Catégorie : Technique

  • X-UA-Compa­tible : IE=Edge

    Je rage devant tous ces affi­cio­na­dos qui veulent être à la pointe et qui tout en crachant sur les mode de compa­ti­bi­lité et doctype swit­ching, forcent les futurs navi­ga­teurs à repro­duire les mêmes problèmes.

    N’uti­li­sez pas « X-UA-Compa­tible : IE=Edge ». C’est inutile et contre-produc­tif.

    Un pari risqué sur l’ave­nir

    Avec cette entête, on déclare expli­ci­te­ment une compa­ti­bi­lité avec tout moteur Inter­net Explo­rer futur. Celui de dans deux ans ou celui de dans cinq ans.

    Avec le passé des navi­ga­teurs, l’his­toire du doctype swit­ching, les modes de compa­ti­bi­lité et les ruptures de compa­ti­bi­lité diverses, c’est quand même un pari qui semble perdu d’avance.

    La ques­tion n’est pas telle­ment de savoir si vous codez « stan­dard », mais que le stan­dard peut évoluer ou se préci­ser, que certaines fonc­tion­na­li­tés peuvent être aban­don­nées, ou que certains bugs peuvent être corri­gés en intro­dui­sant des effets de bords sur vos pages. Même ceux qui codent « stan­dard » jusqu’au bout des ongles choi­sissent en géné­ral tel ou tel montage pour contour­ner les manques ou diffé­rences des navi­ga­teurs et que ces manques et diffé­rences évoluent avec le temps.

    Le problème n’est pas vos pages ou votre code, c’est l’en­vi­ron­ne­ment autour.

    Et encore, je laisse de côté ceux qui s’at­tachent telle­ment fort aux stan­dards qu’ils finissent pas n’uti­li­ser que des fonc­tion­na­li­tés avant leur stabi­li­sa­tion voire avec préfixées dans des versions de test. Eux *vont* des problèmes, mais ils le méritent.

    … (le plus souvent) inutile

    Le système est fait pour trois cas :

    • Permettre à un site codé pour une ancienne version d’In­ter­net Explo­rer et non compa­tible avec les suivantes, de bloquer le moteur de rendu à cette version précise.
    • Permettre à un intra­net ou à un site autre­fois liste noire pour incom­pa­ti­bi­lité histo­rique, après une refonte et en atten­dant d’être retiré des listes noires, de décla­rer pouvoir/vouloir désor­mais utili­ser les versions récentes du moteur d’In­ter­net Explo­rer.
    • Permettre à un site incom­pa­tible avec les anciennes versions d’In­ter­net Explo­rer d’être embarqué via une iframe dans un site non compa­tible (soit sur liste noire, soit qui demande expli­ci­te­ment une ancienne version du moteur)

    Si vous n’êtes pas dans un de ces trois cas, il est très probable que vous n’ayez pas besoin d’une entête X-UA-Compa­tible. Pour utili­ser la dernière version respec­tueuse des normes du moteur d’In­ter­net Explo­rer, il vous suffit de coder des pages valides avec un doctype correct et sans prologue XML.

    Sauf à être dans un des cas précé­dents, le X-UA-Compa­tible n’ap­por­tera rien de plus à part les effets néga­tifs qui seront décrits plus haut.

    Mais si vous souhai­tez quand même un opt-in

    Même si vous vous retrou­vez dans un des trois cas décrits plus haut, ou si vous souhai­tez quand même être expli­cite, se décla­rer expli­ci­te­ment compa­tible avec de futures versions qui n’ont même pas commencé à voir le jour est toujours aussi risqué.

    Vous avez testé avec IE10 ? alors décla­rez IE=10. Vous n’au­rez rien de moins que prévu, même si un IE11 ou un IE12 sortent. Si ces prochains n’in­tro­duisent pas de problème de compa­ti­bi­lité, il est probable que vous béné­fi­cie­rez de toutes façons du nouveau moteur. À l’in­verse, s’il y a rupture de compa­ti­bi­lité majeure, vous aurez proba­ble­ment moins de problèmes avec un mode de compa­ti­bi­lité « IE=10 » qu’a­vec un nouveau moteur incom­pa­tible « IE=Edge ».

    Vous avez tout à gagner à être honnête et à décla­rer la compa­ti­bi­lité réelle de vos pages. Au pire le site déve­loppé pour IE10 conti­nuera d’être vu avec un moteur compa­tible avec ce que propo­sait IE10. Est-ce vrai­ment si peu souhai­table ?

    Si ces pages sont toujours en main­te­nance active lors d’une nouvelle version du moteur IE *et* que ce moteur est compa­tible avec la version précé­dente *et* pour­tant qu’il décide de passer en compa­ti­bi­lité quand vous préci­sez IE=[la_version_préce­dente] (vous remarque­rez que les deux dernières condi­tions sont assez inco­hé­rentes entre elles), alors il vous sera facile de mettre à jour la décla­ra­tion. L’avan­tage c’est que si une de ces hypo­thèses devient inva­lide à l’insu de votre plein gré, au moins ça conti­nuera à fonc­tion­ner comme avant et comme prévu.

    À quoi ça sert alors ?

    Le mode IE=Edge est utile à condi­tion que vous testiez toutes les pages diffé­rentes à chaque nouvelle beta d’In­ter­net Explo­rer, et ce tant qu’au moins une de vos pages est en ligne (chez vous ou chez un tiers).

    Ça peut être votre cas si vous avez un petit site et que vous avez du temps à y passer. C’est toute­fois un pari sur le fait que vous restiez en main­te­nance active et que vous aurez du temps à perdre à l’ave­nir. Je ne compte pas le nombre d’ap­pli­ca­tions ou de sites aban­don­nés qui sont en théo­rie en main­te­nance ou dont on pensait qu’ils seraient encore en main­te­nance.

    Le plus souvent IE=Edge c’est surtout pour les sites en déve­lop­pe­ment, et ça devrait y rester cantonné.

    Mon problème n’est pas tant que vous choi­sis­siez d’uti­li­ser une décla­ra­tion IE=Edge, à vrai dire vous faites ce que bon vous semble et comme je n’uti­lise pas IE je n’au­rai pas à en souf­frir. Mon problème c’est quand ça arrive en recom­man­da­tion ou en bonne pratique à desti­na­tion des déve­lop­peurs. Là désolé de vous le dire, mais vous avez fauté. Vous enga­gez forte­ment un tiers à quelque chose dont je doute qu’il ait saisi toutes les impli­ca­tions, et ce pour un béné­fice qui reste fran­che­ment à démon­trer.

    Petite pensée pour l’ave­nir

    Si trop de gens utilisent IE=Edge, et qu’In­ter­net Explo­rer se sent obligé d’in­tro­duire une rupture de compa­ti­bi­lité signi­fi­ca­tive, quelle(s) solu­tion(s) leur restera-t-il ?

    • Casser la compa­ti­bi­lité, mais ils ont prouvé que dans leur cas spéci­fique, sachant que leur moteur était forte­ment utilisé aussi pour les appli­ca­tions natives et pas que le Web, c’était fran­che­ment nocif
    • Intro­duire un nouveau méca­nisme d’auto-détec­tion bancal comme le doctype swit­ching et complexi­fier encore plus le déve­lop­pe­ment web qui est déjà bien tordu à ce niveau si on prend en compte tous les modes de compa­ti­bi­lité
    • Consi­dé­rer que IE=Edge corres­pond en fait à IE=13 (par exemple) et créer un nouveau mot clef pour le rempla­cer, ou ajou­ter un suffixe expli­cite ; ceux qui ont joué avec les User-Agent savent combien ce mode de fonc­tion­ne­ment a ses limites

    Même du point de vue du web, en trichant à ce niveau vous n’ai­dez pas le web à rester à jour, vous risquez surtout de le casser ou de le complexi­fier. À bon enten­deur…

  • Pas de moteur DOM en ruby ? vrai­ment ?

    Je trouve ça telle­ment étrange qu’à mon avis j’ai simple­ment des oeillères qui me masquent la bonne librai­rie de code.

    Je cherche un moteur DOM XML utili­sable en program­ma­tion ruby. J’ai trouvé des moteurs dits DOM-like, c’est à dire des TreeBuil­der avec des API plus ou moins heureuses, et dont le parcours est géné­ra­le­ment fran­che­ment pénible si on n’uti­lise pas XPath ou qu’on ne recherche pas quelques éléments parti­cu­lier via leur chemin. Hpri­cot, Noko­giri, REXML et même libxml font partie de cette caté­go­rie.

    Par contre je n’ai trouvé aucun moteur DOM qui cherche vrai­ment l’im­plé­men­ta­tion de la spéci­fi­ca­tion DOM. J’at­tends par exemple un attri­but docu­mentE­le­ment sur la classe DOMDo­cu­ment. J’au­rai compris sur Ruby avoir un attri­but docu­ment_element au lieu de docu­mentE­le­ment mais là c’est géné­ra­le­ment un root que je retrouve. Sur les inter­faces pour parcou­rir le XML les diffé­rences sont bien plus profondes et je me retrouve avec des APIs qui sont géné­ra­le­ment très diffé­rentes.

    Certes, je peux me passer de DOM mais ce serait quand même étrange que personne n’ait implé­menté en ruby ce stan­dard extrê­me­ment courant. Qu’ai-je manqué ?

  • Signa­ture des appli­ca­tions Android sur Google Play

    Je trouve très peu de conseil ou bonnes pratiques. Déve­lop­peurs Android qui avez de l’ex­pé­rience là dedans, j’ai besoin de vos lumières.

    Pour l’ins­tant j’ai lu Signing you appli­ca­tions. J’ai retenu que toutes les appli­ca­tions doivent être signées, et que pour pouvoir les mettre à jour il faut utili­ser exac­te­ment le même certi­fi­cat que l’ap­pli­ca­tion d’ori­gine. Pour signer on créé un keys­tore et un alias.

    Une ou plusieurs clefs

    La bonne pratique habi­tuelle côté sécu­rité c’est une clef par desti­na­tion, appli­ca­tion ou usage. Éven­tuel­le­ment une clef globale pour certi­fier les premières si on a besoin de s’as­su­rer de la pater­nité de toutes les clefs. Ça mili­te­rait pour signer chaque appli­ca­tion avec une clef diffé­rente et ça permet­trait de délé­guer la produc­tion d’une ou plusieurs appli­ca­tions à un tiers sans devoir lui donner la clef globale.

    Le problème c’est que le docu­ment sur la doc Android, ainsi que les quelques docu­ments trou­vés sur le web à propos de Google Play, conseillent plutôt d’uti­li­ser une clef globale. Le seul gain que j’y vois c’est que les appli­ca­tions pour­ront commu­niquer entre elles. Je n’en ai pas besoin pour l’ins­tant mais il est vrai que je ne connais pas le futur.

    Alors, une clef par appli­ca­tion ou une clef globale ?

    Notion de keys­tore et alias

    Tel que je le comprends le keys­tore n’est qu’un simple entre­pôt pour stocker des clefs. Mis à part que lui même peut être protégé par un mot de passe pour éviter de donner trop faci­le­ment accès aux clefs privées. Les clefs privés sont en fait ce qui est pointé par les « alias » dans la docu­men­ta­tion. On peut donc avoir plusieurs clefs par keys­tore.

    J’en déduis que la notion de keys­tore n’in­flue pas du tout sur Google Play. Je peux sortir ma clef d’un keys­tore, la mettre dans un autre keys­tore et signer une mise à jour avec. Tant que c’est la même clef, on se moque du keys­tore. Ai-je bon ?

    J’en déduis donc aussi que Google n’a aucune notion de mon keys­tore et que je peux y ajou­ter de nouvelles clefs quand je le souhaite pour de nouvelles appli­ca­tions. Je n’ai pas besoin de prépa­rer un keys­tore avec un jeu de clef qui ne bougera pas et que je ne pour­rai pas mettre à jour. Ai-je bon ?

    Voilà voilà, j’ai besoin de vos lumières et ayant peu d’édi­teurs d’ap­pli­ca­tions dans mon réseau, j’ap­pré­cie­rai beau­coup que vous fassiez suivre mes inter­ro­ga­tions à vos propres connais­sances.

    Comme j’ai eu quelques conseils de gens qui réflé­chissent à haute voix mais n’ont eux-même pas essayé ou pas d’ex­pé­rience dans tout ça : Si vous vous retrou­vez dans cette situa­tion, merci de le préci­ser pour que je fasse le tri entre les retours d’ex­pé­rience réels et les autres.

  • One Race, Every Meda­list Ever

    À part owni, j’ai l’im­pres­sion que nos sites de presse sont très loin de ce qu’il se fait chez nos voisins améri­cains en termes de présen­ta­tion des données.

    One Race, Every Meda­list Ever c’est la mise en pers­pec­tive des diffé­rents médaillés du 100 mètres année après année, placés sur une même ligne. On y voit l’évo­lu­tion des perfor­mances et ceux qui étaient vrai­ment au dessus de leur époque.

    Atten­tion toute­fois, le graphique est trom­peur car il zoome sur les derniers mètres. La diffé­rence entre Usain Bolt 2012 et Carl Lewis 1988 n’est que de 3 %.

    Deux notes person­nelles :

    • Avoir un accès ouvert aux données brutes permet­trait de vrai­ment faire fleu­rir ce genre d’uti­li­sa­tion. La réali­sa­tion ne demande pas vrai­ment d’in­ves­tis­se­ment, c’est unique­ment une ques­tion d’idée et de moti­va­tion.
    • Consi­dé­rant que les gagnants passés (ou une bonne partie d’entre eux) étaient dopés jusqu’à la moelle, le fait qu’on s’amé­liore autant avec le temps laisse songeur et fait un peu peur sur ce qu’on saura ou trou­vera dans dix ans
  • Un peu de courage sur les formu­laires

    La fainéan­tise est une superbe qualité pour un infor­ma­ti­cien. C’est ce qui fait que l’in­for­ma­ti­cien est capable de coder 20 minutes un script pour lui auto­ma­ti­ser une tâche qui prend 5 minutes de boulot tous les mois.

    Main­te­nant parfois c’est abusé, et c’est trop souvent le cas sur les formu­laires.

    [saisir le ] nom utilisé lors de votre commande en majuscule et sans accent [et] le téléphone fixe actuel

    Sans rire, préci­ser « en majus­cules et sans accents » en gras c’est que le problème a été repéré lors de la concep­tion du formu­laire, ou que les retours clients en assis­tance télé­pho­nique ont été assez impor­tants pour justi­fier la modi­fi­ca­tion du texte.

    Dans ce cas, vous ne croyez pas que la saisie devrait être libre ? À votre appli­ca­tion de mettre en majus­cules et de reti­rer les accents si ça lui chante, mais ne faites pas faire votre boulot à l’uti­li­sa­teur.

    Le pire c’est pour le numéro de télé­phone parce que je l’ai vu dans *tous* les formu­laires d’opé­ra­teurs télé­pho­nie et inter­net. Le champ est bloqué à dix carac­tères, donc un numéro de télé­phone sans espaces.

    Bon, c’est juste agaçant à la saisie, mais c’est surtout inuti­li­sable au copier-coller car quasi­ment tout le reste de la France utilise des espaces comme sépa­ra­teur. C’est donc à l’uti­li­sa­teur d’al­ler copier-coller le numéro dans un éditeur de texte pour reti­rer les espace et le copier-coller à nouveau dans le formu­laire.

    Fran­che­ment, le déve­lop­peur n’avait pas la capa­cité de reti­rer lui même espaces et ponc­tua­tion côté serveur ? Ça coutait vrai­ment trop cher ?

    Déve­lop­peurs : Soyez fainéants, mais ne faites pas faire votre boulot par vos utili­sa­teurs !

  • CGV Fibre SFR

    Je dois être un des seuls idiots à lire en détail toutes les CGV et tous les contrats sous­crits. On voit d’ailleurs que ce n’est pas fait pour parce que quand je prends le temps de les lire, ma session expire inévi­ta­ble­ment et je dois recom­men­cer la commande de zéro à chaque fois (mais bien entendu le lien vers les CGV n’est visible qu’à la dernière étape).

    En vue d’une sous­crip­tion à l’offre de fibre SFR j’ai parti­cu­liè­re­ment cher­ché dans leurs CGV quel était l’en­ga­ge­ment en terme de bande passante. Le résul­tat est surpre­nant : Il y a plein de clauses spéci­fiques à l’ADSL pour se déga­ger des faibles débits mais côté fibre il y a juste un para­graphe qui rappelle que les débits réseau ne peuvent être garan­tis vis à vis de tiers sur Inter­net. Il n’y a même pas de para­graphe parlant d’obli­ga­tion de moyen ou de raisons poten­tielles pour un débit plus faible qu’an­noncé. Sauf si j’ai loupé un épisode, ils sont bel et bien contrac­tuel­le­ment tenus de four­nir le débit annoncé et pas 1 Mb/s de moins, au moins jusqu’à leur coeur réseau.

    Mais j’ai trouvé aussi des passages surpre­nants ou agaçants :

    L’opé­ra­teur pourra être contraint d’in­ter­rompre de façon excep­tion­nelle le Service pour effec­tuer des travaux de main­te­nance, d’amé­lio­ra­tion, d’en­tre­tien, de renfor­ce­ment, de réamé­na­ge­ment ou d’ex­ten­sion des instal­la­tions de son réseau. Ces inter­rup­tions seront notifiées via www. sfr.fr au mini­mum 24 heures avant qu’elles n’in­ter­viennent sauf lorsqu’elles auront un carac­tère d’ur­gence.

    Si jamais SFR fait des opéra­tions de main­te­nance ou d’évo­lu­tion du réseau sans vous préve­nir 24 heures avant, sauf carac­tère d’ur­gence, ils sont hors contrat. Personne ne leur en deman­dait autant, et je doute qu’ils aient jamais prévenu quiconque de leurs opéra­tions réseaux.

    Le Client s’en­gage à utili­ser le Service en bon père de famille

    Fran­che­ment, je croyais qu’on en avait fini avec ces idio­ties de bon père de famille ? Et puis fran­che­ment, en plus d’être super floue et de ne rien auto­ri­ser ou inter­dire préci­sé­ment, pour la formu­la­tion très patriar­cale (ou sexiste, comme vous voulez).

    [ne pas utili­ser le service d’une manière] qui contre­vienne à l’ordre public et aux bonnes mœurs, notam­ment par l’in­clu­sion d’élé­ments tels que, sans que cette liste ne soit exhaus­tive ou limi­ta­tive, des éléments à carac­tère porno­gra­phique, de proxé­né­tisme ou de pédo­phi­lie, ou encore à carac­tère violent, le contenu étant suscep­tible d’être vu par des mineurs ;

    La phrase est trop complexe mais si vous lisez bien, au milieu du proxé­né­tisme et de la pédo­phi­lie, on vous inter­dit d’uti­li­ser la connexion Inter­net pour du contenu porno­gra­phique (aie ma liberté) ou à carac­tère violent (là il y a du boulot). Ça devient exagé­ré­ment abusif, en plus de ne proba­ble­ment pas tenir une seconde devant un juge. Et puis, c’est oublier que The Inter­net is for Porn.

    Si le Client est une personne physique, agis­sant à des fins privées, il s’en­gage à utili­ser le Service pour ses besoins propres dans le cadre d’un usage stric­te­ment privé et person­nel. Il s’en­gage en parti­cu­lier à n’uti­li­ser les Maté­riels qu’à desti­na­tion de ses propres équi­pe­ments, les Maté­riels ne pouvant en aucun cas être utili­sés, direc­te­ment ou indi­rec­te­ment, pour permettre à un tiers de bénéfi­cier du Service.

    Pas d’amis sur votre wifi sinon gare ! Je comprends la volonté d’évi­ter qu’une connexion Inter­net de parti­cu­lier devienne une borne d’ac­cès publique (en terme de consom­ma­tion ce n’est pas la même chose) mais là c’est du délire d’avo­cat. La restric­tion est d’au­tant trop forte que de l’autre côté ils acceptent que ces mêmes connexions soient utili­sées à des fins profes­sion­nelles et parta­gées aux diffé­rents sala­riés.

    Et pour finir, même si ce n’est pas une surprise, je suis dégouté par le poli­tique­ment correct qui fait que le FAI doive insé­rer à plusieurs endroits dans ses propres contrats que parta­ger des conte­nus sous droit d’au­teur c’est mal.

  • Pourquoi du très haut débit

    Je pour­rai sortir l’usage du futur, l’ex­plo­sion vidéo haute défi­ni­tion, le stockage en ligne de tous ses fichiers mais ce serait viser à côté.  Le très haut débit c’est beau­coup plus simple et ça ne demande pas d’ima­gi­ner le futur.

    Le très haut débit c’est pouvoir parta­ger 5 photos prises avec son appa­reil récent en appuyant juste sur « envoyer ». Actuel­le­ment il faut soit attendre une dizaine de minutes devant le PC soit utili­ser un logi­ciel de trai­te­ment d’images pour les redi­men­sion­ner et bais­ser le poids avant d’en­voyer. Bref, « faire de l’in­for­ma­tique ».

    Le très haut débit c’est pouvoir rece­voir un PDF en pièce jointe instan­ta­né­ment sans avoir à attendre qu’il se charge pendant une à deux minutes. C’est avoir une occu­pa­tion qui est « lire le compte rendu du syndic » plutôt que « gérer ses mails ».

    Le très haut débit c’est lais­ser Windows se mettre à jour auto­ma­tique­ment au lieu de devoir subir la mise à jour en voyant tout ralen­tir pendant deux heures, voir en devant attendre le soir que tout finisse de télé­char­ger avant d’éteindre le PC.

    Le très haut débit c’est lais­ser son iPad se synchro­ni­ser avec iCloud sans surprise « oups, cette chan­son là n’était pas encore synchro­ni­sée, je l’ai sur le mac mais pas sur l’iPad ».

    Les geeks n’ont pas tant besoin de très haut débit, ils sont de toutes façons en perma­nence connec­tés et ont l’ha­bi­tude des trai­te­ments en tâche de fond. Le très haut débit c’est pour tous les autres, qui n’ont pas envie de « faire de l’in­for­ma­tique », ceux qui n’y comprennent rien et qui sont perdus dès qu’il faut penser à la synchro­ni­sa­tion, réflé­chir au poids des fichiers à trans­fé­rer ou attendre l’or­di­na­teur pendant qu’il fait ce qu’on attend de lui. Le propre du très haut débit c’est juste­ment de ne pas avoir à savoir quel débit on a, à quoi ça sert.

    Si quelqu’un vous dit qu’il n’aime pas l’in­for­ma­tique et n’a pas besoin de très haut débit car il ne consomme quasi­ment rien, c’est proba­ble­ment lui qui en béné­fi­ciera le plus.

    Un jour je vous parle­rai aussi des PME, pour qui du très haut débit pas cher est une source d’in­no­va­tion et une révo­lu­tion dans les portes qui s’ouvrent, mais ça c’est pour un autre jour.

  • La fibre en France, cette blague

    La fibre fait parler en France, mais aussi à l’étran­ger. Ici la fibre on consi­dère que c’est 100 Mb/s en descen­dant (ce que vous télé­char­gez depuis Inter­net) mais des débits ridi­cules en montant (ce que vous envoyez vers Inter­net).

    Débits montants ridi­cules

    Numé­ri­cable et la multi­tude de FAI qui ne font que repro­po­ser l’offre Nume­ri­cable avec un autre bran­ding offrent (atten­tion les yeux) 5 Mb/s en montant. Là où ça devient marrant c’est que 5 Mb/s c’est le strict mini­mum pour avoir réel­le­ment 100 Mb/s dans l’autre sens. Pour peu que vous fassiez plein de petits télé­char­ge­ments plutôt qu’un gros, ce sont les 5 Mb/s qui vont vous limi­ter, par les 100 Mb/s.

    Oubliez l’idée d’avoir des vrais usages décen­tra­li­sés ou de trans­fé­rer le contenu de votre carte mémoire d’ap­pa­reil photo à votre famille : Il faudra sélec­tion­ner les photos et poten­tiel­le­ment les réduire un peu avant envoi. S’il s’agit de trans­fé­rer votre film de vacances, il s’en­verra à vitesse réelle (une heure d’en­re­gis­tre­ment = une heure d’en­voi).

    Débit montant: Orange:10Mb/s, SFR:50Mb/s, Bouygues:5Mb/s, Numericable:5Mb/s, Free:50Mb/s

    Orange et SFR dans leur offre stan­dard font à peine mieux avec 10 Mb/s (il faut prendre l’offre « evolu­tion » pour avoir droit aux 50 Mb/s présen­tés au dessus).

    Il est inté­res­sant de noter qu’O­range propose une offre 100 Mb/s symé­triques pour 10 € de plus par mois mais qu’il faut bien lire les petites lignes. Déjà ce débit est symé­trique mais pas simul­tané : Il n’est pas possible d’at­teindre simul­ta­né­ment la limite en montant et en descen­dant. Au final c’est du 50 Mb/s symé­trique qu’on a. Mais surtout le volume de données est plafonné à 1 To mensuels. Le plafond est élevé, proba­ble­ment jamais atteint par pas mal de monde, mais il ne repré­sente quand même que 22 heures d’uti­li­sa­tion à plein régime. Diffi­cile de trou­ver la limi­ta­tion légi­time pour une option payante quand elle est présen­tée ainsi.

    Débits pratiques

    Note de mise à jour : J’ai retiré l’ana­lyse des débits médians réels, suite aux remarques (avec raison) sur le fait que les mesures et leur contextes sont beau­coup trop contes­tables pour en tirer des conclu­sions, notam­ment sur les condi­tions et le maté­riel côté usager. Les graphiques restent acces­sibles sur le le baro­mètre de lafibre.info et même si les contes­taires ont raison sur le prin­cipe, ces débits médians me semblent quand même suffi­sam­ment signi­fi­ca­tifs pour penser que tout n’est pas pas forcé­ment lié à l’ins­tal­la­tion de l’usa­ger.

    Les débits montants du meilleur décile des offres 50 Mb/s ou plus montent eux aux alen­tours de 80 Mb/s, sauf Free qui est telle­ment au dessus que l’ou­til est peut être la source de la satu­ra­tion, ce qui veut dire que les opéra­teurs auto­risent plus que ce que prévoient les enga­ge­ments contrac­tuels.

    Sur les offres avec débit contrac­tuel­le­ment limité à 10 Mb/s ou moins, par contre, cette limi­ta­tion est réel­le­ment appliquée. Raison de plus pour ne pas adhé­rer à ces offres.

    Que ceux qui profitent de débits supé­rieurs à l’en­ga­ge­ment contrac­tuel ne pavoisent cepen­dant pas trop : Ils sont tota­le­ment dépen­dants de la volonté commer­ciale de l’opé­ra­teur. Ce dernier peut chan­ger d’avis du jour au lende­main. L’offre SFR a par exemple d’un coup été limi­tées à 10 Mb/s, proba­ble­ment en prévi­sion d’une valo­ri­sa­tion arti­fi­cielle de l’offre « evolu­tion ». Orange a quand a lui dès le départ choi­sit de segmen­ter arti­fi­ciel­le­ment ses offres à l’aide d’une option payante (qui de plus ne four­nit pas ce qu’elle promet). S’il ne fait pas de diffé­rence de débit, Free segmente aussi ses offres « stan­dard » et « révo­lu­tion ».

    Rien ne permet d’af­fir­mer que la segmen­ta­tion ne se creu­sera pas à l’ave­nir avec la venue d’une nouvelle offre. Ne vous atten­dez pas à garder ad vitam eter­nam un débit supé­rieur à ce que vous avez dans votre contrat.

    N’ou­bliez pas non plus qu’a­voir 100 Mb/s côté FAI ne veut pas dire pouvoir joindre n’im­porte quel site à cette vitesse. Parfois c’est le serveur en face qui sature, et souvent c’est entre le FAI et le site distant que ça coince. Avoir la fibre ne chan­gera pas la situa­tion désas­treuse qu’ont les abon­nés Free avec les vidéos Youtube.

    Ailleurs dans le monde

    Unique­ment pour donner un hori­zon diffé­rent, aux États Unis Google propose aussi de la fibre (pour l’ins­tant l’offre est pour Kansas City). C’est 70 $ mensuels pour 1 Gb/s symé­triques.

    Et si d’au­cuns se demandent les usages qui rendent utiles de tels débits, Google propose 1 To de données sauve­gar­dées en ligne. Ici avoir de la vraie sauve­garde en ligne sur plus de quelques Go, c’est mission impos­sible telle­ment les débits montants sont limi­tants. Ces gens pour­ront parta­ger de larges données, des flux vidéos HD, et simple­ment créer des usages auxquels on ne pense pas aujourd’­hui, de la même manière qu’hier on consi­dé­rait que « 640 Ko should be enough for everyone ».

    En France les raccor­de­ments effec­tifs avancent à la vitesse d’une limace un jour de fort vent de face. On se plaint des inves­tis­se­ments mais la densité du centre urbain Kansas City Missouri est deux fois plus faible que celle de l’en­semble de la ville de Lyon. On promet des débits « très très haut débit » mais on n’ose pas réel­le­ment débri­der les usages par peur que les gens utilisent vrai­ment leur connexion, et on n’as­sure de toutes façon même pas le service vendu à la moitié des clients.

    Je me doute qu’il y a des coûts impor­tants et que tout le monde ne peut pas faire ce que fait Google sur une ville proto­type, mais il y a comme un déca­lage un peu trop impor­tant.

    À quand une vraie vision de l’in­fra­struc­ture réseau en France ? L’in­no­va­tion c’est ne pas attendre le dernier moment mais propo­ser avant de voir les usages, pour les créer plutôt que les suivre.

  • D’une façon d’abor­der la tech­nique

    Aujourd’­hui j’ai demandé un peu d’ex­per­tise exté­rieure pour savoir quelles étaient les diffé­rences de trai­te­ments entre un SELECT DISTINCT et un GROUP BY dans Mysql. La ques­tion a trouvé sa réponse et pour ceux que ça inté­resse, le serveur fait les mêmes opti­mi­sa­tions, au moins dans le cas le plus simple.

    Ce qui m’a surpris c’est le nombre de gens qui ont fait une réponse basée sur leur simple intui­tion, souvent très mal conseillère, et parfois présen­tée comme une expli­ca­tion sûre.

    Que les déve­lop­peurs émettent des hypo­thèses ou puissent se trom­per n’est pas choquant. Par contre se baser sur ses préju­gés, ne pas cher­cher, véri­fier, se docu­men­ter, ça c’est une vraie faute profes­sion­nelle (et ce encore plus quand les préju­gés sont drama­tique­ment faux et injus­ti­fiés).

    Dans nos métiers il doit y avoir curio­sité et envie de cher­cher la solu­tion, mais surtout cette solu­tion doit être basée sur une compré­hen­sion des méca­nismes sous-jacents, ou au moins de la docu­men­ta­tion fiable, et le tout idéa­le­ment recoupé par des tests sérieux.

    Peut-être tire-je trop vite aux conclu­sions mais j’ai l’im­pres­sion que de plus en plus de déve­lop­peurs se satis­font de cette façon de faire et oublient que leur travail ne devrait pas se baser sur des infor­ma­tions incom­plètes et des pré-jugés. Collègues : Il est temps de vous réveiller.

  • Vol de mots de passe

    Drop­box a – encore – eu une faille de sécu­rité. Des mots de passe ont été volés. Visi­ble­ment le mien en fait partie.

    Hi Eric,

    Recently, pass­words have been stolen from some Inter­net services. This is a problem because many people use the same pass­word on multiple services, which is unsafe.

    As a precau­tion, we’ve reset your pass­word and you can create a new one here.

    We haven’t detec­ted any suspi­cious acti­vity in your Drop­box, but we’re proac­ti­vely taking steps to keep users safe.

    We know it’s easy to use a single pass­word across different websites, but this means if any one site is compro­mi­sed, all your accounts are at risk. If you’ve ever used the same pass­word for more than one website, you should create new unique pass­words for each of them. Tools like 1Pass­word do this for you and can help make your accounts safer.

    Best,

    – The Drop­box Team

    Des failles et des échecs ça arrive. Aucun service n’est immu­nisé, pas mal le vôtre super-sécu­risé.

    Point posi­tif : Ils commu­niquent dessus et prennent l’ac­tion la plus sensée à ce niveau en forçant un chan­ge­ment de mot de passe, au risque de bloquer tota­le­ment l’ac­cès à ceux qui ont changé leur email mais utilisent encore l’an­cien compte Drop­box. Ils commu­niquent aussi sur l’im­pact possible si on utilise un seul mot de passe pour plusieurs service, ce qui est très bien­venu.

    Sur les points néga­tifs tout de même : Ils ne précisent pas si le mot de passe a été déli­vré avec un hachage correct ou s’il a été divul­gué en clair. L’ab­sence de préci­sion implique un doute assez peu récon­for­tant.

    Les solu­tions

    Ce qui me gêne c’est qu’on retourne dans les solu­tions habi­tuelles qui sont bien en théo­rie mais pas les plus solides en réalité.

    Utili­ser un mot de passe unique par service ? C’est un délire pour l’es­sen­tiel des utili­sa­teurs et même pour les geeks c’est loin d’être évident. De ce que j’en ai vu même ces derniers utilisent géné­ra­le­ment un mot de passe unique pour les deux ou trois services prin­ci­paux (dont l’adresse email prin­ci­pale) mais après c’est un ou deux mots de passe communs pour l’en­semble des services suivant leur niveau de sécu­rité.

    Le conseil d’uti­li­ser 1pass­word est bon mais il est de peu d’aide en dépla­ce­ment, et ça reste un service à 50 $ pour le bureau­tique plus encore 15 $ pour la version iPhone.

    Drop­box affirme travailler à une authen­ti­fi­ca­tion en deux étapes, une par mot de passe et l’autre par un média plus person­nel, par SMS par exemple. C’est une très bonne nouvelle, mais c’est aussi agaçant. Je ne veux pas avoir 150 méthodes d’au­then­ti­fi­ca­tions en deux étapes, une pour chaque service, qui fonc­tionnent diffé­rem­ment à chaque fois. C’est encore plus vrai si, comme trop souvent, les SMS sont réser­vés aux rési­dents des États Unis.

    Voir autre­ment

    Il est vrai­ment temps de voir autre­ment et de ne pas cher­cher à réin­ven­ter la roue. Il est temps d’uti­li­ser des authen­ti­fi­ca­tions centra­li­sées comme Open ID, WebID, Brow­serID ou d’autres. L’avan­tage c’est qu’a­vec un seul (ou deux, trois) mot(s) de passe à rete­nir on peut le(s) faire très complexe.

    Mieux : On peut acti­ver une authen­ti­fi­ca­tion plus sûre, à base de certi­fi­cats SSL ou de relai par télé­phone. Ça devient possible parce qu’on ne passe pas par 150 services diffé­rents avec leurs méthodes diffé­rentes.

    J’ai fait le choix de Google parce que son authen­ti­fi­ca­tion en deux étapes me conve­nait et que l’au­then­ti­fi­ca­tion dépor­tée sur Google était une des plus répan­due. D’autres utili­se­ront un Open ID qui authen­ti­fie sur la base d’un certi­fi­cat SSL. Certains pour­ront utili­ser les deux ou encore d’autres solu­tions, suivant le service visé. Il y a le choix, y compris avec des proto­coles décen­tra­li­sés (désolé pour les termes, ça fait une authen­ti­fi­ca­tion centra­li­sée par un proto­cole décen­tra­lisé, vous pouvez propo­ser de meilleurs termes en commen­taire) si vous ne voulez pas repo­ser sur un acteur tiers.

    L’im­por­tant c’est d’ar­rê­ter de croire que la phase d’au­then­ti­fi­ca­tion doit forcé­ment se faire sur chaque service indé­pen­dam­ment. C’est quelque chose de trop sensible et trop parti­cu­lier pour croire qu’on a un réel béné­fice à réin­ven­ter la roue.