Catégorie : Transport

  • Coût caché de la voiture

    On parle coût des trans­ports en commun. On le voit, on le paye au ticket ou à l’abon­ne­ment.

    La voiture cache ses coûts, et ils sont pour­tant impor­tants.

    On pense à l’es­sence, les péages et les parkings.

    Derrière il y a les coûts d’en­tre­tien mais aussi les consom­mables comme l’huile, les pneu­ma­tiques ou même le lave-glaces et les lavages éven­tuels.

    En coût fixe on a la carte grise, l’im­ma­tri­cu­la­tion mais aussi l’as­su­rance, le contrôle tech­nique et tous les acces­soires qu’on achète.

    Si la voiture ne dort pas dans l’es­pace public il faut comp­ter le coût du garage ou de l’es­pace sur lequel on stationne — part dans l’achat ou la loca­tion de l’ha­bi­ta­tion, de ses charges, de ses taxes éven­tuelles.

    À tout ça il faut ajou­ter la dépré­cia­tion de la voiture elle-même, qui perd de la valeur avec les années et le kilo­mé­trage.

    C’est énorme.


    Le fisc, peu habi­tué à sur-esti­mer les abat­te­ments, consi­dère un coût agrégé de 37 centimes le kilo­mètre pour les gros rouleurs dans les voitures les moins puis­santes. Les péages et parkings sont en plus.

    Dans une 3008 qui fait 15 000 km / an, plus repré­sen­ta­tive, on est plus proche des 50 centimes le kilo­mètre.

    Ça rela­ti­vise tout de suite le coût du ticket de bus, surtout s’il s’agit de payer le parking public en centre ville ensuite.


    Si ça vous semble beau­coup, les esti­ma­tions parlent d’un coût moyen à l’an­née de 5 à 10 000 €. Ça donne 30 à 60 centimes le kilo­mètre pour le kilo­mé­trage moyen de 15 000 km par an.

    On retombe sur nos mêmes ordres de gran­deur.


    Même en consi­dé­rant une voiture qu’on a déjà pour d’autres raisons, donc en excluant les coûts fixes et avec une sous-évalua­tion en imagi­nant des coûts variables au plus juste, on tombe très diffi­ci­le­ment sous les 15 cents du kilo­mètre.

    Avec un trajet domi­cile-travail de 10 km, ce coût margi­nal sous estimé est déjà plus impor­tant que la part du sala­rié pour l’abon­ne­ment de trans­port en commun : Mieux vaut lais­ser la voiture au garage.

    Et là on ne compte aucun parking, aucun péage, mais surtout aucun aléas comme une panne ou un acci­dent.

  • Pour des abon­ne­ments fluides sur les trans­ports en commun

    Sur la métro­pole lyon­naise, la vali­da­tion par carte bancaire gère auto­ma­tique­ment les tarifs spéciaux les jours de pollu­tion et le passage en forfait jour si on fait assez de dépla­ce­ment dans la jour­née.

    Sur la région Ile-de-France, le contrat Liber­té+ gère la bascule au forfait jour mais ajoute aussi 20% de décote sur les tickets unitaires comme le faisaient les anciens achats par carnets de 10 tickets.

    Pourquoi ne pas géné­ra­li­ser ça ?

    Pourquoi ne peut-on pas aussi bascu­ler auto­ma­tique­ment aux tarifs 48h, 78h, semaine et mensuel, en fonc­tion de la meilleure combi­nai­son en fin de mois ?

    C’est large­ment faisable, et ça permet­trait une utili­sa­tion sans se poser de ques­tion préa­lable, sans avoir à faire des calculs en fonc­tion du futur.

    Qu’est-ce qui bloque ? Qui faut-il contac­ter pour faire avan­cer ce type de sujet ?

  • Forfait Liber­té+ pour les trans­ports pari­siens

    Le forfait liber­té+ pour les trans­ports pari­siens c’est :

    • ne pas ache­ter les tickets au préa­lable mais être prélevé du montant en fin de mois ;
    • auto­ma­tique­ment préle­ver le montant du forfait jour si le nombre de tickets dépasse le montant du forfait jour ;
    • payer les tickets unitaires avec un rabais de 20% (il faut dire que le ticket a énor­mé­ment augmenté et qu’il n’y a plus le tarif carnet qui permet­tait 20% de rabais).

    Le forfait en lui même n’en a que le nom. C’est gratuit, il faut juste s’ins­crire et donner son RIB.

    Si en plus ils savaient auto­ma­tique­ment bascu­ler au forfait semaine et au forfait mois comme ils le font pour le forfait jour, ça serait le mode d’abon­ne­ment idéal de tout trans­port en commun.


    Jusqu’à présent il fallait toute­fois l’as­so­cier à une carte Navigo nomi­na­tive. Impos­sible d’en comman­der une à distance pour moi : Ces cartes physiques ne sont déli­vrées qu’aux fran­ci­liens ou à ceux qui ont un certi­fi­cat de travail en Ile-de-France.

    L’ap­pli­ca­tion Android IDF Mobi­li­tés vient d’ajou­ter la possi­bi­lité d’as­so­cier un contrat Liberté sur le télé­phone. C’est pour l’ins­tant en béta donc il faut ativer « rejoindre la beta » sur le Play store.

    Avec des dépla­ce­ments profes­sion­nels hebdo­ma­daires sur Paris, ça fait long­temps que j’es­pé­rais pouvoir accé­der au forfait Liber­té+. J’ai tenté. J’ai bien rempli mon adresse lyon­naise, passé toutes les étapes, et me voici avec un contrat Liber­té+.

    Les condi­tions géné­rales de vente spéci­fiques du forfait Liberté + sur télé­phone ne font en effet pas mention (aujourd’­hui) d’une contrainte de domi­ci­lia­tion ou de lieu de travail.

    Je ne sais pas si ce chan­ge­ment est conscient ou s’ils ont simple­ment oublié que la restric­tion de domi­cile était liée au pass Navigo physique, qui n’est désor­mais plus néces­saire. Je n’ex­clus pas qu’il puisse de nouveau y avoir une restric­tion à la sous­crip­tion dans le futur.


  • Celui qui veut voler votre vélo le volera

    Les bons U résistent une ving­taine de secondes à une disqueuse portable. Les meilleurs prennent dans les 40 secondes pour faire deux coupes1.

    C’est plié en moins d’une minute. Le voleur est déposé, découpe l’an­ti­vol prévu et part avec. Les repé­rages ont déjà été faits en amont.

    Moins d’une minute. C’est trop court pour espé­rer que quelqu’un réagisse, ni en pleine rue, ni dans le local vélo ou les caves de votre immeuble. Ce ne serait de toutes façons pas forcé­ment une bonne idée de se confron­ter à un voleur armé d’une disqueuse.

    La réalité c’est que le U ne sert pas à empê­cher le vol. Il sert juste à empê­cher les vols d’op­por­tu­nité et à redi­ri­ger les autres vers des cibles plus acces­sibles.

    • Atta­chez toujours le cadre à un point fixe2 solide3 avec un U de bonne qualité4. En obli­geant l’uti­li­sa­tion d’une disqueuse, vous évitez les vols d’op­por­tu­nité et les voleurs les moins outillés.
    • Si le vélo est dehors ajou­tez au moins un câble pour empê­cher qu’on vous prenne les roues, surtout si elles sont avec des attaches rapides.
    • Ne lais­sez pas votre vélo seul sans autre vélo autour. Proté­gez le mieux que les autres vélos de même gamme qui sont à portée de vue. S’ils ont un U, mettez en deux. S’ils ont deux anti­vols, mettez en trois. Ça rendra peu perti­nent de s’at­taquer au votre.
    • Ne lais­sez pas un vélo dormir la nuit dehors. S’il est cher, ne le lais­sez pas non plus dans un local vélo commun. Si vous stockez votre vélo quoti­dien cher ou neuf dans une cave ou un parking, faites en sorte que personne ne sache derrière quelle porte vous le rangez.

    La seule bonne solu­tion la nuit reste de remon­ter votre vélo dans l’ap­par­te­ment prin­ci­pal. Oui, c’est peu pratique.


    1. Le Hiplock D1000 et le Lite­lock X sont les seuls qui résistent réel­le­ment à la disqueuse, au point que ce soit réel­le­ment pénible et diffi­cile à décou­per. Malheu­reu­se­ment, au-delà d’être lourds, ils coûtent 200 à 250 € et ne vous protè­ge­ront pas tota­le­ment : À un moment il devient plus inté­res­sant de décou­per le point fixe auquel vous êtes atta­chés pour avoir le même résul­tat, et ça vous ne pouvez rien y faire. ↩︎
    2. Atten­tion à tout ce qui est boulonné. Parfois il suffit de dévis­ser un ou deux boulons et c’est parti. ↩︎
    3. Ne vous atta­chez pas au grillage ou à quelque chose qui se découpe avec une simple pince. Il faut que le point fixe soit au moins aussi diffi­cile à décou­per que votre anti­vol. ↩︎
    4. Pas besoin de prendre le plus cher, un bon U 900 à 20 € chez Décath­lon sera parfait. Les deux seules contraintes c’est de ne pas casser à la cisaille et de deman­der deux découpes pour reti­rer l’an­ti­vol. ↩︎
  • Sécu­ri­sa­tion du parking vélo Part-Dieu

    Il y a un parking vélo « sécu­risé » à Part-Dieu côté Villette. 214 places, acces­sibles sur inscrip­tion gratuite1.

    Je laisse les guille­mets à « sécu­risé » parce qu’en lisant les commen­taires tout à la fin de la page après les mentions légales, ça raconte une toute autre histoire.

    Ce sont des racks à deux étages. Chaque empla­ce­ment a un bras en métal recou­vert de plas­tique rouge où accro­cher l’an­ti­vol. Malheu­reu­se­ment ce bras se démonte faci­le­ment avec une simple vis, ce qui permet de prendre le vélo sans même casser l’an­ti­vol.

    Ce n’est pas théo­rique, il y a plusieurs récits dans les commen­taires. Je me permets de reco­pier une réponse qu’on m’a fait sur un réseau social :

    Les places situées en hauteur permettent d’at­ta­cher presque correc­te­ment un vélo (un seul point fixe non démon­table entre la roue avant et le cadre).
    Par contre en bas, effec­ti­ve­ment, ça ne sert à rien. Et pas mal de bras sont démon­tés…

    Comme il n’y a ni gardien ni caméra, le démon­tage peut se faire en toute tranquillité. Ça donne l’im­pres­sion que le vélo sera plus sécu­risé en visi­bi­lité sur un arceau en pleine rue que dans cette vélo­sta­tion « sécu­ri­sée ».

    J’es­père que le maté­riel sera meilleur pour la toute nouvelle station Bérau­dier de 1300 vélos de l’autre côté de la gare. Entre temps ça explique pourquoi les 214 places de la Villette ne font pas le plein.

    Je féli­cite vrai­ment la métro­pole pour toutes les initia­tives vélo mais atten­tion, à vouloir faire les choses trop rapi­de­ment on risque d’in­ves­tir pour rien.


    1. Bon, il faut une carte TCL ou une carte Oura mais il n’y a pas besoin d’abon­ne­ment en cours, juste de la carte. Si vous n’en avez pas déjà une, la TCL coûte 5€ pour 5 ans. C’est honnête. ↩︎
  • Impor­tance des éclai­rages à vélo

    Verba­li­ser les vélos sur l’ab­sence de sonnette, la présence d’un aver­tis­seur sonore autre qu’un timbre, l’ab­sence de cata­dioptres aux pédales me parait tota­le­ment vain. Je n’ai même rien contre les casques audio des cyclistes tant qu’ils sont ouverts aux bruits exté­rieurs. On a juste mieux à faire pour proté­ger les cyclistes et autres usagers de la route.

    Il y a toute­fois une mesure règle­men­taire qui me semble essen­tielle :

    Les vélos doivent avoir un éclai­rage fonc­tion­nel la nuit.

    Sur ce point, j’ai­me­rais vrai­ment des poli­tiques de préven­tion, de verba­li­sa­tion, et une tolé­rance zéro.

  • En défense des bandes cyclables

    Je vois la commu­nauté dire « les bandes cyclables ne servent à rien, elles sont contre-produc­tives ». Il y a quelques temps le même discours fleu­rait sur les sas vélo au feu.
    Je me méfie des juge­ments un peu trop binaires.

    Est-ce que je préfère des infra­struc­tures sépa­rées « en dur » ? bien entendu. Ce n’est pas toujours possible, que ce soit au niveau place ou au niveau coût.

    Est-ce que toute­fois je préfère avoir bande cyclable et sas vélo plutôt que rien ? en ville(*), oui(**).


    ❌ Ça ne joue pas forcé­ment sur la distance avec laquelle je suis dépassé, et peut-être néga­ti­ve­ment (même si, honnê­te­ment, je suis dépassé de façon dange­reuse dans tous les cas).

    ✅ Ça évite qu’on se rabatte sur moi après le dépas­se­ment. C’est régu­lier à l’ap­proche des feux rouges en l’ab­sence de bande cyclable mais ça arrive aussi hors de ces cas.

    ✅ Ça me permet un flux séparé quand la circu­la­tion est dense. C’est là que tout le monde va me fleu­rer voire me renver­ser, redé­mar­rer sur moi, vouloir me dépas­ser à tout prix. C’est une situa­tion fréquente en ville. Deux voies distinctes c’est bien.

    ✅ Ça me permet de béné­fi­cier d’une meilleure flui­dité, en remon­tant les files de voitures qui vont moins vite en circu­la­tion dense ou en bouchons. Ça me permet aussi de remon­ter les files au feu rouge pour béné­fi­cier soit du sas vélo soit du céder-le-passage cycliste (M12)

    ✅ Ça me fait gagner un peu d’at­ten­tion de la part des conduc­teurs respec­tueux quand ils tournent à droite et croisent une bande cyclable au sol. Ça n’em­pê­chera pas les chauf­fards mais si ça évite un ou deux acci­dents, je suis pour.

    ✅ C’est peut-être rien pour vous, expé­ri­men­tés, mais une bande assure plus de sécu­rité pour mon fils parce qu’il va rouler dedans au lieu de mal évaluer ce qu’est « sur la droite ».
    Ça stresse aussi moins ma femme qui s’au­to­rise à y rouler en ville. Même si ce n’est qu’un faux senti­ment de sécu­rité, ça compte quand même.

    ✅ ✅ Ça ajoute de la visi­bi­lité aux cyclistes et légi­ti­mise leur présence. Ça ne devrait rien chan­ger mais dans les faits une grande partie des problèmes arrive aussi par le senti­ment que la chaus­sée est « pour les voitures ».

    Avec une bande on essaie moins de refu­ser volon­tai­re­ment mes prio­ri­tés « parce que je suis à vélo », et globa­le­ment de me mettre la pres­sion ou de tenter de me pous­ser hors de la chaus­sée de façon puni­tive.

    Je finis quand même par un ❓ : ça faci­lite le station­ne­ment des livreurs, qui vont impo­ser de déboî­ter. C’est une situa­tion dange­reuse, à cause de la visi­bi­lité mais aussi de la volonté puni­tive de certains auto­mo­bi­listes. Serait-ce diffé­rent sans bande cyclable ? Pas certain.


    Le Cerema expli­cite ses recom­man­da­tions en fonc­tion du trafic vélo, du trafic moto­risé et de la vitesse. C’est effec­ti­ve­ment bien moins binaire.

    Les recom­man­da­tions de bande cyclable ou bande déra­sée sur voie à 70 ou 80 km/h m’in­ter­roge toute­fois.

    Ces solu­tions favo­risent clai­re­ment les dépas­se­ments trop proches et à trop haute vitesse de la part des moto­ri­sés. C’est parti­cu­liè­re­ment sensible pour les poids lourds (mais pas unique­ment).

    En même temps, en l’ab­sence, on prend aussi le risque que le conduc­teur moto­risé voit le cycliste trop tard pour frei­ner ou qu’un véhi­cule en face l’em­pêche de se dépor­ter au dernier moment.

    Les deux situa­tions sont mortelles. Mes expé­riences sur natio­nales et dépar­te­men­tales denses ne me rendent pas très posi­tif sur la possi­bi­lité de mixer des modes doux avec des moto­ri­sés au-delà de 50 km/h. C’est d’ailleurs là qu’il y a le plus de morts à vélo.


    (*) Je ne parle que de la ville. Une grande partie des argu­ments n’a pas de perti­nence hors agglo­mé­ra­tion. Le dépas­se­ment devient la problé­ma­tique centrale. S’il n’est pas possible de faire une bande cyclable extra-large d’au moins 1,5m, alors il est proba­ble­ment effec­ti­ve­ment préfé­rable de ne pas en avoir du tout, surtout avec des poids lourds et une vitesse élevée (si ça les incite à frôler, c’est mortel).

    (**) Bien évidem­ment aussi, je parle de vraies bandes cyclables, pas les traits de pein­ture qui laissent 50cm de cani­veau impra­ti­cable.

  • Ça coûte combien une voiture ?

    Les esti­ma­tions trou­vées sur Inter­net nous donnent un coût de posses­sion de 5 à 7 000 € en moyenne par an.

    Bon, c’est une moyenne, il y a forcé­ment des gens en-dessous et des gens au-dessus. Ça reste toute­fois une approxi­ma­tion pas si mauvaise.

    Diffi­cile à croire, hein ?

    Le problème c’est que c’est énor­mé­ment de dépenses qu’on consi­dère assez normales pour les oublier. Du coup j’ai tenté deux façons de véri­fier si la moyenne était réaliste du cas habi­tuel.

    La première c’est l’ap­proxi­ma­tion du fisc, pas vrai­ment connu pour ses largesses. Pour une moyenne de 15 000 km par an, on arrive à entre 6 500 et 7 500 € d’in­dem­ni­tés kilo­mé­triques suivant qu’on prend une Clio avec un petit moteur ou voiture plus puis­sante.

    6430 €4 CV (Petite voiture de base. Exemple : Clio petit moteur)
    6750 €5 CV (Berline clas­sique. Exemple : 308 petit moteur)
    7067 €6 CV (Grosse fami­liale, SUV et Monos­pace. Exemple : 3008)
    7424 €7 CV (Gros moteur, voiture puis­sante)

    La seconde esti­ma­tion j’ai regardé ma 3008 de 10 ans d’âge en listant ce à quoi je pense. J’ar­rive très faci­le­ment au moins à 4 000 € et je suis certain que je sous-estime l’éva­lua­tion du coût/risque d’un acci­dent ou d’une casse maté­riel.

    500 €Assu­rance
    1550 €Carbu­rant, diesel
    300 €Révi­sions, pièces incluses
    150 €Pneu­ma­tiques 4 saisons, 40 000 km
    1250 €Dépré­cia­tion
    35 €Contrôle tech­nique, 70 € tous les 2 ans
    ??Entre­tien courant (nettoyage, lavage, lave-glace, etc.)
    ??Entre­tien excep­tion­nel (housses, tapis, ampoules de phare, clé d’ou­ver­ture à distance, mais aussi un rétro­vi­seur cassé, une batte­rie qui rend l’âme, etc.)
    ??Pannes rares mais chères, à lisser sur plusieurs années. Ça compte, et pas qu’un peu.

    La vérité c’est qu’on n’y est pas encore. Il faut ajou­ter les parkings en ville, surface ou sous-terrains, ainsi que l’au­to­route. Ce n’est compté ni dans les indem­ni­tés kilo­mé­triques du fisc ni dans mon esti­ma­tion sur ma 3008. Combien ? Ça dépend de vous mais ce n’est pas rien.

    Mais surtout, et là beau­coup l’ou­blient, si la voiture ne reste pas dans la rue, il faut comp­ter combien coûte l’es­pace occupé. Un box c’est entre 600 et 2500 € par an suivant où vous habi­tez. Une place dans une cour d’im­meuble ça compte aussi. Si « vous l’avez donc ça ne compte pas » en fait ça compte quand même, parce que vous pour­riez la louer à un tiers, ou avoir acheté/loué un bien moins cher si cet espace n’exis­tait pas.

    Bref, votre voiture vous coûte très certai­ne­ment beau­coup plus que vous ne le pensez au premier abord. Parler de 4 à 7 000 € pour la plupart des gens n’est pas si déli­rant.

    Évidem­ment, si vous avez une vieille Twingo qui roule peu, assu­rée au tiers, que vous espa­cez vos révi­sions, ne prenez pas l’au­to­route et la garez dans la rue sans parking payant, vous allez taper assez bas.

    Atten­tion tout de même à prendre en compte le risque de casse. Si vous comp­tez tout, on parle quand même très proba­ble­ment en milliers d’eu­ros. De même que l’as­su­rance au tiers, il faut prendre en compte le coût si d’aven­ture votre voiture finit bonne pour la casse.

    Bien évidem­ment, tout ça vous consi­dère comme conduc­teur respec­tueux des règles. Si vous ajou­tez quelques contra­ven­tions de station­ne­ment ou de vitesse, la facture augmente assez vite.

  • Où est-ce que je m’ar­rête ?

    En voiture, si vous devez* vous arrê­ter ici, comment le faîtes-vous ?

    Six schéma montrant une double voie à sens unique flaquée d'une bande cyclable à droite, d'un trottoir encore plus à droite et d'une bande végétalisée à gauche.

Schéma A : Une voiture est arrêtée à cheval sur la bande cyclable et la voie de circulation générale.

Schéma B : Une voiture est arrêtée à cheval sur la bande cyclable et le trottoir

Schéma C : Une voiture est arrêtée entièrement sur le trottoir, bloquant celui-ci.

Schéma D : Une voiture est arrêtée sur la voie générale de droite.

Schéma E : Une voiture est arrêtée sur la voie générale de gauche

Schéma F : Une voiture est arrêtée à cheval sur la voie de gauche et sur la bande végétalisée.

    J’ai posé la ques­tion sur Twit­ter et Masto­don pour géné­rer un peu de débat mais surtout atti­rer l’at­ten­tion sur les occu­pa­tions de bandes cyclables.

    Il y a eu des choses inté­res­santes.


    Préam­bule : Je vais une synthèse et pas une correc­tion. La seule bonne réponse est de ne pas s’ar­rê­ter là, même si vous pensez que vous avez une bonne raison, que vous pensez ne pas avoir le choix, ou que c’est juste pour deux minutes.

    S’il faut choi­sir, la plupart semblent discu­ter de ce qui gêne le moins ou de ce qui est le moins dange­reux.

    Trois caté­go­ries ressortent :

    • Ceux qui acceptent de bloquer le trot­toir (situa­tion C)
    • Ceux qui acceptent de bloquer la bande cyclable (situa­tions A et B)
    • Ceux qui acceptent de bloquer une voie moto­ri­sée (A, D, E et F)

    L’as­pect moral

    Et vous, qu’ac­cep­tez-vous de bloquer ?

    En fait la situa­tion n’est pas tout à fait équi­li­brée donnée ainsi. Si on bloque le trot­toir on va inci­ter des piétons à contour­ner par la chaus­sée, y compris des familles, enfants, personnes âgées dont pour qui ce compor­te­ment n’est pas forcé­ment anodin. S’ils remontent la rue, ils vont même arri­ver sur la chaus­sée en surgis­sant de derrière la voiture arrê­tée sans qu’on puisse les voir avant. Bref, c’est dange­reux.

    Un blocage du trot­toir c’est aussi un vrai problème pour les PMRs, qui dans le meilleur des cas devront rebrous­ser chemin puis descendre toute la rue par la chaus­sée en pleine circu­la­tion, voire la remon­ter à contre-sens.

    Si on bloque la bande cyclable on fait contour­ner les cyclistes. Ça ne semble pas vrai­ment un sujet aux profanes. Les cyclistes, eux, savent que ça peut être une manœuvre dange­reuse. Il y a des morts à cause de ce types de contour­ne­ment, litté­ra­le­ment, régu­liè­re­ment. Des morts.

    En ville, un blocage d’une voie de circu­la­tion moto­ri­sée sur les deux peut faire un peu de bazar si la circu­la­tion est dense mais ne provoquera certai­ne­ment rien de grave. Dans le pire des cas, peu probable, on a de la tôle frois­sée. Si je peux faci­le­ment retrou­ver une dizaine de récits de cyclistes morts en contour­nant dans la presse, je pense échouer à trou­ver le récit d’un seul acci­dent grave dû à un arrêt en pleine voie en ville. La peur d’un acci­dent grave par l’ar­rière en cas d’ar­rêt est justi­fiée sur auto­route et sur natio­nale, mais proba­ble­ment pas en ville.

    Vous me voyez venir, non ? Il s’agit un peu d’ar­bi­trer qui on choi­sit de gêner mais il s’agit surtout beau­coup de choi­sir si on crée un danger ou pas, et lequel.

    On peut toute­fois noter que le schéma A bloque la bande cyclable et la voie de moto­ri­sée de droite. Ça n’a quasi­ment aucun avan­tage par rapport à la B.

    Choix du risque

    Si je m’en tiens à l’ana­lyse plus haut, il faut privi­lé­gier les sché­mas D, E ou F. Je soupçonne d’ailleurs que la très grande majo­rité des votants pour le schéma D soient des cyclistes.

    Tous ne sont toute­fois pas d’ac­cord. Une mino­rité de cyclistes préfère contour­ner plutôt que risquer l’ou­ver­ture de portière par l’in­té­rieur que le schéma D rend possible. Ça tient proba­ble­ment du vécu de chacun, mais aussi certai­ne­ment des infra­struc­tures et condi­tions de circu­la­tion qu’il rencontre au quoti­dien.

    Quant au choix entre D et E, pas grand monde ne choi­sit E. Mon intui­tion me dit que ça tient peut-être de la peur de se faire embou­tir par l’ar­rière. En ville ce risque me semble toute­fois faible, et surtout il ne concerne que des débats maté­riels (assu­rés), pas du corpo­rel.

    L’as­pect pénal

    Reste le « et le code, il dit quoi ? ».

    I. – En agglo­mé­ra­tion, tout véhi­cule à l’ar­rêt ou en station­ne­ment doit être placé par rapport au sens de la circu­la­tion selon les règles suivantes :

    1° Sur l’ac­co­te­ment, lorsqu’il n’est pas affecté à la circu­la­tion de caté­go­ries parti­cu­lières d’usa­gers et si l’état du sol s’y prête ;

    2° Pour les chaus­sées à double sens, sur le côté droit de celles-ci, sauf dispo­si­tions diffé­rentes prises par l’au­to­rité inves­tie du pouvoir de police ;

    3° Pour les chaus­sées à sens unique, sur le côté droit ou gauche, sauf dispo­si­tions diffé­rentes prises par l’au­to­rité inves­tie du pouvoir de police.

    Article R417–1 du code de la route

    Les auto­mo­bi­listes l’in­ter­prètent souvent comme « le bord droit c’est la bande cyclable » mais ils ont par ailleurs l’in­ter­dic­tion expli­cite de s’y arrê­ter (Arrêt dit « très gênant », R417–11) donc ça ne fonc­tionne pas. Les sché­mas A et B sont exclus.

    Les cyclistes l’in­ter­prètent souvent comme « le bord droit possible, sur cette route, c’est la voie moto­ri­sée de droite », c’est à dire le schéma D. Il est aussi possible de l’in­ter­pré­ter comme « quand il y a une voie réservé, le bord droit est inter­dit ».

    C’est c’est une route en 2×2 avec un gros terre-plein central, est-ce qu’il y a deux chaus­sée ou une seule ? Si c’est une seule, elle est à double sens. Si c’est deux, on a un sens unique et l’ar­rêt à gauche est auto­risé, ce qui ouvri­rait éven­tuel­le­ment le schéma E si on ne provoque pas de gêne exces­sive.

    Dans tous les cas, il est inter­dit de s’ar­rê­ter sur le trot­toir, même avec juste deux roues. Les sché­mas B et C sont donc exclus. S’ar­rê­ter sur le terre-plein est aussi inter­dit. Autant exclure le schéma F qui de toutes façon n’ap­porte aucun avan­tage par rapport au E.

    Et toi alors ?

    En géné­ral je ne m’ar­rête pas sans un empla­ce­ment expli­cite, même si ça m’ar­ran­ge­rait beau­coup. Si je peux je reste en dehors de la bande cyclable, comme dans le Schéma D.

    Je suis convaincu que le schéma E est la bonne façon de faire en ville s’il y a une chaus­sée distincte pour chaque sens de circu­la­tion. En pratique je ne sais pas si j’ose­rai affron­ter mes conci­toyens pour ça.

    Je garde le B en tête, toute­fois, si sur place il semble le moins dange­reux des trois, ou si je cède à la pres­sion des autres auto­mo­bi­listes qui voudront me faire déga­ger de la chaus­sée.


    (*) Je pose la ques­tion dans ces termes parce que sans l’em­phase sur le devoir beau­coup répon­dront qu’ils ne s’ar­rê­te­ront pas. En réalité, combien refu­se­ront de s’ar­rê­ter sur le bord pour lais­ser descendre un passa­ger ? Pour aller cher­cher la pizza s’il n’y a aucun parking tout prêt ? Pour déchar­ger je ne sais quoi de lourd ? Pour attendre quelqu’un qui doit sortir de l’im­meuble en face ? etc

    Tout le monde dit qu’il n’a pas le choix mais en réalité on sait tous que pour la plupart des arrêts, en réalité on a ce choix. On a juste pas envie des alter­na­tives..

  • En voiture, où m’ar­rê­ter sur la chaus­sée ?

    L’idée c’est de parcou­rir cas à cas, dans l’ordre, et de s’ar­rê­ter au premier qui corres­pond.

    Cas géné­ral

    Il y a des places de station­ne­ment libres ? ✅ Utili­sez-les. Ne faites pas de double file, n’oc­cu­pez pas la bande cyclable.

    Il y a une place de livrai­son avec ligne discon­ti­nue ? ✅ Vous pouvez vous y arrê­ter tempo­rai­re­ment ici (mais pas y station­ner).

    Il y a un acco­te­ment prati­cable non réservé aux piétons ou cyclistes ? ✅ Vous pouvez vous y arrê­ter.

    Sinon, ❌ Allez plus loin. Trou­vez une place dispo­nible, quitte à marcher un peu. En agglo­mé­ra­tion il y a quasi­ment toujours une place en surface ou une place en sous-terrain à moins de 250 mètres.

    C’est vrai­ment pour deux minutes

    (en plus des cas précé­dents)

    La voie à droite va dans le même sens de circu­la­tion ? ✅ Arrê­tez-vous sur la voie de circu­la­tion géné­rale la plus à droite. Les autres auto­mo­biles vous contour­ne­ront par la gauche.

    La voie à droite est sépa­rée par une ligne discon­ti­nue ? ✅ Arrê­tez-vous sur la voie de circu­la­tion géné­rale la plus à droite. Les autres auto­mo­biles vous contour­ne­ront par la gauche.

    C’est un sens unique avec la place de se croi­ser et il y a une bande cyclable à droite ? ✅ Arrê­tez-vous à gauche de la chaus­sée. L’ar­ticle R417–1 vous permet de vous arrê­ter à gauche dans ce cas.

    Atten­tion à ne jamais empié­ter vous arrê­ter sur la gauche d’une chaus­sée qui contient un double-sens cyclable (mais dans ce cas ce n’est pas un sens unique, par défi­ni­tion c’est un double sens même s’il n’est pas acces­sible aux auto­mo­bi­listes dans les deux sens). C’est un danger de mort pour les cyclistes.

    Sinon, ❌ Allez plus loin. Trou­vez une place dispo­nible, quitte à marcher un peu. En agglo­mé­ra­tion il y a quasi­ment toujours une place en surface ou une place en sous-terrain à moins de 250 mètres.

    C’est vrai­ment pour 15 secondes ? ⚠️ Vous ne devriez pas, mais arrê­tez-vous sur votre voie sans débor­der sur des voies réser­vées. Si c’est vrai­ment court, les autres atten­dront.

    Dans tous les cas : Lais­sez libre la voie bus ou la bande cyclable à votre droite. Ne l’oc­cu­pez pas. En plus d’être dange­reux pour les cyclistes, ce serait un arrêt « très gênant » et vous coûte­rait 135 € (article R417–11).

    Je n’ai vrai­ment pas le choix (une panne ?)

    (en plus des cas précé­dents)

    ⚠️ On parle doré­na­vant de cas de force majeure. Si vous avez le choix et que votre arrêt n’est pas indis­pen­sable, vous risquez au moins une amende de 35 € pour « arrêt gênant » (article R-417–10).

    La voie à droite est une voie réser­vée pour les bus ? ⚠️ Arrê­tez-vous sur la voie géné­rale la plus à droite. Les autres auto­mo­bi­listes feront un contour­ne­ment excep­tion­nel par la voie bus. Ils n’y seront pas prio­ri­taires et ne crée­ront pas de danger.

    Il y a une voie à gauche, sépa­rée par une ligne conti­nue ? ⚠️ Arrê­tez-vous sur la voie géné­rale la plus à droite. Les autres auto­mo­bi­listes feront un contour­ne­ment excep­tion­nel par la voie bus. Ils n’y seront pas prio­ri­taires et ne crée­ront pas de danger.

    Il y a une place de livrai­son avec ligne conti­nue ? ⚠️ Vous ne devriez pas vous y arrê­ter, mais c’est encore là que vous gêne­rez le moins si vous n’avez vrai­ment pas le choix. Lais­sez par contre les places de trans­port de fond de libres, là il y a un enjeu de sécu­rité pour le person­nel concerné.

    C’est un sens unique ou un double-sens cyclable et, il n’y a pas la place à deux auto­mo­biles de se croi­ser ? ⚠️ Arrê­tez-vous sur la voie géné­rale. N’em­pié­tez pas sur la voie cyclable. Ça ne sert à rien de toutes façons vu que les auto­mo­bi­listes ne pour­ront quand même pas vous contour­ner.

    Il y a une bande cyclable à droite plus un double sens cyclable à gauche et la tota­lité de la chaus­sée permet à deux auto­mo­biles de se croi­ser ? ⚠️ À défaut de mieux, ici et seule­ment ici, si l’ar­rêt est à la fois indis­pen­sable et long, il n’y a de meilleure solu­tion que vous placer à droite de la chaus­sée empié­tant sur la bande cyclable de droite.

    Atten­tion à ne jamais empié­ter vous arrê­ter sur la gauche d’une chaus­sée qui contient un double-sens cyclable. C’est un danger de mort pour les cyclistes.

    Dans tous les cas sauf le dernier : Lais­sez libre la voie bus ou la bande cyclable à votre droite. Ne l’oc­cu­pez pas. En plus d’être dange­reux pour les cyclistes, ce serait un arrêt « très gênant » et vous coûte­rait 135 € (article R417–11).

    L’amende de 35 € en cas d’ar­rêt sur la voie géné­rale (« arrêt gênant ») sera de toutes façons moins chère que celle de 135 € en cas d’ar­rêt sur voie réser­vée (« arrêt très gênant »).

    Cette hiérar­chie est celle du code de la route, respec­tez-la.