Ce qui est étrange, ce n’est pas que quelques gosses maltraités par la vie, souvent petits délinquants « rachetés » par des organisations religieuses, décident un jour de partir en Syrie.
Ce qui est miraculeux, c’est peut-être surtout qu’ils soient si peu nombreux à le faire dans le contexte d’une France qui soigne si mal ses enfants.
Bien sûr, il y a d’autres paramètres à prendre en compte : le fric qui finance le djihadisme, les méthodes d’embrigadement sectaire, la naïveté des révoltes adolescentes (rappelez-vous de vous-mêmes, vous m’en direz des nouvelles). Mais sur la justice de la société, en tout cas, il est possible d’agir. La question n’est pas d’obliger les barbus à se raser aujourd’hui, mais d’empêcher que dans quinze ans, des jeunes adultes trouvent l’idée de se faire exploser l’abdomen au milieu d’une foule plus désirable, plus glorieuse que de vivre.
Il faudrait cesser de se contenter de ne pas vouloir de mal aux gens, et commencer à se demander comment leur vouloir du bien, et surtout, comment faire pour que la République française leur veuille du bien et croit à leur avenir.

Chez Jean-Noël