Je ne comprends rien à la polémique récente sur la viande halal. Il semblerait que de la viande halal soit vendue à tout le monde sans être étiquetée comme telle.
Je dirai juste « et alors ? »
Depuis quand demandez-vous à votre boucher si l’égorgeur de votre poulet était tourné vers la Mecque ? Cela a-t-il vraiment une importance pour vous ? Je ne connais aucune religion qui interdise de se tourner vers la Mecque pour découper un poulet. Suivez-vous une telle croyance ?
Votre viande n’a rien de moins ou de plus quand elle est halal ou non. Vous ne le saviez d’ailleurs même pas jusqu’à présent. Sauf à ce que vous militiez contre les méthodes d’abattage halal même quand la viande ne vous est pas destinée, seul le rejet de l’autre est une justification à une telle polémique.
Qu’on ne me parle pas de laïcité. Déjà parce qu’on ne parle pas d’une action de l’État ou d’une obligation légale – qui sont les deux seuls objets de la laïcité – mais aussi parce que jusqu’à présent personne ne râlait sur le fait de manger du poisson le vendredi dans les cantines scolaires. Je note d’ailleurs qu’aucun musulman, même intégriste, ne s’en était offusqué. Il est contradictoire de reprocher à ces derniers de ne pas faire d’efforts alors que le rejet vient bien de leurs opposants.
Qu’on ne me parle pas non plus de communautarisme. Rejeter la viande halal non pas par ses caractéristiques mais par le simple fait qu’elle correspond aux attentes de l’autre et que « c’est la viande de l’autre », *ça* c’est du communautarisme. Le vivre ensemble, au contraire, serait d’essayer de contenter tout le monde tant que ça ne retire rien à personne. Ce serait plutôt de faire du halal (ou casher) par défaut si ce n’est pas plus cher ni plus mauvais.
Et si nous arrêtions d’être xénophobes ? Je crois me rappeler qu’il y a « fraternité » dans notre devise nationale.
Note ajoutée le 22 février au soir après coup comme il y a eu plusieurs réactions sur ce point : Je suis étonné qu’on parle sanitaire et je suis convaincu que pour pas mal de gens c’est une facade très similaire à celle de la non-dissimulation du visage alors que ce qui était cherché c’était l’interdiction de la burqa, une excuse.
Ceci dit je suis d’accord sur ce point avec les commentaires : S’il y a un risque ou un problème sanitaire alors on règlemente. J’irai même plus loin, plutôt qu’une étiquette, s’il y a un problème sanitaire, alors on arrête les dérogations et on interdit les mauvaises pratiques.
S’il y a étiquette ça sera « viande abattue sans étourdissement ». Sous réserve que les pratiques évoluent comme dans d’autres pays, on pourra avoir de la viande halal avec étourdissement (prières, tourné vers la Mecque, cotisation à l’institution religieuse, etc.). Inversement on pourra avoir des viandes non halal mais avec l’étiquette.
Ca ne règle donc pas le fond de mon discours et le sujet que je souhaitais aborder. Je mets donc désormais de côté toutes les questions sanitaires qui répondraient à cette problématique dans les commentaires.
Par contre, quand bien même on irait là, ça ne changera pas qu’il y aura encore les autres aspects (se tourner vers la Mecques, les éventuelles prières ou paroles rituelles – même si il semble qu’elles ne soient pas prononcées, et la « taxe » des institutions religieuses). Dans d’autres pays on a du halal avec ces autres aspects tout en étourdissant. Bref, je m’intéresse à ces autres aspects et mets de côté l’aspect sanitaire.
Laisser un commentaire