Catégorie : Éducation

  • Moins d’ad­mis­sibles que de postes ouverts au Capes 2013

    J’ai beau tour­ner ça dans tous les sens, je ne comprends pas. Le propre d’un concours par rapport à un examen, c’est qu’on s’in­té­resse au clas­se­ment rela­tif et pas à l’éva­lua­tion abso­lue (si tant est qu’une évalua­tion en valeur abso­lue a du sens).

    Par prin­cipe, sauf à ce qu’on manque de candi­dat ayant les pré-requis admi­nis­tra­tifs, le nombre de réus­sites est connu, il est même fixé à l’avance. Je suis certain qu’il doit me manquer une infor­ma­tion.

    Du coup, quelqu’un m’ex­plique comment on peut avoir moins d’ad­mis­sibles que de postes acces­sibles pour un concours public ? Consi­dé­rant bien entendu qu’il y a suffi­sam­ment de candi­dats, ce qui est le cas.

  • À quoi servent les notes ?

    Tous les élèves trouvent les nota­tions injustes. Il est diffi­cile de se rendre compte à quel point c’est vrai, objec­ti­ve­ment :

    Bruno, par exemple, élève de seconde, a toujours eu 9/20 en français depuis le début de l’an­née. Cette fois, c’est décidé, il tente l’ex­pé­rience. Sa sœur, en licence de lettres, va faire son devoir. Sa note ? Encore une fois 9/20 ! […] La petite histoire est instruc­tive : si les élèves pensent que leurs notes ne récom­pensent pas leur travail de façon juste, la moti­va­tion dégrin­gole.

    L’étude dépasse l’anec­dote. Après cinq évalua­tions, les écarts les plus fréquents sont des 4 à 6 points suivant les matières. 6 points c’est la diffé­rence entre un bac obtenu de justesse et une mention très bien.

    On connait les biais courants mais celui de l’ori­gine sociale de l’élève est proba­ble­ment celui qui m’agace le plus sachant que deman­der la profes­sion des parents est une constante de chaque début d’an­née, sans justi­fi­ca­tion objec­tive.

    Alors, à quoi servent les notes ? d’au­tant que les profes­seurs ont tendance à faire des répar­ti­tions en cloche quel que soit le niveau de la classe et l’écart réel entre les meilleurs et les moins bons. L’im­por­tant est de sélec­tion­ner et diffé­ren­cier les élèves, plus de savoir s’ils savent ce qu’ils sont sensés savoir.

    Donner 15/20 à tout le monde ? héré­sie. Pour­tant il n’est pas rare dans d’autres pays que les élèves aient pour la plupart proche du maxi­mum aux examens de l’en­sei­gne­ment supé­rieur. Ici on consi­dère qu’une moyenne à 12 ne peut venir que d’un profes­seur trop laxiste. Ici un examen à 18/20 c’est excep­tion­nel, pour un élève excep­tion­nel.

    D’ailleurs, un élève qui obtient proche de la note maxi­mum en univer­sité à l’étran­ger lors d’un échange Eras­mus se voit ici inscrire une note proche de 14 après « conver­sion » dans son dossier en France (expé­rience vécue). Allez comprendre.

    Il y a peut être quelque chose à réfor­mer là dedans.

     

  • Ken Robin­son says schools kill crea­ti­vity

    Les confé­rences TED sont une source inépui­sable de réflexion. Pour vingt minutes, vous avez le droit de penser un peu diffé­rem­ment et d’écou­ter quelqu’un qui sait parler sur un sujet inté­res­sant. Sur Youtube les vidéos sont sous-titrées et sur l’ap­pli­ca­tion Android on vous propose de télé­char­ger les vidéos ou l’au­dio pour lecture hors ligne.

    Il y a peu j’ai écouté Ken Robin­son concer­nant la créa­ti­vité et l’édu­ca­tion. C’est un peu en marge de son discours mais j’ai trouvé un écho dans l’idée que l’école bride notre créa­ti­vité à cause de son juge­ment de l’er­reur.

    On nous entraine  à hiérar­chi­ser les gens en fonc­tion du nombre de leurs échecs et réus­site. Le résul­tat l’ac­qui­si­tion d’une peur de l’er­reur, et d’une rete­nue qui nous empêche de penser « out of the box » ou de propo­ser quelque chose de nouveau.

    Si on veut redon­ner le goût d’en­tre­prendre et de l’in­no­va­tion, plutôt que d’es­pé­rer des finan­ce­ments d’état dans tous les sens, c’est peut être par là qu’il faut commen­cer :

    Si vous n’êtes pas prêts à échouer, vous n’êtes pas prêts à réus­sir

    Ken Robin­son says schools kill crea­ti­vity (vidéo)

  • Le maire refuse des enfants étran­gers, les parents d’élèves sont rassu­rés

    Des enfants qui n’ont rien demandé et qui ne sont coupables de rien sont lais­sés à la rue. Leur unique faute est d’avoir des parents nés dans un pays en guerre, qui demandent asile en France pour proté­ger leur famille et fuir la guerre.

    Ces enfants sont inter­dits de scola­rité. Non seule­ment ils doivent fuir leur pays, affron­ter la misère, chan­ger de langue, s’in­té­grer, mais en plus on se débrouille pour qu’ils n’aient pas les armes pour s’in­té­grer, apprendre la langue, rece­voir une éduca­tion et parti­ci­per à la société, plus tard travailler et payer des impôts. Non, on les laisse à la rue, parce que vous compre­nez, sinon « ils baissent le niveau de la classe ».

    Peu importe qu’on gâche des vies inno­centes, au moins nos enfants n’au­ront pas eu à vivre quelques mois de frater­nité et d’entre-aide, avec poten­tiel­le­ment (mais ça reste à prou­ver) un temps à l’école centré sur le partage et pas unique­ment sur l’ap­pren­tis­sage (si vous croyez que le CP c’est du bour­rage de crâne, discu­tez avec un ensei­gnant, vous vous trom­pez lour­de­ment).

    Voici la réflexion que je lis quand on me dit que le maire refuse des enfants étran­gers, les parents d’élèves sont rassu­rés.

    Déci­dé­ment, je comprends de moins en moins mes compa­triotes. Mes valeurs ne sont pas celles ci. Nous sommes dans la xéno­pho­bie la plus pure et même ces histoires de niveau scolaire ne sont qu’un prétexte. Le même quand on dit que les phares cassés et la pros­ti­tu­tion sont la faute des étran­gers.

    Il est vrai­ment temps de chan­ger. Dans notre devise il y a frater­nité, pas fron­tière.

  • Pour une éduca­tion numé­rique

    L’ar­ticle de Slate ne va pas loin (oui, je sais, cette phrase est un lieu commun) mais le fond me semble des plus impor­tants. Apprendre à program­mer, sera aussi essen­tiel pour l’au­to­no­mie et pour progres­ser demain que ça ne l’écri­ture, la lecture et les mathé­ma­tiques de base pour nos parents ou grands parents.

    Ceux qui savent program­mer seront indé­pen­dants pour réali­ser toutes leurs tâches quoti­diennes. Tout ce qu’ils feront, person­nel­le­ment et profes­sion­nel­le­ment sera numé­rique. Les feuilles de calcul, les tableaux de données et les fichiers texte seront leur lot quoti­dien. Pouvoir faire quelques lignes de code pour extraire leurs infor­ma­tions, auto­ma­ti­ser des trai­te­ments, ou simple­ment manier comme ils souhaitent la profu­sion de données auxquelles ils doivent faire fasse, c’est essen­tiel.

    Nous n’en sommes qu’aux prémisses et pour­tant, comme beau­coup d’in­for­ma­ti­ciens, je me demande régu­liè­re­ment comment font les gens « normaux » pour être auto­nomes sur leurs petites tâches quoti­diennes. Certaines choses sont simple­ment faites en plus de temps, d’autres sont lais­sées pour compte. Aujourd’­hui ces échecs quoti­diens ne provoque pas encore de frus­tra­tion car l’usage de la program­ma­tion n’est même pas envi­sagé ; l’aide d’un infor­ma­ti­cien est vue comme une baguette magique. Demain, avec le tout numé­rique, personne ne sera dupe.

    Mieux, la program­ma­tion leur permet­tra aussi de créer, de ne pas se satis­faire de ce qui existe déjà, de parti­ci­per à l’in­no­va­tion, et de simple­ment n’être limi­tés que par eux-même. N’est-ce pas ce qu’on souhaite pour nos géné­ra­tions futures ?

    Apprendre les rudi­ments de la program­ma­tion aux enfants peut paraitre exagéré mais l’objec­tif n’est pas d’en faire des déve­lop­peurs de métier, pas plus que mes parents n’ont souhai­tés me faire écri­vain ou mathé­ma­ti­cien.

    POURTANT ÇA EXISTait DÉJÀ

    À quel âge faut-il commen­cer ? dans quel cadre ? ce qui est certain c’est que l’ap­proche d’aujourd’­hui, apprendre à se servir de l’ou­til via des logi­ciels tout faits, ne peut que mener à une impasse.

    Je me rappelle que j’étais un privi­lé­gié à avoir gouté aux MO5 ou TO7, avec l’uti­li­sa­tion de Logo pour faire bouger une petite tortue à l’écran, en primaire, à l’école publique. J’ai l’im­pres­sion que ces initia­tives n’existent plus. On préfère faire des mises en gardes concer­nant Face­book, la propriété intel­lec­tuelle ou montrer comment se servir de MS Word à des élèves qui en maitrisent bien plus l’usage d’une façon que réprou­ve­rait n’im­porte quel infor­ma­ti­cien.

    À côté de ça le projet OLPC pour l’Afrique promeut l’usage de Python. Ça n’a l’air de rien, mais si cette tendance se confirme, nous vivrons au crochet de l’Afrique dans quelques géné­ra­tions, à moins qu’on ne conti­nue à les assujet­tir à l’aide des dettes et autres produits finan­ciers (et qu’on reste donc dans du perdant-perdant)

    Un plan numé­rique

    Le pire c’est que les lycéens voire collé­giens qui apprennent d’eux même à faire du PHP ce n’est pas rare. L’école les freine au lieu de les y inci­ter.

    C’est d’un vrai plan numé­rique dont nous avons besoin, un plan qui ne soit pas basé sur de l’équi­pe­ment en tablettes, sur l’usage de logi­ciels en tant qu’ou­tils bloqués, et à partir de profes­seurs qui ne gèrent aucu­ne­ment ces outils.

    Voilà quelques pistes :

    • Éveil à la program­ma­tion en primaire, appren­tis­sage sérieux au collège
    • Inté­gra­tion de la program­ma­tion comme outil au lycée pour toutes les disci­plines (trai­ter des données en histoire-géogra­phie, faire des analyses statis­tiques en français, mathé­ma­tiques, physique, etc.)
    • Utili­sa­tion de logi­ciels, langages et outils sous licence libre (c’est indis­pen­sable pour l’au­to­no­mie)
    • Encou­ra­ger la copie et le travail sur docu­ments, parce que dans un monde d’abon­dance d’in­for­ma­tion et de connais­sance, le tri, la réflexion et le trai­te­ment de l’in­for­ma­tion sont les réels enjeux
    • Dans le même esprit, favo­ri­ser et répandre les travaux et examens où l’ac­cès aux docu­ments est auto­risé voire encou­ragé, parce que ce qui est jugé ne doit pas être la capa­cité à apprendre par coeur et à rete­nir
  • Harvard and M.I.T. Team Up to Offer Free Online Courses

    Il y a beau­coup à faire avec nos outils de commu­ni­ca­tion. Réfor­mer l’édu­ca­tion à l’heure du numé­rique ce n’est pas four­nir un iPad ou un ultra­por­table à chaque élève. La nouvelle éduca­tion c’est profi­ter et se former à la profu­sion des conte­nus, au partage que le numé­rique permet, et se baser sur l’abon­dance plutôt que la rareté.

    Il y a beau­coup à faire, mais je regrette que des initia­tives comme celle de Harvard et du MIT ne soit pas plus fréquentes et mieux établies.

    L’enjeu des frais d’uni­ver­sité gratuits qui court aujourd’­hui au Québec est impor­tant, mais c’est déjà un combat d’ar­rière garde. Les États financent des cours et du maté­riel, si nous voulons qu’ils soient les plus utiles possibles, il faut les diffu­ser large­ment, gratui­te­ment, libre­ment, faire qu’ils puissent être enri­chis, réuti­li­sés, inté­grés à d’autres conte­nus.

    Je n’ai jamais compris que les cours de lycée et d’écoles supé­rieures publiques soient inter­dits de diffu­sion, que chaque profes­seur, pour­tant payé pour cela et guidé par des programmes offi­ciels, refasse sa sauce dans son coin en y appo­sant son droit d’au­teur pour en brider les usages. En école d’in­gé­nieur j’ai vu des profes­seurs refu­ser de diffu­ser leurs notes ou leurs poly­co­piés pour éviter que ces cours profitent à d’autres.

    Pour ça il faut une véri­table volonté de l’État, il faut chan­ger l’orien­ta­tion des univer­si­tés, les rebas­cu­ler vers la diffu­sion des connais­sances pour tous et moins sur le profit de quelques uns seule­ment. C’est du long terme, mais je suis abasourdi que des écoles US privées fassent ce choix (même limité) plus rapi­de­ment que nos univer­si­tés publiques à qui au contraire on vient de donner une indé­pen­dance et donc un besoin de renta­bi­lité : Harvard and M.I.T. Team Up to Offer Free Online Courses

  • De l’ap­pren­tis­sage et de l’uti­li­sa­tion du numé­rique

    Fran­che­ment je suis plus que mitigé sur l’ex­pé­rience de ce profes­seur qui a mis sur Inter­net de fausses infor­ma­tions pour prou­ver à ses élèves qu’ils repre­naient n’im­porte quoi sans analyse critique voire sans comprendre.

    J’avais fais une première réponse très néga­tive, avec cita­tions commen­tées, puis je me suis rendu compte que je risquais de passer tout autant à côté du sujet que l’au­teur initial.

    Les numé­rique, le numé­rique, tu sais ce qu’il te dit le numé­rique ?

    Les élèves ont de tout temps repris des infor­ma­tions ou des analyses toutes faites sans filtre person­nel voire sans les comprendre. Avant on les prenait de la sacro-sainte ency­clo­pé­die papier au lieu de wiki­pe­dia, des livres en biblio­thèques au lieu des sites web, des copains et anciens plutôt que des forums et des sites de partages de disser­ta­tion, et on ache­tait des petits livres « fiche de lecture » à 3€ en librai­rie au lieu de faire la même chose sur Inter­net. Si j’osais : même les analyses des profes­seurs sont reprises telles quelles sans compré­hen­sion ni analyse critique.

    Le numé­rique n’a rien changé de ce côté là, sinon faci­li­ter l’ac­cès et le démo­cra­ti­ser (je me rappelle la diffé­rence entre ceux qui ne pouvaient pas ache­ter ces fameuses fiches de lecture ou des livres réfé­rences, et les autres).

    Comme le dit déjà un commen­taire, la même expé­rience aurait été faite en dissé­mi­nant des fausses infor­ma­tions en biblio­thèque et en faisant passer des fausses disser­ta­tions aux anciens et copains des autres classes, on aurait obtenu stric­te­ment le même résul­tat sur la géné­ra­tion précé­dente.

    Accu­ser le numé­rique c’est se trom­per de combat.

    Chan­ger les attentes de forma­tion

    N’ou­blions pas, ces élèves ne sont pas idiots. S’ils ont pris l’ha­bi­tude de copier des analyses toutes faites, c’est parce que c’est ce qui fonc­tionne. Pire, c’est souvent ce qu’on leur demande : Combien j’ai vu de cama­rades en écono­mie apprendre tout par cœur sans rien comprendre, défi­ni­tions et analyses ? Combien j’ai vu de cama­rades à l’oral du bac rabâ­cher et apprendre par cœur l’ana­lyse du cours disant que le héros fait là son parcours initia­tique en pensant à sa condi­tion humaine tout en expri­mant le passé de l’au­teur lors de la guerre et la mort de sa grand mère (et blabla­bla) ?

    Ne vous y trom­pez pas, ce sont ceux qui ont réussi à ressor­tir parfai­te­ment les plans appris en cours qui s’en sont sortis avec les meilleures notes au lycée et au bac.

    Aujourd’­hui l’in­for­ma­tion est partout. Nous n’avons plus des biblio­thèques sacrées et centra­li­sées, remplies et gérées par des doctes. Cet appren­tis­sage basé sur la retrans­mis­sion verba­tim d’un ensei­gnant n’a plus lieu d’être. Désor­mais il faut apprendre à analy­ser, trier, et savoir réflé­chir sur la base de docu­ments et d’in­for­ma­tions courantes.

    Former à l’uti­li­sa­tion du numé­rique plutôt qu’à s’en défier

    Je comprends le profes­seur qui souhaite les voir réflé­chir par eux-même, et donc leur reti­rer les sources de copie poten­tielles pour les forcer à faire un travail person­nel. Je n’adhère pas du tout à la dernière phrase « on ne profite vrai­ment du numé­rique que quand on a formé son esprit sans lui ». On pour­rait l’ap­pliquer pour les livres, ou même les cours du profes­seur. En fait peu importe qu’il ait raison ou tort sur ce point : C’est déjà trop tard. Le numé­rique est là et il ne partira pas.

    Les jeunes utili­se­ront le web et le numé­rique. On peut trou­ver ça bien ou mal, souhai­table ou non, mais c’est une évolu­tion sur laquelle même cet exer­cice n’aura aucune prise. Je n’ai même pas envie de faire un vrai paral­lèle avec le papier parce que les géné­ra­tions précé­dentes avaient encore une rela­tion de distance et de respect pour le papier. Ici le numé­rique ils baignent dedans, c’est leur façon de vivre.

    Plutôt que de cher­cher à leur dire qu’il ne faut pas l’uti­li­ser parce que les sources ne sont pas fiables et leurs esprits pas assez mûrs, il faudrait plutôt les accom­pa­gner pour les aider à faire le tri. Un accom­pa­gne­ment pour exer­cer une acti­vité critique, pour sélec­tion­ner les sources, véri­fier les infor­ma­tions… c’est ça qu’il manque. Où est cette forma­tion ?

    Encou­ra­ger les docu­ments

    Ce qui doit être frap­pant chez les jeunes c’est la croyance des anciennes géné­ra­tions en tout ce qui est dit à la télé­vi­sion ou écrit dans les livres. Ils ont déjà un recul sur tout ça, mais au lieu de les y encou­ra­ger et de former ce recul, l’école à tendance à leur ensei­gner à apprendre par cœur, à répé­ter l’ana­lyse qu’a docte­ment professé l’en­sei­gnant.

    Oui, certes, tous les profes­seurs disent vouloir de l’ana­lyse person­nelle, mais combien sont prêts à accep­ter que l’élève ait une opinion diffé­rente – et de son niveau de matu­rité intel­lec­tuelle – lors des analyses ? Combien auto­risent et incitent à l’uti­li­sa­tion de toutes les sources dispo­nibles pour travailler au lieu d’in­ter­dire tout docu­ment ? Combien sont prêts à dire « non, ce ton ne vient pas de la perte de sa femme qui a effec­ti­ve­ment eu lieu l’an­née précé­dente, mais c’est vrai que ça aurait pu, en fait ça s’ins­pire de … » et valo­ri­ser posi­ti­ve­ment la réponse au moment de la correc­tion ?

    L’élève qui a reco­pié en travaux sur table un site inter­net à partir de son smart­phone, s’il n’avait pas eu à se cacher et si c’était valo­risé, n’au­rait-il pas pu consul­ter cette source, l’ana­ly­ser et en tirer quelque chose de valeur ? d’une valeur proba­ble­ment meilleure que s’il avait réflé­chi seul ? N’est-ce pas ce qu’on attend de lui dans tout le reste de sa vie ? N’est-ce pas même ainsi qu’on fait progres­ser la connais­sance et le savoir, en réuti­li­sant et en ajou­tant plutôt qu’en recréant dans son coin avec des œillères ?

    Chan­ger les menta­li­tés

    L’école a un sacré problème, mais ce n’est ni le numé­rique ni les élèves. D’autres ont commencé : Le Dane­mark auto­rise l’uti­li­sa­tion d’In­ter­net lors d’exa­mens. Où en sommes nous ? La conclu­sion du profes­seur ici semble au contraire être de tenir les élèves éloi­gnés le plus long­temps possible du numé­rique. Il y a comme un déca­la­ge…

    Il est simple­ment temps de passer d’une école qui enseigne le savoir à une école qui enseigne le « savoir savoir ». Et ensei­gner cela sans accé­lé­rer et propa­ger l’ac­cès à toutes les sources de savoir, bonnes ou mauvaises, ça ne fonc­tion­nera pas.