Catégorie : Pauvreté

  • La chance et le privi­lège

    Je voyais l’ave­nir comme une succes­sion infi­nie de rencontres, d’ex­pé­riences et de nouveau­tés, portée par une sorte de légè­reté, propul­sée par une source d’éner­gie que je pensais inépui­sable tout en ayant peu conscience de son exis­tence. Je pensais, comme tous les privi­lé­giés à diffé­rents degrés, que cette éner­gie venait de moi et qu’elle m’était due pour toujours.

    Je laisse pour aujourd’­hui le reste du discours sur l’ef­fon­dre­ment de la civi­li­sa­tion (dit comme ça c’est assez cari­ca­tu­ral mais il y a vrai­ment de quoi penser).

    Il est facile de croire que nos privi­lèges viennent de notre travail, de nos compé­tences, de notre impli­ca­tion ou de notre moti­va­tion. Foutaises.

    Nos privi­lèges découlent unique­ment de la pyra­mide sociale et de l’ex­ploi­ta­tion de ceux qui sont en dessous. C’est vrai a l’échelle du pays, où le top 20% est très loin d’ap­por­ter autant de valeur à la société qu’il n’en consomme. C’est aussi vrai à l’échelle mondiale où le niveau de vie français se base prin­ci­pa­le­ment sur les condi­tions de travail et l’ex­ploi­ta­tion des ressources des pays dits « en déve­lop­pe­ment ».

    Qui pense donc qu’il produit et contri­bue 100 fois plus que celui qui se tue – litté­ra­le­ment – au travail à l’usine en Asie du sud-est ou celui qui essaie autant que possible de survivre à la misère ou à la guerre dans certaines parties d’Afrique ? Quand je vois les 0,1% les plus privi­lé­giés ont un ratio de richesse proba­ble­ment bien plus proche du million… Qui peut sérieu­se­ment prétendre appor­ter un million de fois plus que quiconque ?

    * * *

    Et le travail, l’im­pli­ca­tion, les connais­sances, la prise de risque ? Oh, c’est certain que celui qui ne travaille pas et rejette toutes les oppor­tu­ni­tés aura moins de chance d’ar­ri­ver aussi loin, mais au final c’est bien de ça dont il s’agit, de chance. Nos privi­lèges viennent d’abord de la chance d’être bien né, dans le bon pays, poten­tiel­le­ment d’une bonne famille ou au moins d’avoir rencon­tré les bonnes personnes, été au bon endroit, au bon moment, d’avoir profité des condi­tions ou d’op­por­tu­ni­tés parti­cu­lières. Oui, de chance, comme premier critère.

    Vous ne me croyez pas ? Pour­tant des cher­cheurs arrivent bien à cette conclu­sion. Même sans comp­ter la géopo­li­tique, au sein d’une popu­la­tion ce qui diffé­ren­cie les 20% qui ont le plus, c’est surtout la chance et les oppor­tu­ni­tés qui se sont présen­tées à eux.

    * * *

    L’objec­tif n’est pas de se flagel­ler, mais peut-être d’ar­rê­ter de se croire supé­rieurs, d’ar­rê­ter de glori­fier la vision où il faut libé­rer les éner­gies quitte à restreindre les règles qui permettent aux 80% moins privi­lé­giés d’être moins écra­sés.

    C’est toute la diffé­rence entre une vision de charité où ceux qui ont réussi à la sueur de leur front vont béné­vo­le­ment aider ceux qui ont besoin d’un coup de pouce pour pouvoir faire pareil s’ils le veulent vrai­ment… et une vision de mise en commun où la collec­ti­vité règle­mente et prélève sur les plus privi­lé­giés pour permettre à tous de profi­ter d’un niveau de vie correct.

  • [Lecture] Hommage aux 497 sans-abri morts l’an passé

    En France, 497 SDF dûment iden­ti­fiés, dont 190 en région pari­sienne, -inhu­més pour la plupart au carré des indi­gents à Thiais (Val-de-Marne)- sont décé­dés en 2015. « Mais les statis­tiques évaluent à 2 800 le nombre de sans-abri qui meurent chaque année », précise Nico­las Clément, président du collec­tif qui tord le cou à une idée reçue selon laquelle les SDF mour­raient surtout l’hi­ver

    Le Pari­sien

    Je vois l’in­ves­tis­se­ment lié au terro­risme en France avec vigi­pi­rate, du coût des mili­taire en vigie jusqu’à l’im­pact écono­mique et tout l’ar­se­nal.

    Quelle part serait néces­saire pour simple­ment quasi­ment éradiquer les risques graves pour les SDF (voire loger les SDF) ? proba­ble­ment seule­ment une partie.

    Les prio­ri­tés nous les choi­sis­sons. Nous préfé­rons rogner nos liber­tés, voir les mili­taires dans nos rues et dépen­ser des milliards pour faire semblant d’évi­ter des drames ponc­tuels plutôt que d’agir concrè­te­ment pour bien plus de morts à nos portes, qui sont là chaque année. J’ai mal au cœur, et ce n’est pas nouveau.

  • L’éco­no­mie mondiale fait le bonheur des 1%

    En 2015, 62 personnes possé­daient à elles seules les mêmes richesses que 3,5 milliards de personnes (soit la moitié la plus pauvre de l’hu­ma­nité), contre 388 personnes en 2010

    — Media­part, qui se fait écho d’un rapport d’Ox­fam

    On peut critiquer à loisir les méthodes de calcul et les partis pris pour obte­nir ce chiffres. Pour­tant, même en admet­tant toutes les critiques asso­ciées, j’échoue à ne pas voir ici plus qu’un gigan­tesque échec : une réelle inhu­ma­nité.

    Quant à ceux qui ne peuvent accep­ter de se voir dépeindre en riches dans le monde parce qu’ils ont parfois du mal à joindre les deux bouts – si vous me lisez, vous êtes riches par rapport à la popu­la­tion mondiale. Pensez que si votre fille joue avec une pièce de 50 cents, c’est ce qu’ont des millions de personnes pour vivre aujourd’­hui : se loger, se laver, se nour­rir, s’ha­biller, se soigner, se chauf­fer.

    Remet­tons les choses à leur place. La réalité ce n’est pas la diffi­culté pour joindre les deux bouts, c’est le soma­lien qui meurt de faim dans le désert humain le plus total, ou même simple­ment le SDF en dessous de chez nous qui ne va pas tarder à mourir de froid.

    L’objec­tif n’est pas de faire du misé­ra­bi­lisme, mais d’ac­cep­ter de réflé­chir à autre chose que nous-même.

    Et pour ceux qui voudraient trou­ver plein d’ex­pli­ca­tions tout en reje­tant l’idée d’un accrois­se­ment drama­tique des inéga­li­tés entre le 1% et les 99% restants, ce graphique montre tout :

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  • Révo­lu­tion­naire: les pauvres ont surtout besoin d’argent

    Depuis quelques années, une tendance révo­lu­tion­naire appa­raît dans le domaine du déve­lop­pe­ment : donner de l’argent aux pauvres.

    […]

    Donner direc­te­ment de l’argent aux personnes pauvres, sans lier ceci à quoi que ce soit (suivre une forma­tion, ache­ter une vache, etc.) n’avait jamais été sérieu­se­ment consi­déré. Les pauvres manquent de self-control, ou de connais­sances, était l’ar­gu­ment ; l’argent versé direc­te­ment risque d’être gaspillé en dépenses somp­tuaires, à la satis­fac­tion d’en­vies immé­diates, un peu comme un enfant qui trouve une pièce de monnaie par terre.

    Et là je me suis pris une baffe, parce que j’ai laissé la société m’in­culquer ce pater­na­lisme mal placé, cette vision que si quelqu’un est pauvre c’est forcé­ment parce qu’il le mérite et ne sait pas gérer son argent. Il est pour­tant évident que c’est faux, surtout avec le taux de chômage actuel et les diffé­rences entre les parcours de milieux socio-cultu­rels diffé­rents.

    Bref, ça la fout mal, et merci à cet article qui m’a un peu réveillé.

    Je me suis rappelé en même temps une discus­sion avec quelqu’un d’une banque alimen­taire : Les gens pensent qu’en donnant en nature à la sortie des super­mar­chés ils s’as­surent que le don est utili­taire (pâtes, riz, huile, etc.) sur des besoins essen­tiels, et pas dila­pidé dans des biens super­flus. En réalité c’est le contraire puisque les diri­geants des œuvres sont bien comme tout le monde. Face à une demande impos­sible à satis­faire ils se résignent à prendre en quan­tité indus­trielle au plus bas coût, avec une qualité parfois fina­le­ment plus basse que celle des dons au super­mar­ché.

    Ça faisait rire mon inter­lo­cu­teur de prendre les gens à leur propre piège. Cette qualité est en effet indis­pen­sable. On cherche à faire vivre les gens, pas juste à assu­rer l’ali­men­taire. Le contact humain est essen­tiel, mais aussi le plai­sir.

    Si le SDF à côté de vous utilise 5 € pour s’ache­ter une bouteille de bière, un paquet de ciga­rette ou autre chose, il est facile de le juger, mais pas facile d’être à sa place. Parfois c’est aussi indis­pen­sable que du pain et du jambon. Souvent même, et juste­ment parce que la situa­tion est insou­te­nable sinon.

    Arrê­tons le pater­na­lisme mal placé, surtout si nous n’avons jamais été dans une situa­tion simi­laire et que nous n’en connais­sons rien.

    Ce préjugé n’avait jamais été testé, jusqu’à il y a peu. […] Les effets ont été spec­ta­cu­laires: la moitié d’entre eux avaient quatre ans après une acti­vité profes­sion­nelle. Par rapport au groupe de contrôle, ils avaient plus d’ac­tifs, travaillaient plus et avaient un revenu supé­rieur de 38%. L’ef­fet a été d’au­tant plus marqué pour les femmes (qui ont encore plus de diffi­cul­tés que les hommes à accé­der au crédit dans de nombreux pays en déve­lop­pe­ment). D’autres études ont confirmé ce résul­tat : donner tout simple­ment de l’argent aux pauvres, sans rien deman­der en même temps, fonc­tionne beau­coup mieux que de nombreux autres programmes de déve­lop­pe­ment. Parce que cela ne demande aucune admi­nis­tra­tion pour redis­tri­buer, et ne néces­site aucun inter­mé­diaire.

    — Sur Classe Eco

    Comme le dit l’ar­ticle ensuite, tout ne peut et ne doit pas passer en dons directs, mais si on les évite par pater­na­lisme ou par crainte de mauvaise effi­ca­cité, il serait bon de revoir nos pré-jugés.

    Et si on aidait les gens comme des adultes respon­sables plutôt que de les trai­ter comme des enfants dont il faut s’oc­cu­per ?

  • Ce que l’aus­té­rité a fait au système de santé

    Actuel­le­ment les mères grecques doivent débour­ser 600 euros pour un accou­che­ment et 1 200 euros s’il y a une césa­rienne ou des compli­ca­tions. Pour les étran­gères vivant en Grèce, le prix est deux fois plus élevé. La mère doit payer la facture en quit­tant l’hô­pi­tal. Au début, lorsque ces tarifs ont été intro­duits et si la mère ne pouvait pas payer, l’hô­pi­tal gardait le bébé jusqu’au paie­ment de la facture. Condam­née à l’échelle inter­na­tio­nale, cette pratique a été inter­rom­pue et l’argent est désor­mais récu­péré au moyen d’une taxe supplé­men­taire. Néan­moins, si la famille n’a pas les moyens de payer, son loge­ment ou sa propriété peut être confisqué. Et si elle ne peut toujours pas payer, elle peut être empri­son­née. Un nombre crois­sant de nouveau-nés sont aban­don­nés à l’hô­pi­tal. […] pour la première fois, le nombre de décès en Grèce est en train de dépas­ser celui des nais­sances. Les gens ne peuvent plus se permettre finan­ciè­re­ment d’avoir des bébés. C’est déjà suffi­sam­ment dur de nour­rir et soigner les enfants exis­tants.

    […] L’ef­fon­dre­ment du système de santé public a entraîné un double­ment des cas de tuber­cu­lose, la réémer­gence de la mala­ria qui avait disparu depuis 40 ans et une multi­pli­ca­tion par 700 des infec­tions HIV. La pauvreté de l’ali­men­ta­tion entraîne égale­ment une dété­rio­ra­tion de la santé de la popu­la­tion. D’après l’OCDE, 1,7 million de Grecs, soit presque un sur cinq, n’ont pas assez à manger

    — CADTM

    Tous les beaux discours sur la respon­sa­bi­lité des grecs, sur la crois­sance qui revien­dra si on fait les efforts néces­saires, sur l’im­pos­si­bi­lité de prêter ou donner sinon les autres pays y vien­dront aussi… ça ne se heurte pas à la réalité d’aujourd’­hui : Nous lais­sons ce pays mourir et si nous ne sommes pas forcé­ment respon­sables des causes, nous sommes bien en bonne partie respon­sables de la situa­tions qui en découle.

  • Face à notre indif­fé­rence, nos peurs, notre tenta­tion du rejet, c’est l’hu­ma­nité qui se noie

    Ils se seraient volon­tiers passés de quit­ter leur famille, leur village, leurs raci­nes… » […] mais leur choix se résume entre. la mort tout de suite sûre­ment, ou la mort peut-être plus tard en Médi­ter­ra­née.
    […]

    Parce qu’ils ont tout à gagner, à commen­cer par leur survie, et que nous avons tout à perdre.

    Notre confort.

    Nous les regar­dons couler, à l’heure du repas, bien instal­lés à nos tables bien garnies ou sur nos cana­pés bien moel­leux.

    Nous mangeons à notre faim, nous buvons à notre soif, nous avons un toît sur la tête, et surtout, nous sommes dans un pays de paix et de liberté.
    […]

    Nos diri­geants, donc nous-mêmes qui les avons élus, portent l’écra­sante respon­sa­bi­lité d’une situa­tion qu’ils ont créée. Ils ont cru que la planète se résu­mait à un jeu de Risk ou de Richesses du Monde.

    […]

    Il y a aussi des êtres humains, victimes colla­té­rales de nos préda­tions, et qui viennent aujourd’­hui toquer à notre porte.

    — (large) extrait d’un billet plus complet

    Nous nous scan­da­li­sons faci­le­ment d’ac­ci­dents à peu près impré­vi­sibles et incon­trô­lables, mais lais­sons des popu­la­tions bien plus grandes mourir à notre porte, par notre simple inac­tion, voire notre rejet actif – ce qui est encore pire.

    Pleu­rer sur un passé qu’on ne contrôle pas est bien plus facile que de tendre la main à l’hu­main présent à côté de nous.

    Combien de temps allons-nous lais­ser faire ? La situa­tion n’est pas tenable pour nous – et pour eux elle ne l’est plus depuis long­temps.

  • Rental America: Why the poor pay $4,150 for a $1,500 sofa

    At Buddy’s, a used 32-giga­byte, early model iPad costs $1,439.28, paid over 72 weeks. An Acer laptop: $1,943.28, in 72 weekly install­ments. A Maytag washer and dryer: $1,999 over 100 weeks.

    […]

    They were perpe­tually behind with their Buddy’s install­ments and had taken to skip­ping one week and then catching up, with a $5 late fee rolled in. To make matters worse, those payment trips to Buddy’s put them eye to eye with more temp­ta­tions. One week, they added a smart­phone to their order. Another week, some Samsung spea­kers. And suddenly, the weekly payments to Buddy’s were $110.

    Je suis certain que nombreux sont ceux qui s’ar­rê­te­ront au premier niveau, critiquant la gestion finan­cière de ces familles dans le besoin.

    Je vous invite à au moins passer au second niveau, à réflé­chir sur cette société qui fait vivre en loca­tion, à crédit tout son tiers le plus pauvre.

    Là où ça commence à titiller, c’est au troi­sième niveau, où on se rend compte que le tiers riche qui détient le capi­tal fait payer une vie sous loca­tion au tiers le plus pauvre, et que ce tiers le plus pauvre la paye en réalité deux ou trois fois plus cher qu’il le devrait.

    Et si les maga­sins qui font un busi­ness de l’ex­ploi­ta­tion des plus pauvres étaient quelque part respon­sables ?

    Il y a tout un système qui exploite les plus pauvres, au béné­fice des plus riches, se défaus­sant de leur respon­sa­bi­lité sous l’au­tel du « on ne les force pas à ache­ter ou à prendre crédit » – ce qui est certes vrai, mais qui ne recouvre qu’une seule facette de la situa­tion.

    In 2008, Buddy’s had 80 stores. Now it has 204. By 2017 it wants to have 500. Gazzo said that company reve­nue is rising at double-digit levels annually, even as it contends with a new wave of rent-to-own Web sites.

    À lire sur The Washing­ton Post

  • Se rassem­bler pour ache­ter des loge­ments

    Nous persis­tons à ne loger les gens dans le besoin qu’en cas d’ur­gence grave. Pour cela nous utili­sons des héber­ge­ments payés à la nuit, sortes d’hô­tels, au même prix, mais d’une qualité plus que douteuse.

    Il suffi­rait d’une poli­tique plus durable pour payer des loge­ments en loca­tion à plein temps. Nous couvri­rions plus de besoins, de manière plus quali­ta­tive, et pour moins cher. Pour cela il faut oser poli­tique­ment, oser braver le senti­ment géné­ral « anti-assisté » (qu’on peut refor­mu­ler en « anti-soli­da­rité », mais ça attire moins les foules). Pour l’ins­tant l’opi­nion publique préfère payer plus cher quelque chose de honteux, histoire de respon­sa­bi­li­ser culpa­bi­li­ser les plus dému­nis.

    L’as­so­cia­tion Toit à moi semble réflé­chir encore un coup de plus en avance : Ache­ter les loge­ment plutôt que les louer. Il faut dire que si la situa­tion est amenée à perdu­rer plus de quelques années, l’opé­ra­tion est forcé­ment rentable. On peut donner encore mieux, pour moins cher. Et je défie quiconque de penser que nous n’au­rons plus de sans-abris dans quelques années.

    Bref, quelque chose qui va dans le bon sens, même si ce n’est qu’un pallia­tif cari­ta­tif à une vraie poli­tique globale.

    Le mini-site réalisé par SideWays est en plus un réel plai­sir à décou­vrir.

  • If You Own a Pitch­fork, You Will Grab It When You See This Chart

    Une image vaut parfois mille mots. La somme des bonus donnés à Wall Street en 2014 (unique­ment les bonus, unique­ment Wall Street), vaut à peu près deux fois l’in­té­gra­lité des reve­nus de tous les améri­cains au salaire mini­mum sur la même année.

    Dit autre­ment : En reti­rant les bonus unique­ment à Wall Street, on pour­rait tripler le revenu de tous les améri­cains actuel­le­ment au salaire mini­mum. Et nous sommes il parait dans des années de crise…

    Ça fait un peu réflé­chir sur les inéga­li­tés.

    via Mother Jones

  • Le Kansas veut limi­ter les loisirs des plus pauvres

    Les personnes rece­vant des aides publiques ne pour­ront plus dépen­ser leur argent à la piscine et dans les débits de bois­son, ni en « pier­cings, massages, spas, tabac, ongle­ries, linge­rie, salles d’ar­cades, croi­sières ou visites chez le psychiatre […] parcs à thèmes, centres équestres ou canins, entre­prises du sexe, ou n’im­porte quel endroit inter­dit aux mineurs » […] il sera impos­sible aux personnes aidées de reti­rer plus de 25 dollars par jour en liquide à un distri­bu­teur [avec 85¢ de frais à chaque retrait]

    [..] dans le Missouri, les répu­bli­cains envi­sagent d’ex­clure la viande et les fruits de mer de la liste des denrées que l’on peut ache­ter avec des bons alimen­taires

    — Libé­ra­tion

    Culpa­bi­li­sa­tion et infan­ti­li­sa­tion des plus pauvres pour leur situa­tion et le fait qu’ils béné­fi­cient d’une aide de redis­tri­bu­tion, au point de contrô­ler comment ils vivent et s’as­su­rer qu’ils font bien preuve de péni­tence et évitent de jouir de la vie qui leur est offerte.

    Nous sommes proba­ble­ment loin de ces excès en France (et ce n’est pas encore voté même là bas), mais l’es­prit de culpa­bi­li­sa­tion et d’in­fan­ti­li­sa­tion y est de plus en plus, par exemple au Pôle Emploi.

    Alors que nous devrions être fiers d’ai­der ceux qui en ont besoin, et de les voir en jouir. Ques­tion de choix.