Catégorie : Revenu inconditionnel

  • Le monde tel qu’il aurait pu être. Mardi 21 novembre 2023

    Dans une inter­view au jour­nal Le Monde, le président a déclaré que les français verraient la mise en place effec­tive d’un revenu d’exis­tence incon­di­tion­nel avant la fin de son mandat en 2027.

    Le président a insisté sur le terme incon­di­tion­nel et a tenu à préci­ser que ce revenu — à hauteur du RSA socle actuel — n’était pas de l’as­sis­ta­nat mais une mesure d’ef­fi­ca­cité publique, à la fois pour libé­rer les ressources de l’État et pour permettre à chacun de prendre son destin en main.

    Les détails ne sont pas encore connus, si ce n’est que cette mesure se fera à coût zéro pour l’État, donc proba­ble­ment accom­pa­gnée d’une refonte profonde des aides et des impôts des parti­cu­liers.

  • [Lecture] « Oise: un maire décide de priver les « ivrognes » de RSA pour « nettoyer les rues » »

    La mesure a pour but de « nettoyer les rues des ivrognes », assume Arnaud Dumon­tier. Après les trafiquants de drogue, le maire (LR) de Pont-Sainte-Maxence (Oise) cible main­te­nant « une demi-douzaine de personnes qui s’al­coo­lisent dans le centre-ville ». Parmi eux, certains sont béné­fi­ciaires du RSA (revenu de soli­da­rité active). L’édile de cette commune de 13 000 habi­tants a donc décidé de s’at­taquer à ce revenu pour sanc­tion­ner ceux qu’il a dans le colli­ma­teur. Un levier d’ac­tion inédit. « Toucher l’aide de l’Etat pour la pico­ler, c’est into­lé­rable », justi­fie-t-il.

    L’élu a ainsi signalé un premier indi­vidu […qui…] vient de voir son allo­ca­tion suspen­due, pendant trois mois, de 80 %. Léga­le­ment, ce n’est pas l’al­coo­li­sa­tion qui est en cause, mais « le non-respect des obli­ga­tions en matière d’in­ser­tion », comme le fait de cher­cher du travail.

    — Le Pari­sien (mai 2017)

    Emilie, une maman de 31 ans vivant à Armen­tières (Nord), a mis fin à ses jours dimanche, rapporte ce vendredi La Voix du Nord.

    Cette mère de deux enfants âgés de 8 et 6 ans, qui avait contacté le quoti­dien régio­nal en mai pour parler de ses problèmes finan­ciers, ne perce­vait plus les allo­ca­tions de la Caisse d’al­lo­ca­tions fami­liales (CAF) depuis qu’elle touchait une allo­ca­tion enfant handi­capé de la part de la Belgique, pour sa fille triso­mique.

    — L’ex­press (juillet 2016)

    Il y a quelques mois je poin­tais la vraie diffé­rence entre le RSA et le RUE. Il ne s’agit pas forcé­ment de distri­buer plus d’argent à tout le monde. Ce qu’on verse est amené à être compensé par l’im­pôt et pas la fonte des minima sociaux dans le système.

    La révo­lu­tion c’est de consi­dé­rer que de trans­for­mer un outil de contrôle et de pres­sion en un outil d’entre-aide et de soli­da­rité. C’est consi­dé­rer que tout le monde a le droit de vivre sans avoir à prou­ver qu’il le mérite ou rentrer dans les cases d’un formu­laire.

    L’al­coo­lisme est une vraie dépen­dance. Peu importe ce qui a été essayé, en conclure que c’est juste un manque de volonté et que couper les vivres permet de faire retour­ner au travail, c’est comme arrê­ter d’ali­men­ter un hospi­ta­lisé en espé­rant que ça le respon­sa­bi­li­sera sur sa situa­tion. Ça n’a juste aucun sens.

    Le plus fati­guant c’est de croire que c’est une ques­tion d’im­pôts.

     

    Il fallait y penser avant. Chacun a des droits et des devoirs. Je suis le maire de ceux qui se lèvent tôt. Ces derniers sont venus me dire qu’ils en ont marre de payer des impôts pour ces indé­si­rables ivrognes.

    Un dépen­dant ne peut pas arrê­ter de boire magique­ment. Il trou­vera moyen, même sans le sou. C’est pour ça qu’on parle de dépen­dance à l’al­cool.

    À la place il sera à la rue sans le mini­mum. Il devra par contre quit­ter son loge­ment, dépendre des dons pour manger et arrê­ter tout soin. Son premier passage en urgence à l’hô­pi­tal à cause de ses condi­tions de vie coûtera bien plus cher à la collec­ti­vité que son ancien RSA.

    Même finan­ciè­re­ment ça n’a aucun sens. Tout ça arrive parce que le RSA est fait pour être mérité. Il impose une soumis­sion de ceux qui le perçoivent à ceux qui le donnent. Et quand des gens ont un pouvoir sur les autres… ils l’uti­lisent à leurs fins, le détourne de sa fina­lité.

  • La révo­lu­tion elle est là

    Le prin­cipe du revenu univer­sel c’est de le verser à tout le monde, indis­tinc­te­ment.

    Soyons clairs. On ne créé pas magique­ment plein d’argent à distri­buer, on le répar­tit juste autre­ment.

    Tout le monde ne va pas se retrou­ver avec plusieurs centaines d’eu­ros en plus sur son compte en banque. Désolé. Ceux qui vivent confor­ta­ble­ment verront tout simple­ment leurs impôts augmen­ter d’au­tant. Si on veut amélio­rer la couver­ture des moins aisés, il est même logique de penser que le pouvoir d’achat des autres va bais­ser, bien qu’on leur verse aussi le revenu univer­sel.

    Du coup, comp­ta­ble­ment, qu’on se contente de fusion­ner, étendre et amélio­rer les mini­mums sociaux exis­tants unique­ment à ceux qui en ont besoin ou qu’on instaure un revenu d’exis­tence univer­sel… ça ne change pas forcé­ment grand chose.

    Rien de révo­lu­tion­naire au niveau du finan­ce­ment. Ceux qui y voient un problème sont juste ceux qui ont peur qu’on en profite pour bous­cu­ler la répar­ti­tion actuelle des richesses en faveur des plus pauvres (et ça me peine, parce que c’est un impé­ra­tif humain).

    La diffé­rence est surtout au niveau du prin­cipe. Il n’y a qu’à écou­ter la notion de valeur travail ou de dignité par le travail voire d’assis­ta­nat dans les discours de certains poli­tiques pour s’en convaincre.

    Avec le revenu univer­sel on arrête les paliers, les dossiers à monter et à justi­fier, la victi­mi­sa­tion de ceux qui béné­fi­cient des aides et les non recours qui découlent des problèmes précé­dents.

    On envi­sage simple­ment de renver­ser le modèle de société en consi­dé­rant un nouveau rapport au travail ou à la vie. On affirme qu’il est normal d’avoir de quoi vivre et que ceux qui ont plus contri­buent à la nation à hauteur de leurs ressources, qu’il n’y a pas à gagner sa vie.

    Ça n’a l’air de rien mais ça peut tout chan­ger. La révo­lu­tion elle est là

  • C’est quoi un revenu de base pour vous ?

    J’ai vu énor­mé­ment de visions diffé­rentes du revenu de base. Puis-je vous deman­der de passer quelques minutes sur ce formu­laire pour me dire ce que ça veut dire pour vous ?

    Si vous lais­sez les cases libres de la fin, ça ne devrait pas prendre plus de 2 ou 3 minutes.

    Merci à vous

    Bien entendu, je parta­ge­rai les résul­tats.


    Après 78 réponses, un petit point :

    Si je prends le cas majo­ri­taire aujourd’­hui, on a un revenu de base, qui concerne l’en­semble de la popu­la­tion (enfant compris), d’un montant proche du seuil de pauvreté à 60% (envi­ron 1000€ aujourd’­hui), mis en place d’abord comme une alter­na­tive à l’em­ploi suite à la robo­ti­sa­tion mais aussi pour retrou­ver du travail choisi.

    Ce revenu rempla­ce­rait quasi­ment toutes les pres­ta­tions sauf les allo­ca­tions de situa­tion spéci­fique et de handi­cap. Il vien­drait en plus de la sécu­rité sociale et ne remet­trait pas en cause l’édu­ca­tion gratuite.

    * * * retraite et chômage

    J’avoue que je suis très surpris de voir que pour vous ce revenu remet en cause l’as­su­rance chômage (par 73%) et l’as­su­rance retraite (par 52%).

    Une fois reti­rés les mini­mum sociaux, ce sont juste­ment d’abord des systèmes d’as­su­rance et pas de répar­ti­tion des richesses.

    Je ne vois pas par exemple en quoi le revenu de base rempla­ce­rait le chômage pour celui qui perd un emploi avec son crédit à payer, ni pourquoi il ne pour­rait pas coti­ser pour le cas où il serait plus tard trop vieux pour travailler.

    Tout au plus on pour­rait rendre ces deux systèmes complè­te­ment privés à partir du moment où on n’y assure plus les minima sociaux, mais je ne vois pas ce qu’on aurait à y gagner. Au contraire, que quelqu’un se retrouve trop endetté à cause d’un acci­dent de vie sans assu­rance ne me parait pas forcé­ment posi­tif pour l’éco­no­mie et donc la collec­ti­vité.

    Bref, pour moi on ne touchait pas à l’as­su­rance chômage et l’as­su­rance retraite. On pouvait juste en reti­rer les mini­mums vu qu’ils seront gérés par le revenu de base, et éven­tuel­le­ment réduire légè­re­ment les pres­ta­tions pour en assu­rer l’équi­libre (la dimi­nu­tion sera moins visible parce qu’il y aura le montant du revenu de base qui lui ne bougera pas).

    * * * sécu­rité sociale et handi­cap

    Je suis aussi très surpris par la remise en cause de la sécu­rité sociale par plus de 10% des répon­dants. On voit qu’il y a bien deux concep­tions du revenu de base : Celle qui vise un objec­tif social et celle qui vise un objec­tif liber­taire. Avec la seconde on paye un forfait et on se dégage de toute entraide ensuite. Tant pis pour lui si quelqu’un se retrouve plus atteint par des problèmes de santé.

    C’est d’au­tant plus dommage qu’on sait désor­mais très bien que si les gens freinent leur accès aux soins en amont, on aura plus de cas graves en aval et ça finira par coûter plus cher à tout le monde.

    Les propo­si­tions libé­rales de sépa­ra­tion des pres­ta­tions santé entre les atteintes légères et les cas vitaux sont extrê­me­ment nocives. Non seule­ment elles encou­ragent les moins aisés à vivre en moins bonne santé de façon conti­nue, mais elles finissent pas coûter plus cher à tout le monde à la fin (sauf à refu­ser la soli­da­rité sur les cas graves mais quasi­ment personne ne le souhaite).

    Même chose pour l’al­lo­ca­tion handi­cap, que le revenu de base rempla­ce­rait pour presque 20% des répon­dants. Si vous ne pouvez pas marcher, à vous de vivre avec la même chose que les autres, sans aide. C’est vrai­ment une réponse à laquelle je ne m’at­ten­dais pas et qui me fait mal au cœur.

    De manière logique toute­fois, ceux qui souhaitent rempla­cer la sécu­rité sociale ou les allo­ca­tions handi­cap ont plutôt eu tendance à choi­sir un montant plus élevé que les autres (mais pas tous, il y a quand même quelqu’un pour choi­sir un seuil de pauvreté à 50% et y rempla­cer toutes les pres­ta­tions, y compris les soins vitaux et handi­caps).

    * * * montants

    Les montants sont très divers mais plutôt plus élevés que je ne m’y atten­dais (logique aussi, vu que vous rempla­cez souvent la retraite et le chômage alors que j’y voyais un complé­ment).

    Ça se divise essen­tiel­le­ment entre le seuil de pauvreté à 50%, celui à 60% et le smic. Je pensais avoir pas mal de réponses pour des montants sous le RSA mais ça a été anec­do­tique. Il y a par contre un petit groupe signi­fi­ca­tif qui envi­sage un revenu supé­rieur au smic actuel. Je ne m’y atten­dais pas.

    Après on a des extrêmes : de celui qui souhaite un revenu d’aide à 300 € qui remplace et les minima sociaux (qui sont actuel­le­ment à 500 €), à celui qui souhaite un revenu au moins au smic mais qui s’ajoute à toutes les pres­ta­tions sans en rempla­cer.

    * * * visions

    J’en retiens quand même qu’il y a pas mal de visions très diffé­rentes derrière le revenu de base, certaines avec une visée soli­daire, certaines sur le fonc­tion­ne­ment de l’em­ploi et du travail, et certaines avec une visée liber­taire.

    Il me parait juste essen­tiel de parler d’abord du modèle de société avant de cher­cher les détails de finan­ce­ment et de montant. Savoir ce qu’on remplace comme pres­ta­tion est une première grille de lecture mais il faut aller plus loin.

    * * * liens

    Pour ceux que ça inté­resse, on m’a glissé deux fois deux liens comme réfé­rence :

  • Benoit Hamon : Mon projet de #Reve­nuU­ni­ver­sel présenté en quelques minutes et en vidéo

    Benoit Hamon parle 3 minutes pour expliquer son revenu de base. Je retrouve ce que j’ai appris : On se concentre sur ce qu’on veut faire et pourquoi, sur la direc­tion à prendre. Ensuite on avance pas à pas par prio­ri­tés sans cher­cher à avoir la solu­tion parfaite et complète. Bref, j’aime plutôt ce que j’en­tends.

    Il me reste le même problème qu’à chaque fois qu’on parle de revenu de base. Si on ne dit pas ce qu’il remplace, on peut parler de tout et son contraire.

    Ici Benoit Hamon remplace au moins le RSA, mais après ?


    Chacun a sa concep­tion du revenu de base (et autant de déno­mi­na­tions).

    Tout à ma gauche il y a ceux qui veulent simple­ment ajou­ter un revenu fixe à tout le monde, en complé­ment et sans toucher à ce qui existe déjà. L’euro-franc de Nouvelle Donne était de cette philo­so­phie.

    Tout à ma droite il y a la vision liber­taire où la collec­ti­vité ne subven­tionne ni ne finance presque plus rien et où le revenu fixe permet de vivre mais aussi de payer sa propre assu­rance santé, sa retraite, l’édu­ca­tion des enfants, les périodes de chômage, etc. Sans le dire, c’est plus ou moins la fin de tout service public non réga­lien (et même ceux-ci, on pour­rait en payer les inter­ven­tions).

    Et bien sûr il y a toute une grada­tion entre ces deux extrêmes.

    En géné­ral à gauche on remplace les mini­mums sociaux (RSA et mini­mum vieillesse par exemple) mais on garde une liberté d’ac­tion pour faire de la redis­tri­bu­tion ou de la poli­tique via par exemple les allo­ca­tions loge­ment et les allo­ca­tions fami­liales. Retraite, chômage ou sécu­rité sociale ne sont pas touchés.

    En géné­ral à droite on remplace aussi toutes les allo­ca­tions sociales (allo­ca­tions fami­liales, bourses et allo­ca­tion de rentrée scolaire, prime d’ac­ti­vité). On réduit le chômage et/ou les retraites du montant du revenu de base et on limite la sécu­rité sociale aux cas les plus graves. Je crois avoir toujours vu sanc­tua­ri­sées les indem­ni­tés spéci­fiques comme les allo­ca­tions handi­ca­pés.


    Où est-ce que se situe Benoit Hamon ? Proba­ble­ment dans la vision modé­rée à gauche. Consi­dé­rant le montant qu’il envi­sage et qu’il voit un premier palier avec une condi­tion de ressources, je ne crois pas qu’il envi­sage une remise en cause des allo­ca­tions loge­ment, fami­liales et éduca­tion si le revenu touche aussi les enfants.

    Le problème c’est qu’il ne le dit pas, ou du moins je n’ai pas trouvé la réponse sur son site.

  • A propos des métiers à la con!

    Mais plutôt que de permettre une réduc­tion massive des heures de travail pour libé­rer la popu­la­tion mondiale afin qu’elle pour­suive ses propres projets, plai­sirs, visions et idées, nous avons pu obser­ver le gonfle­ment, non seule­ment des indus­tries de “service”, mais aussi du secteur admi­nis­tra­tif, et la créa­tion de nouvelles indus­tries comme les services finan­ciers, le télé­mar­ke­ting, ou l’ex­pan­sion sans précé­dent de secteurs comme le droit corpo­ra­tiste, les admi­nis­tra­tions univer­si­taires et de santé, les ressources humaines ou encore les rela­tions publiques.

    — par David Grae­ber

    Et c’est logique. La plupart ne cher­chant qu’à maxi­mi­ser le profit. Si pour gagner un peu de marché et de renta­bi­lité il suffit d’em­bau­cher un respon­sable marke­ting… on le fait.

    Si le voisin met 40€ d’in­ves­tis­se­ment marke­ting et prend le marché, pour survivre il faut au moins mettre 20€. 50€ si on veut faire mieux. Bien entendu en jouant le jeu on parti­cipe à l’es­ca­lade.

    Autant dire que les jobs qui ne contri­buent pas vrai­ment à la produc­tion et à la vie de la société ne sont pas amme­nés à dimi­nuer. On s’amuse à la fois à tirer les coûts au mini­mum, en payant même des gens pour ça, tout en parti­ci­pant à la course à l’ar­me­ment pour vendre et promou­voir ce qu’on produit. Quand on a plus de vendeurs et d’ad­mi­nis­tra­tifs cumu­lés par rapport aux équipes de produc­tion, il y a un problème quelque part.

    Si quelqu’un avait conçu un régime de travail visant à perpé­tuer le pouvoir du capi­tal finan­cier, il aurait été diffi­cile de mieux faire. Les emplois réels, produc­tifs, sont sans cesse écra­sés et exploi­tés. Le reste est divisé en deux groupes, entre la strate des sans-emplois, univer­sel­le­ment vili­pen­dés, et une strate plus vaste de gens payés pour, en gros, ne rien faire, dans une posi­tion conçue pour qu’ils s’iden­ti­fient aux pers­pec­tives et aux sensi­bi­li­tés de la classe diri­geante (diri­geants, admi­nis­tra­teurs, etc.) et parti­cu­liè­re­ment à ses avatars finan­ciers, mais qui, en paral­lèle, produit un ressen­ti­ment envers tous ceux dont le travail possède une valeur sociale claire et indé­niable. Mani­fes­te­ment, le système n’a jamais été consciem­ment conçu. Il a émergé d’un siècle, quasi­ment, de tenta­tives et d’échecs. C’est la seule expli­ca­tion qu’on puisse donner à la raison pour laquelle, malgré nos capa­ci­tés tech­no­lo­giques, nous ne travaillons pas 3 à 4 heures par jour.

    Une solu­tion : Dimi­nuer l’in­ci­ta­tion à travailler, ou en chan­ger la néces­sité. Instau­rer un revenu de base suffi­sant pour vivre correc­te­ment, puis arrê­ter la course à l’em­ploi et la culpa­bi­li­sa­tion qui va avec.

    Oui, exac­te­ment l’op­posé de ce que nous faisons avec de plus en plus de force depuis 20 ans.

  • Un remède pour rame­ner à « zéro » le chômage de longue durée ?

    La propo­si­tion de loi défen­due par M. Grand­guillaume et plusieurs dépu­tés socia­listes prévoit de mettre en place un « fonds natio­nal » pour lancer le dispo­si­tif. Doté d’une dizaine de millions d’eu­ros, il permet­tra de finan­cer des postes dans des entre­prises rele­vant de l’éco­no­mie sociale et soli­daire. De 1 000 à 1 500 personnes pour­raient être embau­chées dans une dizaine de terri­toires, plutôt situés dans le monde rural ou en zone péri-urbaine. Les acti­vi­tés ainsi déve­lop­pées sont diverses : aide aux devoirs, petits travaux de jardi­nage, etc.

    Le Monde

    L’idée semble atti­rante (sauf à ceux qui ont la phobie de l’em­ploi public, quitte à ce que ça coûte aussi cher en allo­ca­tions) mais c’est à double tran­chant. Ces travaux risquent de deve­nir perma­nents, et d’aug­men­ter en volume jour après jour. Il va aussi falloir recru­ter énor­mé­ment d’en­ca­dre­ment et de struc­ture autour de tout cela, ne parlons pas de forma­tion.

    Et si à la place on accep­tait de fait de payer les gens à faire ce qu’ils veulent ? La plupart aide­ront et parti­ci­pe­ront aussi à la commu­nauté, mais pas forcé­ment comme on le pense. Moins d’ad­mi­nis­tra­tif, pas de culpa­bi­lité, capa­cité à élabo­rer un projet… Il faudra un chan­ge­ment de menta­lité, quelle que soit la solu­tion. Aujourd’­hui nous préfé­rons rester dans une logique de contrôle et de victi­mi­sa­tion de ceux qui ont besoin de vivre.

  • Lessons from Finland: think BIG but act with prag­ma­tism

    In Finland, nearly 70% of the popu­la­tion supports basic income. […] we all acknow­ledge the need for a univer­sal, uncon­di­tio­nal and simple solu­tion. We do not have to agree on anything else. We believe that BIG is impor­tant, because it does three things: 1) it eradi­cates abso­lute poverty; 2) it reduces bureau­cracy; 3) it lays the foun­da­tion for a new, sustai­nable rela­tion­ship between states and markets.

    […] If a propo­sed basic income is not high enough to cover basic human neces­si­ties, like food, shel­ter and clothing, then it cannot be called basic income. BIG should also not be confu­sed with means-tested grants or work­fare schemes. We need to be clear about this. In Finland, the govern­ment’s posi­tion oscil­lates between a real basic income and auste­rity or work­fare poli­cies, but public pres­sure and intel­lec­tual debate are crea­ting a space for a BIG expe­riment.

    BIEN

  • Finland plans to pay everyone in the coun­try $876 a month

    The Nordic nation is getting closer this month to fina­li­zing a solu­tion to poverty: paying each of its 5.4 million people $876 tax-free a month — and in return, it will do away with welfare bene­fits, unem­ploy­ment lines, and the other bureau­cracy of its exten­sive social safety net.

    The concept, called basic income, has been a popu­lar source of debate among acade­mics and econo­mists for decades, though Finland would be the first nation in the Euro­pean Union — and the first major nation anyw­here — to actually imple­ment the idea on a univer­sal basis.

    — Mashable

    Il est temps de voir les choses avan­cer, mais il y a encore du chemin à faire. On parle là de dédier tout le budget unique­ment à ça, coupant de fait tout le filet social.

    Il m’ap­pa­rait normal de dépla­cer une grosse part des aides sociales vers un revenu d’exis­tence mais c’est loin d’être aussi simple. Si on y déplace l’équi­valent de la sécu­rité sociale, les gens avec un cancer vont dépendre des assu­rances privées, qui calquent leurs pres­ta­tions en fonc­tion des risques. Une fois le cancer déclaré, le revenu d’exis­tence risque de ne pas suffire. Même chose avec les allo­ca­tions liés à des handi­cap, qui doivent forcé­ment s’ajou­ter si on veut réel­le­ment apla­nir des problèmes.

    L’idée que l’ad­mi­nis­tra­tif inutile, le contrôle et les règles complexes de redis­tri­bu­tion ne soient fina­le­ment pas rentables face à un bête chèque sans condi­tions recoupe cepen­dant assez bien un précé­dent lien sur les aides cari­ta­tives.