Auteur/autrice : Éric

  • Mot de passe fort

    Je rage à chaque fois que je vois des règles complexes sur les mots de passe saisis. J’ai l’im­pres­sion qu’on a échoué à expliquer la sécu­rité.

    Une fois qu’on exclut les mots de passe unique­ment en chiffres, il n’y a quasi­ment plus que la longueur du mot de passe qui compte. Vous voulez un mot de passe sûr avec unique­ment des lettres ? Il suffit d’ajou­ter un unique carac­tère supplé­men­taire. Autant dire pas grand chose quand on est déjà à 9 ou 10.

    En réalité la diffé­rence est encore plus réduite que ça parce qu’en deman­dant d’ajou­ter des chiffres et symboles ce sont toujours les mêmes qui appa­raissent, mis à la fin ou en rempla­ce­ment des mêmes lettres (a qui donne @ par exemple).

    Pire : Pour rete­nir un mot de passe complexe avec majus­cules, chiffres et symboles, l’uti­li­sa­teur risque de mettre quelque chose de connu ou déjà utilisé ailleurs. On est parfois dans le contre-produc­tif.

    Si vous deviez utili­ser des règles de saisie du mot de passe, gardez n’en qu’une : la longueur. Le reste c’est de la litté­ra­ture.


    Main­te­nant, et si vous chan­giez de stra­té­gie ? Aidez l’uti­li­sa­teur et expliquez-lui ce qu’il se passe au lieu de lui appor­ter des contraintes.

    Commen­cez par lui propo­ser un mot de passe par défaut, avec une liste de mots connus et à ortho­graphe simple.

    Propo­sez ensuite un indi­ca­teur pour la force du mot de passe. Là vous pouvez prendre en compte la longueur mais aussi la présence dans la base Have I Been Pwnd.

    Une fois passé le strict mini­mum, c’est à l’uti­li­sa­teur de déci­der ce qu’il veut. Ne lui impo­sez pas un mot de passe de 12 carac­tères pour réali­ser un sondage sur la date de sa prochaine soirée entre amis.

    Votre rôle c’est de lui donner les clefs pour faire son choix, pas de le faire à sa place.

    L’in­di­ca­teur de complexité peut tout à fait avoir plusieurs paliers en fonc­tion de la présence de diffé­rentes classes de carac­tères. Vous pouvez aussi essayer de détec­ter des dates, le fait que le dernier carac­tère soit juste un chiffre ou un point d’ex­cla­ma­tion, et des suites un peu trop clas­siques comme 123 ou ou azerty.

    Si vous détec­tez des espaces alors c’est proba­ble­ment une phrase (s’il y a des petits mots faci­le­ment recon­nais­sables comme « le », « la », « il », « ce », « est », etc. ) ou des suites de mots (dans le cas contraire). Vous pouvez là aussi adap­ter votre calcul de complexité et la longueur recom­man­dée.

    Au bout d’une certaine résis­tance parlons unique­ment amélio­ra­tion.

  • Longueur du proces­sus de recru­te­ment

    Le proces­sus clas­sique des entre­tiens de recru­te­ment en infor­ma­tique c’est :

    1. Une prise de connais­sance
    2. Un entre­tien orienté tech­nique
    3. Un entre­tien orienté humain
    4. Un entre­tien de confir­ma­tion

    Suivant les entre­prises, l’en­tre­tien humain vient avant ou après l’en­tre­tien tech­nique. C’est d’ailleurs inté­res­sant parce que ça en dit parfois long sur ce que la boite prio­rise dans ses recru­te­ments.

    Sur les postes à respon­sa­bi­lité on a souvent une multi­tudes de discus­sions avec diffé­rents acteurs clefs de la société entre les deux entre­tiens prin­ci­paux et l’en­tre­tien de confir­ma­tion.

    La tota­lité du proces­sus décrit ici c’est entre 3 et 6 heures au total.


    Ok, mais est-ce bien raison­nable tout ça ?

    Le fond c’est que le candi­dat et l’en­tre­prise ont tout inté­rêt à s’as­su­rer que la rela­tion est bonne avant de se taper dans la main et d’en­ta­mer la période d’es­sai. On n’est jamais certain à 100 % mais on ne peut pas non plus s’en­ga­ger au hasard pour un boulot qui repré­sen­tera la majo­rité de notre temps non contraint pour les prochaines années et qui impac­tera dura­ble­ment notre vie en cas de mauvais choix.

    Oui mais, en détail ?

    La prise de connais­sance c’est souvent 15 minutes pour confir­mer ce qu’il y a derrière l’an­nonce (pour le candi­dat), ce qu’il y a derrière le CV (pour l’en­tre­prise) et que les deux corres­pondent avant de deman­der à chacun d’in­ves­tir du temps. Quand la commu­ni­ca­tion passe bien et que le candi­dat a du temps ou des ques­tions ça peut aller jusqu’à 45 minutes, rare­ment plus.

    L’en­tre­tien humain semble la partie la moins comprise autour de moi quand j’en discute. On me parle de test psy et de marke­ting bull­shit. Pour moi c’est de la discus­sion et c’est litté­ra­le­ment le plus impor­tant dans tout le proces­sus, que ce soit côté candi­dat ou côté employeur. Il s’agit de s’as­su­rer que le candi­dat, la boite et les autres sala­riés vont s’en­tendre. Si le terme de valeurs est galvaudé, il y a beau­coup de ça. On parlera aussi fonc­tion­ne­ment de l’en­tre­prise, évolu­tion des postes, orga­ni­sa­tion, moti­va­tions, mana­ge­ment, etc.
    Sur cet partie j’ap­pré­cie un temps long parce qu’il s’agit d’ou­vrir une discus­sion au delà des discours prépa­rés.

    L’en­tre­tien tech­nique c’est le plus liti­gieux pour moi. La plupart comprennent « test tech­nique » mais je n’ai jamais vu pour l’ins­tant de test tech­nique que je trouve vrai­ment perti­nent. On arrive souvent bien mieux à quali­fier les choses en montrant le code source, en discu­tant autour, ou éven­tuel­le­ment en parlant en codant ensemble.
    Plus que quali­fier le niveau tech­nique, on quali­fie aussi que ça se passera bien sur la base de code, sur comment l’équipe travaille, etc. C’est de la discus­sion et donc ça prend du temps aussi.

    L’en­tre­tien de confir­ma­tion c’est pour toutes les ques­tions qui restent. On reparle souvent de valeur. On discute des ques­tions levées par les entre­tiens précé­dents. On parle de l’ave­nir et des objec­tifs de l’en­tre­prise. On parle rému­né­ra­tion.
    C’est entre­tien est aussi impor­tant en ce qu’il permet de faire inter­ve­nir une autre personne et d’avoir un feed­back diffé­rent, que ce soit pour le recru­teur ou pour le candi­dat.

    Si on prend le temps de la discus­sion, on arrive plus à 5 heures qu’à 3 heures, et je ne vois rien d’inu­tile à faire sauter là dedans.

    À chaque étape la ques­tion est essen­tiel­le­ment « Est-ce qu’on veut travailler ensemble ? pourquoi ? qu’est-ce qui pour­rait coin­cer ? ». À l’en­tre­tien tech­nique on peut éven­tuel­le­ment ajou­ter « Où posi­tion­ner le candi­dat par rapport aux sala­riés actuels au niveau compé­tences et rému­né­ra­tion ? ». Le reste c’est de la litté­ra­ture.


    On peut par contre modu­ler.

    Je disais que je n’ai jamais vu de test tech­nique vrai­ment perti­nent, encore moins ceux à réali­ser chez soi, mais j’ai à moitié menti. Il y a une chose qui a assez bien fonc­tionné : « Tiens, je te donne accès à notre code source et nos PR, tu peux fouiller comme tu veux et c’est à toi de nous dire si tu as les compé­tences et l’en­vie de travailler là dessus. Si oui on t’in­vite à la discus­sion tech­nique et tu verras si tu veux travailler avec nous. ».

    Du coup l’en­tre­tien tech­nique lui même est essen­tiel­le­ment « Passe une demie jour­née avec un déve­lop­peur à discu­ter du code, de l’équipe, de son orga­ni­sa­tion, et faire du pair program­ming. Tu pour­ras nous confir­mer ensuite si tu as bien envie de travailler avec nous. »

    C’est plus long mais quand c’est possible ça me parait une approche plus saine et plus effi­cace que la démarche de test. Les retours des candi­dats ont tous été très posi­tifs, plus que sur les autres proces­sus que j’ai pu super­vi­ser. Vu que ça permet bien de cerner la personne on peut réduire d’au­tant les autres étapes et on arrive à garder une durée totale assez simi­laire.

    Ça c’est ce que je préfère vis à vis de mes valeurs et mes fonc­tion­ne­ments. D’autres boites appuie­ront plus sur les compé­tences tech­niques. D’autres préfé­re­ront vous faire discu­ter avec les équipes produit ou un direc­teur. En fait tout ça est inté­res­sant, ça en dit long aussi sur ce qui est jugé impor­tant par la société, donc ça permet au candi­dat de savoir lui aussi où il met les pieds.


    Est-ce encore trop ?

    Possible. Je n’ai pas de réponse univer­selle. Je ne donne que mes retours et mon expé­rience.

    L’idée c’est de propo­ser un proces­sus « idéal » et ensuite de l’adap­ter autant que possible aux circons­tances et aux personnes, par exemple pour qui habite loin, qui ne peut pas se libé­rer en jour­née, ou qui ne peut pas se permettre d’être vu dans les locaux avant que ce ne soit offi­ciel.

    Ce qui m’ap­pa­rait certain c’est que je ne sais pas évaluer un employeur, son équipe, son orga­ni­sa­tion, ses valeurs et le poste qu’il propose en deux heures. J’ai vécu des envi­ron­ne­ments et direc­tions toxiques. Croyez-moi si je dis que jamais ne ne conseille­rai à quiconque de s’en­ga­ger en CDI rapi­de­ment sans faire un vrai proces­sus.

    C’est vrai aussi dans l’autre sens. En tant qu’em­ployeur je ne sais pas faire évaluer l’adé­qua­tion d’un candi­dat sur des discus­sions de moins d’une heure ou après avoir vu une seule personne.


    Que faire alors pour qui ne peut ou ne veut inves­tir plus de 2 heures ?

    Je ne sais pas. Je suis ouvert aux sugges­tions mais ma réponse pour l’ins­tant est « je ne sais pas faire ».

    On parle de s’en­ga­ger pour 6 à 8 heures par jour, 5 jours par semaine, pour 2 à 10 ans. Tout ça ne se résume pas en quelques ques­tions et « je fais mon job tu me payes, pas besoin d’er­go­ter ».

    Ça serait très diffé­rent pour une mission courte ou un rôle de consul­tant (ou en tout cas ça l’a été pour moi vu que j’ai aussi ces expé­riences là).


    Pour complé­ter :

    https://twit­ter.com/edasfr/status/1364840708675424257

    Aujourd’­hui près de 60% des réponses est entre 3 ou 6 heures ou plus de 6 heures.

    https://twit­ter.com/edasfr/status/1364840711393325059

    Et c’est là que ça devient inté­res­sant. Quand on demande le proces­sus idéal, les répon­dant n’ex­cluent pas du tout les entre­tiens de 3 à 6 heures, au contraire. C’est même la réponse la plus mise en avant.

    Ce n’est repré­sen­ta­tif que des gens qui ont répondu, mais je trouve ça inté­res­sant quand même. Je ne semble pas être le seul à trou­ver impor­tant de quali­fier la rela­tion avant d’en­trer en période d’es­sai.

    L’enjeu est pour moi beau­coup plus de ce qu’on met dans les diffé­rentes étapes du proces­sus que de sa longueur effec­tive (tant qu’on reste dans le raison­nable, on m’a parlé de tests tech­niques de 15 h à faire chez soi et ça… juste non). Je veux des discus­sions libres à double sens et pas des tests unila­té­raux.

  • Se repo­ser sur la période d’es­sai


    Je ne parle que des métiers que je connais, c’est à dire le recru­te­ment en CDI d’in­gé­nieurs en infor­ma­tique, déve­lop­peurs ou mana­gers. Il se peut tout à fait que ça ne se géné­ra­lise pas à d’autres contextes.


    On m’a parlé de période d’es­sai comme solu­tion aux proces­sus de recru­te­ment à rallonge mais…

    La période d’es­sai ne fait pas partie du proces­sus de recru­te­ment (ou ne devrait pas).

    Une période d’es­sai c’est coûteux, finan­ciè­re­ment et humai­ne­ment. Si l’un des deux doit rompre il le fera – et ça arri­vera parfois malgré toute la bonne volonté des diffé­rentes parties – mais le but du proces­sus de recru­te­ment est juste­ment d’évi­ter autant que possible de se repo­ser sur cette possi­bi­lité.

    C’est d’abord vrai pour le candi­dat.

    Pour venir je dois géné­ra­le­ment démis­sion­ner avant. Je ne retrou­ve­rai pas le poste duquel je suis parti et je risque d’être moins en posi­tion de choi­sir ce que je veux si je dois retrou­ver quelque chose rapi­de­ment après une période d’es­sai rompue. Si la recherche prend long­temps et que c’est moi qui ai dû quit­ter une boite toxique en pleine période d’es­sai, je n’au­rais même pas forcé­ment accès aux allo­ca­tions chômage entre temps.

    C’est encore pire pour les plus juniors. Un trou dans le CV ou une première expé­rience rompue dans les premiers mois peuvent faire peur à un futur employeur. Au mieux ils devront s’en justi­fier et tous ne sont pas à l’aise avec ça.

    C’est aussi vrai pour ceux qui ont quitté une boite en mauvais termes. Si l’ex­pé­rience suivante est une période d’es­sai rompue, quelle qu’en soit la raison, ça va commen­cer à être plus diffi­cile pour les futurs entre­tiens (à tort, mais c’est la réalité quand même).

    Bref, une entre­prise qui me propo­se­rait de raccour­cir les entre­tiens préa­lables en échange d’un risque plus élevé de rompre au niveau de la période d’es­sai, c’est une entre­prise que j’ai envie de fuir.

    J’at­tends que l’en­tre­prise fasse tout son possible pour ne pas jouer à la roulette avec ma situa­tion profes­sion­nelle, et s’as­su­rer que je conviens avant de m’em­bau­cher et pas après. C’est une ques­tion de respect envers le candi­dat.

    Ça fonc­tionne d’ailleurs dans les deux sens. J’ai vu dans ma vie des boites ou des mana­gers toxiques. Je sais combien ça peut tuer à petit feu. Je vais passer la majo­rité du temps non-contraint de ma vie avec l’en­tre­prise sur les prochaines années. J’ai besoin de temps pour discu­ter, de comprendre les valeurs de la société, de voir mes futurs collègues, tout ça avant d’amor­cer la période d’es­sai.


    C’est évidem­ment aussi vrai pour l’en­tre­prise. Il y a un coût finan­cier impor­tant (on parle en centaines d’heures lors de l’in­té­gra­tion d’un nouveau sala­rié, de déca­lage de projets, etc.) mais il y a surtout un enjeu humain majeur.

    Un nouveau sala­rié qui se révèle toxique c’est de nature à pour­rir toute la boite, dura­ble­ment et pas que pendant les quelques semaines ou mois de présence.

    Un sala­rié qui se révèle incom­pé­tent peut ajou­ter de la tension sur les ques­tions sala­riales des présents, faire perdre de la moti­va­tion ou donner des envies de départ.

    Un sala­rié inadapté mais avec de grands liens humains peut aussi géné­rer des tensions et départ quand sa période d’es­sai est rompue.

    Dans tous les cas c’est un maxi­mum de pertur­ba­tions, d’in­ves­tis­se­ment et de projets recu­lés. On sait qu’on ne pourra pas tout garan­tir à 100% mais inves­tir quelques heures en amont du recru­te­ment est quasi­ment toujours rentable.

    La règle assez parta­gée c’est le « en cas de doute il n’y a pas de doute ». C’est à dire que s’il y a un doute dans les entre­tiens de recru­te­ment, on ne teste pas en période d’es­sai et on répond « non » immé­dia­te­ment. Dire non à un candi­dat inté­res­sant est bien moins coûteux que dire oui à un candi­dat qui se révèle inadapté.

    Bien évidem­ment ça se module. On peut prendre plus de risques avec un candi­dat qui a déjà démis­sionné, en toute trans­pa­rence et en accord avec lui, qu’a­vec quelqu’un qui devra démis­sion­ner d’un emploi qui lui convient déjà.

  • Liberté des plate­formes

    Il n’y a aucun droit inalié­nable à s’ex­pri­mer sur une quel­conque plate­forme. Un forum a le droit de vous dire d’al­ler voir ailleurs tout autant qu’un indi­vidu n’a aucune obli­ga­tion à vous écou­ter. Tout ça ne relève pas de la liberté d’ex­pres­sion.

    Et pour­tant, c’est un peu plus complexe que ça.

    C’est plus complexe que ça parce les liber­tés ne peuvent pas être que théo­riques, elle doivent être effec­tives. Dans un système à aspi­ra­tion démo­cra­tique, la liberté d’ex­pres­sion c’est aussi la capa­cité à faire surgir une opinion ou une pensée dans l’es­pace public, et la lais­ser circu­ler.

    Certaines plate­formes d’ex­pres­sion sont aujourd’­hui telle­ment centrales qu’en exclure des opinions biai­se­rait grave­ment la volonté démo­cra­tique de nos pays. Cette exclu­sion peut, de fait, y deve­nir un problème de liberté d’ex­pres­sion.


    Il n’y a rien de neuf dans tout ça. Les contraintes liées aux oligo­poles sont déjà tout à fait établies dans le milieu écono­mique. Dès que tu deviens trop central ou que ton poids est déme­suré au point de gêner un nouvel entrant, tu ne fais plus tout ce que tu veux ; on t’im­pose des règles et des obli­ga­tions pour sauve­gar­der la concur­rence.

    Ce à quoi je fais réfé­rence n’est ni plus ni moins que la même chose, appliqué aux liber­tés. La concur­rence des idées n’est pas moins impor­tante que la concur­rence écono­mique.

    Nous devrions consi­dé­rer la situa­tion d’oli­go­pole des plate­formes avant de trop vite dire qu’une société privée a le droit de défi­nir les règles internes qu’elle souhaite.

    Les condi­tions d’uti­li­sa­tion et de modé­ra­tion de Face­book, Google, Twit­ter et quelques autres sont bel et bien des enjeux de liberté d’ex­pres­sion. La collec­ti­vité, via les États, a toute légi­ti­mité à avoir un droit de regard et à y appor­ter des contraintes ou obli­ga­tions — et ce autant vis à vis de ce qui doit être inter­dit que vis à vis de ce qui doit être auto­risé, et aux voies de recours.


    Une fois que c’est dit, on fait quoi ? parce qu’é­vi­dem­ment, c’est compliqué. La suite est forcé­ment du registre de la pensée à haute voix plus que quelque chose d’af­fir­ma­tif.

    Je ne crois pas à la solu­tion de l’au­to­rité de régu­la­tion qui va impo­ser des contraintes ou obli­ga­tion ad-hoc en réac­tion aux cas qui se présentent. Ça fonc­tionne pour l’au­to­rité de concur­rence au niveau écono­mique mais c’est vis à vis d’un nombre réduit d’ac­teurs, ayant tous les moyens de défendre leur posi­tion, et d’al­ler en justice le cas échéant.

    Vis à vis de dizaines de millions de parti­cu­liers qui n’ont pas ces moyens, l’échelle n’est plus la bonne.

    À partir du moment où une plate­forme devient centrale, j’ai tendance à penser que toute expres­sion légale doit être proté­gée. La plate­forme a éven­tuel­le­ment matière à défi­nir le comment mais plus le quoi.

    Ça ne veut pas dire forcé­ment passer à une liberté d’ex­pres­sion à l’amé­ri­caine. Ça veut juste dire que les équi­libres entre ce qui peut être dit et ce qui ne peut pas être dit sont à régler au niveau de la collec­ti­vité publique et plus au niveau de la plate­forme privée. Ça veut dire prendre la loi comme réfé­rence et plus l’in­ter­pré­ta­tion interne des condi­tions d’uti­li­sa­tion. Si la loi n’est pas suffi­sante, complé­tons ou corri­geons la loi.


    Et en pratique ? En pratique ça ne change fina­le­ment pas tant que ça le quoti­dien. Les plate­formes sont toujours contraintes de reti­rer les conte­nus mani­fes­te­ment illé­gaux qui lui ont été signa­lés, et éven­tuel­le­ment de les trans­mettre à l’au­to­rité judi­ciaire.

    On peut rendre respon­sables ces mêmes plate­formes d’opé­rer une poli­tique de modé­ra­tion adap­tée à leur taille et aux propos qui y sont tenus. On a là une obli­ga­tion de moyens pour plus de pro-acti­vité que le para­graphe précé­dent.

    La diffé­rence vient des conte­nus dont l’illé­ga­lité n’est pas mani­feste. Là l’uti­li­sa­teur doit avoir un moyen de recours rapide. S’il y a toujours litige, alors le contenu est remis en ligne et auto­ma­tique­ment trans­mis à une auto­rité judi­ciaire.

    Idéa­le­ment on pour­rait imagi­ner que la trans­mis­sion signale si le problème est urgent (en référé), ou poten­tiel­le­ment grave / récur­rent (s’as­su­rer que l’au­to­rité judi­ciaire ne le laisse pas sous la pile).

    Ça demande une chose claire : Remettre l’au­to­rité judi­ciaire dans la boucle, et donc des moyens adap­tés.

    Ça peut se miti­ger (un peu) via l’obli­ga­tion de moyen décrite plus haut. Si la plate­forme trans­met trop de choses non perti­nentes, elle en serait rede­vable. Si la plate­forme trans­met essen­tiel­le­ment des choses perti­nentes, alors on peut comp­ter que les frais soient à la charge des parti­cu­liers qui font appel à tort (vu qu’ils le font en conscience).

    Je n’ex­clus pas non plus qu’une grosse partie des trai­te­ments de premier niveau par l’au­to­rité judi­ciaire ne soient pas faits par des juges mais par des petites mains aux quali­fi­ca­tions moins impor­tantes.

  • Utili­sa­tion SSD

    Je vois passer ça et je me dis « mais c’est énorme ! »

    On parle d’une machine avec 8 Go de RAM. Il s’avère qu’à priori il s’agit essen­tiel­le­ment d’uti­li­sa­tion de swap pour la mémoire. Peu de mémoire et un accès disque très rapide, ce n’est pas tota­le­ment idiot et ça explique le schéma inha­bi­tuel avec plus d’écri­tures que de lectures.

    Il reste qu’un SSD n’est garanti que pour une certaine quan­tité d’écri­tures dans sa vie.

    Par le passé les Macbook utili­saient des version OEM des puces Samsung. Apple ne four­nis­sant à ma connais­sance pas les spéci­fi­ca­tions des puces des Macbook, utili­sons celles de Samsung comme ordre de gran­deur :

    Mettons donc 400 To pour un disque de 512 Go (pour les gammes PRO, c’est moins que ça pour les EVO). Au rythme de l’au­teur initial, on en a pour envi­ron 50 mois, un peu plus de 4 ans.

    Ça ne va pas forcé­ment casser immé­dia­te­ment après ces 4 ans mais ça donne quand même une durée de vie incon­for­ta­ble­ment courte. Je ne semble pas être le seul à trou­ver ça embê­tant, d’au­tant que le SSD n’est pas remplaçable sur les Macbook M1.

    On est loin des réas­su­rances « 400 To c’est énorme, ça fait plus de 100 Go par jour tous les jours pendant 10 ans. »


    J’ai regardé chez moi, un Macbook pro Intel de 2020, 10 mois d’uti­li­sa­tion pour du déve­lop­pe­ment : 39 To (et plus de lecture que d’écri­ture). Ça semble élevé mais un peu plus raison­nable avec 8 à 9 ans d’uti­li­sa­tion.

    L’ami Franck a lui 312 To d’écri­ture après 2 ans et demi d’uti­li­sa­tion sur son Macbook Intel (et un tiers de mois en lecture). Il lui reste­rait moins de 1 an garanti. On retrouve un peu moins de 4 ans de durée de vie. Pas tout rose donc.


    Et vous ? ça se trouve via smartctl -A /dev/disk0

    Je suis preneur de votre type exact de machine, de son ancien­neté, de la taille de votre disque, du montant d’écri­ture (data units writ­ten), du montant de lecture (data units read), et si possible du nombre d’heures effec­tives (power on hours).

    remplis­sez vos données

  • Inves­tir dans le télé­tra­vail

    Un des conseils si vous voulez tenter l’aven­ture du télé­tra­vail : Inves­tis­sez !

    Entre­prises

    Oui, il faut un ordi­na­teur portable effi­cace. Oui ça veut dire inves­tir plus que pour un PC fixe au bureau. Ça veut même dire inves­tir encore plus parce que lancer Zoom ça prend en soi des ressources non négli­geables.

    Je ne dis pas tout. L’or­di­na­teur portable c’est non seule­ment l’ou­til de travail du sala­rié mais aussi la seule repré­sen­ta­tion de l’en­tre­prise qu’il aura en face de lui. Exit les locaux et les autres employés, il aura cet ordi­na­teur portable et tout passera à travers.

    L’or­di­na­teur rame ? C’est comme si vous lais­siez des souris ou des fuites au plafond dans vos locaux. Chaque frus­tra­tion liée à cet outil ce sera un coup de canif dans l’image de l’en­tre­prise, sa volonté de s’y impliquer ou d’y rester, et son envie de faire des efforts en restant posi­tif.

    Trois para­graphes et ce n’est pas assez : Inves­tis­sez dans ce foutu ordi­na­teur portable. Mettez-y deux fois le prix que vous y auriez mis, renou­ve­lez-le aussi plus souvent.

    Et pour­tant, ce n’est pas tout. Ache­tez un écran secon­daire, grande taille et de qualité, même s’il n’y en avait pas au bureau.

    Ache­tez aussi une vraie chaise ergo­no­mique réglable. Pas celle à 100 €, une vraie. Là aussi, plus chère que dans vos locaux parce que le sala­rié aura poten­tiel­le­ment moins de raison de bouger de sa chaise pendant les heures de travail.

    Ajou­tez-y un bon casque et/ou un vrai micro qui permettent de commu­niquer sans bruit para­site. S’il y a un peu de bruit dans la rue ou chez les voisins, inves­tis­sez carré­ment dans un casque à réduc­tion de bruit active, les modèles effi­caces à 300 euros et plus.

    Si vous avez des sala­riés qui doivent réflé­chir ensemble, propo­sez-leur aussi un tableau blanc et une caméra grand angle pour parta­ger ce tableau blanc.

    Si on veut aller jusqu’au bout on peut même propo­ser un bureau assis-debout élec­trique.

    Oh ! et si une part impor­tante de l’ac­ti­vité se passe au télé­phone ou si des tiers ont besoin de les appe­ler, payez-leur un télé­phone et un numéro diffé­rent de leur person­nel. Oui c’est impor­tant.

    Oh, et je n’ai pas dit ? Finan­cez la moitié de l’ac­cès Inter­net, ainsi que la taxe foncière, du loyer, de la taxe d’ha­bi­ta­tion et des factures élec­tri­cité et chauf­fage au pro-rata de la place rapport à la place utili­sée dans le loge­ment.

    Déjà parce que c’est légi­time, mais aussi parce que ça peut inci­ter certains à dédier au bureau un espace dans le loge­ment, voire emmé­na­ger là où ils auront un tel espace.

    Croyez-moi, l’in­ves­tis­se­ment vaut le coup (et ce type de finan­ce­ment n’est pas soumis aux coti­sa­tions sociales).

    Sala­riés

    Je ne devrais pas le dire parce que ça peut inci­ter des entre­prises à ne pas inves­tir mais… Si l’en­tre­prise ne vous paye pas tout ce qui est plus haut et que vous avez le salaire qui vous le permet : Faites-le !

    Faites-le sur vos deniers ou chan­gez d’en­tre­prise pour une qui porte atten­tion aux condi­tions de travail des sala­riés ;-)

    J’in­siste parti­cu­liè­re­ment sur la connexion inter­net : Oubliez le wifi pourri. Si votre wifi est trop mauvais, utili­sez une connexion câble, éven­tuel­le­ment un boitier CPL si vous avez besoin.

    Au delà, réser­vez-vous un espace pour le bureau. Un lieu avec de la lumière natu­relle, une lumière élec­trique blanche et non jaune, un mini­mum d’es­pace, et si possible une porte qui ferme s’il y a d’autres personnes dans la maison.

    Ça peut être la cuisine, peu importe, mais évitez la chambre ou le salon. Diffé­ren­ciez là où c’est possible la pièce de repos et la pièce de travail.

    Oh ! et n’es­pé­rez pas gardez vos enfants pendant le télé­tra­vail. Niet, jamais, ou pas autre­ment qu’en mode urgence pour la jour­née le temps de trou­ver une solu­tion. En fait un bon critère pour­rait être « ne gardez pas vos enfants pendant le télé­tra­vail si vous ne les auriez pas emmené au travail ».

    Mais, Éric, ça coûte un pognon de dingue !

    Vous n’ac­cueille­riez pas vos sala­riés dans un coin non aménagé avec une juste table de cantine quelques tabou­rets et aucune sépa­ra­tion phonique avec vos salles de réunion. Pourquoi le faire avec des sala­riés en télé­tra­vail ?

    Côté entre­prise en comp­tant 3 ans de renou­vel­le­ment pour l’or­di­na­teur et le petit élec­tro­nique, 6 ans pour le reste, en prenant tout en très haut de gamme et premium, j’ar­rive à un amor­tis­se­ment… entre 800 et 1600 € hors taxe par an.

    Oui, on en est là. Moins de 1 500 € par an. Autant dire rien.

    Sur un sala­rié en présence, rien que le rembour­se­ment de la moitié de ses abon­ne­ments trans­port et le verse­ment trans­port addi­tion­nel auprès de la collec­ti­vité doivent arri­ver à peu près à ce niveau. Ne parlons même pas du coût de l’es­pace de vos bureau, des consom­mables, du mobi­lier, de l’en­tre­tien, des services géné­raux, de l’élec­tri­cité, de la sécu­rité, des assu­rances. Vous pour­riez payer 2x ça et faire encore des écono­mies.

    À ces niveaux là vous pour­riez même dire à vos sala­riés de prendre ce qu’ils veulent sans vraie limite et leur lais­ser comme un avan­tage en nature dans le solde de tout compte à leur départ.

  • C’était mieux avant tous ces sites pleins de javas­cript

    Il y a un courant chez les (vieux) dev web du « c’était mieux avant tous ces sites pleins de javas­cript »

    Et bien permet­tez-moi de vous dire, ce n’était pas mieux avant. Vrai­ment pas.

    Le web d’avant était globa­le­ment moins perfor­mant, moins utili­sable, moins compa­tible, et pas énor­mé­ment plus pérenne.

    Non, sérieu­se­ment, c’était extrê­me­ment pénible, autant pour le déve­lop­peur que pour l’uti­li­sa­teur.


    Côté perfor­mance c’est le jour et la nuit.

    Ok on a des sites plein de JS qui mettent plusieurs secondes à char­ger mais c’est à compa­rer à avant où la moindre page quasi vide se char­geait en plus de temps que ça.

    Attendre 30 secondes une page sans vidéo ni compor­te­ment parti­cu­lier n’avait rien d’anor­mal.

    À l’époque, la bonne pratique vis à vis de certains pays c’était même de mettre autant de choses que possible dans la page parce qu’ils allaient faire autre chose pendant qu’elle se char­geait et que quand ils reve­naient il étaient hors de ques­tion qu’ils recom­mencent. Il fallait donc tout mettre à l’avance sur des kilo­mètres, au cas où, plutôt que de les faire navi­guer page à page. On en était là.

    Si les moteurs de recherche Alta­vista et Google avaient gagné c’était d’ailleurs aussi pour ça : En ayant des pages d’ac­cueil quasi­ment vides, c’étaient celles qu’on arri­vait à char­ger dans un temps accep­table avant de lancer la recherche.

    Tout était lent au point que, pendant un moment, on a même consi­déré le WAP et ses 1ko/s comme accep­table. Même une page quasi vide mettait forcé­ment plusieurs secondes.

    Aujourd’­hui j’ai parfois un peu de temps de char­ge­ment initial mais ça n’a plus rien à voir, et le reste de la navi­ga­tion est souvent quasi instan­tané.

    Rien que de ne pas rechar­ger la page à chaque action ça change la vie. Vous n’ima­gi­nez pas.


    C’est la même chose côté compa­ti­bi­lité.

    Ok aujourd’­hui on a parfois des choses qui ne passent qu’a­vec Chrome mais avant c’était tout le web qui était dans une guerre de tran­chée.

    Il fallait le bon navi­ga­teur, dans la bonne version, sur le bon système d’ex­ploi­ta­tion, avec un écran de la bonne taille. Même là on priait une fois sur deux pour avoir le bon plugin, la bonne version de flash ou la machine virtuelle Java à jour pour les applets.

    C’était au point où il n’était pas rare d’avoir une page « ce site néces­site Inter­net Explo­rer 4 avec Flash et une réso­lu­tion d’écran d’au moins 1280 × 1024 » avant d’ar­ri­ver à la page d’ac­cueil.

    C’était invi­vable, réel­le­ment.

    Je me rappelle de l’époque inter­mé­diaire où nous étions une poignée de mili­tants à essayer de démon­trer qu’on s’en sorti­rait mieux en suivant des stan­dards avec HTML et CSS. Je me rappelle Open­web et Pompage. Je me rappelle les contri­bu­tions à l’équipe Tech­ni­cal Evan­ge­lism de Mozilla qui s’oc­cu­pait de contac­ter les respon­sables de sites pour suggé­rer des modi­fi­ca­tions afin que le web soit navi­gable ailleurs que sur Inter­net Explo­rer.

    Ce jour est arrivé et ça fait un bien fou.

    Aujourd’­hui je ne me pose quasi­ment plus la ques­tion du navi­ga­teur. Je sais que ça va fonc­tion­ner. Les rares problèmes finissent par être corri­gés, ou concernent des amélio­ra­tions dispen­sables. Je peux même géné­ra­le­ment utili­ser le même site sur mon ordi­na­teur de bureau et sur mon télé­phone.

    Des problèmes de compa­ti­bi­lité aujourd’­hui ? « You know nothing, Jon Snow ».


    Ce n’était pas non plus plus utili­sable.

    On peut râler tout son saoul contre nos webapp javas­cript, nos publi­ci­tés, nos bannières cookies et tout ce que vous voulez, mais même ainsi je n’échan­ge­rais pas le web d’aujourd’­hui contre le web d’avant.

    Je ne parle même pas de graphisme. Aujourd’­hui je peux faire plusieurs actions sans rechar­ger la page ni perdre ce qui est en cours. Je peux reca­drer la photo dans la page que je viens d’en­voyer sur un forum. Je peux mesu­rer l’avan­ce­ment de l’en­voi de cette photo. Je peux conti­nuer à utili­ser le forum voire à navi­guer dedans pendant que ma photo se trans­fère. Je peux voir en temps réel si la photo que je voulais envoyer a le bon format. J’ai une auto­com­plé­tion effi­cace sur le nom que j’as­so­cie au fichier. Quand j’ai fini je peux modi­fier mes diffé­rentes options avec une prise en compte instan­ta­née et voir le résul­tat en temps réel sur ma fenêtre.

    Arrê­tez de fantas­mer le web d’avant, c’était une plaie.

    Travailler en temps réel à plusieurs sur un même docu­ment rele­vait à de la science fiction à l’époque.


    Il y a des usages où de simples pages de texte suffi­raient ample­ment mais je n’ai quand même aucune envie de retour­ner au web d’avant.

    Pas une seule seconde.

    On s’est amélioré sur tous les points, sans excep­tion. Le pire d’aujourd’­hui est objec­ti­ve­ment souvent meilleur que le meilleur de l’époque.

    En fait une partie des appli­ca­tions web d’aujourd’­hui sont à la fois plus perfor­mants, plus compa­tibles et plus utili­sables que l’étaient même les appli­ca­tions natives avant.

    Le vrai problème, c’est que nos attentes ont évolué encore plus vite.

    Vous vous éner­vez parce qu’il faut fermer le bandeau d’in­for­ma­tion cookie et que le site ne réagit pas en atten­dant quelques secondes le char­ge­ment complet quand vous l’uti­li­sez sur le mauvais navi­ga­teur ? Bande d’en­fants gâtés.

    On s’ha­bi­tue vite. Même les plus vieux se font avoir.


    Je vous vois venir. Vous allez me dire que tout ça est surtout grâce à l’ex­plo­sion de la bande passante et de la puis­sance des machines.

    Oui, et ? Il reste que tout s’est amélioré, très nette­ment.

    Certes on aurait d’en­core meilleures perfor­mances si on était resté sur de simples pages web plein texte, et on se serait évité certains problèmes, mais on n’au­rait alors pas progressé sur d’autres aspects.

    On n’a pas gâché 90% de l’amé­lio­ra­tion de bande passante et de puis­sance de calcul avec du JS, du CSS, des polices de carac­tères, de la vidéo et des grosses images. On a juste utilisé une partie de ces amélio­ra­tions pour d’autres gains que de la perfor­mance pure.

    C’est certain qu’il y a des usages où peut-être que des docu­ments pur texte simples et échan­gés très rapi­de­ment seraient préfé­rables. Nos tech­no­lo­gies permettent déjà de le faire si on en a besoin.

    C’est juste que les compro­mis et les équi­libres ne pointent pas si souvent que ça dans cette direc­tion. Prétendre faire un nouveau web qui force­rait ce choix ne serait pas une avan­cée, ce serait une forte régres­sion.

  • Écrire plein de fautes

    Il fut un temps où j’étais fier de mon écri­ture. J’ai même coécrit un livre de 800 pages avec très peu de correc­tions lors des relec­tures.

    IRC a dégradé tout ça avec le temps. J’ai appris à écrire au fil de l’eau et envoyer immé­dia­te­ment. Ça demande d’ac­cep­ter de faire des fautes et de voir les autres en faire. Rien de grave mais l’œil s’ha­bi­tue et on saute moins au plafond quand on fait des fautes, ce qui nous habi­tue encore plus vite.

    C’est devenu un vrai problème avec la saisie rapide sur smart­phone. Au delà des fautes de français s’ajoutent les frappes approxi­ma­tives. J’ai parfois des mots qui manquent ou qui ne sont plus compré­hen­sibles, d’autres mal corri­gés par l’al­go­rithme. La spirale néga­tive s’ali­mente d’au­tant plus vite. Sur les textes courts et instan­ta­nés, je ne sais désor­mais plus si j’écris plus souvent avec erreurs ou sans.

    Je ne prends pas de bonne réso­lu­tion. J’es­père renver­ser un peu la vapeur. L’idée n’est pas forcé­ment de faire moins de fautes mais de moins m’ha­bi­tuer. Si vous voulez m’ai­der, vous êtes bien­ve­nus à me les signa­ler en privé quand vous en voyez.

  • Ce qu’on apprend à l’école

    via Twit­ter

    Au-delà de la cari­ca­ture de l’image, il y a quelque chose d’in­té­res­sant là dedans.

    J’ai suivi une filière scien­ti­fique, j’exerce un métier tech­nique. Je devrais consi­dé­rer mon ensei­gne­ment de façon forte mais avec le recul ce ne sont pas les math, la physique ou globa­le­ment les sciences qui m’ont marquées.

    Ce qui m’a beau­coup servi c’est la commu­ni­ca­tion, la philo, les bases de l’éco­no­mie, le français, l’an­glais, l’édu­ca­tion civique sur nos insti­tu­tions. De la filière scien­ti­fique, outre les fonda­men­taux de collège, j’at­tache beau­coup d’im­por­tance à la compré­hen­sion de ce qu’est la démarche scien­ti­fique et expé­ri­men­tale ainsi qu’à la compré­hen­sion des statis­tiques et des pièges asso­ciés.

    Tout ça m’a servi pour comprendre le monde, y parti­ci­per, y être indé­pen­dant, et apprendre ce qui m’a manqué. Ça a eu infi­ni­ment plus de valeur que de savoir faire une inté­grale ou un calcul matri­ciel. Mis à part le français et l’an­glais, c’était pour­tant tout consi­déré comme des disci­plines acces­soires, voire inutiles.

    Rétros­pec­ti­ve­ment je regrette de ne pas avoir prêté plus d’at­ten­tion à l’his­toire pendant mes années collège et lycées. J’échan­ge­rais avec peu d’hé­si­ta­tion une grande partie de ce que j’ai appris en math, physique et svt contre de la commu­ni­ca­tion, du droit, le fonc­tion­ne­ment de nos insti­tu­tions, des bases poli­tiques, de l’ana­lyse des média, de la philo, de la dyna­mique de groupe, quelques bases d’éco­no­mie, quelques bases de négo­cia­tion, de la socio et du déve­lop­pe­ment person­nel.

    Même pour exer­cer mon métier tech­nique, ça aurait eu beau­coup plus de valeur.

    Si j’osais j’ajou­te­rais même des bases pratiques sur nos admi­nis­tra­tions et services (type caf, sécu, fisca­lité, légi­france, etc.) ainsi que des travaux manuels type plom­be­rie, travail du bois, méca­nique, élec­tri­cité, etc. J’ai eu une partie manuelle pendant mes classes prépa­ra­toires math sup et spé (tour à métaux et soudure à l’arc) mais ce fut tard et très spécia­lisé.


    Ça fait beau­coup et il n’est évidem­ment pas ques­tion d’aban­don­ner le 7×8 ni aucun des fonda­men­taux (bon, par contre je ne suis pas certain que savoir ce que H2O signi­fie en fait vrai­ment partie). Il y a plein de compro­mis à faire, pas assez d’heures, déjà trop de temps scolaire. Je réflé­chis à haute voix mais n’ai pas la préten­tion de dire ce que doit être le programme scolaire en détail.


    Un autre point est que je valo­rise juste­ment beau­coup ce sur quoi je n’ai pas eu d’éva­lua­tion.

    J’ai réflé­chi en philo quand on a eu des cours d’épis­té­mo­lo­gie en école d’in­gé­nieur, peut-être parce que je l’ai abordé autre­ment que scolai­re­ment dans une optique d’exa­men.

    J’ai vrai­ment commencé à pouvoir pratiquer l’an­glais dans les études supé­rieures, quand la prof avait pour objec­tif de nous faire nous expri­mer et échan­ger plutôt que noter ma compré­hen­sion de telle ou telle règle, de telle ou telle formule, de tel ou tel voca­bu­laire.

    J’ai osé parlé quand on m’a montré que la commu­ni­ca­tion c’était aussi quelque chose qui s’ap­prend et qui s’exerce et pas unique­ment une ques­tion de carac­tère.

    J’ai appré­cié les sciences éco et l’ins­truc­tion civique parce qu’il n’y avait litté­ra­le­ment aucun enjeu scolaire pour moi dans ces matières et j’ai écouté plutôt que cher­ché à réus­sir.

    J’ai compris des choses sur les groupes et j’ai profité de ces mêmes groupes quand j’ai été mis dans un contexte où il fallait colla­bo­rer sans inter­dic­tion de copier et sans cher­cher une évalua­tion indi­vi­duelle.

    J’ai été perti­nent quand on m’a auto­risé à faire des recherches, à colla­bo­rer, à lire, à comprendre, à me rensei­gner, plutôt à véri­fier si j’avais bien appris ma leçon.

    Là dessus je ne sais pas comment ça se passe dans les autres pays mais il y a vrai­ment un truc cassé dans notre système scolaire jusqu’à BAC ou BAC+2.

  • Mon royaume pour un (bon) fauteuil de bureau

    Mon corps commence à me le crier assez fort : Il me faut un vrai fauteuil de bureau.


    Je suis preneur de vos retours sur le top 5 suivant, et encore plus si vous êtes sur Lyon pour me permettre de les essayer :

    • RH New Logic 220
    • RH Logic 400
    • BMA Axia
    • Herman Miller Embody
    • Kinnarps 9000
    • HÅG Capisco

    À défaut je veux bien d’autres sugges­tions :

    Je cherche un fauteuil haut de gamme pour un usage bureau­tique 8 à 12h par jour, avec un bon main­tien et une assise dyna­mique (pas juste un dossier qui se relève). Je fais parti­cu­liè­re­ment atten­tion au main­tien lombaire et cocix.

    Idéa­le­ment j’ai­me­rais aussi que le dossier ou l’as­sise sachent m’ac­com­pa­gner quand je me penche vers l’avant, même si c’est juste de quelques degrés. Tous les sièges ne savent pas le faire.

    Le budget est dans l’idéal de l’ordre de 500 € HT (donc à priori de l’oc­ca­sion, parce que mes réfé­rences coûtent bien plus cher que ça neuves) mais ce ne sera pas le critère déci­sif.
    Je peux même envi­sa­ger de mettre 3x ça si je suis convaincu que c’est la bonne chaise et qu’elle me durera 10 à 15 ans. 150 € par an payé par ma boite perso c’est fina­le­ment peu cher pour ce que ça achète.

    Note : Je ne veux pas de fauteuil gamer. Ce n’est pas une ques­tion de style, c’est que ce sont géné­ra­le­ment juste des fauteuils baquet très rembour­rés. C’est confor­table sur le moment mais ça ne fait pas le même boulot qu’un vrai fauteuil ergo­no­mique.


    Pour l’his­toire, je suis sur une chaise de table droite en bois type Ikea, avec juste trois assises en mousse peu dense de faible épais­seur.
    Oui, on fait diffi­ci­le­ment pire.

    J’ai un bureau assis-debout que j’uti­lise anec­do­tique­ment pour des réunions mais ça ne fait pas tout. Il me faut aussi une assise correcte.

    Je suis déjà passé par un fauteuil. Je m’étais payé à RH Logic 400 d’oc­ca­sion il y a quelques mais il y avait trop de choses qui fonc­tion­naient mal et j’ai du le renvoyer.

    J’ai procras­tiné, trop long­temps, et me revoilà à la case départ.


    Dans ma liste, j’ai eu l’oc­ca­sion de tester le RH logic 400 et il semble avoir tous les réglages qu’il me faut. Je ne l’ai pas trouvé mira­cu­leu­se­ment confor­table mais comme mon modèle ayant été dysfonc­tion­nel, mon état d’es­prit n’était pas le bon et je ne veux pas me montrer trop affir­ma­tif. Par contre la poire externe me gêne, c’est un coup à ce que le chat joue avec et la casse. Je me rappelle aussi qu’en éten­dant l’as­sise vers l’avant, la bascule n’est alors pas tota­le­ment décen­trée et les pieds perdent légè­re­ment contact avec le sol quand on penche à l’ar­rière.

    Le RH New Logic 220 règle au moins la ques­tion de la poire en l’in­té­grant dans le dossier, et a je crois une assise plus longue (donc à priori moins de raison de l’étendre vers l’avant) mais je n’ai pas trouvé de retours et il risque d’être impos­sible d’en trou­ver d’oc­ca­sion.

    Le Kinnarps 9000 a un méca­nisme asyn­chrone pour les bascules (l’as­sise et le dossier bougent indé­pen­dam­ment). C’est à priori vrai­ment ce que je cherche et c’est rare. Dans les commen­taires plusieurs notent malheu­reu­se­ment un faible soutien dans le dos et ça méri­te­rait d’être testé.

    L’Her­man Miller Embody semble pas mal, mais un peu en dessous des précé­dents, avec un méca­nisme synchrone plus clas­sique et un soutien lombaire moins bon que le RH. Il a par contre le bon gout d’avoir un filet dans le dos et ça peut être un gros avan­tage l’été.

    Le BMA Axia semble bon dans toutes les revues que je lis, et pour­tant il est peu mentionné et vu comme plus rustique. Bref, là aussi ça demande des retours.

    Le HÅG Capisco est le seul diffé­rent ou origi­nal. On est sur un siège dyna­mique fait pour bouger mais à bascu­le­ment simple. Ça a l’avan­tage d’avoir aussi une posi­tion haute utili­sable, un presque debout. Disons que j’ai peur de passer à des choses origi­nales sans essayer avant.


    J’ai pour l’ins­tant cru lire les Steel­case Please et Leap comme étant un cran en dessous. Il semble au moins qu’ils ne savent pas accom­pa­gner vers l’avant.

    L’Au­to­no­mous ErgoC­hair 2 n’a pas des revues géniales quand on lit des compa­rai­sons avec tout le reste. J’ai l’im­pres­sion d’un fauteuil milieu de gamme qui a su faire un bon marke­ting en se compa­rant avec des mauvais fauteuil ou en ciblant des gens qui venaient de mauvais fauteuils.

    Les Ikea ou simi­laire avec juste un dossier incli­nable ne sont à priori pas du tout ce que je cherche (même si proba­ble­ment bien plus confor­tables que ma chaise droite en bois, si j’in­ves­tis ce sera pour un vrai siège ergo­no­mique)

    Vous êtes bien entendu les bien­ve­nus à me faire chan­ger d’avis.