Je m’étais promis de faire ce billet un jour mais avec la rentrée je vois à chaque fois ma femme se faire bouillir quand elle entend « oh, les instits ils font la rentrée mais ils ne travaillent pas beaucoup quand même » (ou autres variantes similaires).
Alors je sais que chacun est différent mais je vais prendre un exemple que je connais bien :
L’année dernière elle était la plupart des jours à l’école avant 7h. Là, même si elle n’embauche qu’à 8h45, elle prépare ses cours du jour, fait des corrections, gère l’emmerdement quotidien administratif ou technique, arrange les plannings, etc.
Le soir elle partait un peu avant 18h. Entre la fin des cours et le départ ce n’est pas de la garderie mais des corrections, le rangement de la salle, et… la discussion avec les parents ou sa collègue (elle fait deux mi-temps, donc il y a une collègue avec qui se synchroniser pour les deux classes).
Le midi… vous avez compris : En gros ça bosse aussi une majeure partie du temps, au moins pour faire la police et gérer les bobos des élèves (parce que même si on n’est pas de garde, on ne laisse pas les enfants pleurer dans un coin en disant « je suis perché »).
Le week-end ou le soir à la maison, devinez quoi : Le travail est loin d’être rare, pour préparer les activités ou adapter un cours. Il faut dire que l’exceptionnel est régulier. Ça tourne entre les réunions parent-instit trimestrielles (non seulement ça prend du temps, mais en plus ça se prépare en amont), les livrets en fin de trimestre, et les diverses fêtes d’école, sorties et animation. Parfois elle avait moins de temps libre que moi qui suis cadre de direction sans horaires.
Vous allez me dire qu’il reste les vacances ? et bien non. Parce qu’un cours ça se prépare, ça se créé. On ne se contente pas de prendre le livre et de le suivre. Quand il s’agit de nouveaux niveaux et qu’on fait les choses biens, on peut passer facilement 1h de conception pour pour 2h de cours. Là elle avait deux mi-temps, dont un avec un double niveau. Bref, trois niveaux à préparer. Cet été elle n’a pas eu plus de congés « ne rien faire » que moi.
Bien entendu tout ça n’est pas décompté en heures supplémentaires, c’est « inclus dans le forfait ».
Oui, tout dépend de chacun, et un vieil instit qui a ses cours faits depuis des années épargne probablement du temps, un instit qui salope son travail et se moque des élèves aussi (heureusement ils sont probablement plus rares qu’on ne veut bien le dire), mais la plupart des gens qui crachent sur les vacances des instit font probablement bien moins d’heures de travail à l’année. Pensez-y la prochaine fois.
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