Parfois le livre numérique est aussi cher que le papier. La décote attendue par les lecteurs est de 25 à 50 % mais les éditeurs ont du mal à se lancer sur de tels chiffres. Le marché est encore ridicule et les investissements sont lourds. Même à prix équivalent, pour l’instant la marge sur le numérique peut très bien être plus faible que sur papier.
Maintenant c’est aussi le serpent qui se mord la queue puisque le marché ne décollera pas tant que les prix sembleront illégitimes pour les lecteurs. Tout est histoire d’investissement et de courage pour initier le mouvement.
Malheureusement, quand s’ajoute la peur du numérique, la peur de devoir changer d’activité, la peur de la contrefaçon, et globalement la peur de perdre le contrôle ne donnent pas envie de faire ce premier pas.
On voit déjà parfois des livres numériques plus chers que leur version de papier. Ça se retrouve quand les deux sont au même prix mais que le papier bénéficie de la promotion des 5% légaux. Moins acceptable mais pas si rare, ça arrive aussi quand le prix du numérique est relié au prix du papier grand format : à l’arrivée de la version poche le papier se retrouve moins cher que le numérique.
Mais c’est bien la première fois que j’entends dire aussi explicitement que ce sont parfois des manœuvres volontaires de certains éditeurs. On vend du numérique, pour ne pas être taxé de mauvaise volonté et pour pouvoir être prêt si jamais le marché change, mais on fait tout pour que ça n’intéresse personne.
Refuser de vendre un livre numérique à 6,50 euros pour éviter de perdre la vente d’un livre de poche à… 6,50 euros, relève d’une curieuse logique.
Révolution numérique ? L’édition ‘continue de vivre sous l’Ancien Régime’. Heureusement, beaucoup d’éditeurs ont compris que quelque chose se passait et jouent le jeu.
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