Catégorie : Politique et société

  • Genre, sexe et état civil

    Quand je lis les trans galé­rer pour leur vie admi­nis­tra­tive, les ques­tions de savoir si l’État gère le sexe ou le genre, les oppo­si­tions et conflits sur la défi­ni­tion d’une femme ou d’un homme… je me demande vrai­ment pourquoi l’État a encore un quel­conque droit de regard sur tout ça.

    Quelle est la valeur ajou­tée pour l’État de recon­naitre le genre ou le sexe de quelqu’un, au-delà des ques­tions pure­ment statis­tiques ? Qu’est-ce qu’on y gagne ?

    J’ai du mal à voir pourquoi on ne pour­rait pas simple­ment reti­rer toute mention norma­tive de sexe et de genre, et trai­ter ces mentions sur les formu­laire comme des choses pure­ment décla­ra­tives sans aucune valeur.

    Est-ce que je loupe quelque chose ?

  • Sécu­ri­sa­tion du parking vélo Part-Dieu

    Il y a un parking vélo « sécu­risé » à Part-Dieu côté Villette. 214 places, acces­sibles sur inscrip­tion gratuite1.

    Je laisse les guille­mets à « sécu­risé » parce qu’en lisant les commen­taires tout à la fin de la page après les mentions légales, ça raconte une toute autre histoire.

    Ce sont des racks à deux étages. Chaque empla­ce­ment a un bras en métal recou­vert de plas­tique rouge où accro­cher l’an­ti­vol. Malheu­reu­se­ment ce bras se démonte faci­le­ment avec une simple vis, ce qui permet de prendre le vélo sans même casser l’an­ti­vol.

    Ce n’est pas théo­rique, il y a plusieurs récits dans les commen­taires. Je me permets de reco­pier une réponse qu’on m’a fait sur un réseau social :

    Les places situées en hauteur permettent d’at­ta­cher presque correc­te­ment un vélo (un seul point fixe non démon­table entre la roue avant et le cadre).
    Par contre en bas, effec­ti­ve­ment, ça ne sert à rien. Et pas mal de bras sont démon­tés…

    Comme il n’y a ni gardien ni caméra, le démon­tage peut se faire en toute tranquillité. Ça donne l’im­pres­sion que le vélo sera plus sécu­risé en visi­bi­lité sur un arceau en pleine rue que dans cette vélo­sta­tion « sécu­ri­sée ».

    J’es­père que le maté­riel sera meilleur pour la toute nouvelle station Bérau­dier de 1300 vélos de l’autre côté de la gare. Entre temps ça explique pourquoi les 214 places de la Villette ne font pas le plein.

    Je féli­cite vrai­ment la métro­pole pour toutes les initia­tives vélo mais atten­tion, à vouloir faire les choses trop rapi­de­ment on risque d’in­ves­tir pour rien.


    1. Bon, il faut une carte TCL ou une carte Oura mais il n’y a pas besoin d’abon­ne­ment en cours, juste de la carte. Si vous n’en avez pas déjà une, la TCL coûte 5€ pour 5 ans. C’est honnête. ↩︎
  • [Lecture] Quand la médi­ta­tion tourne mal

    La psycho­logue [Willoughby Brit­ton] a mené une enquête auprès d’un millier de personnes qui ont déjà pratiqué la médi­ta­tion. La moitié de ceux qui ont médité au moins une fois dans leur vie ont dit avoir ressenti des effets secon­daires néga­tifs. Mais, pour 10 % de gens, ces effets ont duré plus d’un mois et ont affecté leur fonc­tion­ne­ment

    Long format écrit sur Radio Canada à propos des effets psycho­lo­giques secon­daires de la médi­ta­tion (les cita­tions viennent de là).

    Assez inté­res­sant, et un peu effrayant.

    Mais dans certains cas, comme pour Neesa Sunar, les symp­tômes sont perma­nents. On m’a dit que j’avais un trouble schi­zoaf­fec­tif de type bipo­laire. Je devrai vivre avec cela pour le reste de ma vie,

    J’ai person­nel­le­ment toujours vécu la médi­ta­tion comme un risque à chaque fois qu’on a tenté de m’y intro­duire, et ça sous plusieurs formes. J’ai pu me dire que ce n’était pas pour moi, que je n’étais pas prêt, que je ne compre­nais pas et ne savais pas faire.

    C’est peut-être un peu plus complexe mais aussi plus large que ça.

    Le psychiatre d’ori­gine indienne Rishab Gupta est surpris de consta­ter que ces effets sont mécon­nus en Amérique du Nord. En Inde, les gens sont plus conscients des risques liés à la médi­ta­tion. Même les écrits boud­dhistes anciens en font mention, explique celui qui est aujourd’­hui profes­seur à l’Uni­ver­sité Harvard.

  • Droit du sol, droit du sang

    J’ai toujours beau­coup de mal à ne pas consi­dé­rer le droit du sang comme la vision raciste de la natio­na­lité : Peu importe depuis combien de temps on vit ensemble, avec les mêmes règles, les mêmes contraintes, les mêmes valeurs, la même culture, les mêmes voisins, ils refusent le mélange des sangs.

    La réalité c’est que j’ap­par­tiens au temps et au lieu où je vis, peu importe qui m’a enfanté. La géné­tique n’a rien à voir avec la natio­na­lité, ou ne devrait pas. Ma vision tient donc plus du droit du sol.


    Bruno Retailleau préfère le droit du sang. Je ne m’en étonne malheu­reu­se­ment pas.

    « Le droit du sang corres­pond plus à l’époque »

    Bruno Retailleau, via le jour­nal Huma­nité

    Je crains d’être cette fois d’ac­cord avec lui. Notre époque est fonda­men­ta­le­ment raciste et ce racisme se libère de plus en plus.

  • Objets décon­nec­tés

    Un péché d’or­gueil d’avoir fait fabriquer en France

    Libé­ra­tion

    J’en ai marre d’être pris pour un jambon. Le problème, très bien noté dans l’ar­ticle, c’est qu’il y a eu un défaut sur des milliers de cadres, qu’il a fallu un rappel, et qu’ils n’ont pas su le finan­cer.

    La fabri­ca­tion en France elle a bon dos.

    France ou Chine, le problème est surtout qu’ils ont préféré ne pas s’as­su­rer contre ce risque, ou mal.

    Je note aussi qu’on se retrouve dans le même cas que VanMoof, c’est à dire que l’en­tre­prise n’a pas pris la peine de penser à la péren­nité des vélos vendus en cas de cessa­tion d’ac­ti­vité. Sachant qu’il y a eu un précé­dent avec VanMoof, cette impasse est un choix de leur part.

    Bref, on a juste une clas­sique enter­prise qui a rogné des choses qu’elle n’au­rait pas dû et qui tente de repor­ter la faute ensuite.


    Il est peut-être temps d’avoir une légis­la­tion adap­tée aux objets connec­tés, avec une obli­ga­tion de péren­nité sur une durée de vie cible, dont au mini­mum la divul­ga­tion des proto­coles, api et signa­tures en cas de cessa­tion d’ac­ti­vité.

  • Je vous salue

    Sérieu­se­ment, ça m’agace d’avoir à faire ce billet. Je suis convaincu que tout le monde en a déjà marre et il y a des personnes bien plus perti­nentes que moi pour commen­ter. J’ai juste besoin de répondre à froid et pouvoir lier une réponse plusieurs fois.


    1. Est-ce que ça peut être inter­prété comme un salut nazi ?
    2. Est-ce que c’est crédible dans le contexte ?
    3. Est-ce que c’est assumé par l’au­teur ?
    4. Est-ce que c’est volon­taire par l’au­teur ?
    5. Est-ce que c’est prémé­dité par l’au­teur ?

    La première ques­tion ne fait simple­ment plus débat vu le nombre de personnes qui l’ont lu ainsi, que ce soit chez les proches des néonazi, dans les orga­ni­sa­tions anti-fascistes, ou chez monsieur-tout-le-monde. Ce n’est pas qu’une caisse de réso­nance. On a des vidéos de blog­gueurs qui réagissent en direct avec de gros yeux.

    Sur le contexte, on a un parterre d’alt-right améri­caine qu’on appelle « white supre­ma­cists », donc l’idéo­lo­gie de supré­ma­cie de race est bien là. Elon Musk lui-même a apporté son soutien récem­ment au parti qui utilise slogan et symbole nazi. Sur place les tribunes poli­tiques sont faites à partir des repré­sen­tants des extrêmes droits étran­gères. Si c’est diffi­cile à avaler, le contexte est raccord avec une réfé­rence au salut nazi.

    Elon Musk a partagé ensuite lui-même une courte vidéo avec unique­ment le geste, sans rien qui précède ou qui succède pour lais­ser penser autre chose. Il n’a fait aucune décla­ra­tion expli­cite niant la réfé­rence. Ça cadre mal avec quelqu’un qui voit un geste invo­lon­tai­re­ment inter­prété avec une réfé­rence si forte. Inten­tion­nel ou pas, l’in­ter­pré­ta­tion est au moins assu­mée après coup.

    L’autre inter­pré­ta­tion possible liée à son discours serait qu’il mime l’en­voi de son cœur. Outre la force assez carac­té­ris­tique, je vous laisse essayer de plein de façon diffé­rentes, seul et avec vos amis. Je vous parie que la paume arri­vera parfois vers le haut, souvent sur le côté, mais jamais vers le bas, encore moins avec cette forme bien carac­té­ris­tique pouce replié en dessous. S’il y a poten­tiel­le­ment un double sens, le sens du salut nazi est lui-même bien recher­ché, volon­taire.

    Un geste volon­taire, assumé, exécuté avec force et clarté au milieu d’un discours qui assure la plau­sible denia­bi­lity, Diffi­cile d’ima­gi­ner alors que la réfé­rence ne soit pas prémé­di­tée. Surtout que tout semble bien répété et il y aura bien eu quelqu’un qui lui aurait fait la remarque.

    Fran­che­ment, que reste-t-il ?

    Oui il y a un double sens, c’est le propre de ces dog whistle. C’est reconnu par tout le monde tout en rele­vant de l’in­ter­pré­ta­tion. Non seule­ment ça permet de poser une inter­pré­ta­tion alter­na­tive mais ça permet d’en­fler le message via les débats qui en résultent.

    Main­te­nant on fait quoi ?

  • Prude IA

    Le contrôle des réseaux et de l’in­for­ma­tique par les États-Unis me saute à la figure de plus en plus souvent.

    Il y a peu, je lis que les États-Unis inter­disent TikTok si l’ac­ti­vité n’est pas reven­due à un tiers. L’enjeu c’est est celui de la sécu­rité natio­nale avec le fait que c’est une base chinoise et pas une base améri­caine. En même temps il y a une pres­sion qui commence à se consti­tuer de la part des États-Unis pour que l’Eu­rope ne bride pas les services améri­cains, voire qu’ils consi­dèrent les amendes de régu­la­tion de X ou de Meta comme du protec­tion­nisme au titre des règles de libre échange. Si l’im­pé­ria­lisme numé­rique se faisait par influence, main­te­nant on est dans le rapport de force clair et net.

    Ce n’est pas qu’une ques­tion écono­mique. Les liber­tés et inter­dits font partie de ce qui nous est imposé. C’est vrai autant pour le légal que pour le légal. Il est inté­res­sant de voir que les IA n’ont pas de filtre avan­cée pour gérer la vie privée mais qu’elles sont inca­pables de parler de corps fémi­nin ou de sexe. On importe à la fois leur free speech et leurs tabous.

    Où est-ce que ça nous mène ? Je ne sais pas, mais voyant quelle place est amenée à prendre l’IA, le fait qu’elle se fixe sur des règles du jeu d’un seul pays me met quelque part très mal à l’aise.

  • « Tu n’es pas un artiste »

    [á propos d’IA] Tu n’es pas un artiste. Tu es un produc­teur qui ne paye pas d’ar­tistes, et qui utilise à la place un logi­ciel qui les vole.

    Je ne suis telle­ment pas d’ac­cord avec ça…

    (spoi­ler : je n’uti­lise pas d’IA pour créer)

    Utili­ser un logi­ciel ne change rien à ma vision de l’ar­tiste. J’ai l’im­pres­sion d’un combat dépassé tel qu’on aurait pu en avoir entre les peintres et les photo­graphes.

    Celui qui utilise l’IA pour géné­rer un texte ou une image, qui réflé­chit à ce qu’il veut faire géné­rer, pourquoi, qui va relan­cer le modèle et modi­fier sa demande jusqu’à obte­nir ce qui lui convient, c’est pour moi tota­le­ment une démarche artis­tique, qui mène à un œuvre de l’es­prit au même titre que celui qui utilise d’autres outils.

    J’at­tri­bue même plus de notion de créa­tion à la situa­tion du para­graphe précé­dent qu’à celle d’un photo­graphe repro­dui­sant des portraits conve­nus suivant un agen­ce­ment de lumière iden­tique à n’im­porte qui d’autre.

    Et sur le vol ?

    Outre que je ne cautionne pas le terme de vol quand il n’y a pas sous­trac­tion du bien volé, je ne vois rien de vrai­ment inédit là non plus.

    Aucun artiste ne crée ex-nihilo. Tous vont dévo­rer des tonnes d’œuvres, en reco­pier des traits ou les détour­ner, s’en inspi­rer ou s’en éloi­gner, et alimen­ter leur propre vision à partir de là. S’il existe une période puis un courant poin­tilliste, un réalisme, un roman­tique, un pop-art et plein d’autres, c’est bien avec ce méca­nisme.

    Celui qui prétend créer autre­ment qu’a­près s’être alimenté des œuvres des autres manque au mieux de recul, au pire d’hon­nê­teté.

    Ce que fait l’IA c’est indus­tria­li­ser ce proces­sus, rien de plus.

    Alors oui, certains vont abuser de l’ou­til et pous­ser l’ins­pi­ra­tion trop loin, en s’ins­cri­vant trop dans le détour­ne­ment du style d’un tiers, voire dans le détour­ne­ment d’une œuvre. C’est juste vrai aussi pour les artistes sans IA, et pas toujours volon­tai­re­ment.

    Tout au plus on peut imagi­ner qu’il y a une ques­tion finan­cière vu que les œuvres servant à l’ap­pren­tis­sage des IA ne sont pas ache­tées alors que celles servant à l’ap­pren­tis­sage des artistes le sont partiel­le­ment. Il ne me semble pas impos­sible d’y trou­ver des solu­tions si vrai­ment on le doit (ce qui ne me semble pas une évidence).

    Et pour­tant

    S’il devait y avoir un vrai problème avec l’IA, pour moi ce n’est pas la ques­tion des artistes ou des œuvres mais celle de la consom­ma­tion éner­gé­tique. Je ne sais pas si les usages artis­tiques génèrent vrai­ment un volume signi­fi­ca­tif mais l’IA en elle-même reste un problème éner­gé­tique majeur.

    Même en igno­rant la ques­tion éner­gé­tique, le seul problème à la réuti­li­sa­tion des œuvres c’est le risque de tour­ner en rond. Ces outils sont intrin­sèque­ment faits pour que leurs créa­tions restent dans l’éco­sys­tème pré-exis­tant. Ce n’est après tout que de la prédic­tion statis­tique très élabo­rée. Si la masse d’œuvres faites à l’aide de l’IA dépasse un certain seuil, ça va s’auto-alimen­ter et il devien­dra diffi­cile de créer des œuvres qui sortent du lot.

    Bon, au pire ça fera reve­nir l’uti­lité et l’im­por­tance des artistes humains.

  • Impor­tance des éclai­rages à vélo

    Verba­li­ser les vélos sur l’ab­sence de sonnette, la présence d’un aver­tis­seur sonore autre qu’un timbre, l’ab­sence de cata­dioptres aux pédales me parait tota­le­ment vain. Je n’ai même rien contre les casques audio des cyclistes tant qu’ils sont ouverts aux bruits exté­rieurs. On a juste mieux à faire pour proté­ger les cyclistes et autres usagers de la route.

    Il y a toute­fois une mesure règle­men­taire qui me semble essen­tielle :

    Les vélos doivent avoir un éclai­rage fonc­tion­nel la nuit.

    Sur ce point, j’ai­me­rais vrai­ment des poli­tiques de préven­tion, de verba­li­sa­tion, et une tolé­rance zéro.

  • En défense des bandes cyclables

    Je vois la commu­nauté dire « les bandes cyclables ne servent à rien, elles sont contre-produc­tives ». Il y a quelques temps le même discours fleu­rait sur les sas vélo au feu.
    Je me méfie des juge­ments un peu trop binaires.

    Est-ce que je préfère des infra­struc­tures sépa­rées « en dur » ? bien entendu. Ce n’est pas toujours possible, que ce soit au niveau place ou au niveau coût.

    Est-ce que toute­fois je préfère avoir bande cyclable et sas vélo plutôt que rien ? en ville(*), oui(**).


    ❌ Ça ne joue pas forcé­ment sur la distance avec laquelle je suis dépassé, et peut-être néga­ti­ve­ment (même si, honnê­te­ment, je suis dépassé de façon dange­reuse dans tous les cas).

    ✅ Ça évite qu’on se rabatte sur moi après le dépas­se­ment. C’est régu­lier à l’ap­proche des feux rouges en l’ab­sence de bande cyclable mais ça arrive aussi hors de ces cas.

    ✅ Ça me permet un flux séparé quand la circu­la­tion est dense. C’est là que tout le monde va me fleu­rer voire me renver­ser, redé­mar­rer sur moi, vouloir me dépas­ser à tout prix. C’est une situa­tion fréquente en ville. Deux voies distinctes c’est bien.

    ✅ Ça me permet de béné­fi­cier d’une meilleure flui­dité, en remon­tant les files de voitures qui vont moins vite en circu­la­tion dense ou en bouchons. Ça me permet aussi de remon­ter les files au feu rouge pour béné­fi­cier soit du sas vélo soit du céder-le-passage cycliste (M12)

    ✅ Ça me fait gagner un peu d’at­ten­tion de la part des conduc­teurs respec­tueux quand ils tournent à droite et croisent une bande cyclable au sol. Ça n’em­pê­chera pas les chauf­fards mais si ça évite un ou deux acci­dents, je suis pour.

    ✅ C’est peut-être rien pour vous, expé­ri­men­tés, mais une bande assure plus de sécu­rité pour mon fils parce qu’il va rouler dedans au lieu de mal évaluer ce qu’est « sur la droite ».
    Ça stresse aussi moins ma femme qui s’au­to­rise à y rouler en ville. Même si ce n’est qu’un faux senti­ment de sécu­rité, ça compte quand même.

    ✅ ✅ Ça ajoute de la visi­bi­lité aux cyclistes et légi­ti­mise leur présence. Ça ne devrait rien chan­ger mais dans les faits une grande partie des problèmes arrive aussi par le senti­ment que la chaus­sée est « pour les voitures ».

    Avec une bande on essaie moins de refu­ser volon­tai­re­ment mes prio­ri­tés « parce que je suis à vélo », et globa­le­ment de me mettre la pres­sion ou de tenter de me pous­ser hors de la chaus­sée de façon puni­tive.

    Je finis quand même par un ❓ : ça faci­lite le station­ne­ment des livreurs, qui vont impo­ser de déboî­ter. C’est une situa­tion dange­reuse, à cause de la visi­bi­lité mais aussi de la volonté puni­tive de certains auto­mo­bi­listes. Serait-ce diffé­rent sans bande cyclable ? Pas certain.


    Le Cerema expli­cite ses recom­man­da­tions en fonc­tion du trafic vélo, du trafic moto­risé et de la vitesse. C’est effec­ti­ve­ment bien moins binaire.

    Les recom­man­da­tions de bande cyclable ou bande déra­sée sur voie à 70 ou 80 km/h m’in­ter­roge toute­fois.

    Ces solu­tions favo­risent clai­re­ment les dépas­se­ments trop proches et à trop haute vitesse de la part des moto­ri­sés. C’est parti­cu­liè­re­ment sensible pour les poids lourds (mais pas unique­ment).

    En même temps, en l’ab­sence, on prend aussi le risque que le conduc­teur moto­risé voit le cycliste trop tard pour frei­ner ou qu’un véhi­cule en face l’em­pêche de se dépor­ter au dernier moment.

    Les deux situa­tions sont mortelles. Mes expé­riences sur natio­nales et dépar­te­men­tales denses ne me rendent pas très posi­tif sur la possi­bi­lité de mixer des modes doux avec des moto­ri­sés au-delà de 50 km/h. C’est d’ailleurs là qu’il y a le plus de morts à vélo.


    (*) Je ne parle que de la ville. Une grande partie des argu­ments n’a pas de perti­nence hors agglo­mé­ra­tion. Le dépas­se­ment devient la problé­ma­tique centrale. S’il n’est pas possible de faire une bande cyclable extra-large d’au moins 1,5m, alors il est proba­ble­ment effec­ti­ve­ment préfé­rable de ne pas en avoir du tout, surtout avec des poids lourds et une vitesse élevée (si ça les incite à frôler, c’est mortel).

    (**) Bien évidem­ment aussi, je parle de vraies bandes cyclables, pas les traits de pein­ture qui laissent 50cm de cani­veau impra­ti­cable.