Catégorie : Technique

  • Un peu de courage sur les formu­laires

    La fainéan­tise est une superbe qualité pour un infor­ma­ti­cien. C’est ce qui fait que l’in­for­ma­ti­cien est capable de coder 20 minutes un script pour lui auto­ma­ti­ser une tâche qui prend 5 minutes de boulot tous les mois.

    Main­te­nant parfois c’est abusé, et c’est trop souvent le cas sur les formu­laires.

    [saisir le ] nom utilisé lors de votre commande en majuscule et sans accent [et] le téléphone fixe actuel

    Sans rire, préci­ser « en majus­cules et sans accents » en gras c’est que le problème a été repéré lors de la concep­tion du formu­laire, ou que les retours clients en assis­tance télé­pho­nique ont été assez impor­tants pour justi­fier la modi­fi­ca­tion du texte.

    Dans ce cas, vous ne croyez pas que la saisie devrait être libre ? À votre appli­ca­tion de mettre en majus­cules et de reti­rer les accents si ça lui chante, mais ne faites pas faire votre boulot à l’uti­li­sa­teur.

    Le pire c’est pour le numéro de télé­phone parce que je l’ai vu dans *tous* les formu­laires d’opé­ra­teurs télé­pho­nie et inter­net. Le champ est bloqué à dix carac­tères, donc un numéro de télé­phone sans espaces.

    Bon, c’est juste agaçant à la saisie, mais c’est surtout inuti­li­sable au copier-coller car quasi­ment tout le reste de la France utilise des espaces comme sépa­ra­teur. C’est donc à l’uti­li­sa­teur d’al­ler copier-coller le numéro dans un éditeur de texte pour reti­rer les espace et le copier-coller à nouveau dans le formu­laire.

    Fran­che­ment, le déve­lop­peur n’avait pas la capa­cité de reti­rer lui même espaces et ponc­tua­tion côté serveur ? Ça coutait vrai­ment trop cher ?

    Déve­lop­peurs : Soyez fainéants, mais ne faites pas faire votre boulot par vos utili­sa­teurs !

  • CGV Fibre SFR

    Je dois être un des seuls idiots à lire en détail toutes les CGV et tous les contrats sous­crits. On voit d’ailleurs que ce n’est pas fait pour parce que quand je prends le temps de les lire, ma session expire inévi­ta­ble­ment et je dois recom­men­cer la commande de zéro à chaque fois (mais bien entendu le lien vers les CGV n’est visible qu’à la dernière étape).

    En vue d’une sous­crip­tion à l’offre de fibre SFR j’ai parti­cu­liè­re­ment cher­ché dans leurs CGV quel était l’en­ga­ge­ment en terme de bande passante. Le résul­tat est surpre­nant : Il y a plein de clauses spéci­fiques à l’ADSL pour se déga­ger des faibles débits mais côté fibre il y a juste un para­graphe qui rappelle que les débits réseau ne peuvent être garan­tis vis à vis de tiers sur Inter­net. Il n’y a même pas de para­graphe parlant d’obli­ga­tion de moyen ou de raisons poten­tielles pour un débit plus faible qu’an­noncé. Sauf si j’ai loupé un épisode, ils sont bel et bien contrac­tuel­le­ment tenus de four­nir le débit annoncé et pas 1 Mb/s de moins, au moins jusqu’à leur coeur réseau.

    Mais j’ai trouvé aussi des passages surpre­nants ou agaçants :

    L’opé­ra­teur pourra être contraint d’in­ter­rompre de façon excep­tion­nelle le Service pour effec­tuer des travaux de main­te­nance, d’amé­lio­ra­tion, d’en­tre­tien, de renfor­ce­ment, de réamé­na­ge­ment ou d’ex­ten­sion des instal­la­tions de son réseau. Ces inter­rup­tions seront notifiées via www. sfr.fr au mini­mum 24 heures avant qu’elles n’in­ter­viennent sauf lorsqu’elles auront un carac­tère d’ur­gence.

    Si jamais SFR fait des opéra­tions de main­te­nance ou d’évo­lu­tion du réseau sans vous préve­nir 24 heures avant, sauf carac­tère d’ur­gence, ils sont hors contrat. Personne ne leur en deman­dait autant, et je doute qu’ils aient jamais prévenu quiconque de leurs opéra­tions réseaux.

    Le Client s’en­gage à utili­ser le Service en bon père de famille

    Fran­che­ment, je croyais qu’on en avait fini avec ces idio­ties de bon père de famille ? Et puis fran­che­ment, en plus d’être super floue et de ne rien auto­ri­ser ou inter­dire préci­sé­ment, pour la formu­la­tion très patriar­cale (ou sexiste, comme vous voulez).

    [ne pas utili­ser le service d’une manière] qui contre­vienne à l’ordre public et aux bonnes mœurs, notam­ment par l’in­clu­sion d’élé­ments tels que, sans que cette liste ne soit exhaus­tive ou limi­ta­tive, des éléments à carac­tère porno­gra­phique, de proxé­né­tisme ou de pédo­phi­lie, ou encore à carac­tère violent, le contenu étant suscep­tible d’être vu par des mineurs ;

    La phrase est trop complexe mais si vous lisez bien, au milieu du proxé­né­tisme et de la pédo­phi­lie, on vous inter­dit d’uti­li­ser la connexion Inter­net pour du contenu porno­gra­phique (aie ma liberté) ou à carac­tère violent (là il y a du boulot). Ça devient exagé­ré­ment abusif, en plus de ne proba­ble­ment pas tenir une seconde devant un juge. Et puis, c’est oublier que The Inter­net is for Porn.

    Si le Client est une personne physique, agis­sant à des fins privées, il s’en­gage à utili­ser le Service pour ses besoins propres dans le cadre d’un usage stric­te­ment privé et person­nel. Il s’en­gage en parti­cu­lier à n’uti­li­ser les Maté­riels qu’à desti­na­tion de ses propres équi­pe­ments, les Maté­riels ne pouvant en aucun cas être utili­sés, direc­te­ment ou indi­rec­te­ment, pour permettre à un tiers de bénéfi­cier du Service.

    Pas d’amis sur votre wifi sinon gare ! Je comprends la volonté d’évi­ter qu’une connexion Inter­net de parti­cu­lier devienne une borne d’ac­cès publique (en terme de consom­ma­tion ce n’est pas la même chose) mais là c’est du délire d’avo­cat. La restric­tion est d’au­tant trop forte que de l’autre côté ils acceptent que ces mêmes connexions soient utili­sées à des fins profes­sion­nelles et parta­gées aux diffé­rents sala­riés.

    Et pour finir, même si ce n’est pas une surprise, je suis dégouté par le poli­tique­ment correct qui fait que le FAI doive insé­rer à plusieurs endroits dans ses propres contrats que parta­ger des conte­nus sous droit d’au­teur c’est mal.

  • Pourquoi du très haut débit

    Je pour­rai sortir l’usage du futur, l’ex­plo­sion vidéo haute défi­ni­tion, le stockage en ligne de tous ses fichiers mais ce serait viser à côté.  Le très haut débit c’est beau­coup plus simple et ça ne demande pas d’ima­gi­ner le futur.

    Le très haut débit c’est pouvoir parta­ger 5 photos prises avec son appa­reil récent en appuyant juste sur « envoyer ». Actuel­le­ment il faut soit attendre une dizaine de minutes devant le PC soit utili­ser un logi­ciel de trai­te­ment d’images pour les redi­men­sion­ner et bais­ser le poids avant d’en­voyer. Bref, « faire de l’in­for­ma­tique ».

    Le très haut débit c’est pouvoir rece­voir un PDF en pièce jointe instan­ta­né­ment sans avoir à attendre qu’il se charge pendant une à deux minutes. C’est avoir une occu­pa­tion qui est « lire le compte rendu du syndic » plutôt que « gérer ses mails ».

    Le très haut débit c’est lais­ser Windows se mettre à jour auto­ma­tique­ment au lieu de devoir subir la mise à jour en voyant tout ralen­tir pendant deux heures, voir en devant attendre le soir que tout finisse de télé­char­ger avant d’éteindre le PC.

    Le très haut débit c’est lais­ser son iPad se synchro­ni­ser avec iCloud sans surprise « oups, cette chan­son là n’était pas encore synchro­ni­sée, je l’ai sur le mac mais pas sur l’iPad ».

    Les geeks n’ont pas tant besoin de très haut débit, ils sont de toutes façons en perma­nence connec­tés et ont l’ha­bi­tude des trai­te­ments en tâche de fond. Le très haut débit c’est pour tous les autres, qui n’ont pas envie de « faire de l’in­for­ma­tique », ceux qui n’y comprennent rien et qui sont perdus dès qu’il faut penser à la synchro­ni­sa­tion, réflé­chir au poids des fichiers à trans­fé­rer ou attendre l’or­di­na­teur pendant qu’il fait ce qu’on attend de lui. Le propre du très haut débit c’est juste­ment de ne pas avoir à savoir quel débit on a, à quoi ça sert.

    Si quelqu’un vous dit qu’il n’aime pas l’in­for­ma­tique et n’a pas besoin de très haut débit car il ne consomme quasi­ment rien, c’est proba­ble­ment lui qui en béné­fi­ciera le plus.

    Un jour je vous parle­rai aussi des PME, pour qui du très haut débit pas cher est une source d’in­no­va­tion et une révo­lu­tion dans les portes qui s’ouvrent, mais ça c’est pour un autre jour.

  • La fibre en France, cette blague

    La fibre fait parler en France, mais aussi à l’étran­ger. Ici la fibre on consi­dère que c’est 100 Mb/s en descen­dant (ce que vous télé­char­gez depuis Inter­net) mais des débits ridi­cules en montant (ce que vous envoyez vers Inter­net).

    Débits montants ridi­cules

    Numé­ri­cable et la multi­tude de FAI qui ne font que repro­po­ser l’offre Nume­ri­cable avec un autre bran­ding offrent (atten­tion les yeux) 5 Mb/s en montant. Là où ça devient marrant c’est que 5 Mb/s c’est le strict mini­mum pour avoir réel­le­ment 100 Mb/s dans l’autre sens. Pour peu que vous fassiez plein de petits télé­char­ge­ments plutôt qu’un gros, ce sont les 5 Mb/s qui vont vous limi­ter, par les 100 Mb/s.

    Oubliez l’idée d’avoir des vrais usages décen­tra­li­sés ou de trans­fé­rer le contenu de votre carte mémoire d’ap­pa­reil photo à votre famille : Il faudra sélec­tion­ner les photos et poten­tiel­le­ment les réduire un peu avant envoi. S’il s’agit de trans­fé­rer votre film de vacances, il s’en­verra à vitesse réelle (une heure d’en­re­gis­tre­ment = une heure d’en­voi).

    Débit montant: Orange:10Mb/s, SFR:50Mb/s, Bouygues:5Mb/s, Numericable:5Mb/s, Free:50Mb/s

    Orange et SFR dans leur offre stan­dard font à peine mieux avec 10 Mb/s (il faut prendre l’offre « evolu­tion » pour avoir droit aux 50 Mb/s présen­tés au dessus).

    Il est inté­res­sant de noter qu’O­range propose une offre 100 Mb/s symé­triques pour 10 € de plus par mois mais qu’il faut bien lire les petites lignes. Déjà ce débit est symé­trique mais pas simul­tané : Il n’est pas possible d’at­teindre simul­ta­né­ment la limite en montant et en descen­dant. Au final c’est du 50 Mb/s symé­trique qu’on a. Mais surtout le volume de données est plafonné à 1 To mensuels. Le plafond est élevé, proba­ble­ment jamais atteint par pas mal de monde, mais il ne repré­sente quand même que 22 heures d’uti­li­sa­tion à plein régime. Diffi­cile de trou­ver la limi­ta­tion légi­time pour une option payante quand elle est présen­tée ainsi.

    Débits pratiques

    Note de mise à jour : J’ai retiré l’ana­lyse des débits médians réels, suite aux remarques (avec raison) sur le fait que les mesures et leur contextes sont beau­coup trop contes­tables pour en tirer des conclu­sions, notam­ment sur les condi­tions et le maté­riel côté usager. Les graphiques restent acces­sibles sur le le baro­mètre de lafibre.info et même si les contes­taires ont raison sur le prin­cipe, ces débits médians me semblent quand même suffi­sam­ment signi­fi­ca­tifs pour penser que tout n’est pas pas forcé­ment lié à l’ins­tal­la­tion de l’usa­ger.

    Les débits montants du meilleur décile des offres 50 Mb/s ou plus montent eux aux alen­tours de 80 Mb/s, sauf Free qui est telle­ment au dessus que l’ou­til est peut être la source de la satu­ra­tion, ce qui veut dire que les opéra­teurs auto­risent plus que ce que prévoient les enga­ge­ments contrac­tuels.

    Sur les offres avec débit contrac­tuel­le­ment limité à 10 Mb/s ou moins, par contre, cette limi­ta­tion est réel­le­ment appliquée. Raison de plus pour ne pas adhé­rer à ces offres.

    Que ceux qui profitent de débits supé­rieurs à l’en­ga­ge­ment contrac­tuel ne pavoisent cepen­dant pas trop : Ils sont tota­le­ment dépen­dants de la volonté commer­ciale de l’opé­ra­teur. Ce dernier peut chan­ger d’avis du jour au lende­main. L’offre SFR a par exemple d’un coup été limi­tées à 10 Mb/s, proba­ble­ment en prévi­sion d’une valo­ri­sa­tion arti­fi­cielle de l’offre « evolu­tion ». Orange a quand a lui dès le départ choi­sit de segmen­ter arti­fi­ciel­le­ment ses offres à l’aide d’une option payante (qui de plus ne four­nit pas ce qu’elle promet). S’il ne fait pas de diffé­rence de débit, Free segmente aussi ses offres « stan­dard » et « révo­lu­tion ».

    Rien ne permet d’af­fir­mer que la segmen­ta­tion ne se creu­sera pas à l’ave­nir avec la venue d’une nouvelle offre. Ne vous atten­dez pas à garder ad vitam eter­nam un débit supé­rieur à ce que vous avez dans votre contrat.

    N’ou­bliez pas non plus qu’a­voir 100 Mb/s côté FAI ne veut pas dire pouvoir joindre n’im­porte quel site à cette vitesse. Parfois c’est le serveur en face qui sature, et souvent c’est entre le FAI et le site distant que ça coince. Avoir la fibre ne chan­gera pas la situa­tion désas­treuse qu’ont les abon­nés Free avec les vidéos Youtube.

    Ailleurs dans le monde

    Unique­ment pour donner un hori­zon diffé­rent, aux États Unis Google propose aussi de la fibre (pour l’ins­tant l’offre est pour Kansas City). C’est 70 $ mensuels pour 1 Gb/s symé­triques.

    Et si d’au­cuns se demandent les usages qui rendent utiles de tels débits, Google propose 1 To de données sauve­gar­dées en ligne. Ici avoir de la vraie sauve­garde en ligne sur plus de quelques Go, c’est mission impos­sible telle­ment les débits montants sont limi­tants. Ces gens pour­ront parta­ger de larges données, des flux vidéos HD, et simple­ment créer des usages auxquels on ne pense pas aujourd’­hui, de la même manière qu’hier on consi­dé­rait que « 640 Ko should be enough for everyone ».

    En France les raccor­de­ments effec­tifs avancent à la vitesse d’une limace un jour de fort vent de face. On se plaint des inves­tis­se­ments mais la densité du centre urbain Kansas City Missouri est deux fois plus faible que celle de l’en­semble de la ville de Lyon. On promet des débits « très très haut débit » mais on n’ose pas réel­le­ment débri­der les usages par peur que les gens utilisent vrai­ment leur connexion, et on n’as­sure de toutes façon même pas le service vendu à la moitié des clients.

    Je me doute qu’il y a des coûts impor­tants et que tout le monde ne peut pas faire ce que fait Google sur une ville proto­type, mais il y a comme un déca­lage un peu trop impor­tant.

    À quand une vraie vision de l’in­fra­struc­ture réseau en France ? L’in­no­va­tion c’est ne pas attendre le dernier moment mais propo­ser avant de voir les usages, pour les créer plutôt que les suivre.

  • D’une façon d’abor­der la tech­nique

    Aujourd’­hui j’ai demandé un peu d’ex­per­tise exté­rieure pour savoir quelles étaient les diffé­rences de trai­te­ments entre un SELECT DISTINCT et un GROUP BY dans Mysql. La ques­tion a trouvé sa réponse et pour ceux que ça inté­resse, le serveur fait les mêmes opti­mi­sa­tions, au moins dans le cas le plus simple.

    Ce qui m’a surpris c’est le nombre de gens qui ont fait une réponse basée sur leur simple intui­tion, souvent très mal conseillère, et parfois présen­tée comme une expli­ca­tion sûre.

    Que les déve­lop­peurs émettent des hypo­thèses ou puissent se trom­per n’est pas choquant. Par contre se baser sur ses préju­gés, ne pas cher­cher, véri­fier, se docu­men­ter, ça c’est une vraie faute profes­sion­nelle (et ce encore plus quand les préju­gés sont drama­tique­ment faux et injus­ti­fiés).

    Dans nos métiers il doit y avoir curio­sité et envie de cher­cher la solu­tion, mais surtout cette solu­tion doit être basée sur une compré­hen­sion des méca­nismes sous-jacents, ou au moins de la docu­men­ta­tion fiable, et le tout idéa­le­ment recoupé par des tests sérieux.

    Peut-être tire-je trop vite aux conclu­sions mais j’ai l’im­pres­sion que de plus en plus de déve­lop­peurs se satis­font de cette façon de faire et oublient que leur travail ne devrait pas se baser sur des infor­ma­tions incom­plètes et des pré-jugés. Collègues : Il est temps de vous réveiller.

  • Vol de mots de passe

    Drop­box a – encore – eu une faille de sécu­rité. Des mots de passe ont été volés. Visi­ble­ment le mien en fait partie.

    Hi Eric,

    Recently, pass­words have been stolen from some Inter­net services. This is a problem because many people use the same pass­word on multiple services, which is unsafe.

    As a precau­tion, we’ve reset your pass­word and you can create a new one here.

    We haven’t detec­ted any suspi­cious acti­vity in your Drop­box, but we’re proac­ti­vely taking steps to keep users safe.

    We know it’s easy to use a single pass­word across different websites, but this means if any one site is compro­mi­sed, all your accounts are at risk. If you’ve ever used the same pass­word for more than one website, you should create new unique pass­words for each of them. Tools like 1Pass­word do this for you and can help make your accounts safer.

    Best,

    – The Drop­box Team

    Des failles et des échecs ça arrive. Aucun service n’est immu­nisé, pas mal le vôtre super-sécu­risé.

    Point posi­tif : Ils commu­niquent dessus et prennent l’ac­tion la plus sensée à ce niveau en forçant un chan­ge­ment de mot de passe, au risque de bloquer tota­le­ment l’ac­cès à ceux qui ont changé leur email mais utilisent encore l’an­cien compte Drop­box. Ils commu­niquent aussi sur l’im­pact possible si on utilise un seul mot de passe pour plusieurs service, ce qui est très bien­venu.

    Sur les points néga­tifs tout de même : Ils ne précisent pas si le mot de passe a été déli­vré avec un hachage correct ou s’il a été divul­gué en clair. L’ab­sence de préci­sion implique un doute assez peu récon­for­tant.

    Les solu­tions

    Ce qui me gêne c’est qu’on retourne dans les solu­tions habi­tuelles qui sont bien en théo­rie mais pas les plus solides en réalité.

    Utili­ser un mot de passe unique par service ? C’est un délire pour l’es­sen­tiel des utili­sa­teurs et même pour les geeks c’est loin d’être évident. De ce que j’en ai vu même ces derniers utilisent géné­ra­le­ment un mot de passe unique pour les deux ou trois services prin­ci­paux (dont l’adresse email prin­ci­pale) mais après c’est un ou deux mots de passe communs pour l’en­semble des services suivant leur niveau de sécu­rité.

    Le conseil d’uti­li­ser 1pass­word est bon mais il est de peu d’aide en dépla­ce­ment, et ça reste un service à 50 $ pour le bureau­tique plus encore 15 $ pour la version iPhone.

    Drop­box affirme travailler à une authen­ti­fi­ca­tion en deux étapes, une par mot de passe et l’autre par un média plus person­nel, par SMS par exemple. C’est une très bonne nouvelle, mais c’est aussi agaçant. Je ne veux pas avoir 150 méthodes d’au­then­ti­fi­ca­tions en deux étapes, une pour chaque service, qui fonc­tionnent diffé­rem­ment à chaque fois. C’est encore plus vrai si, comme trop souvent, les SMS sont réser­vés aux rési­dents des États Unis.

    Voir autre­ment

    Il est vrai­ment temps de voir autre­ment et de ne pas cher­cher à réin­ven­ter la roue. Il est temps d’uti­li­ser des authen­ti­fi­ca­tions centra­li­sées comme Open ID, WebID, Brow­serID ou d’autres. L’avan­tage c’est qu’a­vec un seul (ou deux, trois) mot(s) de passe à rete­nir on peut le(s) faire très complexe.

    Mieux : On peut acti­ver une authen­ti­fi­ca­tion plus sûre, à base de certi­fi­cats SSL ou de relai par télé­phone. Ça devient possible parce qu’on ne passe pas par 150 services diffé­rents avec leurs méthodes diffé­rentes.

    J’ai fait le choix de Google parce que son authen­ti­fi­ca­tion en deux étapes me conve­nait et que l’au­then­ti­fi­ca­tion dépor­tée sur Google était une des plus répan­due. D’autres utili­se­ront un Open ID qui authen­ti­fie sur la base d’un certi­fi­cat SSL. Certains pour­ront utili­ser les deux ou encore d’autres solu­tions, suivant le service visé. Il y a le choix, y compris avec des proto­coles décen­tra­li­sés (désolé pour les termes, ça fait une authen­ti­fi­ca­tion centra­li­sée par un proto­cole décen­tra­lisé, vous pouvez propo­ser de meilleurs termes en commen­taire) si vous ne voulez pas repo­ser sur un acteur tiers.

    L’im­por­tant c’est d’ar­rê­ter de croire que la phase d’au­then­ti­fi­ca­tion doit forcé­ment se faire sur chaque service indé­pen­dam­ment. C’est quelque chose de trop sensible et trop parti­cu­lier pour croire qu’on a un réel béné­fice à réin­ven­ter la roue.

  • Sites à page unique

    J’ai beau­coup aimé le site de Bayrou, et j’ai décou­vert il y a quelques temps celui de Troll d’idées. Je vous encou­rage à explo­rer au moins le second.

    Il y a un petit mouve­ment vers les sites à page unique avec des ancres et des sépa­ra­teurs visuels pour navi­guer. Je dois avouer que c’est génia­lis­sime quand c’est bien pensé et bien travaillé, mais ça demande à priori un inves­tis­se­ment en concep­tion large­ment supé­rieur au site habi­tuel. Sans cet inves­tis­se­ment, le résul­tat est rare­ment au niveau.

    Mon problème c’est que sur ces deux sites, il manque une version mobile. Est-ce une bonne pratique sur mobile ? Ce genre de design résis­tera-t-il au temps ou restera-t-il un effet de mode comme furent en leur temps les effets de para­laxe (dont Troll d’idées abuse d’ailleurs un peu) ?

    Connais­sez-vous un site qui fait de même avec en plus du respon­sive design ?

  • Connec­ter une PME à Inter­net

    Trou­ver une connexion Inter­net adap­tée à une PME c’est vite le parcours du combat­tant.

    Notre besoin initial c’est le surf web de tous les jours pour une petite dizaine de personnes, les petits télé­char­ge­ments, les mails, les pièces jointes parfois un peu volu­mi­neuse, la télé­pho­nie voip, et excep­tion­nel­le­ment des télé­char­ge­ments de backups ou des envois de données sur les serveurs de produc­tion.

    Pour traduire ça en carac­té­ris­tiques tech­niques, les coupures sont critiques comme pour tout le monde, mais nous ne mour­rons pas si nous avons quelques heures d’in­dis­po­ni­bi­li­tés une ou deux fois dans l’an­née. Nous n’uti­li­se­rons pas forcé­ment une bande passante moyenne énorme, mais quand il faut envoyer un fichier de 20 Mo, descendre une sauve­garde de la base de données ou monter 500 Mo en produc­tion, c’est plus qu’a­gréable d’avoir un débit consé­quent. Rien de plus gênant que de devoir perdre du temps à envoyer un PDF de 20 Mo à un corres­pon­dant.

    Si j’avais le choix, une offre fibre pour parti­cu­lier à 100 Mb/s descen­dant 50 Mb/s montant, doublée avec une SDSL ou ADSL stan­dard chez un autre FAI, convien­drait à merveille en terme de qualité de service et de capa­cité en débit.

    En pratique notre bureau n’est pas connecté aux réseaux fibrés rési­den­tiels, donc il faut compo­ser autre­ment.

    Débits et prix

    L’ADSL c’est du 20 Mb/s descen­dant, 1 Mb/s montant, pour 30 à 40 € TTC mensuels, moitié plus cher si on prend un FAI « pro » avec une GTR de 4h. Les offres sont assez cohé­rentes.

    Côté SDSL l’offre imbat­table côté prix c’est OVH qui propose 5 Mb/s symé­triques sur une paire de cuivre pour 30 € par mois, sans enga­ge­ments ni frais d’ins­tal­la­tion ou rési­lia­tion. Les concur­rents ont eu beau me soute­nir que ces débits étaient impos­sibles sur une unique paire de cuivre, j’ai pu constaté que les 5 Mb/s sont effec­ti­ve­ment atteints. Si vous voulez du GTR 4h (heures ouvrées) on passe à 100 € par mois avec un enga­ge­ment d’un ou deux ans et des frais d’ins­tal­la­tion. Sur cette dernière il est possible de cumu­ler jusqu’à 4 paires de cuivres pour un débit de 20 Mb/s symé­trique (mais la facture augmente).

    Chez la concur­rence en SDSL c’est la vraie jungle. Le plus souvent c’est limité à 2 Mb/s par paire de cuivre et avec un prix aux alen­tours de 200 € mensuels par paire, plus des frais d’ins­tal­la­tions et un enga­ge­ment de deux ans. Parler de 8 Mb/s c’est quadru­pler les prix, tout simple­ment. Seul Colt propose du 5 Mb/s sur une seule paire, mais à 500 € mensuels. Tous ces prix sont avec une GTR, en géné­ral de 4h en heures ouvrées.

    Si on souhaite monter un peu en débit il faut passer par des offres « fibre ». Là il faut sortir le porte­feuille. On parle assez rapi­de­ment de 750 à 1500 € mensuels pour 10 Mb/s, sans comp­ter le raccor­de­ment initial.

    La GTR, la haute dispo­ni­bi­lité

    On peut faci­le­ment se dire qu’une coupure est inac­cep­table, empê­chera les gens de bosser, de rece­voir les coups de télé­phone. C’est souvent vrai mais outre la ques­tion « quel montant est-il raison­nable d’in­ves­tir pour éviter une coupure ? », il faut bien penser à « ce montant me garan­tit-il vrai­ment contre une coupure ? »

    La GTR et le débit garanti ce sont les deux mots de tous les commer­ciaux qui vendent de la SDSL. En pratique ne vous y trom­pez pas : Une GTR de 4h en heures ouvrées, ça veut dire que votre ligne peut tomber une demie jour­née et ne la voir réap­pa­raitre que le lende­main matin. Hors cas excep­tion­nel, la qualité ne sera donc pas forcé­ment meilleure qu’une ligne rési­den­tielle grand public.

    Sur les cas graves on peut comp­ter avoir des équipes qui inter­viennent avec plus de sérieux et plus d’im­pli­ca­tion mais le GTR ne « garan­tit » en fait rien. Il vous permet juste de récu­pé­rer une faible partie de la facture mensuelle si l’ac­cès n’est pas réta­blit.

    Si le problème est au niveau du répar­ti­teur ou de la boucle locale, il est probable que ça ne change rien au temps de réta­blis­se­ment. Si le problème est au niveau du FAI, avoir une seconde ligne en paral­lèle chez un second FAI vous coûtera proba­ble­ment moins cher que la GTR « pro » tout en ayant un béné­fice bien plus grand.

    Le plus symbo­lique c’est bien l’offre OVH où la même connexion passe de 30 € à 100 € en ajou­tant la GTR. La techno est la même, l’in­fra est la même. Je veux bien croire que l’équipe sera un peu plus réac­tive, mais si la rési­den­tielle tombe c’est proba­ble­ment que la pro serait tombée aussi, et les temps de réta­blis­se­ment réels ne seront pas fonciè­re­ment diffé­rents. L’équipe commer­ciale OVH confirme d’ailleurs très bien ça au télé­phone en disant que l’offre avec GTR c’est « pour ceux que ça rassure ».

    La gamme de choix

    En montant une SDSL OVH doublée par une ADSL stan­dard d’un autre FAI on est loin d’être « sans risques » mais c’est un risque qui peut proba­ble­ment être assumé.

    Le choix du pauvre c’est donc un 60 € par mois pour le couple SDSL + ADSL. Pour le même prix ça permet d’uti­li­ser l’un ou l’autre suivant qu’on a besoin de débit montant ou descen­dant. Le résul­tat c’est un peu 20 Mb/s en descen­dant, 5 Mb/s en montant (si vous êtes proche du sous-répar­ti­teur).

    Pour ajou­ter quelques bretelles on peut prendre la GTR sur la ligne OVH, et une offre avec clef 3G de secours côté ADSL SFR. La GTR permet de combler les problèmes simples, et la clef 3G permet de border si c’est quelque chose de grave et long. Ça ne sera pas idéal, ça ne couvre pas tous les cas, mais ça reste abor­dable pour 150 € mensuels.

    Monter en débit deman­dera un inves­tis­se­ment de 100 € mensuels par paliers de 5 Mb/s sur la SDSL. La fibre et les liai­sons dédiées n’au­ront de sens que si vous ne pouvez vrai­ment accep­ter aucune coupure (mais sans vous faire d’illu­sions : vous en aurez quand même), si vous voulez plus de 20 Mb/s (mais la facture sera multi­pliée par 5 rien que par le chan­ge­ment de techno avant même de dépas­ser les 20 Mb/s), ou si vous n’êtes pas proches d’un sous-répar­ti­teur (mais peut être que démé­na­ger la PME coûtera moins cher que de passer par une fibre).

    Si vous montez une boîte techno, être sur de la fibre rési­den­tielle à 45 € par mois vous sauvera pas mal de cash les premiers temps. Ça vaut le coup de le prendre en compte dans votre loca­li­sa­tion initiale.

  • Tele­net qui freine offi­ciel­le­ment le P2P et la consom­ma­tion massive

    Si vous ne connais­sez pas encore plus.net, il faut faire un tour sur leur tableau de gestion de trafic en fonc­tion des offres. Heureu­se­ment nous n’en sommes pas encore là en Europe, mais ce qui se profile n’est pas forcé­ment meilleur.

    L’exemple de ce que je crains c’est Tele­net qui freine offi­ciel­le­ment le P2P et la consom­ma­tion massive. Ça n’a l’air de rien et à la première lecture on pense faci­le­ment que la mesure est sage tout en permet­tant à chacun de parta­ger les ressources en bonne intel­li­gence.

    Là où les choses prennent du relief c’est en reli­sant deux ou trois fois le dernier para­graphe : Tele­net nie avoir des problèmes de capa­cité. Pour­tant, l’objet même de la mesure c’est de /parta­ger/ une ressource limi­tée pour qu’elle soit utili­sable à tous. Ça n’a de sens que dans le cadre d’un four­nis­seur d’ac­cès qui sature.

    Facile de cibler les plus gros consom­ma­teurs et les offrir en pâture. Main­te­nant ne serait-il plutôt pas légi­time d’at­tendre que le four­nis­seur réalise les inves­tis­se­ments néces­saires ?

    On voit d’ailleurs bien que c’est une ques­tion pure­ment commer­ciale en ce qu’on peut indis­po­ser les autres avec plus de volume tant qu’on paye une offre plus chère.

    Le danger est encore plus fort quand on parle de filtrer par proto­cole ou par appli­ca­tion. Qui décide quel trafic est légi­time et quel trafic est de trop ? pourquoi ? selon quels critères ?

    Pourquoi le « P2P » est-il visé mais pas Skype qui en fait un usage des plus larges ? Pourquoi le P2P et pas la vidéo ? Pourquoi même juge-t-on le P2P illé­gi­time ? Des appli­ca­tions P2P audio concur­rentes à Skype seront-elles libres d’ac­cès ou l’ex­cep­tion est-elle propre à Skype ?

    Le passé nous a déjà amené des choses bien jolies, avec des opéra­teurs Inter­net mobile qui au nom d’une ressource limi­tée inter­disent la voix sur IP mais auto­risent hors quota l’ac­cès à la télé­vi­sion via 3G. Nous avons aussi des opéra­teurs qui ont nié pendant des années un bridage P2P et qui se sont fait condam­ner 6 ans après par la justice pour ce même bridage. Les mêmes ont une inter­con­nexion Youtube trop pour­rie pour regar­der une vidéo en qualité stan­dard mais qui diffusent de la HD avec une QoS bien réglée sur leur VOD. D’autres ont acheté le concur­rent de Youtube.

    Qui va dire quelle situa­tion est légi­time, où est la limite, qui décide quel inves­tis­se­ment est raison­nable et quel pour­ris­se­ment vient d’une volonté de favo­ri­ser ses propres services ?

    Cela ne résou­dra pas tout, mais nous avons plus que jamais besoin que l’Eu­rope mette quelque part une ligne rouge à ne pas fran­chir. Lais­ser l’opé­ra­teur déci­der quel proto­cole, quelle appli­ca­tion ou quel usage est légi­time, me paraît être bien au delà de la ligne rouge souhai­table.

  • Web Perfor­mance Daybook Volume 2

    J’ai le plai­sir de vous annon­cer la publi­ca­tion de Web Perfor­mance Daybook Volume 2 (aussi dispo­nible en France). Il s’agit d’un recueil d’ar­ticles de plus de 30 auteurs autour de la perfor­mance web, collec­tés par Stoyan Stefa­nov en fin d’an­née dernière et auquel j’ai eu le plai­sir de parti­ci­per.

    Certes, tout le contenu peut être trouvé par Inter­net mais les béné­fices sont inté­gra­le­ment rever­sés à la fonda­tion WPO, dont l’objec­tif est d’ai­der et finan­cer les projets open source et la recherche autour de la perfor­mance web.

    Bref, proba­ble­ment un geste utile autant qu’in­té­res­sant.

    Si ça fonc­tionne, nous verrons proba­ble­ment un volume 1 prendre la suite (avec des articles de l’an­née précé­dente, mais toujours inté­res­sants).