La mesure a pour but de « nettoyer les rues des ivrognes », assume Arnaud Dumontier. Après les trafiquants de drogue, le maire (LR) de Pont-Sainte-Maxence (Oise) cible maintenant « une demi-douzaine de personnes qui s’alcoolisent dans le centre-ville ». Parmi eux, certains sont bénéficiaires du RSA (revenu de solidarité active). L’édile de cette commune de 13 000 habitants a donc décidé de s’attaquer à ce revenu pour sanctionner ceux qu’il a dans le collimateur. Un levier d’action inédit. « Toucher l’aide de l’Etat pour la picoler, c’est intolérable », justifie-t-il.
L’élu a ainsi signalé un premier individu […qui…] vient de voir son allocation suspendue, pendant trois mois, de 80 %. Légalement, ce n’est pas l’alcoolisation qui est en cause, mais « le non-respect des obligations en matière d’insertion », comme le fait de chercher du travail.
— Le Parisien (mai 2017)
Emilie, une maman de 31 ans vivant à Armentières (Nord), a mis fin à ses jours dimanche, rapporte ce vendredi La Voix du Nord.
Cette mère de deux enfants âgés de 8 et 6 ans, qui avait contacté le quotidien régional en mai pour parler de ses problèmes financiers, ne percevait plus les allocations de la Caisse d’allocations familiales (CAF) depuis qu’elle touchait une allocation enfant handicapé de la part de la Belgique, pour sa fille trisomique.
— L’express (juillet 2016)
Il y a quelques mois je pointais la vraie différence entre le RSA et le RUE. Il ne s’agit pas forcément de distribuer plus d’argent à tout le monde. Ce qu’on verse est amené à être compensé par l’impôt et pas la fonte des minima sociaux dans le système.
La révolution c’est de considérer que de transformer un outil de contrôle et de pression en un outil d’entre-aide et de solidarité. C’est considérer que tout le monde a le droit de vivre sans avoir à prouver qu’il le mérite ou rentrer dans les cases d’un formulaire.
L’alcoolisme est une vraie dépendance. Peu importe ce qui a été essayé, en conclure que c’est juste un manque de volonté et que couper les vivres permet de faire retourner au travail, c’est comme arrêter d’alimenter un hospitalisé en espérant que ça le responsabilisera sur sa situation. Ça n’a juste aucun sens.
Le plus fatiguant c’est de croire que c’est une question d’impôts.
Il fallait y penser avant. Chacun a des droits et des devoirs. Je suis le maire de ceux qui se lèvent tôt. Ces derniers sont venus me dire qu’ils en ont marre de payer des impôts pour ces indésirables ivrognes.
Un dépendant ne peut pas arrêter de boire magiquement. Il trouvera moyen, même sans le sou. C’est pour ça qu’on parle de dépendance à l’alcool.
À la place il sera à la rue sans le minimum. Il devra par contre quitter son logement, dépendre des dons pour manger et arrêter tout soin. Son premier passage en urgence à l’hôpital à cause de ses conditions de vie coûtera bien plus cher à la collectivité que son ancien RSA.
Même financièrement ça n’a aucun sens. Tout ça arrive parce que le RSA est fait pour être mérité. Il impose une soumission de ceux qui le perçoivent à ceux qui le donnent. Et quand des gens ont un pouvoir sur les autres… ils l’utilisent à leurs fins, le détourne de sa finalité.
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