Il faut arrêter de se voiler la face. Il est tellement simple de comprendre pourquoi cela fait polémique. Accepter l’autre ce n’est pas être un bénit oui oui.

La pratique religieuse de mes voisins est de manger des animaux préparés d’une certaine façon ? Grand bien leur en fasse, je m’en moque éperdument (je n’utiliserais même pas l’argument de barbarie).

Par contre, lorsque je mange ma viande à moi, j’aime bien savoir que mon boucher, il s’en fou de la Mecque, comme je m’en fou. J’aime savoir que les générations de boucher à venir n’aurons pas à être formés à la position de la Mecque parce qu’on peut vendre plus quand on connait la position de la Mecque.

J’aime choisir mes fournisseurs en fonction de mes convictions. Je préfère acheter français que made in china et je préfère aussi manger de la viande sans me soumettre à la quête d’un organisme religieux qui ne me corresponds pas (car il ne me correspond pas, je le dit sans rejet, chacun fait ce qui lui plait).

Je suis moi même de conviction religieuse et je ne veux pas me soumettre à la pratique religieuse des autres. C’est tout aussi irrationnel que de vouloir s’y soumettre. Mais s’il vous plait, qu’on me respecte autant que les autres. Qu’on ne me mette pas sous silence sous prétexte que je suis la majorité.

Arrêtons de demander aux moins exigeants de se plier aux exigences de l’autre.

Si demain une religion demande de consommer de la viande en faisant le poirier (parce que ça n’affecte pas la viande de faire le poirier), et bien je n’ai pas envie de moi même devoir faire de même sous prétexte que le goût est le même.

La meilleure façon de faire taire la polémique est d’étiqueter cette viande, fin. En voyant le paquet, je ne me dirais pas idiotement « arg, vilaine viande hallal, vade retro », mais simplement « ah, non, moi je préfère l’autre, c’est ma conviction intime et personnelle »

La laïcité, la fraternité. Ce n’est pas tout accepter bêtement, c’est accepter l’autre et s’accepter soit même. Ce n’est pas avoir peur de dire non en pensant que ce non sera mal interprété sous couvert d’une accusation de racisme primaire.

La polémique n’a en effet pas lieu, il n’y a eu de tord causé à personne, mais coupons court, étiquetons, laissons le choix, fin.