Catégorie : International

  • Il fallait que ça sorte

    Je ne peux jamais trou­ver accep­table le terro­risme, et plus géné­ra­le­ment faire payer à la popu­la­tion par des meurtres, des kidnap­ping ou des violences.

    Je ne peux pas me réjouir de l’at­taque d’hier par le Hamas, des morts et bles­sés qui en résultent. Ni celle d’hier ni d’autres dans le passé.

    Je suis extrê­me­ment gêné par ceux qui en font l’apo­lo­gie.


    Je ne peux pas oublier non plus ce que vivent une partie des pales­ti­niens tout au long de l’an­née.

    Je ne peux pas me mettre des œillères sur le contexte de la région, docu­menté. Dans la bande de Gaza, sur la vie possible là bas avec toutes les restric­tions et l’état de siège, les morts et la misère impo­sés. Ailleurs, sur l’apar­theid mis en place par l’État d’Is­raël, sur l’op­pres­sion constante, sur la colo­ni­sa­tion et l’oc­cu­pa­tion.

    Je n’ou­blie pas que cette situa­tion fait qu’une partie de la popu­la­tion pales­ti­nienne voit, à tort ou à raison, proba­ble­ment ce terro­risme comme une résis­tance, ou comme la seule action qui leur reste après tant d’an­nées sans chan­ge­ment. C’est toujours diffi­cile de juger le déses­poir de ceux qui pensent être en dernier recours ou n’avoir plus rien à perdre.

    Ça ne rend pas l’ac­tion accep­table. Ça peut toute­fois l’ex­pliquer en partie.

    Je suis extrê­me­ment gêné par ceux qui refusent cette mise en contexte et qui ne voient qu’un seul côté de l’his­toire. Il m’ap­pa­raît diffi­cile de parler de l’un en igno­rant l’autre.


    Les maux s’ad­­di­­tionnent toujours les uns aux autres. Ils ne se compensent ni ne s’an­­nulent entre eux.

    Je n’ai malheu­reu­se­ment pas de solu­tion à tout ça. Je crois que si quiconque en avait une simple et évidente, ça se saurait depuis long­temps. La réplique d’Is­raël suite aux attaques du Hamas ne va certai­ne­ment rien arran­ger pour les popu­la­tions.

    Bref, je n’ap­porte rien et je ne sais rien, si ce n’est que l’his­toire de ce conflit ne se résume clai­re­ment pas en un combat des gentils contre les méchants (et ça peu importe où vous placez les gentils et les méchants), mais il fallait que ça sorte. Ça m’évi­tera d’in­ter­ve­nir en réac­tion à tous les propos que je vois tour­ner et qui me gênent ou me choquent en ce moment.

  • [Lecture] Inside the CIA’s black site torture room

    Oui ça ne date pas d’aujourd’­hui mais on aurait tort de lais­ser l’in­for­ma­tion sous le tapis à cause de cela. Les faits ne sont connus qu’a­près quelques années, les enquêtes en mettent encore plusieurs autres. La tran­sac­tion judi­ciaire liée à ce passé vient juste d’être soldée.

    À l’heure où on est sur le point d’em­pi­ler encore une loi renforçant l’exé­cu­tif, les pouvoirs de police police et le rensei­gne­ment en France, il n’est pas inutile de rappe­ler de quoi nos démo­cra­ties sont capables. Il est illu­soire de croire que ça n’au­rait pas pu arri­ver en France. Je n’irai même pas jusqu’à affir­mer que nous n’avons rien eu du même style.

    Le repor­tage est long mais bien fait, détaillé, factuel, expli­ca­tif : Inside de CIA’s black site torture room, The Guar­dian. Aujourd’­hui les vrais respon­sables, poli­tiques et donneurs d’ordre, sont toujours chez eux.

    In his pre-trial depo­si­tion, Jessen insis­ted that the inter­ro­ga­tion methods he and Mitchell first propo­sed to defeat this resis­tance inclu­ded no physi­cal pres­sures and were consistent with the Geneva Conven­tions. But by April, Jessen was craf­ting an “Exploi­ta­tion Draft Plan” that inclu­ded holding captives in sound­proof cells in secret faci­li­ties that were beyond the reach of the Red Cross, the press, and US and foreign obser­vers. A few months later, “Jim and I went into a cubicle,” as Jessen recal­led during his depo­si­tion. “He sat down at a type­wri­ter, and toge­ther we wrote out a list” that became the CIA’s enhan­ced inter­ro­ga­tion tech­niques.

    […]

     

    Novem­ber 2002:  Rahman wearing only socks and diaper; super­vi­sor has concern regar­ding hypo­ther­mia

    Rahman subjec­ted to 48 hours of sleep depri­va­tion, rough treat­ment, cold shower and other measures but remai­ned noncom­pliant.

    Subjec­ted to cold condi­tions and mini­mum food and sleep… confu­sed due to dehy­dra­tion and fatigue.

    Cable recom­mends future use of conti­nued envi­ron­men­tal depri­va­tions with inter­ro­ga­tions 18 out of 24 hours daily

    Linguist asks ques­tions about the tempe­ra­ture at which hypo­ther­mia occurs […]

    Novem­ber 20,
    04:00 hrs guard check – Rahman is alive.
    08:00 hrs guard check – Rahman is alive.
    10:00 hrs guard check – Rahman is dead.

     

     

     

     

  • Israël, sionisme et anti­sio­nisme

    Je ne comprends même pas comment on peut être contre l’exis­tence d’Is­raël aujourd’­hui.

    Je connais trop peu les discus­sions préa­lables à la créa­tion de l’État d’Is­raël pour savoir si c’était la meilleure solu­tion. Je ne prétends certai­ne­ment pas en avoir de meilleure. Tout ça est une ques­tion d’his­to­rien. Peu importe donc, je m’oc­cupe du présent.

    Aujourd’­hui le pays existe. La nation et le peuple qui le sous-tendent aussi. Comment peut-on nier le droit à l’exis­tence de ce pays et l’au­to­no­mie de ses habi­tants ?

    Pour autant je ne recon­nais aucun droit à. Peu importe l’his­toire ances­trale, peu importe les aspi­ra­tions, les croyances ou les textes reli­gieux, je ne crois pas au droit de certains de s’ins­tal­ler sur des terres au détri­ments d’autres peuples.

    Je ne recon­nais droit ni à Israël ni aux juifs ni aux sémites dans leur ensemble de conti­nuer la colo­ni­sa­tion au delà des fron­tières d’Is­raël. On peut discu­ter de la posi­tion des fron­tières mais on peut diffi­ci­le­ment contes­ter qu’aujourd’­hui il y a encore une poli­tique d’oc­cu­pa­tion et de colo­ni­sa­tion active en partie au nom du droit aux terres ances­trales.

    Mon CNRTL chéri lui donne le temre de sionisme [mouve­ment poli­tique et reli­gieux […] visant à l’ins­tau­ra­tion d’un Foyer natio­nal juif sur la terre ances­trale].

    Aujourd’­hui le sionisme ce n’est plus l’exis­tence d’Is­raël. Ça c’est le passé. Aujourd’­hui c’est la colo­ni­sa­tion et l’oc­cu­pa­tion.

    Et donc, bien que sachant ces ques­tions très complexes et abso­lu­ment pas binaire, je refuse la colo­ni­sa­tion et l’oc­cu­pa­tion, je refuse ce qui consti­tue le sionisme aujourd’­hui.

    Ça ne remet pas en cause l’exis­tence d’Is­raël en tant que pays. Ça ne remet pas en cause l’exis­tence d’Is­raël en tant que foyer juif (je ne suis ni juif ni israë­lien, aux premiers de déci­der ce qu’ils recon­naissent ou pas comme foyer et aux seconds de déci­der souve­rai­ne­ment si leur pays conti­nue de s’as­so­cier à une reli­gion et à laquelle).

    Ça remet en cause le droit à, la légi­ti­mité divine ou ances­trale, celle qui fait passer certains au dessus des autres.

    Et donc oui, cette décla­ra­tion me gêne énor­mé­ment car elle semble m’in­ter­dire de remettre en cause le sionisme d’aujourd’­hui, celui de la colo­ni­sa­tion et de l’oc­cu­pa­tion.

    En bon apathéiste, les croyances reli­gieuses m’in­dif­fèrent. Elles ne sont pour moi ni plus ni moins légi­times ou impor­tantes que les croyances poli­tiques ou plus géné­ra­le­ment les croyances et choix de vies de chacun. Tout au plus elles s’ac­com­pagnent aussi d’une culture et poten­tiel­le­ment d’un senti­ment de nation, mais c’est aussi le cas de croyances non-reli­gieuses.

    Je n’ai jamais cru qu’un peuple ou une culture était hiérar­chique­ment au dessus d’une autre et je suis fonda­men­ta­le­ment atta­ché tant à la liberté de croyance qu’à la liberté de culte.

    Je ne vois pas en quoi refu­ser la légi­ti­mité d’un droit à des terres pour motif divin ou ances­tral (le sionisme) et les actions qui sont menées aujourd’­hui au nom de ce droit, revien­drait à avoir de la haine ou de la discri­mi­na­tion envers un peuple ou une reli­gion (l’an­ti­sé­mi­tisme).

    Par amal­game j’ai l’im­pres­sion à la fois que non seule­ment on me refuse le droit de critiquer et refu­ser les actions faites au nom du sionisme cette décen­nie, mais qu’en plus, faisant cette décla­ra­tion lors de la célé­bra­tion du vél d’hiv, on cherche à m’as­so­cier à ce passé atroce.

    Je trouve ça indigne, honteux ; plus que ça mais je n’ai pas les termes adap­tés.

    Tout le problème des termes. D’une part parce que visi­ble­ment certains asso­cient le sionisme unique­ment à la créa­tion d’Is­raël en y disso­ciant toute la poli­tique moderne qui pour­tant vient de la même aspi­ra­tion. D’autre part parce que on CNRTL chéri – toujours lui – me rappelle que le terme anti­sio­nisme a été histo­rique­ment un autre terme pour la haine des juifs.

    Je pense avoir légi­ti­me­ment le droit de pas soute­nir le sionisme, mais pas de me dire anti­sio­niste puisque ça veut dire autre chose. J’ai l’im­pres­sion d’être pris dans le même amal­game que plus haut, mais sans ici pouvoir même le contes­ter. Faut-il que je me dise contre-sioniste ? a-sioniste ?

    On me dit que je suis simple­ment contre la colo­ni­sa­tion. C’est vrai, en partie, mais ce serait nier que je suis contre le fonde­ment de cette colo­ni­sa­tion, contre l’idée même que le mouve­ment qui le fonde puisse y donner une légi­ti­mité ou un droit. Vouloir le réduire à une oppo­si­tion à la colo­ni­sa­tion c’est consi­dé­rer que le droit à la terre ances­trale ne peut être contesté, qu’il est juste­ment divin et qu’on ne peut que discu­ter de comment il est appliqué. Ça ne me va pas non plus…


    Je ferme les commen­taires. Vous êtes les bien­ve­nus à en discu­ter avec moi en privé, et ça a été fait de façon tout à fait produc­tive avec certains, mais je ne veux pas avoir à modé­rer les déra­pages d’in­con­nus, qu’ils soient d’un bord ou de l’autre, ni juste­ment donner un espace aux anti-sémites divers.

    Bien évidem­ment, comme toujours, je me réserve aussi le droit de chan­ger d’avis, de me rendre compte qu’il y a des choses que je ne connais pas qui sont à prendre en compte.

  • [Commen­taire] Ils ont besoin de notre aide

    Pour que ce soit plus clair :

    Les popu­la­tions terro­ri­sées quoti­dien­ne­ment par l’EI n’ont pas besoin de notre vengeance, elles ont besoin de notre aide.

    Et nous de conti­nuer à rendre diffi­cile l’ac­cueil des syriens qui fuient nos bombar­de­ments.

  • Vos guerres, nos morts

    128, c’est beau­coup. C’est effrayant. C’est presque autant que la moyenne quoti­dienne des morts en Syrie depuis mars 2011.

    Presque autant que la moyenne quoti­dienne, oui : 250.000 morts depuis mars 2011, ça fait presque 4500 morts par mois, soit près de 150 morts par jour.

    Avis au prochain qui nous expliquera qu’il ne comprend pas pourquoi les Syriens fuient vers l’Eu­rope : depuis plus de 4 ans et demi, c’est le 13 novembre tous les jours en Syrie. […]

    La France se féli­cite de vendre ses machines de guerre à l’Égypte. La France se féli­cite de vendre ses machines de guerre à l’Ara­bie Saou­dite. La France se féli­cite de vendre ses machines de guerre aux Émirats arabes unis.

    Mais la France s’étonne, s’in­digne, s’in­surge d’être elle aussi ciblée.

    Hypo­cri­sie. Lâcheté. Mensonge.

    Julien Salingue

    Il y a un moment où notre hypo­cri­sie n’est plus tenable.

    Les guerres d’aujourd’­hui – ou quel que soit le nom qu’on leur donne – sont majo­ri­tai­re­ment le résul­tat des guerres d’hier. Hier comme aujourd’­hui, ce sont nos armes qui sont vendues, nos moyens qui sont utili­sés par tel ou tel camp qui nous arrange pour des raisons poli­tiques ou écono­miques sur le moment.

  • Repu­bli­cans are so bullish on war that 30% would bomb a fictio­nal coun­try

    “30% of Repu­bli­can primary voters natio­nally say they support bombing Agra­bah.” That would be the fictio­nal coun­try in Alad­din.

    The Guar­dian

    Faire la guerre, élimi­ner l’étran­ger. Aujourd’­hui la moindre conso­nance arabe suffit. Ne rica­nons pas : je doute que le résul­tat aurait été très diffé­rent en France. Il faut dire qu’on en est au point où certains appellent la police en voyant un tiers écrire arabe dans un café.

    L’ar­ticle par des répu­bli­cains (US) parce qu’on est en période élec­to­rale, mais les démo­crates ont aussi répondu oui à 19%, soit presque un sur cinq. Un sur cinq, pour la guerre, à un pays qu’il ne connaissent pas, juste sur la conso­nance.

    Ce n’est même plus de la xéno­pho­bie ou du racisme, là c’est de la folie.

  • Ce que veut vrai­ment l’Etat isla­mique

    L’EI applique peut-être des sanc­tions médié­vales contre les crimes moraux, mais son programme d’aides sociales est, du moins à certains égards, suffi­sam­ment progres­siste pour plaire à des commen­ta­teurs de gauche. Les soins de santé, affirme-t-il, sont gratuits. Four­nir des aides sociales n’était pas selon lui un choix poli­tique, mais une obli­ga­tion en vertu de la loi de Dieu.

    Le Cour­rier Inter­na­tio­nal

    La cita­tion n’est repré­sen­ta­tive de rien, mais l’ar­ticle lui-même est un puits de connais­sance sur ce qu’est réel­le­ment l’État Isla­mique et ce qu’il repré­sente, au delà de la simple évoca­tion terro­riste, qui n’est fina­le­ment que la petite frange qui nous parvient.

    Vrai­ment à lire : un vrai docu­men­taire, instruc­tif, et pas un article de presse à la va-vite.

  • Kaza­kh­te­le­com JSC noti­fies on intro­duc­tion of Natio­nal secu­rity certi­fi­cate from 1 January 2016

    By words of Nurlan Meir­ma­nov, Mana­ging direc­tor on inno­va­tions of Kaza­kh­te­le­com JSC, Inter­net users shall install natio­nal secu­rity certi­fi­cate, which will be avai­lable through Kaza­kh­te­le­com JSC inter­net resources. « User shall enter the site www.tele­com.kz and install this certi­fi­cate follo­wing step by step instal­la­tion instruc­tions”- under­li­ned N.Meir­ma­nov.

    — Tele­com.kz (dépu­blié, voir la version en cache)

    Première réac­tion : Oh la dicta­ture !

    Seconde réac­tion : Chez nous c’est déjà le cas. Notre gouver­ne­ment contrôle une auto­rité de confiance instal­lée dans tous les gros navi­ga­teurs du marché. Pire : Ils l’ont déjà utili­sée pour faire du man in the middle.

    On peut se récon­for­ter en se disant que l’in­ten­tion n’a jamais été délic­tueuse, mais au final la capa­cité est là. Il y a déjà eu déra­page et vu le climat actuel, il n’y a pas vrai­ment lieu d’avoir beau­coup plus confiance que dans le Kaza­khs­tan sur ce point là. Plus récem­ment, l’État français demande aussi accès aux codes sources et archi­tec­tures des héber­geurs et des four­nis­seurs d’ac­cès. On pour­rait ajou­ter que nous sommes déjà un des leaders mondiaux sur les solu­tions commer­ciales de surveillance à l’échelle de pays.

    Plutôt que de se moquer, nous devrions avoir honte de montrer l’exemple. Le Kaza­khs­tan est juste en retard sur nous.

  • C’est donc comme ça que débutent les guerres ?

    Globa­le­ment je déteste la guerre, comme Miss France. […] Et pour­tant, il a suffi d’un soir, d’un massacre d’in­no­cents comme nous, d’un seul coup et avec des méthodes dignes des pires cauche­mars, pour lancer la France dans la guerre.

    […] J’ai compris donc pour la première fois comment les choses arri­vaient dans l’His­toire. J’ai compris que le progrès, les Lumières, l’ex­pé­rience du passé, l’hu­ma­nisme reven­diqué, l’es­prit des anciens, na valaient pas tripette face au consen­sus sangui­naire. Le besoin de vengeance, animal, est bien plus fort que tous les raison­ne­ments.

    […] Un ami m’a dit «  Tu ferais moins le philo­sophe si cela avait été ta femme, ou ta fille, au Bata­clan !  ». C’est exact. Je pense que si cela avait été ma femme ou ma fille je serais déjà en guerre partout en train de combattre avec plus de kalach­ni­kovs sur moi que dans tout le Moyen-Orient. Mais c’est pour proté­ger l’hu­ma­nité de cela que nous avons créé un tas d’ins­ti­tu­tions, des lois, des protec­tions collec­tives.

    […] Quand je vois que seule­ment six dépu­tés ont voté contre la loi sur l’état d’ur­gence, je suis téta­nisé. Je ne dis pas qu’il ne fallait pas la signer, mais s’in­ter­ro­ger n’est pas un crime. Prendre du recul est possible.

    […] «  OK donc t’es contre l’état d’ur­gence et la fermeté ?  » (on me l’a dit). Pas du tout. […] Mais je ne crois pas qu’il fallait foncer tête bais­sée dans la guerre là-bas, en le clamant, tel un croisé, l’œil ému et le bras trem­blant.

    […] Nous avons perdu notre sang-froid et avons foncé dans l’His­toire des guerres avec si peu de recul que j’en suis terri­fié.

    L’obs, Rue89

    Un grand merci aux six, qui ont du avoir un grand courage pour faire face à la meute, qui ont du et vont encore subir beau­coup de pres­sion, en plus d’une mise sur le banc pour tout ce qui est nomi­na­tion et postes à pour­voir.

  • Le djiha­disme est une révolte géné­ra­tion­nelle et nihi­liste

    La France en guerre ! Peut-être. Mais contre qui ou contre quoi ? Daech n’en­voie pas des Syriens commettre des atten­tats en France […]. Daech puise dans un réser­voir de jeunes Français radi­ca­li­sés qui, quoi qu’il arrive au Moyen-Orient, sont déjà entrés en dissi­dence et cherchent une cause […]. L’écra­se­ment de Daech ne chan­gera rien à cette révolte.

    Le rallie­ment de ces jeunes à Daech est oppor­tu­niste : hier, ils étaient avec Al-Qaida, avant-hier (1995), ils se faisaient sous-trai­tants du GIA algé­rien ou pratiquaient, de la Bosnie à l’Af­gha­nis­tan en passant par la Tchét­ché­nie, leur petit noma­disme du djihad indi­vi­duel (comme le « gang de Roubaix »). Et demain, ils se battront sous une autre bannière […].

    Depuis 1996, nous sommes confron­tés à un phéno­mène très stable : la radi­ca­li­sa­tion de deux caté­go­ries de jeunes Français, à savoir des « deuxième géné­ra­tion » musul­mans et des conver­tis « de souche ».

    Le problème essen­tiel pour la France n’est donc pas le cali­fat du désert syrien, qui s’éva­po­rera tôt ou tard comme un vieux mirage devenu cauche­mar, le problème, c’est la révolte de ces jeunes.

    Le Monde

    Cher­cher à traquer les gens déjà radi­ca­li­sés au point d’en­vi­sa­ger des actions violentes c’est tenter de conte­nir les symp­tômes, en sachant qu’on en lais­sera passer. Quand bien même l’ac­tion exté­rieure serait utile, dire nous sommes en guerre et envoyer des bombes est aussi une bien piètre réponse au problème de fond.