Catégorie : Geek

  • Disque NAS et système de backup

    Aujourd’­hui c’est backup day. Oui, encore. C’est bien le prin­cipe, non ?

    Histo­rique­ment je me repo­sais sur un Syno­logy à deux disques en local, et épiso­dique­ment des gravures de bluray à poser chez la famille ou les amis. La gravure deve­nait une corvée au fur et à mesure que la quan­tité de données augmen­tait.

    J’ai changé de poli­tique quand le Syno­logy a rendu l’âme : Un bare­bone super fin super fin super fin sans venti­la­teur accom­pa­gné d’un disque 2.5″. Double avan­tage : Ça peut se fixer derrière la TV sans prendre de place ni faire de bruit et je peux y instal­ler une distri­bu­tion linux que je contrôle. Le dernier point m’a permis d’y instal­ler Crash­plan, ce qui est un parcours du combat­tant à main­te­nir sur un Syno­logy. Le support bluray devient option­nel. Si le seul disque casse, j’ai un backup distant frais pour le restau­rer. Ça me suffit.

    * * *

    Le disque se remplit au fur et à mesure et je suis désor­mais à l’étroit. Je pensais rache­ter un disque de capa­cité double à prix raison­nable deux ou trois ans après. L’évo­lu­tion de l’in­for­ma­tique en a décidé autre­ment.

    Les SSD et le cloud ont pris les devants. Les disques magné­tiques 2.5″ ne semblent pas avoir vrai­ment évolué depuis 2014. Les prix se sont stabi­li­sés, les grandes capa­ci­tés sont rares et chères. Plus gênant : Le bare­bone accepte les disques jusque 9.5 mm d’épais­seur. C’était normal à l’époque mais aujourd’­hui les Seagate de 3 To et plus font 15 mm.

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    Bref, j’ai au moins deux choix :

    J’achète un disque 2.5″ 3 ou 4 To pour rempla­cer l’ac­tuel. Ça coûte plus cher que prévu et la marque n’a pas bonne répu­ta­tion. J’ai le même problème dans deux ans et là il faudra que je change mon set-up. Si quelqu’un me trouve un 2.5″ de 3 ou 4 To et de 9mm d’épais­seur au maxi­mum pour pas trop cher, je suis sacré­ment preneur. Pour l’ins­tant je n’ai pas trouvé.

    Je trouve un autre bare­bone pas trop gros et sans venti­la­teur mais qui accepte les 3.5″. Je crains le prix et la taille mais ça me permet­trait de tenir assez loin. Je suis preneur de sugges­tions pour le dit bare­bone.

    Vous voyez autre chose ?

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    Je fais un billet séparé avec ma dernière ques­tion orien­tée synchro­ni­sa­tion et exten­sion de stockage, histoire de ne pas tout mélan­ger. Parlons ici de stockage prin­ci­pal et de backup, ça sera déjà pas mal.

    * * *

    Quelques notes addi­tion­nelles suites aux premiers retours :

    • Je pour­rais prendre un Syno­logy comme bare­bone, mais je perdrais la souplesse de mon Linux. Entre autres je peux dire au-revoir à Crash­plan et ça demande de trou­ver une autre solu­tion de backup (je parle bien de backup, avec histo­ri­sa­tion au cas où je fais des bêtises avec mes fichiers, Drop­box ou des solu­tions de synchro­ni­sa­tion ne pour­ront pas remplir ce rôle).
    • Je parle de 2 To de données à moyen terme et 3 To à long terme. Comp­tez 20% de plus pour l’his­to­rique dans une solu­tion de backup. Je me vois mal mettre ça sur S3 ou équi­valent. Même Amazon Glacier n’est pas évident côté tarifs.
  • Dis Mozilla, c’est quoi ta stra­té­gie ?

    Mozilla, j’ai vécu avec toi depuis les miles­tones des années 2000. À l’époque on ne parlait pas même pas d’une 1.0 sur ce qui est devenu SeaMon­key.

    J’ai vu XULRun­ner qui permet­tait d’en­cap­su­ler une app web dans un conte­neur appli­ca­tif desk­top. C’était Atom et Elec­tron avant l’heure. Et puis tu as tué ce qui aurait pu faire le pont avec le desk­top.

    À l’époque il y avait XUL et XBL, qui permet­taient la compo­si­tion d’in­ter­face « web » avant l’heure. J’ai vu l’ini­tia­tive autour de XBL 2 mais la sauce n’a pas pris. Et puis tu as tué XUL en n’y voyant qu’un compo­sant de tes propres inter­faces.

    J’ai vu vers 2014 ton navi­ga­teur qui savait conver­tir une webapp en APK natif pour Android. Encore une fois on avait un pont entre le web et l’ap­pa­reil que les gens ont dans les mains. Et puis tu as tué ce qui permet­tait de faire le pont entre le web et les mobiles.

    À l’époque il y avait Fire­foxOS, qui envi­sa­geait d’ap­por­ter le web plus direc­te­ment sur le mobile. L’ini­tia­tive n’a pas pris dans le temps que tu lui as donné, mais ça aurait été un travail long terme. Et puis tu as tué le projet sans l’as­su­mer, avec une commu­ni­ca­tion vrai­ment défaillante.

    Aujourd’­hui les dev s’en­thou­siasment de ce que peut permettre Elec­tron à l’ave­nir et chantent l’in­no­va­tion de Chrome qui permet d’ins­tal­ler des webapp sur Android depuis quelques jours. Faute de compo­sants et de compo­si­tion, les gens refont des moteurs d’in­ter­face tout en Javas­cript. Chrome devient le point de passage obligé pour faire le pont entre web et mobile.

    Je donne ces deux exemples. J’en ai d’autres en tête. Peut-être arrives-tu trop tôt à chaque fois. Je ne sais pas. Par contre je suis fati­gué de voir toutes ces bonnes initia­tives tuées dans l’œuf pour ressor­tir plus tard chez des gens qui n’ont pas forcé­ment le bien commun comme objec­tif.

    Dis, Mozilla, c’est quoi ta vision et ta stra­té­gie pour le web ? Ça devient de moins en moins clair pour moi au fur et à mesure que les années passent. Je veux bien croire qu’il y en a une, je demande juste à ce qu’on me l’ex­plique.

  • [Lecture] Reprise

    Après un long moment de silence, l’en­vie de reprendre l’écri­ture sur ce blog me revient.

    — Emma­nuel Clément

    L’ami Emma­nuel revient. Message infor­ma­tif à ceux qui comme moi auraient loupé l’in­for­ma­tion parce qu’il a silen­cieu­se­ment changé l’adresse de son flux RSS sans faire de redi­rec­tion (oui, il y a un message subli­mi­nal là derrière :-)

     

  • ⌃ctrl + ⌘cmd + ␣espace

    Je fais atten­tion à ma typo­gra­phie, et en parti­cu­lier les majus­cules accen­tuées, les cadra­tins ou les chevrons de cita­tion. Je tape aussi de plus en plus le point médian · pour les formes de genre pluriel.

    Il reste que je cherche fréquem­ment les autres combi­nai­sons. Si vous êtes comme moi, Romy a fait une excel­lente anti-sèche sur ce que propose le clavier mac. Visi­ble­ment il existe aussi une solu­tion native pour ceux qui sont déjà sous Sierra.

    Elle y liste aussi la combi­nai­son ⌃ctrl + ⌘cmd + ␣espace pour déclen­cher un sélec­teur de saisie complet.

    J’avoue qu’il me manque encore la touche compose qu’on trouve sur toutes les distri­bu­tions à base de Linux. Elle permet de compo­ser une grande partie des carac­tères euro­péens absents du clavier, et en parti­cu­lier d’in­sé­rer des diacri­tiques où on souhaite.

  • Besoin d’aide sur un problème wifi

    À la maison, mon laptop perd sa connexion wifi régu­liè­re­ment, disons toutes les 5 à 30 minutes. Tech­nique­ment il indique qu’il est toujours connecté, mais plus rien ne passe sur le réseau. Il me suffit de décon­nec­ter le wifi et le recon­nec­ter immé­dia­te­ment pour que le réseau soit de nouveau acces­sible.

    C’est fran­che­ment handi­ca­pant pour travailler de chez moi dès que j’ai une vidéo-confé­rence à faire. J’ai essayé tout ce à quoi j’ai pensé et je suis vrai­ment en demande d’aide.


    J’ai ce problème unique­ment sur mon laptop (macbook pro 2015 avec un OS X 10.11.6 à jour), chez moi, en wifi.

    – J’ai a priori exclu une simple défaillance de l’émet­teur wifi parce que ça le fait que je sois sur l’émet­teur wifi de la box (Nume­ri­cable 2012) ou sur mon émet­teur perso (Devolo dlan 1200+ wifi ac, lui-même relié en CPL à la box).

    – J’ai a priori exclu une simple défaillance de la box parce que ça ne le fait pas en filaire.

    – J’ai a priori exclu un simple problème d’in­ter­fé­rence radio local parce que ça ne le fait pas sur le laptop de ma femme (macbook air 2015, même version de OS X) ni sur mon smart­phone Android.

    – J’ai a priori exclu un simple problème logi­ciel sur mon laptop parce que ça ne le fait pas sur le wifi du boulot ni sur celui de mon loge­ment pari­sien.

    À priori il y a une combi­nai­son qui ne colle pas et je ne sais pas pourquoi. J’ai essayé de suppri­mer les réseaux sur ma confi­gu­ra­tion de laptop pour les recréer, de chan­ger le canal wifi, la fréquence d’émis­sion et le mode d’au­then­ti­fi­ca­tion de la box… rien n’y fait.

    Toute idée est bonne à prendre. Si vous avez besoin d’in­fos il suffit de deman­der et je vous donne ce que j’ai.

    Vous m’ai­dez ?

  • Et si on agençait des photos sur une page ?

    J’ai cher­ché à agen­cer des vignettes de photo de façon harmo­nieuse sur une page web. Le problème à l’air simple mais j’ai des photos de tous formats, dont certains vrai­ment atypiques.

    La grille

    La méthode la plus simple c’est de choi­sir un format d’images, choi­sir un nombre de colonnes, et de s’y tenir. Si une image n’a pas le bon ratio, il suffira de couper ce qui dépasse. 500px utilise encore ce système pour la plupart de ses vues.

    grillePour aller plus loin on peut mettre quelques photos en grande taille en prenant la place de plusieurs autres. On casse la mono­to­nie tout en permet­tant de mettre en avant les images les plus impor­tantes.

    En prévoyant plusieurs agen­ce­ments diffé­rents prédé­ter­mi­nés on peut réus­sir à caser des images en format diffé­rent, et ne pas trop déna­tu­rer  les formats portraits ou les images très étirées. On reste toute­fois fixés à des formats prédé­ter­mi­nés.

    Le système de grille est rapide et effi­cace. La seule contrainte est de choi­sir entre la capa­cité de respec­ter scru­pu­leu­se­ment l’ordre des photos et celle de choi­sir manuel­le­ment lesquelles seront mises en avant.

    L’al­go­rithme de Packery va encore plus loin sur ce chemin. À partir d’une grille fixée, il propose de défi­nir un nombre de lignes et de colonnes pour chaque image et de la placer à l’es­pace le plus adapté. L’ordre n’est alors qu’in­di­ca­tif et on doit toujours rogner les images pour les faire tenir sur un nombre fixe de lignes et colonnes, mais on y place des formats et des tailles très diffé­rentes. Pas de secret toute­fois, cet agen­ce­ment lais­sera forcé­ment des blancs. À vous de voir si c’est accep­table, quitte à tenter de les combler par quelques mots.

    Quel que soit le système de grille, le réel enjeu est de savoir ce qu’on peut couper ou pas dans chaque image pour qu’elle colle aux formats prévus. Certains algo­rithmes y arrivent main­te­nant assez bien, surtout quand il y a des visages.

    Même si mon cas d’usage me permet­trait de choi­sir manuel­le­ment comment décou­per chaque image au cas par cas, intel­lec­tuel­le­ment ça me gêne de couper des pixels que j’avais volon­tai­re­ment choisi de garder lors de la créa­tion initiale de l’image. Je crains aussi que le visi­teur s’en fasse une idée faus­sée et au final n’ouvre pas l’image dans son format voulu. C’est parti­cu­liè­re­ment vrai pour les images très en hauteur ou très en largeur, qui ne pour­ront jamais donner le même ressenti si elles sont tronquées.

    On empile

    L’autre méthode est d’em­pi­ler les photos par lignes ou par colonnes en respec­tant leur ratio.

    Tumblr le fait par colonnes en mettant chaque image sur la première place dispo­nible. On obtient une sensa­tion de vrac où l’ordre des images n’est qu’à moitié respecté mais le résul­tat est parfait pour leur cas d’usage. Toutes les images ne terminent pas à la même hauteur mais c’est là encore tout à fait légi­time pour le système de flux sans fin que repré­sente un Tumblr.

    On peut imagi­ner de mettre en avant des images en les passant sur deux colonnes mais, sauf à espé­rer un cas excep­tion­nel où les deux images du dessus s’ar­rêtent pile à la même hauteur, il faudra soit lais­ser du blanc soit couper un peu la plus longue des deux.

    Avec un algo­rithme un peu intel­li­gent on peut tenter de repé­rer quand deux images arrivent presque à la même hauteur et donc ne couper que quelques pixels qui ne se verront pas, mais ça veut aussi dire que l’image mise en avant est quasi­ment lais­sée au hasard. La proba­bi­lité d’en avoir une dépend direc­te­ment de la quan­tité de pixels qu’on accepte de rogner sur les images.

    Pour quelque chose de plus struc­turé Flickr a choisi une dispo­si­tion par lignes. On choi­sit une hauteur cible et on empile toutes les images une à une jusqu’à la fin de la ligne. Ça ne tombe jamais juste mais Flickr se permet alors de faire varier légè­re­ment la hauteur de la ligne à la hausse ou à la baisse. Si on respecte les ratios des images concer­nées, on finira forcé­ment par tomber sur la largeur de ligne souhai­tée. On peut choi­sir de garder la dernière image ou pas (respec­ti­ve­ment en dimi­nuant ou augmen­tant la hauteur de ligne) en fonc­tion de la dispo­si­tion la plus proche de la hauteur idéale.

    Avec un peu de complexité on doit pouvoir éviter les lignes incom­plètes en fin de page. Il suffit de tenter plusieurs combi­nai­sons sur les x dernières lignes puis voir laquelle respecte le mieux la hauteur cible pour chaque ligne parmi celles qui n’ont aucune ligne incom­plète. Je ne suis cepen­dant pas tota­le­ment certain que ça vaille le coup, et ça peut faire varier signi­fi­ca­ti­ve­ment la hauteur des dernières lignes.

    Ce système permet des mises en avant simples en mettant une image en pleine largeur de temps en temps. On peut même, si on le souhaite, avoir des mises en avant à largeur arbi­traire. Il suffit alors de mettre les mises en avant sur un des bord et de reprendre l’al­go­rithme stan­dard sur la largeur restante. Une fois arrivé proche du bas de l’image mis en avant, on la réduit ou l’agran­dit légè­re­ment (avec pour effet d’agran­dir ou de réduire propor­tion­nel­le­ment l’es­pace hori­zon­tal sur le côté, et donc la hauteur corres­pon­dante) jusqu’à ce que les deux corres­pondent.

    On peut aussi imagi­ner ne pas se limi­ter à une seule mise en avant par hauteur et les empi­ler sur un ou deux côtés, y compris sur des hauteurs diffé­rentes. La contrainte va être de toujours avoir les plus hautes à l’ex­té­rieur.

    Il reste que la dispo­si­tion en colonnes de Tumblr flatte les images verti­cales et vigné­tise à l’ex­cès des images orien­tées format paysage. La dispo­si­tion en lignes de Flickr fait l’op­posé et rend diffi­cile la lecture des images au format portrait.

    Si un format est très forte­ment majo­ri­taire, on peut imagi­ner utili­ser le système des mises en avant pour compen­ser.

    Je n’ai pas vu d’adap­ta­tion de l’al­go­rithme Flickr en ce sens. Il faut dire que ça complexi­fie­rait nette­ment un système qui est sinon rela­ti­ve­ment simple. Si j’ai un peu de temps, je vais peut-être tenter l’ex­pé­rience.


    Quelques liens si le sujet vous inté­resse :

  • [Posi­tif] Venti­la­teur silen­cieux

    Et si on disait du bien ?

    91LEjCQKCLL._SL1500_Une semaine sans clima­ti­sa­tion par forte chaleur, dix venti­la­teurs de comman­dés sur Amazon. La bonne surprise c’est qu’ils sont *vrai­ment* silen­cieux – silen­cieux, pas juste peu bruyant ou très lent – tout en ayant un bon débit d’air. On peut travailler ou même dormir à côté.

    Oui, c’est indiqué sur la boite, et le prix est en consé­quence, mais ma confiance dans les indi­ca­tions marke­ting est parfois réduite.

    Donc voilà, c’est le Rowenta VU2640F0 Turbo silence. 40 cm pour 85 € (oui, quand même).

  • Télé­phone, email et signa­tures

    Mes signa­tures e-mail deviennent de plus en plus brèves. Je signe d’un double tiret et de mes nom et prénom, parfois unique­ment le prénom.

    C’est déjà tota­le­ment super­flu – mon nom est déjà indiqué comme expé­di­teur, et mieux mis en valeur dans n’im­porte quel logi­ciel de lecture email que ne le sera jamais la signa­ture – mais je conti­nue par habi­tude, pour faire comme tout le monde, un peu par peur qu’on me reproche l’im­po­li­tesse une absence totale qui ne serait pas encore dans les usages. Un jour j’aban­don­ne­rai quand même proba­ble­ment le peu que je garde, vue l’ab­sence totale de valeur.

    Oui, c’est l’usage, mais cet usage de signa­tures longues et inutiles m’agace signi­fi­ca­ti­ve­ment, au point qu’il serait malhon­nête que j’im­pose moi-même aux autres plus que le strict mini­mum. Je remarque d’ailleurs que les conver­sa­tions les plus colla­bo­ra­tives que j’ai se font souvent avec des échanges sans signa­ture. On se présente une fois, la première, pas à chaque fois qu’on se parle.

    Parfois j’in­dique le nom de la société, quand je n’ai pas d’in­te­rac­tion assez fréquente avec mon inter­lo­cu­teur pour qu’il sache qui je suis, mais fina­le­ment je m’en passe souvent.

    Quant au titre, quand bien même mon inter­lo­cu­teur ne le connais pas déjà, j’en n’en vois souvent plus la valeur. Je l’ajoute encore souvent par prin­cipe quand je précise la société, mais je suis mal à l’aise.

    Je valo­rise ce que les gens font et leur rôle dans la discus­sion, pas leur titre ou leur rôle dans leur propre société. Est-ce vrai­ment impor­tant que je sois CTO, déve­lop­peur ou chef de projet ? Ce n’est pas ma façon de voir la colla­bo­ra­tion et je ne précise mon titre que quand je veux arti­fi­ciel­le­ment donner du poids, impres­sion­ner ou jouer sur le côté hiérar­chique, parfois sur des commu­ni­ca­tions plus formelles.

    Je déteste le parties marke­ting, annonces d’évé­ne­ments, logos et banières dans les signa­tures. C’est une plaie dans les échanges un peu long, ça n’ap­porte rien, et ça trans­forme chaque message en signal commer­cial publi­ci­taire. Là encore, peut-être parce que ce n’est pas mon rôle premier, j’ai l’im­pres­sion que ça fait plus de mal que de bien. Je déteste en rece­voir, je ne l’im­po­se­rai pas à mes inter­lo­cu­teurs.

    * * *

    Il reste l’adresse et le télé­phone, oui. Et là il y a un sujet inté­res­sant sur les outils. Pourquoi donne­rais-je l’adresse des locaux et mon télé­phone ?

    J’uti­lise pour­tant bien plus la vidéo confé­rence par hangout que le télé­phone. Quant à rece­voir des cour­riers, je crois que les seuls que j’ai reçu depuis mon arri­vée dans la société sont des cartons publi­ci­taires et cartes de vœux.

    Mes outils sont asyn­chrones, élec­tro­niques. En interne tout ou presque se fait par Slack. L’ex­terne se fait essen­tiel­le­ment par email, parfois par vidéo-confé­rence.

    Ce n’est pas qu’une lubie. Utili­ser le télé­phone comme outil prin­ci­pal implique­rait d’avoir un bureau dédié pour ne pas déran­ger les tiers et de lais­ser les gens sur messa­ge­rie pour ne pas être inter­rompu en perma­nence.

    Par dessus tout, ça ne fonc­tion­ne­rait pas dans une orga­ni­sa­tion colla­bo­ra­tive. L’email ou la messa­ge­rie permettent de s’adres­ser à un groupe, avec plusieurs personnes et pas que le-chef-qui-décide. Le cas échéant ces outils permettent de se rensei­gner pour ensuite répondre de façon éclai­rée, en asyn­chrone, ou de faire suivre à la bonne personne.

    C’est encore plus vrai pour moi qui ai une vision de faci­li­ta­teur et d’or­ga­ni­sa­teur, pour coor­don­ner et permettre aux équipes de travailler plutôt que pour déci­der et faire exécu­ter. Le bon inter­lo­cu­teur qui sait et qui agit, c’est rare­ment moi. Je fais même tout pour que ce ne soit pas moi.

    Un coup de fil impromptu à partir du numéro trouvé en signa­ture ? Mais ce serait tota­le­ment contre-produc­tif pour tout le monde. En échange je suis réac­tif pour au moins lire les messages et y répondre immé­dia­te­ment quand c’est urgent.

    Parfois je discute par télé­phone, parfois je rencontre les gens en face à face. Dans ce cas là, les coor­don­nées sont échan­gées dans l’in­vi­ta­tion, ou expli­ci­te­ment dans la discus­sion, et ça fonc­tionne très bien.

    Pourquoi diable irais-je préci­ser tout ça dans mes signa­tures ? Inci­ter les gens à me lais­ser un message audio sur répon­deur plutôt que d’écrire un e-mail avec les bons groupes en copie ? Inci­ter les gens à m’en­voyer des lamelles d’abres morts par la poste plutôt qu’un docu­ment numé­risé par email ? Lais­ser les gens venir au bureau au hasard sans rendez-vous après avoir deviné le code du portail et la porte à laquelle il faut frap­per ? (*)

    J’ai plus de vidéo-confé­rences que de discus­sions télé­pho­niques et rencontres physiques réunies. Mettez-vous votre iden­ti­fiant de vidéo-confé­rence en signa­ture de vos emails ? Préci­sez-vous votre email person­nel en signa­ture de vos cour­riers papier ? Pour­tant c’est l’équi­valent de mon côté du télé­phone en signa­ture d’email.

    En échange je donne mon email, faci­le­ment. Il me sert pour discu­ter, pour envoyer et rece­voir des docu­ments, et même d’iden­ti­fiant pour les vidéo-confé­rences.

    C’est une ques­tion de canaux d’échange. Mes outils ne sont plus le télé­phone et le cour­rier. Ça n’au­rait juste pas de sens de les répé­ter à chaque fois que j’échange deux lignes avec quelqu’un.

    (*) Pour les non pari­siens : oui, à Paris il faut souvent un premier code portail pour accé­der aux inter­phones. Ici préci­sé­ment nous n’avons non seule­ment pas d’in­ter­phone mais le nom de la société n’ap­pa­rait nulle part à l’ex­té­rieur, pas même sur la porte d’en­trée. Venir avec juste une adresse c’est assez aven­tu­reux.


    Et vous, à quoi ressemblent vos signa­tures email ? pourquoi ?

  • Que se passe-t-il le jour où je ne suis plus là ?

    Je peux passer sous un bus et me retrou­ver soit sur un lit d’hô­pi­tal soit dans une boite en chêne. Que se passe-t-il le jour où je ne suis plus là ?

    Les données infor­ma­tiques ne sont pas forcé­ment les premières choses auxquelles mes proches pense­ront mais j’ai la désa­gréable habi­tude de chif­frer les disques et avoir de vrais mots de passe. Pire : je suis l’in­for­ma­ti­cien de la maison et donc le seul à déte­nir certaines clefs.

    Photos, docu­ments, tout ceci risque d’être perdu si le NAS arrête de fonc­tion­ner. Les fichiers qui peuvent trai­ner sur un Google Drive ou un Drop­box ont eux un compte à rebours. Il y a des vraies données qu’il faut faire vivre plus long­temps que moi.

    Livres, textes, codes sources, qu’est-ce que ceux qui restent vont faire de ça ? Sauront-ils même les iden­ti­fier et quelles sont les possi­bi­li­tés ?

    Pour le reste – blog, réseaux sociaux, noms de domaine – je ne sais pas bien quel sens ça a mais je n’ai pas envie de lais­ser un parcours du combat­tant pour que mes survi­vants les éteignent ou les archivent s’ils le souhaitent.

    * * *

    J’ai beau­coup de ques­tions, peu de réponses. Je peux faire un docu­ment qui explique des choses. Le plus compliqué va être qu’il survive et puisse être trouvé faci­le­ment. Le papier peut brûler s’il y a vrai­ment un acci­dent grave, plus proba­ble­ment il sera perdu avant 20 ans. L’in­for­ma­tique n’est guère mieux : j’ai des sauve­gardes mais qui saura y avoir accès sans moi ? qui saura les exploi­ter et retrou­ver l’in­for­ma­tion ?

    Même avec ce docu­ment, est-ce suffi­sant pour qu’un non-infor­ma­ti­cien se débrouille ? Je n’ai de toutes façons pas envie que ma famille fasse de l’ar­chéo­lo­gie infor­ma­tique.

    Aujourd’­hui je demande à deux proches en qui j’ai toute confiance s’ils peuvent prendre cette lourde charge : trans­mettre et porter assis­tance sur ces ques­tions le jour où je ne le pour­rai pas. Je ne sais pas comment ça tien­dra 50 ans, quelle forme ça pourra prendre.

    * * *

    Il restera de toutes façons le point central : les clefs, les mots de passe, les iden­ti­fiants. Je ne peux pas lais­ser un docu­ment avec tout ça, ni sous forme de papier ni sous forme infor­ma­tique, ni chez moi ni chez d’autres.

    Il y a la ques­tion de sécu­rité et de confi­den­tia­lité tant que je suis encore là, mais aussi que les mots de passe vivent. Comment mettrai-je à jour systé­ma­tique­ment ce docu­ment tout en gardant sa confi­den­tia­lité et sans peser sur les deux proches qui accep­te­ront d’être mes relais ?

    On me propose des fichiers chif­frés à poser d’un côté et la clef ou le mot de passe à poser de l’autre. Je ne sais pas quelle péren­nité j’ai côté humain. Je crains aussi la tech­nique : Quel est le risque que le chif­fre­ment soit cassé de mon vivant et que les données fuitent ? Quel est le risque que le chif­fre­ment ne soit pas cassé mais que les tech­no­lo­gies changent et deviennent diffi­cile à exploi­ter à ce moment là ?

    * * *

    Plein de ques­tions, et diable­ment l’en­vie de monter yet another side project pour créer ce qui n’existe pas : une plate­forme et des outils pour s’oc­cu­per de tout cela, simpli­fier ce qui est déjà diffi­cile humai­ne­ment et qui ne doit pas être aussi diffi­cile tech­nique­ment.

  • Quota­tion marks in Europe

    Pour les typo­geeks d’entre vous