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  • Pour en finir avec la « guerre aux pauvres »

    J’ai encore eu cette conver­sa­tion avec quelqu’un que je respecte beau­coup il y a peu : Oui il y a des fraudes, des abus, et des aides super­flues. Ceci dit taper sur ces abus est globa­le­ment se trom­per de poli­tiques. De l’aveu même des poli­tiques qui cherchent à les mettre en valeur, ces abus sont insi­gni­fiants sur la masse. S’il faut conti­nuer à les traquer, ça ne chan­gera jamais la situa­tion finan­cière globale. Le risque, et on le voit souvent, est de faire tomber beau­coup de cas légi­times pour traquer un cas illé­gi­time ou liti­gieux.

    La fraude sociale aux pres­ta­tions versées repré­sente chaque année 3 milliards d’eu­ros, soit 0,5 % du montant total des sommes versées. Selon l’UMP, les frau­deurs ne dépassent pas 1 % des assu­rés. Et bien souvent, il s’agit d’er­reurs plus que de cas avérés de fraudes. D’ailleurs, une grande majo­rité de ces montants est récu­pé­rée. La fraude fiscale (celle des riches et des très riches) repré­sente entre 25 et 30 milliards d’eu­ros par an. Près de dix fois plus.

    Pour en finir avec la « guerre aux pauvres », si nous commen­cions une réelle poli­tique ? D’au­tant que chacun a souvent l’im­pres­sion que c’est l’autre qui profite. Tout dépend du point de vue. Ceux qui abusent consciem­ment et volon­tai­re­ment du système sont rares, et n’ont fina­le­ment que peu d’in­fluence sur les résul­tats.

    Oui, le lien est vers Media­part. Media­part est payant, mais si vous deviez vous abon­ner à une source de presse, c’est peut être une des premières à envi­sa­ger.  La période d’es­sai de 15 jours est à 1€, quel risque prenez-vous ?

  • [Hadopi] Juris­priu­dence ? Le rapport d’ex­per­tise

    De puis le début, cette ques­tion de condam­ner pour « défaut de sécu­ri­sa­tion de la ligne Inter­net » au lieu de pour­suivre pour contre­façon est un détour­ne­ment à la limite de l’im­pos­ture. Depuis le début nous savons que la traque des adresses IP repose sur des méthodes tech­niques et des fonde­ments juri­diques assez diffi­ciles à admettre.

    Le rapport d’ex­per­tise ne convient pas à tout le monde. Je n’ai aucune compé­tence juri­dique pour juger, mais ça peut être inté­res­sant à lire.

  • Nortel Networks hackers had « access to every­thing » for years

    Je ne sais que dire, si ce n’est que tout ça n’est pas vrai­ment éton­nant, ni même nouveau. Nous savons que des failles existent. Nous savons que certaines sont utili­sées et exploi­tées par des orga­ni­sa­tions.

    Nortel Networks hackers had « access to every­thing » for years

    Nortel, Veri­sign, des CA de certi­fi­cats SSL, ne croyez pas à la sécu­rité contre de grandes orga­ni­sa­tions ou gouver­ne­ments. C’est aussi pour ça que quelle que soit la tech­ni­cité du pres­ta­taire de solu­tion de sécu­rité, si les échanges reposent sur des certi­fi­cats, des clefs ou des proto­coles déte­nus par des tiers, vous ne faites que rajou­ter un risque.

    Nortel did nothing to keep out the hackers except to change seven compro­mi­sed pass­words that belon­ged to the CEO and other execu­tives. The company « made no effort to deter­mine if its products were also compro­mi­sed by hackers, » the WSJ said. Nortel, which sold off parts of its busi­ness as part of a 2009 bankruptcy filing, spent about six months inves­ti­ga­ting the breach and didn’t disclose it to pros­pec­tive buyers.

     

  • Révo­lu­tion numé­rique ? L’édi­tion ‘con­ti­nue de vivre sous l’An­cien Régi­me’

    Parfois le livre numé­rique est aussi cher que le papier. La décote atten­due par les lecteurs est de 25 à 50 % mais les éditeurs ont du mal à se lancer sur de tels chiffres. Le marché est encore ridi­cule et les inves­tis­se­ments sont lourds. Même à prix équi­valent, pour l’ins­tant la marge sur le numé­rique peut très bien être plus faible que sur papier.

    Main­te­nant c’est aussi le serpent qui se mord la queue puisque le marché ne décol­lera pas tant que les prix semble­ront illé­gi­times pour les lecteurs. Tout est histoire d’in­ves­tis­se­ment et de courage pour initier le mouve­ment.

    Malheu­reu­se­ment, quand s’ajoute la peur du numé­rique, la peur de devoir chan­ger d’ac­ti­vité, la peur de la contre­façon, et globa­le­ment la peur de perdre le contrôle ne donnent pas envie de faire ce premier pas.

    On voit déjà parfois des livres numé­riques plus chers que leur version de papier. Ça se retrouve quand les deux sont au même prix mais que le papier béné­fi­cie de la promo­tion des 5% légaux. Moins accep­table mais pas si rare, ça arrive aussi quand le prix du numé­rique est relié au prix du papier grand format : à l’ar­ri­vée de la version poche le papier se retrouve moins cher que le numé­rique.

    Mais c’est bien la première fois que j’en­tends dire aussi expli­ci­te­ment que ce sont parfois des manœuvres volon­taires de certains éditeurs. On vend du numé­rique, pour ne pas être taxé de mauvaise volonté et pour pouvoir être prêt si jamais le marché change, mais on fait tout pour que ça n’in­té­resse personne.

    Refu­ser de vendre un livre numé­rique à 6,50 euros pour éviter de perdre la vente d’un livre de poche à… 6,50 euros, relève d’une curieuse logique.

    Révo­lu­tion numé­rique ? L’édi­tion ‘con­ti­nue de vivre sous l’An­cien Régi­me’. Heureu­se­ment, beau­coup d’édi­teurs ont compris que quelque chose se passait et jouent le jeu.

  • LEGO : another brick in the wall of copy­right ?

    De la simple histoire de LEGO qui cherche à garder une exclu­si­vité sur les petites briques empi­lables. Plon­gée dans le gouffre des copy­right, mono­poles et droits des marques, juste à côté des collines du domaine public et de l’ap­pro­pria­tion par les hackers :

    LEGO : another brick in the wall of copy­right ?

  • Why Flexible Hours Inspire Perfor­mance

    Quels sont les horaires de travail ? J’ai moi même toujours eu du mal à répondre à cette ques­tion. En fait il y a toujours eu des horaires là où j’ai travaillé, comme partout. Malgré tout je ne les ai jamais respecté, ou plutôt je ne m’en suis jamais préoc­cupé. Personne ne m’en a jamais fait le reproche et je suis assez respon­sable pour ne pas profi­ter de cette largesse à mauvais escient.

    J’ar­rive quand j’ar­rive, parfois tôt, souvent tard. Je me rend compte que c’était proba­ble­ment pertur­bant pour certains de mes supé­rieurs ou pour des collègues qui n’avaient pas cette liberté, ou qui croyaient ne pas l’avoir (n’est-ce fina­le­ment pas la même chose ?). Malgré tout, quelle diffé­rence si j’ar­rive à 9h, 9h30 ou 10h tant que je passe la jour­née avec les collègues, que nous avons le temps de discu­ter, d’échan­ger, et que je fais ma dose de travail (souvent en restant plus tard le soir, ou en travaillant aussi de la maison).

    L’his­toire de Marga­ret Heffer­nan recoupe beau­coup de mes impres­sions : Why Flexible Hours Inspire Perfor­mance. Les meilleures équipes dans lesquelles j’ai travaillé fonc­tion­naient entiè­re­ment de cette façon.

    Mes horaires me préoc­cupent d’au­tant moins que mon travail a souvent été de la réflexion. Il ne suffit pas de se mettre à table et de rédi­ger un docu­ment ou de se mettre à penser. Il faut que la ques­tion ait tourné dans la tête pendant quelques jours, quitte à avoir fait tout autre chose. Il faut aussi avoir une bonne idée de ce qui se fait ailleurs, décou­vrir les inno­va­tions, faire de la veille, expé­ri­men­ter des choses même si ce n’est pas direc­te­ment relié à la tâche en cours. Que je sois au travail ou non, les idées murissent, et ça ne se compte pas en heures de travail.

    Pire, respec­ter les horaires c’est arri­ver à 9h quand une demie heure de sommeil aurait été profi­table, ne pas pouvoir rentrer tôt un soir pour passer à la poste et rester stressé, ou simple­ment ne pas travailler quand l’es­prit le veut mais quand un papier nous dit que c’est l’heure. Au final non seule­ment ce n’est pas plus produc­tif mais ça l’est fran­che­ment moins.

    Outre la tranche 10h30 – 16h, qui effec­ti­ve­ment est indis­pen­sable pour que tout le monde se retrouve et pour pouvoir échan­ger avec les tiers, je consi­dère que fina­le­ment les heures n’ont de perti­nence que pour les purs exécu­tants. Les autres, ceux qui font un travail intel­lec­tuel de créa­tion, ont tout inté­rêt à trou­ver eux mêmes leurs horaires. Certains n’y arri­ve­ront pas, mais ceux là n’au­ront géné­ra­le­ment pas l’au­to­no­mie ou l’at­ti­tude respon­sable qu’il faut à un cadre auto­nome. Concen­trez-vous sur les autres, ce sont eux qui font avan­cer la barque.

    Reste un point, celui qui me pose problème : Cette réflexion est assez bien accep­tée dans le milieu ingé­nieur et infor­ma­tique. C’est moins le cas ailleurs. Si je donne cette lati­tude à mes employés, il y a un risque que ces mêmes employés se fassent mal voir de la direc­tion ou des autres collègues. Et ça, c’est un problème que je n’ai pas encore résolu.

  • Le nucléaire est-il vrai­ment un atout en période de grand froid ?

    La ques­tion se pose, le nucléaire est-il vrai­ment un atout en période de grand froid ?

    Il faut dire qu’on ne dérange pas une centrale pour un pic de quelques heures. Les pics sont faits avec l’hy­drau­lique ou les éner­gies fossiles. Du coup on a beau se moquer de l’Al­le­magne qui ferait une bêtise à vouloir se sépa­rer du nucléaire, c’est bien nous qui leur emprun­tons de l’éner­gie dans les pics.

    Plus inté­res­sant : Leur produc­tion est à 20% renou­ve­lable et surtout eux n’ont pas encou­ragé le tout élec­trique pour consom­mer la produc­tion décla­rée « peu chère » :

    L’Agence de l’en­vi­ron­ne­ment et de la maîtrise de l’éner­gie évalue ainsi à 33 % la part des rési­dences prin­ci­pales françaises équi­pées de chauf­fage élec­trique, et 80 % pour les loge­ments construits en 2009, contre moins de 4 % en Alle­magne. La France se révèle donc plus « élec­tro­sen­sible » au froid que ses voisins euro­péens : quand la tempé­ra­ture baisse de 1 °C, la consom­ma­tion augmente de 5 000 MW pour toute l’Eu­rope, avec pour la France une part de 2 300 MW, contre 600 MW en Grande-Bretagne, 500 MW en Alle­magne et 300 MW en Italie. En France, le recours au nucléaire est donc tant la consé­quence que la cause de la forte demande en élec­tri­cité.

    Fina­le­ment, n’est-ce pas simple­ment que nous nous sommes créé de toutes pièces une dépen­dance forte au nucléaire ? Et si fina­le­ment l’angle d’at­taque c’était d’abord celui là ?

  • FileVault 2 easily decryp­ted, warns Pass­ware

    Vous utili­siez FileVault, TrueC­rypt, le Keychain de Mac OS X ou d’autres systèmes de chif­fre­ment du disque ? Il semble qu’au­cun ne soit parfait.

    Si l’im­per­fec­tion n’est pas en soi une décou­verte, qu’un logi­ciel public puisse récu­pé­rer les clefs de déco­dage en moins d’une heure est plus problé­ma­tique.

    Donc voilà : Chif­frez, parce que ça vous protè­gera tout de même contre la plupart des problèmes et que cela ne coûte rien ou presque sur un proces­seur moderne. Par contre n’ou­bliez pas que quelqu’un prêt à inves­tir 1000 $ dans une licence logi­cielle pourra accé­der à vos données.

    FileVault 2 easily decryp­ted, warns Pass­ware

    Contre l’es­pion­nage écono­mique, il n’y a qu’une seule protec­tion : garder le disque dans le coffre fort. Et ne croyez pas que l’es­pion­nage écono­mique est réservé à Airbus ou aux films améri­cains. J’ai entendu plusieurs histoires pour des tailles d’en­tre­prises tout à fait modestes.

  • L’af­fai­blis­se­ment progres­sif du domaine public, en un schéma

    Le droit d’au­teur est étendu année après année. On peut voir ça en posi­tif, mais ça implique aussi l’af­fai­blis­se­ment progres­sif du domaine public. En un schéma, Nume­rama montre clai­re­ment l’ex­cès dans lequel nous sommes arri­vés.

    Sérieu­se­ment, un droit patri­mo­nial 70 ans après la mort de l’au­teur ? Cela fait un monde. Pour une œuvre faite dans la première moitié de notre vie, cela veut dire près ou plus d’un siècle avant qu’elle arrive dans le domaine public.

    Dire qu’au départ la société parlait d’une protec­tion de 10 ou 20 ans après la publi­ca­tion… Main­te­nant nous parlons dans certains milieux de peut être étendre encore de 20 ans – pour arri­ver à 90 ans après la mort de l’au­teur – à cause de certaines œuvres encore commer­cia­le­ment exploi­tables qui tombent peu à peu hors du mono­pole des ayants droits.

    N’ou­blions pas, le mono­pole de l’au­teur est une excep­tion tempo­raire accor­dée à l’au­teur. La règle est bien la libre circu­la­tion de l’œuvre. La capa­cité d’ex­ploi­ter commer­cia­le­ment une œuvre n’est pas un motif pour étendre la durée des droits patri­mo­niaux, au contraire : Ce qu’on nomme domaine public n’est pas là que pour récol­ter les œuvres dont plus personne ne veut. Le domaine public est là pour le bien commun, ce n’est pas une poubelle ou une oubliette.

    Combien de comp­tines ou de fables qui sont de fait dans notre culture au jour le jour ont moins de 100 ou 130 ans ? Où est la légi­ti­mité du mono­pole et donc de la restric­tion de diffu­sion opérée par l’hé­ri­tage du droit patri­mo­nial par le fils du neveu de l’au­teur ?  Que lais­sons nous comme monde à nos enfants ou à nous-même ?

  • Google IP Vanda­li­zing OpenS­treetMap

    « We are not evil » qu’ils disent. Moi je veux bien les croire mais visi­ble­ment ils se sont fait prendre à piller des annuaires avec des pratiques commer­ciales malhon­nêtes. Bon, ils se sont excu­sés mais déjà on peut reti­rer la médaille du cheva­lier blanc (et ça fait une belle jambe à la victime).

    Visi­ble­ment il y a des dégats simi­laires sur OpenS­treetMap, qui durent depuis long­temps, via les mêmes adresses IP. On parle de mani­pu­la­tions volon­tai­re­ment malveillantes, de vanda­lisme : Google IP Vanda­li­zing OpenS­treetMap.

    En mettant les deux bout à bout, on peut au moins imagi­ner que certains dépar­te­ments ont oublié le moto de Google. En tout cas il est temps d’avoir non seule­ment des vraies expli­ca­tions (pas unique­ment de simples excuses), et de commen­cer à prendre peur.

    Si Google est honnête, rien ne prédit qu’il le restera toujours. Les diri­geants changent, les équipes peuvent prendre des initia­tives malheu­reuses. Avec leur posi­tion domi­nante, que ferons nous ? Le problème n’est pas nouveau, mais l’ac­tua­lité est un bon support pour s’at­te­ler à la ques­tion.

    Google IP Vanda­li­zing OpenS­treetMap