Catégorie : Réseaux et Internet

  • Messa­ge­rie instan­ta­née et jardins fermés

    Je suis très pessi­miste sur les évolu­tions récentes dans la messa­ge­rie instan­ta­née.

    Le mieux

    Pendant un temps ça s’est un peu amélioré. Les non-tech­ni­ciens ne le voyaient pas mais on a commencé à ouvrir un peu les réseaux. Le proto­cole ouvert et stan­dar­disé XMPP s’est plus ou moins imposé comme base, et Jabber (le réseau des serveurs XMPP ouverts) commençait à prendre pas mal d’im­por­tance.

    Apple iChat, Google et même MSN savaient désor­mais plus ou moins commu­niquer entre eux via ce proto­cole, éven­tuel­le­ment avec quelques arti­fices. Chacun pouvait aussi monter son propre sous-réseau chez lui ou dans son entre­prise, avec sa propre adresse, et commu­niquer avec les gros réseaux de façon trans­pa­rente. Même Skype avait annoncé déve­lop­per un connec­teur pour la partie texte de sa messa­ge­rie. AIM avait de plus commencé à s’ou­vrir au réseau de Google, ce qui était un premier pas.

    Mais ce n’est pas tout : AIM, ICQ, Yahoo! Face­book et bien d’autres ont migré vers ce même proto­cole.Même si leurs réseaux restent isolés les uns des autres, il était possible d’uti­li­ser le même proto­cole et donc d’avoir des appli­ca­tions qui faisaient tout. C’était encore loin d’être idéal, parfois les fonc­tion­na­li­tés avan­cées des diffé­rents réseau n’étaient pas gérées, et pour certains l’im­plé­men­ta­tion était expé­ri­men­tale ou en déve­lop­pe­ment, mais la direc­tion était plus qu’en­cou­ra­geante. Même twit­ter avait une inter­face avec le proto­cole XMPP pour certains flux.

    Les appli­ca­tions Pidgin et Adium permet­taient ce qui manquait encore, en implé­men­tant tous les proto­coles prin­ci­paux. Sous réserve d’avoir un compte sur chaque réseau il était possible de centra­li­ser toute la messa­ge­rie sur une seule appli­ca­tion et de ne pas se préoc­cu­per de savoir qui est sur quel réseau (ou même qu’il existe diffé­rents réseaux).

    Il n’y a presque que Skype qui restait dans son coin mais, au moins dans nos pays, il était quasi­ment exclu­si­ve­ment utilisé pour la voix, pas pour la messa­ge­rie instan­ta­née.

    Et le moins bien

    Malheu­reu­se­ment le « je veux mon réseau social comme Face­book » semble être à la mode et on a tout détri­coté tout juste quelques mois.

    Twit­ter ? Ils ont fermé leur inter­face XMPP, et les évolu­tions montrent qu’ils tentent de contrô­ler les diffé­rentes appli­ca­tions clientes. Le nombre maxi­mum d’uti­li­sa­teurs par appli­ca­tion non-offi­cielles fait qu’il est illu­soir d’ima­gi­ner une compa­ti­bi­lité stable et pérenne avec des appli­ca­tions de messa­ge­rie instan­ta­née.

    MSN ? Ils ont racheté Skype et a annoncé migrer ses utili­sa­teurs de Windows Live vers ce réseau. Le réseau MSN fonc­tionne encore alors que sa date d’ex­tinc­tion est désor­mais passée, mais rien ne permet de dire si ça perdu­rera encore long­temps.

    Le proto­cole Skype n’est malheu­reu­se­ment pas ouvert et ce ne semble pas être la direc­tion souhai­tée en interne. Il est probable qu’il faille désor­mais commu­niquer avec les contacts MSN via Skype et unique­ment Skype.

    Il existe encore un plugin Skype pour Pidgin mais il impose d’avoir le client Skype lancé et connecté, ne couvre pas le mobile, et semble ne pas fonc­tion­ner correc­te­ment pour les utili­sa­teurs qui ont fusionné leur compte Skype et leur compte MSN.

    Google ? Google vient d’an­non­cer le passage à Hangout. Ils avaient déjà éteint un bref moment les échanges entre leurs serveurs de messa­ge­rie et les serveurs tiers, rompant l’in­te­ro­pé­ra­bi­lité. Désor­mais c’est tout le proto­cole XMPP qui est jeté. Impos­sible de commu­niquer avec des utili­sa­teurs non Google une fois que vous avez migré, pas même avec les utili­sa­teurs du réseau AIM qui avaient une liai­son spéci­fique. Impos­sible aussi d’uti­li­ser un client autre que les clients Google.

    L’an­cien réseau XMPP de Google est encore là mais on ne sait pas pour combien de temps. Toujours est-il que les utili­sa­teurs vont migrer vers Hangout au fur et à mesure (consciem­ment ou non) et ce sont autant de gens qui devien­dront injoi­gnables pour ceux qui n’y sont pas encore. Pire : Il semble qu’ils sont encore vus comme connec­tés, mais ne peuvent pas lire vos messages ou vous en envoyer.

    Là aussi, le proto­cole n’est pas connu, donc il faudra avoir un logi­ciel spéci­fique pour Hangout, impos­sible d’uti­li­ser Pidgin ou un équi­valent.

    Sans avenir

    Twit­ter, MSN et Google s’en­ferment chacun dans leur pré : impos­sible de commu­niquer avec eux depuis l’ex­té­rieur, ou d’avoir une même appli­ca­tion qui se connecte aux diffé­rents réseaux. Diffi­cile de comp­ter sur Face­book pour s’ou­vrir, et les autres qui étaient au stade de déve­lop­pe­ment ou d’ex­pé­ri­men­ta­tion ne risquent pas d’in­ves­tir pour péren­ni­ser la chose désor­mais.

    Bref : Vous appar­te­nez au réseau que vous choi­sis­sez, et vous n’êtes qu’un pion dans la guerre qui oppose les multi­na­tio­nales d’In­ter­net. Le courant domi­nant est main­te­nant de fermer les fron­tières et de capi­ta­li­ser sur les utili­sa­teurs pieds et poings liés, c’est à dire vous. Votre proprié­taire pourra vous impo­ser les conte­nus, les services ou la publi­cité qu’il souhaite (rassu­rez-vous, il atten­dra un peu que ça se calme avant de le faire, histoire de ne pas risquer une migra­tion en masse). Une société souhaite lancer des conte­nus ou inno­ver ? OK si elle paye votre proprié­taire et n’entre pas en concur­rence avec lui. Moins vous pour­rez commu­niquer avec l’ex­té­rieur, mieux ce sera car vous serez sous contrôle de votre proprié­taire de réseau.

    Sauf renver­se­ment de situa­tion ou prise de conscience excep­tion­nelle des utili­sa­teurs :

    • Jabber est mort à court ou moyen terme, sauf pour quelques geeks et inter­nautes convain­cus
    • Vous ne pour­rez plus choi­sir vos appli­ca­tions, il faudra accep­ter les appli­ca­tions offi­cielles, en leur donnant les droits qu’elles demandent, en accep­tant publi­ci­tés, mises en avant ou marke­ting qu’elles choi­sissent
    • Si vous n’ac­cep­tez pas de vous lais­ser enfer­mer et menot­ter sur un seul réseau, il faudra instal­ler et lancer simul­ta­né­ment plusieurs logi­ciels diffé­rents non inter­opé­rables
    • Le web ouvert est mal barré

     

  • Mais que faire avec la fibre 1 Gb/s de Google ?

    L’au­teur de Slate explore la fibre Google à 1 Gb/s déployée au Kansas. Malgré une démons­tra­tion de confé­rence vidéo avec inter­ac­tion sur Google Maps en instan­tané, l’au­teur semble dépité de ne pas trou­ver de mieux que « ouvrir cinq vidéo 1080p sur Youtube » dans sa recherche de la killer app qui justi­fie­rait une tel débit.

    Il a un peu raison, d’au­tant que cinq vidéo 1080p Youtube c’est entre 20 et 40 Mb/s, donc passe tout à fait sur n’im­porte quelle connexion câblée ou fibre à partir de 50 Mb/s. Il a raison mais il passe tota­le­ment à côté de l’enjeu, et pas mal de commen­ta­teurs français sur twit­ter aussi.

    Que vais-je bien pouvoir faire ?

    Je pour­rai vous rappe­ler quelle est la bande passante pour un blu-ray 3D en 120 Hz, pour la TV 4K dont on commence à parler, pour avoir ça en multi points de vues, et pourquoi pas une fois dans le salon et une fois dans la chambre des enfants, en paral­lèle du backup et de tout le reste. Ok, ce n’est peut être pas acces­sible *aujourd’­hui* mais four­nir de tels services sur le réseau alors que seuls quelques chan­ceux dans une ville des USA peuvent s’en servir, ce serait large­ment préma­turé. Ne vous inquié­tez pas, le Gb/s il finira par être utilisé large­ment avant d’être la norme pour la majo­rité de la popu­la­tion.

    Il n’y a pas de killer app

    Malgré tout, parler de ça c’est tomber dans le même travers que le jour­na­liste de Slate :  Se poser la ques­tion de la killer app c’est se trom­per de débat. Il n’y a pas de killer app, et il n’y a pas à en avoir.

    Qui a besoin d’une killer app ? Dites, c’est quoi la killer app de la cocotte minute ? Celle du micro-onde ? C’est un peu plus long mais vous faites bien la même chose sans. C’est juste plus pratique. Des usages pour un meilleur débit on a déjà tous ceux d’aujourd’­hui : Regar­der plus faci­le­ment des vidéos qu’a­vant, en patien­tant moins qu’a­vant, en meilleure réso­lu­tion. Renon­cer moins faci­le­ment à télé­char­ger des fichiers lourds et attendre moins pour cela. Synchro­ni­ser de plus en plus de fichiers en ligne, et attendre moins souvent la fin de synchro­ni­sa­tion avant de débran­cher. Partage plus faci­le­ment des photos ou des vidéos avec des tiers, en nombre plus impor­tant et en meilleure qualité/taille, en atten­dant moins la fin de l’en­voi.

     

    La killer app c’est de réduire les attentes, élimi­ner les frus­tra­tions, et ouvrir les portes pour faire émer­ger autre chose ; pas forcé­ment faire quelque chose de nouveau et de révo­lu­tion­naire.

    Oui mais… 1 Gb/s… utile ?

    Je me rappelle l’époque où on se moquait des 8 et 20 Mb/s de l’ADSL les trou­vant super­flu. Je crois que Xavier Niel a déclaré il y a à peine quelques mois que la fibre à 100 Mb/s était globa­le­ment inutile. Rien d’éton­nant à ce que la même image appa­raisse avec le palier suivant;

    Aucun de ces usages ne *jus­ti­fie* 1 Gb/s, pas plus que le passage de 20 Mb/s au 100 Mb/s ne se justi­fie (si on oublie le débit montant), ou qu’une ADSL 20 Mb/s n’était à l’époque fonda­men­ta­le­ment meilleure qu’une 8 Mb/s, et que cette dernière n’était elle-même indis­pen­sable à l’époque de la tran­si­tion avec la 2 Mb/s ou la 512 Kb/s. Par contre je mets au défi ceux qui y seront passés d’en­vi­sa­ger reve­nir en arrière.

  • Paie­ment avec Mozilla

    Je ne sais quoi penser. Mozilla a sorti sa solu­tion de paie­ment. C’est une étape essen­tielle dans l’objec­tif de propo­ser une plate­forme appli­ca­tive complète concur­rente à l’App store d’Apple et au Google Play d’An­droid.

    Main­te­nant, on va me dire que je suis trop critique sur un projet nais­sant mais..

    Prix par palier

    Le prix par palier est une fausse bonne idée. C’est une galère à gérer si on veut vendre sur plusieurs plate­formes ou si on vend aussi hors ligne. Comment est-ce que je synchro­nise les prix ou justi­fie les diffé­rences ?

    Google et Apple le font, parce qu’ils veulent que tout passe par eux et se plie à leur struc­ture. Est-ce vrai­ment le modèle de Mozilla ?

    Comment fais-je pour revoir mon busi­ness plan tous les six mois ? Tous les six mois Mozilla va chan­ger les prix en euros pour tenir compte des conver­sions face au dollar (alors que mes coûts sont en euros et ne changent pas). Au final c’est ma marge qui va faire yoyo hors de mon contrôle, et ça c’est sacré­ment risqué.

    Pire, pour moi qui vend du livre numé­rique avec des prix fixés, je ne peux simple­ment pas léga­le­ment me confor­mer à cette grille. J’ai pour­tant dans les cartons une appli­ca­tion mobile full web qui cadre pour­tant parfai­te­ment avec la philo­so­phie du Market Place Mozilla : dommage.

    Plus éton­nant, pourquoi n’ai-je pas de palier au delà de 10€ ? Il y a bien des logi­ciels qui valent plus de ce montant. Ce n’est même pas rare dans l’App Store ou dans Google Play. Côté Chrome Web Store on a un palier 17 à 37€ et un maxi­mum de tran­sac­tion à 1000€. Il serait dommage que le Market Place Mozilla se limite aux petits jeux à 2$.

    Commis­sion de 30%

    Je ne peux pas non plus donner 30% en commis­sion. Désolé, même avec toute la bonne volonté du monde. Comme beau­coup de commerçants, 30% c’est parfois plus que la marge brute de mes ventes. Si je donne ça, je suis défi­ci­taire avant même d’im­pu­ter mes coûts.

    Oui, Google et Apple le font. Ils profitent de l’en­fer­me­ment de leurs utili­sa­teurs : Si vous voulez vendre il faut accep­ter de passer par là et de lais­ser 30%. Est-ce que vrai­ment Mozilla cherche aussi à moné­ti­ser l’en­fer­me­ment ?

    Mais quitte à compa­rer il faut parler du Chrome Web Store, qui est bien plus proche de l’ap­proche du Market Place Mozilla. Donc le Chrome Web Store prend 5%. Pas 30%, 5%. Forcé­ment, l’uti­li­sa­teur n’est ici pas dans un jardin fermé donc il est plus diffi­cile de justi­fier de telles commis­sions.

    D’ailleurs, quitte à en parler, Google Wallet est capé à 5% mais peut même prendre moins que ça si on dépasse les 9 € sur une tran­sac­tion. Il y a une API pour du in-app, et au final les mêmes possi­bi­li­tés de paie­ment puisque pour l’ins­tant Mozilla n’est bran­ché qu’à Google Wallet. Diffi­cile de justi­fier les 25 points supplé­men­taires de commis­sion.

    Alors ?

    Alors une API passe-plat qui fait la liai­son avec diffé­rents four­nis­seurs de solu­tions de paie­ment ça a de la valeur. Se simpli­fier la vie aussi.

    Disons qu’il faudrait au mini­mum faire sauter la contrainte du palier maxi­mum. Là je peux être prêt à payer un ou deux points de pour­cen­tage sur le prix de vente. Le pres­ta­taire pourra certai­ne­ment en gagner au moins deux autres avec ses pres­ta­taires de paie­ment vu le volume de tran­sac­tions en jeu et l’ab­sence d’in­te­rac­tion avec les vendeurs.

    Par contre pour 25 points de plus que Google Wallet, ça me parait diffi­cile à justi­fier. C’est encore plus plus diffi­cile à imagi­ner aujourd’­hui où ça ne fait que Google Wallet avec des contraintes en plus et moins de fonc­tion­na­li­tés.

  • Comment renta­bi­li­ser la mauvaise qualité

    Que faire quand le réseau sature et qu’on livre un service de mauvaise qualité ? Les geeks irres­pon­sables diront qu’il faut inves­tir dans l’in­fra­struc­ture réseau. Les commer­ciaux de nos four­nis­seurs d’ac­cès sont bien plus astu­cieux : Il suffit de faire payer un accès prio­ri­taire à quelques heureux élus.

    La solu­tion est mira­cu­leuse : Au lieu de dépen­ser on gagne des sous. Pire, on peut affir­mer à ceux qui subissent la mauvaise qualité, que c’est fina­le­ment de leur faute – ils ne payent pas l’op­tion – et pas celle du four­nis­seur.

    C’est encore Free qui fait parler de lui en imagi­nant faire payer un accès prio­ri­taire au catch-up TV. Pour­tant il est clair que sur ce chapitre seul Free est respon­sable des éven­tuels ralen­tis­se­ments. Ce n’est pas une nouveauté, les diri­geants de Free ont très bien compris la stra­té­gie du pour­ris­se­ment et l’idée qu’une mauvaise qualité c’est une source de revenu. La seule diffé­rence avec l’his­toire de Youtube c’est qu’elle concer­nait l’autre côté du réseau (les four­nis­seurs et non les clients).

    Il serait peut être temps que nos régu­la­teurs mettent leur grain de sel pour défi­nir ce qui est le niveau de qualité attendu (ou au moins impo­ser une mesure de qualité publique pour que chacun fasse son choix en connais­sance de cause).

  • Trouvé routeur

    Il y a quelques temps je cher­chais un routeur pour le côté une petite PME. J’avais trouvé quelques trucs mais rien d’ex­tra­or­di­naire, souvent au delà des 300 € pour un maté­riel peu person­na­li­sable.

    Aujourd’­hui j’ai trouvé une source assez sympa, avec des boitiers orien­tés PC mais de la taille d’un routeur, avec 4 à 6 ports ether­net, sur lesquels mettre un Linux avec une distri­bu­tion orien­tée routage, à tarif élevé mais pas déli­rant. Bref, le bonheur.

    Un peu tard cepen­dant, nous avons plani­fié d’autres solu­tions en atten­dant.

  • 500Mb/s…ou 500 fois moins

    Je crois que simple­ment je n’adhère pas avec la vision du rôle de four­nis­seur d’ac­cès Inter­net de Free. Ou alors ils ont simple­ment une commu­ni­ca­tion incom­pré­hen­sible.

    Le problème entre Free et Youtube commence a être bien connu, même du très grand public. C’est un problème sérieux, dans le sens où c’est un des sites les plus visi­tés qui n’est pas utili­sable correc­te­ment.

    Alors quand on n’est même pas capable d’as­su­rer 1Mb/s vers le point le plus visité, faire de la commu­ni­ca­tion sur une ligne à 500Mb/s sans autre préci­sion, c’est plus que maladroit. Bien entendu le tout s’ac­com­pagne d’une augmen­ta­tion de l’asy­mé­trie puisqu’en multi­pliant par cinq le débit déscen­dant, on ne touche pas au débit montant.

    Oui, les mêmes qui souhaitent faire payer Google au nom d’une asymé­trie dans le trafic, et offrent un service dégradé aux utili­sa­teurs en atten­dant, ont tendance à augmen­ter cette asymé­trie en amont. Vive­ment un vrai régu­la­teur.

    Le tout me rappelle encore une fois que ces mêmes FAI commu­niquent à volonté sur de l’ADSL 24Mb/s alors qu’on parle de débit interne et non du débit utile du point de vue inter­naute, mais surtout qu’ils savent très bien que très peu de gens vont même s’en appro­cher. Dans le passé on commu­niquait à l’avance des métriques en fonc­tion de l’adresse pour donner un ordre de gran­deur du débit probable. Ce n’était pas parfait mais c’était honnête et effi­cace.

    Au fur et à mesure ces infor­ma­tions ne sont plus commu­niquées à l’ins­crip­tion, on préfère vous faire croire que vous avez un super accès avec un super modem, même si au final vous ne pouvez même pas profi­ter de la moitié de ce qui est annoncé. Oui, vive­ment un vrai régu­la­teur coura­geux.

  • Baisse des débits SFR

    Croyez-y ou non, mais ces four­nis­seurs d’ac­cès Inter­net qui se plaignent de devoir suppor­ter les coûts du réseau alors qu’un trafic asymé­trique leur est imposé de la part des four­nis­seurs de conte­nu… Font visi­ble­ment tout pour encou­ra­ger cette asymé­trie.

    SFR avait jusqu’à présent deux offres fibre. Ce n’était pas le critère diffé­ren­cia­teur et il fallait aller dans les petites lignes pour s’en rendre compte mais la moins chère était une offre 100/10 et la plus chère une offre 100/50. Il y a toujours deux offres, mais désor­mais le trafic montant est bloqué à 10 Mb/s quelle que soit l’offre. Le fait de s’en­ga­ger dans une baisse des débits est quand même assez extra­or­di­naire.

    Qu’on ne se leurre pas, il s’agit d’af­fi­cher des superbes « 24 Mega » et « 100 Mega » mais surtout pas que les gens les utilisent (et dans le cas des 24, les gens ne les auront même pas). Il y a un vrai combat contre tous ces nouveaux services en ligne qui consomment la bande passante et qu’on ne veut surtout pas que vous utili­siez.

    Si le ratio qui devient habi­tuel est de 10/100 voire 3/100 (Numé­ri­cable) ce n’est pas un hasard : Ceux qui nous vendent l’ac­cès cherchent à avoir la plus grande asymé­trie possible pour que vous n’uti­li­siez pas leur réseau. Marrant non ?

  • Linux Kernel Tuning

    Quelques para­mètres obscurs (ou pas) à confi­gu­rer pour vos serveurs Linux. Je regrette juste l’ab­sence des para­mètres pour amélio­rer l’ou­ver­ture des fenêtres TCP (effet garanti sur les serveurs web, peu de risques, quasi­ment pas d’ef­fet néga­tif en situa­tion réelle).

  • Do not be evil en chinois ça s’écrit comment ?

    Google has quietly disa­bled a feature that noti­fied users of its search service in China when a keyword had been censo­red by the Chinese govern­ment’s inter­net controls

    Pas de quoi faire mentir la devise initiale de Google. La noti­fi­ca­tion n’avait pas de rôle philan­thro­pique, elle avait pour objec­tif d’évi­ter que l’in­ter­naute cher­chant le mauvais mot clef ne se voit coupé de Google et aban­donne ses recherches. Quand le gouver­ne­ment chinois réagit et que la noti­fi­ca­tion fait perdre plus de recherche que son absence : elle dispa­rait.

    Reste que ça donne à réflé­chir. Si seul compte le busi­ness, que risque-t-on si un jour nos valeurs iront contre leur busi­ness ?

  • Free-Google: Trafic asymé­trique

    Indé­pen­dam­ment du problème de filtrage qu’a poussé Free au moins tempo­rai­re­ment, ce qui m’agace dans cette oppo­si­tion Free <-> Google, c’est l’ar­gu­ment utilisé : Google envoie trop de données vers Free, donc il doit parti­ci­per au finan­ce­ment du réseau néces­saire pour absor­ber ce trafic trop asymé­trique.

    Trois petits rappels tout simples :

    • Free est déjà payé (par ses abon­nés) pour avoir un réseau dimen­sionné correc­te­ment, qui permet d’ac­cé­der aux services habi­tuels (Google et Youtube font forcé­ment partie de la tête de liste). Si Free a un problème écono­mique vis à vis de l’offre qu’il propose à ses abon­nés, c’est un peu le problème de Free (et éven­tuel­le­ment des abon­nés en cas d’aug­men­ta­tion), pas de Google.
    • Google n’en­voie rien vers Free de lui-même. Google se contente de four­nir ce que lui demande le réseau de Free. Quand une vidéo est trans­fé­rée, c’est le réseau de Free (via l’abonné) qui envoie une requête à Google pour deman­der la vidéo. Si l’un des deux devait factu­rer le trafic réseau à l’autre, il serait logique que ce soit celui qui est à l’ini­tia­tive du trafic qui paye (celui qui demande, pas celui qui répond). Ici c’est Free (via ses abon­nés) qui est respon­sable du trafic. À bon enten­deur…
    • Free vend essen­tiel­le­ment du très forte­ment asymé­trique (ration 1/20) à ses abon­nés. C’est fran­che­ment hypo­crite de la part de Free que de râler ensuite parce que le trafic qui passe par ses équi­pe­ments garde cette asymé­trie. Soyons un mini­mum cohé­rents.

    On me souffle aussi dans l’oreillette que la France est le seul pays où les accords de peering parlent de ratio entrant/sortant. Je suis bien inca­pable de confir­mer ou infir­mer avec certi­tude. Si vous avez des éléments sur ce point, j’amen­de­rai ce billet.