi­sons passées du PS et le risque de voir Place Publique fina­le­ment refaire une version 2 de LREM.

    Certaines lignes me semble fonda­men­tales et moi j’ai je ne me vois pas les fran­chir. Il y en a d’autres que je n’ai même pas listées ici mais, juste­ment, l’im­por­tant n’est pas ce qui nous sépare. L’im­por­tant est dans ce qui nous regroupe.

    Je sais que je préfère une alliance très large à gauche que de voir la droite et l’ex­trême droite gagner les élec­tions. Malgré mes diver­gences — très fortes — avec la façon d’agir et certaines posi­tions de LFI, je préfère très nette­ment une alliance avec eux que conti­nuer la destruc­tion sociale mise en œuvre par le centre droit inter­ven­tion­niste de ces dernières années.

    Pour reprendre Caro­line De Haas, je préfère me battre en interne sur l’Ukraine et le Nucléaire, sur lesquels il y a juste­ment débat à gauche, plutôt que de m’op­po­ser en vain à la casse sociale du centre droit ou la xéno­pho­bie de l’ex­trême droite qui eux ne feront pas débat.

    J’irai même plus loin. Je suis convaincu qu’il faut inté­grer des déçus du centrisme LREM, ainsi que des centristes histo­riques comme le groupe LIOT qui a montré qu’il tenait à ses valeurs huma­nistes.

    Vouloir exclure ne nous mènera à rien. Vouloir domi­ner ne nous mènera à rien.

  • Euro­péennes 2024 à gauche

    EELV est dange­reu­se­ment proche des 5%.

    5% c’est le seuil pour avoir des places au parle­ment. Au-dessus c’est au moins 4 places. En-dessous c’est 0. Dans ce cas il est probable que LFI et ou PS récu­pèrent une place. Il est probable que la droite et l’ex­trême droite en récu­pèrent au moins 2.

    Personne à gauche ne devrait s’en réjouir. Troquer 4 places EELV contre 1 place à soi, 1 place à gauche et 2 places à droite dont au moins une à l’ex­trême droite, c’est le scéna­rio du pire.


    Le seul scéna­rio à jouer main­te­nant que les repré­sen­tants LFI et PS demandent expli­ci­te­ment qu’une partie des élec­teurs reportent leurs voix vers EELV. Qu’ils le disent, qu’ils le crient, qu’ils le placardent.

    Oui ça demande un sacri­fice. Ça veut dire faire bais­ser son propre score.

    Oui, c’est évidem­ment incon­for­table d’al­ler prêter main forte aux copains qui ont voulu la jouer solo et qui se plantent, surtout après des échanges pas toujours cordiaux et des stra­té­gies d’op­po­si­tion.

    On s’en fout. Il faut juste mettre l’égo de côté et agir pour le bien commun. C’est ça qu’on attend de ceux qui ont l’am­bi­tion de nous repré­sen­ter en poli­tique.


    Il y a une alter­na­tive oppo­sée, qui serait qu’EELV annonce expli­ci­te­ment qu’ils se retirent et demandent un report de voix vers LFI et PP sans aucune absten­tion. Qu’ils le disent, qu’ils le crient, qu’ils le placardent.

    Oui ça demande un sacri­fice, de mettre l’égo de côté, là aussi.

    C’est jouable mais ça commence à être tard pour un retrait total. On va perdre des voix, beau­coup, trop. S’ils n’ont pas pris d’as­su­rance ou suivant les condi­tions de l’as­su­rance ça peut aussi faire une croix sur le rembour­se­ment de la campagne.

    Bref, cher et risqué, donc peut-être pas l’op­tion à préfé­rer. L’entre-aide devrait toujours être préfé­rée au suicide.


    Mon problème c’est que la seule inter­ven­tion que j’ai vu c’est la tête de liste LFI qui incite les élec­teurs EELV à repor­ter leurs votes.

    C’est le scéna­rio du pire. Il faut y lire un refus d’ap­pel à l’entre-aide.

    On risque de ramas­ser quelques miettes de report en garan­tis­sant de couler le navire et perdre les sièges au profit de l’ex­trême droite.

    Il est temps de se réveiller. On en tirera les leçons, mais plus tard.

    S’il vous plait, repré­sen­tants LFI et PP/PS, mettez votre égo de côté et agis­sez pour le bien commun. Ça sera histo­rique. Il est encore temps.

  • Densité de riches(se)

    Aujourd’­hui j’ap­prends que la France est le 7ème pays au monde avec le plus de milliar­daires.

    Atten­tion, pas 7ème en propor­tion de notre petite popu­la­tion à l’échelle mondiale. Non, 7ème en valeur abso­lue.

    Nous avons 73 milliar­daires en France.

    « Éric, 73 personnes c’est une anec­dote, même s’ils sont super ultra riches. »

    Ok. La France est le 3ème pays au monde avec le plus de million­naires.

    Atten­tion, pas 3ème en propor­tion de notre petite popu­la­tion à l’échelle mondiale. Non, là aussi c’est 3ème en valeur abso­lue.

    Je ne sais pas si vous imagi­nez la dingue­rie.

    Nous avons 2.8 millions de million­naires (en dollars), soit 4.8% des million­naires du monde.

    « C’est une ques­tion de niveau de vie Éric, avec un million tu n’es pas riche en France, arrête »

    Le patri­moine net median en France c’est moins de 125 000 euros.

    Être million­naire c’est avoir 8 fois le patri­moine net médian. On peut dire qu’on est riche, si.

    * * *

    Alors, si vous me permet­tez, les délires comme quoi on taxe trop les riches et le capi­tal, qu’ils fuient à l’étran­ger pour ne pas être spoliés, tout ça c’est de la foutaise.

    La réalité c’est qu’on a un pays qui crée, entre­tient et favo­rise les ultra riches et super riches.

    Et il n’y a pas d’argent magique (™️)

    Dans une certaine mesure, ce qui va d’un côté (les super riches et ultra riches), c’est autant qui ne va pas de l’autre (les pauvres, les classes moyennes et les classes aisées)

    Et n’al­lez pas croire qu’on devient ultra riche (milliar­daire) en travaillant. On l’est essen­tiel­le­ment en héri­tant.

    N’al­lez pas non plus croire que les super riches (million­naires) en le sont par le mérite et la valeur créée pour la collec­ti­vité. Ils sont juste les grands gagnants du système.

    * * *

    Pour donner un ordre de gran­deur, pour deve­nir milliar­daire par son travail, il faut gagner envi­ron 3,5 millions d’eu­ros nets par mois.

    3 500 000 €, soit dans les 1 750 fois le revenu médian, tous les mois à partir du premier mois, pendant les 43 ans d’une vie complète de travail, sans aucune inter­rup­tion même pour raisons de santé, et sans rien dépen­ser de cette somme pour autre chose que l’im­pôt sur le revenu.

    Si quelqu’un arrive à consi­dé­rer ça réaliste ou légi­time, il est le bien­venu à m’ex­pliquer.

    L’exis­tence même des milliar­daire est un grave dysfonc­tion­ne­ment de nos socié­tés. Qu’on l’ac­cepte est juste incom­pré­hen­sible.

  • En voiture, où m’ar­rê­ter sur la chaus­sée ?

    L’idée c’est de parcou­rir cas à cas, dans l’ordre, et de s’ar­rê­ter au premier qui corres­pond.

    Cas géné­ral

    Il y a des places de station­ne­ment libres ? ✅ Utili­sez-les. Ne faites pas de double file, n’oc­cu­pez pas la bande cyclable.

    Il y a une place de livrai­son avec ligne discon­ti­nue ? ✅ Vous pouvez vous y arrê­ter tempo­rai­re­ment ici (mais pas y station­ner).

    Il y a un acco­te­ment prati­cable non réservé aux piétons ou cyclistes ? ✅ Vous pouvez vous y arrê­ter.

    Sinon, ❌ Allez plus loin. Trou­vez une place dispo­nible, quitte à marcher un peu. En agglo­mé­ra­tion il y a quasi­ment toujours une place en surface ou une place en sous-terrain à moins de 250 mètres.

    C’est vrai­ment pour deux minutes

    (en plus des cas précé­dents)

    La voie à droite va dans le même sens de circu­la­tion ? ✅ Arrê­tez-vous sur la voie de circu­la­tion géné­rale la plus à droite. Les autres auto­mo­biles vous contour­ne­ront par la gauche.

    La voie à droite est sépa­rée par une ligne discon­ti­nue ? ✅ Arrê­tez-vous sur la voie de circu­la­tion géné­rale la plus à droite. Les autres auto­mo­biles vous contour­ne­ront par la gauche.

    C’est un sens unique avec la place de se croi­ser et il y a une bande cyclable à droite ? ✅ Arrê­tez-vous à gauche de la chaus­sée. L’ar­ticle R417–1 vous permet de vous arrê­ter à gauche dans ce cas.

    Atten­tion à ne jamais empié­ter vous arrê­ter sur la gauche d’une chaus­sée qui contient un double-sens cyclable (mais dans ce cas ce n’est pas un sens unique, par défi­ni­tion c’est un double sens même s’il n’est pas acces­sible aux auto­mo­bi­listes dans les deux sens). C’est un danger de mort pour les cyclistes.

    Sinon, ❌ Allez plus loin. Trou­vez une place dispo­nible, quitte à marcher un peu. En agglo­mé­ra­tion il y a quasi­ment toujours une place en surface ou une place en sous-terrain à moins de 250 mètres.

    C’est vrai­ment pour 15 secondes ? ⚠️ Vous ne devriez pas, mais arrê­tez-vous sur votre voie sans débor­der sur des voies réser­vées. Si c’est vrai­ment court, les autres atten­dront.

    Dans tous les cas : Lais­sez libre la voie bus ou la bande cyclable à votre droite. Ne l’oc­cu­pez pas. En plus d’être dange­reux pour les cyclistes, ce serait un arrêt « très gênant » et vous coûte­rait 135 € (article R417–11).

    Je n’ai vrai­ment pas le choix (une panne ?)

    (en plus des cas précé­dents)

    ⚠️ On parle doré­na­vant de cas de force majeure. Si vous avez le choix et que votre arrêt n’est pas indis­pen­sable, vous risquez au moins une amende de 35 € pour « arrêt gênant » (article R-417–10).

    La voie à droite est une voie réser­vée pour les bus ? ⚠️ Arrê­tez-vous sur la voie géné­rale la plus à droite. Les autres auto­mo­bi­listes feront un contour­ne­ment excep­tion­nel par la voie bus. Ils n’y seront pas prio­ri­taires et ne crée­ront pas de danger.

    Il y a une voie à gauche, sépa­rée par une ligne conti­nue ? ⚠️ Arrê­tez-vous sur la voie géné­rale la plus à droite. Les autres auto­mo­bi­listes feront un contour­ne­ment excep­tion­nel par la voie bus. Ils n’y seront pas prio­ri­taires et ne crée­ront pas de danger.

    Il y a une place de livrai­son avec ligne conti­nue ? ⚠️ Vous ne devriez pas vous y arrê­ter, mais c’est encore là que vous gêne­rez le moins si vous n’avez vrai­ment pas le choix. Lais­sez par contre les places de trans­port de fond de libres, là il y a un enjeu de sécu­rité pour le person­nel concerné.

    C’est un sens unique ou un double-sens cyclable et, il n’y a pas la place à deux auto­mo­biles de se croi­ser ? ⚠️ Arrê­tez-vous sur la voie géné­rale. N’em­pié­tez pas sur la voie cyclable. Ça ne sert à rien de toutes façons vu que les auto­mo­bi­listes ne pour­ront quand même pas vous contour­ner.

    Il y a une bande cyclable à droite plus un double sens cyclable à gauche et la tota­lité de la chaus­sée permet à deux auto­mo­biles de se croi­ser ? ⚠️ À défaut de mieux, ici et seule­ment ici, si l’ar­rêt est à la fois indis­pen­sable et long, il n’y a de meilleure solu­tion que vous placer à droite de la chaus­sée empié­tant sur la bande cyclable de droite.

    Atten­tion à ne jamais empié­ter vous arrê­ter sur la gauche d’une chaus­sée qui contient un double-sens cyclable. C’est un danger de mort pour les cyclistes.

    Dans tous les cas sauf le dernier : Lais­sez libre la voie bus ou la bande cyclable à votre droite. Ne l’oc­cu­pez pas. En plus d’être dange­reux pour les cyclistes, ce serait un arrêt « très gênant » et vous coûte­rait 135 € (article R417–11).

    L’amende de 35 € en cas d’ar­rêt sur la voie géné­rale (« arrêt gênant ») sera de toutes façons moins chère que celle de 135 € en cas d’ar­rêt sur voie réser­vée (« arrêt très gênant »).

    Cette hiérar­chie est celle du code de la route, respec­tez-la.

  • Petite réjouis­sance. Lundi 11 décembre 2023.

    J’au­rais pu l’ap­pe­ler « Le monde tel qu’il a été » mais la fron­tière aurait été trop mince avec mes utopies habi­tuelles.

    Cette fois ci c’est le monde qui a dépassé mes espoirs. Les dépu­tés ont rejeté l’im­monde projet de loi immi­gra­tion dans une motion de rejet préa­lable. J’ai plei­ne­ment conscience que les raisons de ce rejet par l’ex­trême droite ne sont pas les miennes, que c’est une manœuvre dans l’es­poir que la prochaine fois le gouver­ne­ment tendra plus vers la droite pour éviter l’échec.

    Chaque chose en son temps. Aujourd’­hui c’est une réjouis­sance.

    Parfois il faut croire en ses utopies.

  • Le monde tel qu’il aurait pu être. Lundi 4 décembre 2023

    Des milliers de personnes dorment à la rue faute d’ac­cès au loge­ment d’ur­gence. On parlait de plus de 7 500 refus de prise en charge juste pour lundi dernier, 27 novembre, dont plus de 2 300 enfants.

    Le gouver­ne­ment réagit. Le ministre de l’in­té­rieur a demandé aux préfets de recen­ser l’in­té­gra­lité des loge­ments vacants, incluant les bureaux qui pour­raient servir de loge­ment, et d’en opérer la réqui­si­tion dans la semaine pour une première période de 6 mois :

    « La situa­tion ne peut plus durer. Nous avons d’un côté des espaces vacants et de l’autre des personnes qui risquent leur vie dehors, dont des milliers d’en­fants.

    Il y a une solu­tion simple et immé­diate à mettre en œuvre. Elle n’est pas sans défauts mais se bander les yeux ne servira à rien. Les préfets, sur mon instruc­tion, agiront dès cette semaine.

    Nous partons sur une période de 6 mois que nous renou­vel­le­rons proba­ble­ment. Nous ne voulons pas juste remettre les personnes à la rue une fois l’hi­ver fini et recom­men­cer en décembre prochain. Nous voulons permettre la réin­té­gra­tion dans la société et cela demande d’abri­ter ceux qui en ont besoin tout au long de l’an­née.

  • Le monde tel qu’il aurait pu être. Dimanche 3 décembre 2023

    Entre une infla­tion 2023 proche des 6% et les charges qui ont été dépor­tées de la sécu­rité sociale vers les mutuelles, rien d’éton­nant à ce que les coti­sa­tions de ces dernières s’en­volent de 8% ou plus.

    « Je ne pense qu’il soit accep­table d’avoir des augmen­ta­tions de 8% » a déclaré le ministre de la santé :

    Nous avons fait une erreur et nous allons reve­nir en arrière. Les coûts de gestion de la sécu­rité sociale sont bien moindre et la couver­ture santé devrait profi­ter aux citoyens avant de profi­ter aux gestion­naires des mutuelles ou aux agences de publi­cité.

    Nous allons donc reprendre petit à petit à la CPAM des charges aujourd’­hui dévo­lues aux mutuelles. Nous espé­rons obte­nir un équi­libre perti­nent avec les diffé­rentes société d’as­su­rance. Si ce n’est pas le cas, nous prévoyons de reprendre l’es­sen­tiel des charges dans le régime public et de suppri­mer l’obli­ga­tion de prise en charge des mutuelles par les employeurs une fois qu’elles ne gére­ront que les éléments de confort.

    Je sais que ça peut sembler contra­dic­toire d’aug­men­ter les prélè­ve­ments publics au regard des objec­tifs de pouvoir d’achat que mène le gouver­ne­ment mais ne vous y trom­pez pas : Au final ce sera bien des écono­mies pour le porte-monnaie des ménages.

  • Lumières à vélo

    J’ai­me­rais une régle­men­ta­tion stricte sur les éclai­rages vendus avec les vélos. Aujourd’­hui l’obli­ga­tion de présence d’éclai­rage sur les vélos neufs ne sert quasi­ment à rien. La plupart des lampes restent au placard parce qu’on ne pense pas à les mettre sur le vélo ou qu’elles sont à vide¹.

    Il ne faut pas qu’on se pose plus de ques­tions pour allu­mer un éclai­rage à vélo qu’on ne le fait dans d’autres véhi­cules ou pour chez soi. Pour ça il faut que l’éclai­rage soit là à demeure et qu’il ait une alimen­ta­tion perma­nente :

    • Un éclai­rage fixé sur le cadre, démon­table mais non amovible. Il est toujours là, sans avoir à penser à le prendre avec nous.
    • Une alimen­ta­tion sur dyna­mo², option­nel­le­ment sur la batte­rie prin­ci­pale du vélo pour les VAE. Il est toujours prêt à être allumé, sans avoir à réflé­chir ou prévoir à l’avance.
    • Un tampon qui permet de garder l’éclai­rage actif quelques minutes à l’ar­rêt.

    Rien ne vous empêche d’ache­ter un éclai­rage amovible rechar­geable, à la place ou en paral­lèle de l’équi­pe­ment d’ori­gine, mais l’éclai­rage est là par défaut, dispo­nible quand on en a besoin. La plupart l’uti­li­se­ront au lieu de lais­ser la lampe d’ori­gine au placard (en tout cas c’est le but).

    Ça ne suffit évidem­ment pas, parce qu’aujourd’­hui on nous vend des LED faiblardes et inutiles ou des torches surpuis­santes qui vont éblouir tout le monde. Les alle­mands font beau­coup mieux que nous et il y a des idées à reprendre.

    Il faut régle­men­ter plus forte­ment tous les éclai­rages en vente dès lors qu’ils sont desti­nés à des vélos et qu’on n’ex­clut pas leur usage sur la chaus­sée publique :

    • Une inten­sité suffi­sante : L’Al­le­magne propose un mini­mum 30 lux mesu­rés à 10 mètres pour la lampe avant. On peut impo­ser 10 lumens pour la lampe arriè­re³,⁴.
    • Inten­sité conti­nue : La lampe ne doit pas propo­ser de mode cligno­tant⁵. On sait que sinon il finira par être utilisé.
    • Non éblouis­sante : Pour un fais­ceau prin­ci­pal dirigé pour tomber au sol à 10 mètres au moins devant le vélo, l’in­ten­sité qui passe au-dessus de l’ho­ri­zon ne doit pas dépas­ser 10 lux à 5 mètres⁴.

    Enfin, parce que tout ça ne fonc­tionne que si c’est bien utilisé :

    • L’éclai­rage prin­ci­pal des cyclistes doit être fixé sur le cadre, en excluant tout posi­tion­ne­ment sur le casque ou sur le cycliste lui-même. Il est tota­le­ment impos­sible d’avoir un flux correc­te­ment orienté s’il suit la posi­tion du cycliste.
    Une lumière trop haute éblouit les autres usagers.

Une lumière trop basse a une faible portée.

Une lumière optimale éclaire loin sur une grande surface mais sans dépasser l'horizon.

    1: Oui les vélo­taf­feurs, pas besoin de me dire que vous vous rechar­gez systé­ma­tique­ment vos lumières et qu’elles sont systé­ma­tique­ment dans votre sac. Si vous étiez repré­sen­ta­tifs, on ne parle­rait même pas du sujet et la FUB n’au­rait pas besoin de lancer une grande campagne « cyclistes, brillez ! » chaque année.

    2: Je sais ce que vous vous dites mais il faut oublier l’image des lampes et les dynamo d’il y a 50 ans.
    Avec les LED, une dynamo est capable d’ali­men­ter correc­te­ment votre éclai­rage même à faible vitesse. On trouve des phares à dynamo qui montent à 70 et 100 lux, c’est à dire plus que ce que vous trou­vez sur 90% des vélos la nuit.
    Pour ceux qui n’aiment pas les dynamo sur jante dites « dynamo bouteille », on fait main­te­nant des dynamo zéro main­te­nance direc­te­ment embarquées dans le moyeu de la roue avant.
    Ne dédai­gnez quand même pas les formats bouteille qui ne coûtent pas grand chose et qui auront au final une fiabi­lité plus grande que votre capa­cité à toujours penser à char­ger vos batte­ries. Le très haut de gamme en termes de puis­sance et d’ef­fi­ca­cité éner­gé­tique (Peda­cell, Velo­gi­cal) est même au format bouteille.

    3 : Je parle de lumens et de lux et ce n’est pas inter­chan­geable. Les lumens c’est l’in­ten­sité émise par la lampe. Les lux c’est l’in­ten­sité reçue sur une surface (qu’on mesure donc à une distance déter­mi­née s’il s’agit de déter­mi­ner l’ef­fi­ca­cité d’une lampe). Il n’y a pas de formule pour passer de l’un à l’autre, puisque ça dépend de la foca­li­sa­tion de la lumière émise.

    4 : Chiffres assez arbi­traires pour l’illus­tra­tion, on peut en trou­ver d’autres.

    5 : Oui, vrai­ment. D’une part c’est inter­dit à l’avant, d’autre part c’est dange­reux pour vous comme pour les autres. Pour vous, le cligno­tant ne laisse pas la possi­bi­lité aux yeux de faire le focus et donc empêche l’ap­pré­cia­tion des vitesses et des distances (on sait qu’il y a quelque chose, mais pas où ni si c’est proche).
    Pour les autres, le cligno­tant attire l’at­ten­tion, ce qui empêche de l’avoir sur le reste de la situa­tion (que les moto­ri­sés voient les autres cyclistes ou piétons, que les autres cyclistes ou piétons voient les dangers autour).
    En règle géné­rale les lumières cligno­tantes qui n’ont pas ce dernier problème sont aussi celles qui sont trop faiblardes.

  • Le monde tel qu’il aurait pu être. Mardi 28 novembre 2023

    Silence. Personne dans la presse n’a parlé de la déci­sion de la Cour euro­péenne des droits de l’homme. Elle a pour­tant enjoint la France à ne pas procé­der à l’ex­pul­sion d’un Ouzbek soupçonné de radi­ca­li­sa­tion mais qui risque­rait la mort ou la torture dans son pays.

    Un média étran­ger rapporte que les services du minis­tère de l’in­té­rieur ont éclaté de rire au télé­phone quand il a tenté d’ob­te­nir leur réac­tion offi­cielle. Il cite :

    « Mais monsieur, les droits de l’homme c’est ancré dans notre histoire et dans notre consti­tu­tion. Jamais nous n’ex­pul­se­rions une personne qui risque­rait des trai­te­ments inhu­mains ou illé­gi­times, encore moins pour de simples soupçons.

    Nous allons juste le garder à l’œil, et nous assu­rer que les services sociaux fassent ce qu’il faut pour lui assu­rer des condi­tions dignes en France. C’est ainsi que nous espé­rons qu’il s’in­té­grera, que nous élimi­ne­rons le risque qu’il commette l’ir­ré­pa­rable sur notre terri­toire.

    Ça ne fonc­tion­nera peut-être pas, mais nous essaie­rons, comme à chaque fois.

  • Le monde tel qu’il aurait pu être. Lundi 27 novembre 2023.

    « On n’avan­cera pas à base de promesses floues et non contrai­gnantes

    On ne sait pas offi­ciel­le­ment qui a lancé cette phrase dans les concer­ta­tions en amont de la COP28 mais elle a tout changé.

    Une coali­tion de pays, donc la commu­nauté euro­péenne, a accepté le prin­cipe d’un pacte majeur qui va chan­ger le paysage écono­mique.

    Pour faire partie de la coali­tion, chaque pays doit consa­crer au mini­mum 2 points de son PIB aux inves­tis­se­ments pour réduire son empreinte clima­tique et avoir une feuille de route qui mène à des émis­sions nettes à zéro.

    Ces enga­ge­ments sont contrai­gnants. Chaque année les enga­ge­ments et les résul­tats des diffé­rents pays seront étudiés par la coali­tion avec un vote à la majo­rité. Si les résul­tats ou enga­ge­ments ne sont pas à la hauteur, le pays devra mettre en œuvre des actions correc­trices sous 12 mois et sera exclu de la coali­tion si le prochain vote est néga­tif.

    Les pays de la coali­tion s’en­gagent à mettre en place une taxe clima­tique de 0.5% sur tous les biens et services qui vien­draient de l’ex­té­rieur de la coali­tion. Cette taxe vien­dra abon­der un fond dédié aux inves­tis­se­ments clima­tique.