228 ans après la prise de la Bastille, nous allons réinstaller les lettres de cachet. Seule différence : on est emprisonné chez soi.
Je n’ai pas l’impression que tout le monde mesure la gravité de l’assignation à résidence et de la perquisition administrative.
Il suffit d’avoir des raisons de penser que, peut-être, dans le futur, vous pourriez attenter à l’ordre public. Peut-être. Dans le futur. Autant dire que l’État fait ce qu’il veut, d’autant que la motivation peut être soutenue par des notes blanches non signées auxquelles les juges font toute confiance à priori.
On envisage aujourd’hui de pérenniser ces mesures dans le droit commun. (Mediapart – Le Monde)
Ça serait inimaginable dans la plupart des démocraties. Ça devrait l’être dans la nôtre, mais personne ne se lève.
Pire : Si on en croit les sondages, on va voter en masse et donner une assemblée quasi entièrement affiliée aux promoteurs de ce projet. Hallucinant.
Sérieusement, elles sont où les manifestations ? Ils sont où tous les éditoriaux incendiaires dans la presse ? Et vous faites quoi, vous ? Je ne vous vois pas râler non plus, à défaut de mieux. Et moi que puis-je faire ?
Je sais que la présidentielle a créé un ras-le-bol politique, mais on joue là nos libertés fondamentales, et celles de nos enfants.
Ce n’est pas théorique. Ce n’est pas que pour les grands méchants terroristes. Ces outils ont déjà été explicitement utilisés pour museler des manifestants, pour éloigner des reporters. Certes ce n’est pas un emprisonnement de masse, mais ce n’en est pas plus acceptable.
Réveillez-vous. RÉVEILLONS-NOUS !
6 réponses à “228 ans après la prise de la Bastille”
On peut faire reculer ça par la pression publique mais il faut être rapide. Il faut obtenir des déclarations officielles très explicites avant dimanche.
À défaut je n’ai pas d’autre proposition que de choisir avec grande précaution pour qui nous voterons dans les jours à venir, parce que ce sont eux qui voteront – ou pas – ces lois. Dans quelques semaines nous entendrons sinon encore une fois « ça a été annoncé avant le vote, ça fait parti du projet que les gens ont accepté et attendent de nous ».
À vous de choisir vos moyens, mais ne restez pas apathiques.
Ça ma paraissait tellement grave que j’imaginais naïvement tout le monde déjà au courant. Donc pour corriger ça :
Mediapart : «Une atteinte à la séparation des pouvoirs inimaginable dans la quasi-totalité des démocraties».
ou Le Monde :
Je peux offrir l’article de Mediapart à quelques âmes perdues qui se retrouveraient devant les deux paywall sans pouvoir accéder aux contenus.
Pour ceux qui veulent au moins diffuser :
Je ne parle que des gros titres mais il y a plein d’autres dangers dans le même projet :
Ce soir il y a des discussions sur l’adhésion aux Droits de l’Homme et de la possibilité de se faire retoquer de ce côté là.
Les conventions au niveau de l’ONU et de l’EU prévoient toutes deux que des pays puissent y déroger temporairement pour des motifs impérieux. Il y a une procédure pour cela.
Elle a été mise en jeu par la France fin 2015. Nous dérogeons très officiellement aux droits de l’H en ce moment, et tout à fait légalement. Ça fait déjà un an et demi et ça a déjà survécu aux mesures en question de l’état d’urgence, y compris dans ses abus comme les freins aux manifestations de la COP21.
Bref, je ne suis pas certain d’être optimiste là dessus.
[…] à résidence, ou lettre de cachet à domicile, où vous vous retrouvez à tenir le rôle du gardien de votre propre prison, à vos frais et sans […]