Catégorie : Entreprise

  • Comment la France veut contrer Netflix

    On note déjà par le titre que la France n’a pas pour objec­tif de four­nir un service meilleur ou aussi bon, ni de profi­ter d’une acti­vité écono­mique nouvelle, mais unique­ment de contrer et empê­cher quelque chose de neuf, et d’amé­ri­cain.

    Déjà ça part mal, et quand on aura dépassé ce stade, alors peut être qu’on pourra parler de French Tech, d’in­no­va­tion et de muta­tion numé­rique.

    Il [le CNC, centre natio­nal du cinéma, organe géré par le gouver­ne­ment] préco­nise des rappro­che­ments pour abou­tir à des offres visant l’au­dience la plus large possible ou un public plus restreint, dites offres de niche, afin de redy­na­mi­ser le secteur. Objec­tif : éviter que Netflix ne prenne une avance trop forte par rapport aux acteurs français.

    […]

    La première option des pouvoirs publics était la plus évidente : favo­ri­ser un rappro­che­ment, dans ce domaine, entre Orange et Canal+, deux des trois prin­ci­paux acteurs de la VoD en France (avec TF1). Cette option pouvait même appor­ter une solu­tion au cas Daily­mo­tion. Mais les négo­cia­tions ont échoué (lire ci-dessous). Le CNC a donc iden­ti­fié plusieurs entre­prises qui pour­raient servir de tête de pont face à Netflix. AlloCiné figure en tête.

    Bref, ça se confirme, et la méthode prévue c’est créer un masto­donte orga­ni­sa­tion­nel. La seule chose qu’on est capable de voir dans Netflix c’est la taille. Parler d’ex­pé­rience utili­sa­teur, de cible diffé­rente, d’ap­proche client ? Certai­ne­ment pas. On va juste créer une entité qui rapproche quelques énormes entre­prises et croire que d’un coup ça va appor­ter une solu­tion. Comme si c’était le problè­me…

    Quand c’est qu’on met des gens qui réflé­chissent à la tête des subven­tions gérées par l’État ?

  • Part des coti­sa­tions patro­nales dans la valeur ajou­tée

    À entendre certains chefs d’en­tre­prise, les « charges », c’est à dire les coti­sa­tions patro­nales, sont à un niveau inac­cep­table. Retour sur le passé :

    BfV3iJHCIAE0l7-.png_largeIl y a eu un pic bas vers 2007 mais, à la vue du graphique, il faut bien se rendre compte que les coti­sa­tions patro­nales ne sont pas à un niveau histo­rique­ment très haut. Il a même été plus souvent plus élevé que plus bas. Ce qui grève les compte, c’est bien la rému­né­ra­tion des profits.

    Note: Atten­tion au graphique dont l’échelle verti­cale commence à 15 et non à 0, ce qui peut donner une fausse impres­sion.

  • Entre­prises écra­sées par la fisca­lité

    Nos entre­prises sont écra­sées par la fisca­lité, les inves­tis­seurs ne gagnent plus rien. Ou pas. Quelques chiffres :

    Profits dans la valeur ajoutéeEn réalité nos entre­prises n’ont jamais été aussi profi­tables depuis la seconde guerre mondiale : Hausse constante de la part des profits dans la valeur ajou­tée depuis les années 80, à trois fois sa valeur initiale, et à 80% de plus que le plus haut pic avant ça.

  • Conces­sions Vinci

    L’idéo­lo­gie néoli­bé­rale semble dire que l’État n’est pas perti­nent, qu’il coûte trop cher, qu’il faut abso­lu­ment déchar­ger l’État via des parte­na­riats public-privé ou des conces­sions externes.

    Petit docu­ment très rapide pour commen­cer à y réflé­chir :

    Vinci: les concessions représentent 13,9% du chiffre d'affaire et 8% des effectifs, mais 58,8% du résultat net

    Vous prenez ça comme vous voulez, mais j’ai du mal à entendre l’idée que ce système est rentable pour quiconque d’autre que l’ac­tion­naire de Vinci.

  • La suite des tondus

    C’est telle­ment énorme que j’ai sauve­gardé le fil de discus­sion pour archive. Je vous laisse juger. Excep­tion­nel­le­ment je vais laiss­ser mes tweets en ligne un peu plus long­temps pour que ceux qui veulent tout le détail puissent fouiller à loisir (norma­le­ment ils sont effa­cés auto­ma­tique­ment au bout de quelques jours) :

  • Bob, des tondus

    « Les Tondus » est un mouve­ment paci­fique et apoli­tique.

    – Tu ne crois pas que si on ressem­blait au Dalai Lama ou à Mahatma Ghandi ça nous ramè­ne­rait plus de soutiens ?
    – Euh… t’es sûr de toi là Bob ? on est en train de récla­mer de payer moins à la collec­ti­vité, c’est un peu gros quand même
    – T’inquiètes, on va dire qu’on est apoli­tique et pour la paix dans le monde, ça fera de nous les gentils de l’his­toire
    – Euh… paci­fiques ça n’a rien à voir mais si ça t’amuse, par contre apoli­tique alors qu’on demande un chan­ge­ment de poli­tique, sur la fisca­lité qui est le moyen d’ac­tion le plus central de l’État pour mettre en oeuvre une poli­tique ? t’es sûr là ?
    – Roh, bon je vais le mettre en gras comme ça ça passera mieux

    Il regroupe des entre­prises adhé­rant à la même cause, à savoir la suppres­sion de la part patro­nale autre­ment appe­lée « baisse des charges ».

    – Hé Bob, t’as mal compris le brief, ce n’est pas une baisse qu’on veut c’est ne plus rien payer, ne plus contri­buer du tout à la collec­ti­vité, une suppres­sion totale quoi…
    – Ouais, je sais. C’est d’ailleurs glissé astu­cieu­se­ment au dessus mais les gens vont s’ar­rê­ter sur le terme connu de « baisse des charges ». Ça leur parle tout de suite, ils ont l’ha­bi­tude. Puis tout suppri­mer c’est un peu une baisse quelque part non ?

    « Les Tondus » est soutenu par des entre­pre­neurs, des sala­riés et des deman­deurs d’em­ploi qui donnent leur temps et leurs moyens béné­vo­le­ment et gratui­te­ment.

    – Hé Bob, t’es bien gentil avec le bouton de dona­tion mais tu crois vrai­ment que des gens vont donner quelque chose pour que nous on puisse garder plus de sous ? Ce n’est pas du philan­thro­pique quand même. Surtout qu’on parle juste­ment de couper les coti­sa­tions qui soutiennent en cas de problème de santé, de recherche d’em­ploi, de retraite ou de forma­tion.
    – T’inquiètes, si on dit que d’autres le font déjà ils vont faire pareil. Des moutons je te dis.
    – Oui mais quand même… on parle de faire coti­ser des deman­deurs d’em­plois à la cause de Decath­lon, ce n’est pas comme si on n’avait pas de quoi finan­cer les quelques milliers d’eu­ros dont on parle.
    – Bon, bon, calme toi, je vais mettre ça en gras, ça passera mieux

    « Les Tondus » est une asso­cia­tion de loi 1901 régu­liè­re­ment enre­gis­trée en préfec­ture des Alpes Mari­times . C’est un mouve­ment libre et indé­pen­dant de toute admi­nis­tra­tion. Le fonda­teur du mouve­ment s’ap­pelle Guillaume De Thomas.

    La France est le pays où la pres­sion fiscale est l’une des plus lourdes au monde

    – Hé Bob…
    – Oui, je sais, mais les gens n’iront pas véri­fier. Puis ils sont telle­ment habi­tués à ce qu’ils ont en retour qu’ils ne se rendent pas compte que ça n’existe pas ailleurs.

    et ce sans résul­tat effi­cace puisque que la situa­tion ne fait qu’em­pi­rer d’an­née en année. Les Entre­prises françaises sont TONDUES à un degré tel qu’elles ne sont parfois plus à même de payer leur sala­riés QUI TRAVAILLENT, car elles doivent finan­cer seules la protec­tion sociale de ceux QUI NE TRAVAILLENT PAS. On appelle cela, LA PART PATRONALE.

    – Hé Bob… c’est un peu le prin­cipe d’une assu­rance que de payer pour ceux qui ont le sinistre, non ? Si seuls ceux avec un problème de santé, au chômage ou en retraite payaient les coti­sa­tions, ça ne servi­rait un peu à rien.
    – Là n’est pas la ques­tion, puis on s’en fout, je te rappelle que nous on gère des entre­prises, tant pis pour ceux qui sont sala­riés. L’im­por­tant c’est qu’on trouve des têtes de turcs. Ceux qui sont malades, vieux ou sans emplois sont parfaits : ils ne peuvent pas se défendre.
    – Oui mais là c’est la part patro­nale des coti­sa­tions qu’on veut suppri­mer, pas la part sala­riale. Ils doivent bien se rendre compte que ça ne leur profi­tera pas et que ça fera juste gros­sir le résul­tat de l’en­tre­prise ?
    – Mais non, des moutons je te dis. Oh puis tu m’agaces, je vais ajou­ter du gras *et* des capi­tales, comme ça on n’en parle plus.

    Pour­tant, on le sait depuis des années, la suppres­sion de la part patro­nale permet­trait la créa­tion IMMÉDIATE de 750000 emplois en France la première année, et près de 500000 emplois supplé­men­taires les années suivantes,

    – Put* c’est vrai ça Bob ?
    – Attends, t’es sérieux ? bien sûr que non ce n’est pas vrai. On créera des emplois quand on en aura besoin, pas simple­ment parce qu’on gagne plus d’argent. Attends, tu m’inquiètes si tu en es là toi.
    – Mais alors tu ne crois pas qu’ils vont s’en rendre compte ? Surtout depuis qu’on sait que les baisses à la restau­ra­tion n’ont pas entraîné l’em­ploi promis.
    – Tu crois que les gens réflé­chissent jusque là ? Bon, tu fais chier, je mets en gras commme ça personne ne contes­tera.

    ainsi que le renfloue­ment INSTANTANÉ des caisses de la Sécu­rité Sociale.

    – Ah non Bob, là fran­che­ment, on ne fera croire à personne que ne plus payer les coti­sa­tions va renflouer la Sécu­rité Sociale. Même en comp­tant qu’on réin­ves­tit tout en embauche c’est évident que ça ne fera pas le compte. Et tu as dit toi même qu’on ne le ferait pas.
    – Des moutons je te dis ! Mais j’ai déjà mis trop de gras, je vais mettre en capi­tales, ça fera bien pareil.

    Puisque aucun gouver­ne­ment n’en a eu le courage, Puisque les entre­prises n’ont plus les moyens de finan­cer un système inef­fi­cace et de toute façon injuste, Puisque la part patro­nale est direc­te­ment respon­sable de milliers de dépôts de bilan, de licen­cie­ments et parfois même, de suicides,

    « Les tondus » ont décidé que…

    TROP TONDUES, ELLES NE PAIENT PLUS.

    – Ah ouais, ça claque là Bob
    – Puis en gras et en capi­tales d’un coup, personne ne pourra douter
    – Tout de même, ça veut dire qu’on ne paiera pas les assu­rances des sala­riés, et qu’on va creu­ser encore plus les défi­cits, surtout s’ils sont obli­gés d’em­prun­ter en consé­quence
    – C’est peanuts sur le trou de la secu, puis on s’en fout, ça ne concerne que les sala­riés. Au pire ils augmen­te­ront les coti­sa­tions pour compen­ser. L’avan­tage c’est non seule­ment que pendant ce temps nous on gagne de la tréso­re­rie et des inté­rêts, mais si jamais ça devient assez impor­tant pour avoir un impact sur les coti­sa­tions, ça sera aussi amorti par toutes les autres socié­tés qui elles payent honnê­te­ment leurs coti­sa­tions.
    – Bob, tu es machia­vé­lique

  • Entre­prendre en France

    Mon passage au Blend Web Mix m’a un peu secoué la caboche. Déjà je me suis vu aller dans les salles « busi­ness » et « entre­pre­neur », moi qui n’ai toujours juré que par la tech­nique. Ça me fait un peu drôle.

    Mais aussi j’ai entendu les orateurs dire que la France était un des meilleurs endroits pour commen­cer et pour placer sa R&D. Ça a commencé dès le début et ça ne s’est pas arrêté avant la fin. On ne parle pas d’un seul inter­ve­nant isolé mais de l’es­sen­tiel de la scène, avec des entre­pre­neurs chevron­nés et busi­ness inter­na­tio­nal.

    Donc voilà, j’ai entendu ces gens dire que la France était un bon pays pour les star­tups, que les ingé­nieurs (infor­ma­tique) n’y étaient pas chers, que nous avions de l’aide et des subven­tions, que nous avions en paral­lèle assez peu de concur­rence, et de très bonnes infra­struc­tures. Et… pour finir de mettre une baffe à ceux qui râlent conti­nuel­le­ment sur cette France qui empêche tout busi­ness, on y a même entendu que la fisca­lité y était avan­ta­geuse. Oui Messieurs-dames.

    Alors quelques rappels :

    1. Oui on paye pas mal de charges sur les salaires, mais comparé à un salaire de déve­lop­peur sur une côte des États-Unis, le coût final reste encore facile deux fois moins cher, peut être trois fois moins si on prend en compte l’en­vi­ron­ne­ment autour du déve­lop­peur.
    2. Oui il est un peu plus diffi­cile de licen­cier en France (un peu seule­ment, pour quelques poignées d’in­gé­nieurs, on trouve des solu­tions) mais la loyauté est là en retour, et les employés français sont dans les plus produc­tifs.
    3. Oui personne ne veut payer des impôts et taxes, et il y aura toujours un pays où ce sera moins élevé, mais en retour on a des infra­struc­tures, un niveau d’édu­ca­tion moyen et des aides que n’ont pas la plupart des pays

    Visi­ble­ment amor­cer aux États-Unis c’est juste un ordre de gran­deur plus coûteux qu’en France si on en croit ceux qui ont essayé dans les deux pays. Voilà pour les idées reçues.

    Des fois il faut aussi jeter notre côté râleur et essayer de voir un peu plus loin.

  • Dis tonton, pourquoi est-ce si cher un indé­pen­dant ?

    Je vous propose désor­mais une version plus à jour, ce contenu n’est laissé que pour archive.


    Et moi géné­ra­le­ment de faire les gros yeux parce que la plupart des indé­pen­dants français sont assez bas au niveau rému­né­ra­tion. Du coup j’ai fait forma­lisé pas mal de discus­sion que j’ai avec quelques uns depuis pas mal d’an­nées. Tout ça est sur une grille en ligne. Ça évoluera en fonc­tion des retours mais ça permet de déga­ger un ordre de gran­deur d’équi­va­lence finan­cière entre un sala­rié et un indé­pen­dant :

    Taux jour­na­lier Salaire mensuel net équi­valent
    300 € /jour 1100 € net / mois
    400 € /jour 1825 € net / mois
    500 € /jour 2550 € net / mois
    600 € /jour 3250 € net / mois
    800 € /jour 4700 € net / mois

    Je m’at­tends à ce que les équi­va­lents salaires baissent au fur et à mesure des correc­tions appor­tées par les lecteurs. J’ai certai­ne­ment oublié des postes de charge.

    Je suis preneur de tout commen­taire pour amélio­rer cette grille, tout en gardant à l’es­prit qu’il ne s’agit que d’un ordre de gran­deur unique­ment finan­cière, jamais d’une équi­va­lence réelle. De toute façon les ques­tions de liberté, avan­tages, envi­ron­ne­ment social, risque et sécu­rité sont telle­ment person­nelles qu’elles empê­che­ront toujours toute compa­rai­son directe.

    J’ai ici consi­déré un indé­pen­dant qui :

    • travaille de chez lui (et pas sur Paris)
    • facture ses frais de dépla­ce­ment en sus et au réel
    • facture au client ses jour­nées blanches (jour­née non travaillée car en attente d’une vali­da­tion client en retard par exemple)
    • n’a pas diffi­cul­tés pour trou­ver du boulot (pas de jours « là je n’ai pas trouvé de client »)

    Rien que la factu­ra­tion des jour­nées blanches n’est pas dans les habi­tudes en France, et si ce n’est pas le cas il faut augmen­ter le taux jour­na­lier en propor­tion pour compen­ser. Idem pour les frais de dépla­ce­ment.

    Dernière note : J’ai mis un ratio « charges taxes et impôts » à 40%. C’est bien plus qu’un auto-entre­pre­neur (donc la grille n’est plus valide si vous factu­rez en moyenne moins que 250 à 300 euros par jour travaillé), et c’est proba­ble­ment là où j’ai besoin de chiffres concrets des indé­pen­dants pour détailler et sortir un ratio plus précis. N’hé­si­tez pas à m’ame­ner le détail précis de ce que vous payez à ce niveau. On me remonte des chiffres très diffé­rents, parfois 35% parfois 45%.

    Dans tous les cas, je ne parle que de rému­né­ra­tion, et d’ordre de gran­deur et rému­né­ra­tion. Il n’est en aucune façon possible de dire qu’à un quel­conque niveau, l’in­dé­pen­dant est à équi­va­lence avec le sala­rié : Il y a trop de diffé­rences, qui ne se chiffrent pas.

  • Chan­ger de modèle

    « si votre busi­ness est propor­tion­nel au temps que vous y passez, chan­gez de modèle »

    L’objec­tif est simple : Passer plus de temps sur ce qui vous parait impor­tant (famille, amis, passion, aider les autres…) tout en conti­nuant à gagner votre vie, poten­tiel­le­ment mieux, de toutes façons pas moins bien (payer les études au petit, s’of­frir une terrasse pour profi­ter de la vie, finan­cer des voyages pour décou­vrir le monde…).

    Si le busi­ness est propor­tion­nel au temps passé, il est possible d’aug­men­ter un peu les marges mais dans l’en­semble vous êtes coin­cés, il faut choi­sir entre les reve­nus et ce qui est impor­tant pour vous (et si ce qui est impor­tant pour vous ce sont les reve­nus, peut-être devriez-vous y réflé­chir encore un peu).

    Vous pouvez aimer « juste » faire votre métier et votre rôle opéra­tion­nel. Pas de problème, c’est très bien et respec­table. L’idée est de decor­ré­ler l’en­vie et le besoin. Quand vous n’au­rez plus besoin de faire de l’opé­ra­tion­nel supplé­men­taire pour gagner vos reve­nus, vous pour­rez toujours le faire, mais vous n’en dépen­drez plus. Proba­ble­ment que votre acti­vité réelle chan­gera un peu, peut être pour faire plus d’hu­ma­ni­taire, peut être pour faire les chose diffé­rem­ment ou plus serei­ne­ment. Vous le ferez par choix, unique­ment par choix.

    Même si l’équi­libre vous convient actuel­le­ment, qu’en sera-t-il avec l’âge ? s’il vous arrive un acci­dent ? si les besoins finan­ciers augmentent ? si vous vous épui­sez ? Et puis on a beau dire que l’équi­libre nous convient, dans l’en­semble, gagner plus tout en consa­crant plus de temps à ce qui nous semble impor­tant, qui refuse de consi­dé­rer ça comme une bonne idée ?

    Chan­ger de modèle ?

    Chan­ger de modèle c’est créer un fonc­tion­ne­ment qui permette un passage à l’échelle : temps fixe pour déve­lop­per, puis ventes ou clients non limi­tés en nombre par exemple. Pour faire cari­ca­tu­ral c’est la diffé­rence entre un modèle de société de services (vous faîtes payer votre temps passé) et un modèle d’édi­teur (vous faites payer des licences ou des accès à une plate­forme qui est déjà déve­lop­pée). Dans le second cas, si vous réus­sis­sez, vous pouvez au fur et à mesure vous déga­ger de l’opé­ra­tion­nel tout en main­te­nant voire en augmen­tant les reve­nus.

    Poussé au maxi­mum ça veut bien dire finir par embau­cher des gens pour faire l’opé­ra­tion­nel obli­ga­toire ou pour produire le service qui sera ensuite vendu en modèle d’édi­teur, mais il ne s’agit pas, comme certains ont inter­prété, d’em­bau­cher des indiens peu chers et d’em­po­cher la diffé­rence.

    Je parle d’un éditeur  peut être éditeur d’un logi­ciel ou d’un service, si possible en abon­ne­ment et pas en licence payée une fois. Ce peut être auteur d’un livre, d’une musique ou d’une vidéo. C’est appli­cable partout mais bien plus réaliste dans les métiers infor­ma­tique et encore plus dans le domaine du web. Une très bonne auto­ma­ti­sa­tion peut suffire à rentrer dans un modèle SAAS. Il s’agit juste de passer un temps fixe dans le stade opéra­tion­nel pour ensuite avoir une rému­né­ra­tion variable et non limi­tée.

    Pous­ser la logique à un niveau plus macro, ce peut effec­ti­ve­ment aussi être créer une entre­prise, et s’en déga­ger au fur et à mesure en tirant le béné­fice de l’ac­ti­vité entre­pre­na­riale qu’est la créa­tion elle-même ; mais ce n’est pas le passage obligé, loin de là.

    Mais euh…

    Oui, tout ça est simple à dire, mais si vous vous placez à votre compte, si vous créez une acti­vité, c’est peut être la première chose à penser. Voulez-vous être, à terme, dépen­dant de votre temps passé ? Quel risque et quel inves­tis­se­ment êtes-vous prêts à mettre pour que ce ne soit plus le cas ? Quel modèle mettez-vous en oeuvre ? Avant même de parler renta­bi­lité, pensez mise à l’échelle.

    Bien entendu, si vous vous sentez très bien en sala­rié avec les avan­tages de stabi­lité et de moindre respon­sa­bi­lité que cela implique, ça va très bien aussi : pas de juge­ment de valeur, c’est juste que je m’adresse à ceux qui veulent tenter l’aven­ture.

  • Adieu SSII, bonjour ESN !

    Est-ce qu’un chan­ge­ment de nom de SSII vers ESN va suffire à faire oublier leur répu­ta­tion sulfu­reuse (et souvent méri­tée) ? C’est pour­tant pour moi la seule moti­va­tion crédible à cette propo­si­tion. Je doute que « service numé­rique » soit signi­fi­ca­ti­ve­ment plus perti­nent, ou que la valeur ajou­tée renta­bi­li­sait le chan­ge­ment de nom.

    Bref, c’est unique­ment du marke­ting et le Syntec ferait mieux de faire évoluer les pratiques que de chan­ger l’em­bal­lage.

    Au moins nous avons évité l’ESD : l’en­tre­prise de services digi­taux. Je ne comprends toujours pas comment on peut faire confiance à toutes ses agences qui se disent expertes du web et du numé­rique et qui pour­tant ne se rendent même pas compte qu’elles utilisent le terme « digi­tal » de travers.