Catégorie : Utopies

  • Le monde tel qu’il aurait pu être

    J’ai arrêté cette série de billets très rapi­de­ment.

    J’y tiens. Je veux recréer de l’uto­pie et penser plus au monde possible qu’à celui qu’on est en train de construire.

    Le problème c’est que ces billets sont viciés à la base. Ils ne fonc­tionnent que par contraste avec ce qui est fait, ou pas fait, aujourd’­hui. Ils ne font que souli­gner que nous allons à pleine vitesse dans la mauvaise direc­tion.

    Honnê­te­ment, ça me fout le moral à zéro et se révèle encore plus diffi­cile que simple­ment critiquer.

    Je repren­drai peut-être. J’ai­me­rais reprendre. En ce moment je n’en ai pas la force.

  • Le monde tel qu’il aurait pu être. Lundi 4 décembre 2023

    Des milliers de personnes dorment à la rue faute d’ac­cès au loge­ment d’ur­gence. On parlait de plus de 7 500 refus de prise en charge juste pour lundi dernier, 27 novembre, dont plus de 2 300 enfants.

    Le gouver­ne­ment réagit. Le ministre de l’in­té­rieur a demandé aux préfets de recen­ser l’in­té­gra­lité des loge­ments vacants, incluant les bureaux qui pour­raient servir de loge­ment, et d’en opérer la réqui­si­tion dans la semaine pour une première période de 6 mois :

    « La situa­tion ne peut plus durer. Nous avons d’un côté des espaces vacants et de l’autre des personnes qui risquent leur vie dehors, dont des milliers d’en­fants.

    Il y a une solu­tion simple et immé­diate à mettre en œuvre. Elle n’est pas sans défauts mais se bander les yeux ne servira à rien. Les préfets, sur mon instruc­tion, agiront dès cette semaine.

    Nous partons sur une période de 6 mois que nous renou­vel­le­rons proba­ble­ment. Nous ne voulons pas juste remettre les personnes à la rue une fois l’hi­ver fini et recom­men­cer en décembre prochain. Nous voulons permettre la réin­té­gra­tion dans la société et cela demande d’abri­ter ceux qui en ont besoin tout au long de l’an­née.

  • Le monde tel qu’il aurait pu être. Dimanche 3 décembre 2023

    Entre une infla­tion 2023 proche des 6% et les charges qui ont été dépor­tées de la sécu­rité sociale vers les mutuelles, rien d’éton­nant à ce que les coti­sa­tions de ces dernières s’en­volent de 8% ou plus.

    « Je ne pense qu’il soit accep­table d’avoir des augmen­ta­tions de 8% » a déclaré le ministre de la santé :

    Nous avons fait une erreur et nous allons reve­nir en arrière. Les coûts de gestion de la sécu­rité sociale sont bien moindre et la couver­ture santé devrait profi­ter aux citoyens avant de profi­ter aux gestion­naires des mutuelles ou aux agences de publi­cité.

    Nous allons donc reprendre petit à petit à la CPAM des charges aujourd’­hui dévo­lues aux mutuelles. Nous espé­rons obte­nir un équi­libre perti­nent avec les diffé­rentes société d’as­su­rance. Si ce n’est pas le cas, nous prévoyons de reprendre l’es­sen­tiel des charges dans le régime public et de suppri­mer l’obli­ga­tion de prise en charge des mutuelles par les employeurs une fois qu’elles ne gére­ront que les éléments de confort.

    Je sais que ça peut sembler contra­dic­toire d’aug­men­ter les prélè­ve­ments publics au regard des objec­tifs de pouvoir d’achat que mène le gouver­ne­ment mais ne vous y trom­pez pas : Au final ce sera bien des écono­mies pour le porte-monnaie des ménages.

  • Le monde tel qu’il aurait pu être. Mardi 28 novembre 2023

    Silence. Personne dans la presse n’a parlé de la déci­sion de la Cour euro­péenne des droits de l’homme. Elle a pour­tant enjoint la France à ne pas procé­der à l’ex­pul­sion d’un Ouzbek soupçonné de radi­ca­li­sa­tion mais qui risque­rait la mort ou la torture dans son pays.

    Un média étran­ger rapporte que les services du minis­tère de l’in­té­rieur ont éclaté de rire au télé­phone quand il a tenté d’ob­te­nir leur réac­tion offi­cielle. Il cite :

    « Mais monsieur, les droits de l’homme c’est ancré dans notre histoire et dans notre consti­tu­tion. Jamais nous n’ex­pul­se­rions une personne qui risque­rait des trai­te­ments inhu­mains ou illé­gi­times, encore moins pour de simples soupçons.

    Nous allons juste le garder à l’œil, et nous assu­rer que les services sociaux fassent ce qu’il faut pour lui assu­rer des condi­tions dignes en France. C’est ainsi que nous espé­rons qu’il s’in­té­grera, que nous élimi­ne­rons le risque qu’il commette l’ir­ré­pa­rable sur notre terri­toire.

    Ça ne fonc­tion­nera peut-être pas, mais nous essaie­rons, comme à chaque fois.

  • Le monde tel qu’il aurait pu être. Lundi 27 novembre 2023.

    « On n’avan­cera pas à base de promesses floues et non contrai­gnantes

    On ne sait pas offi­ciel­le­ment qui a lancé cette phrase dans les concer­ta­tions en amont de la COP28 mais elle a tout changé.

    Une coali­tion de pays, donc la commu­nauté euro­péenne, a accepté le prin­cipe d’un pacte majeur qui va chan­ger le paysage écono­mique.

    Pour faire partie de la coali­tion, chaque pays doit consa­crer au mini­mum 2 points de son PIB aux inves­tis­se­ments pour réduire son empreinte clima­tique et avoir une feuille de route qui mène à des émis­sions nettes à zéro.

    Ces enga­ge­ments sont contrai­gnants. Chaque année les enga­ge­ments et les résul­tats des diffé­rents pays seront étudiés par la coali­tion avec un vote à la majo­rité. Si les résul­tats ou enga­ge­ments ne sont pas à la hauteur, le pays devra mettre en œuvre des actions correc­trices sous 12 mois et sera exclu de la coali­tion si le prochain vote est néga­tif.

    Les pays de la coali­tion s’en­gagent à mettre en place une taxe clima­tique de 0.5% sur tous les biens et services qui vien­draient de l’ex­té­rieur de la coali­tion. Cette taxe vien­dra abon­der un fond dédié aux inves­tis­se­ments clima­tique.

  • Le monde tel qu’il aurait pu être. Mercredi 22 novembre 2023

    L’ADEME passe à l’of­fen­sive avec sa nouvelle campagne de commu­ni­ca­tion qui pose des ques­tions sur les habi­tudes de consom­ma­tion. On parle enfin de ne pas ache­ter ce dont on n’a pas besoin, et pas unique­ment des petits gestes pour ache­ter avec un verni écolo.

    L’Al­liance du commerce, orga­ni­sa­tion profes­sion­nelle qui regroupe les grands maga­sins, quelques enseignes très connues et d’autres dans le domaine de l’ha­bille­ment ou de la chaus­sure a réagit très défen­si­ve­ment en mettant en demeure l’ADEME :

    […] Il incite à ne rien ache­ter. Ne rien ache­ter, c’est tuer l’em­ploi, tuer le commerce physique, tuer la mode ! […]

    Les acteurs du commerce et de la mode mettent en demeure l’Ademe de reti­rer son spot

    Loin de rentrer dans cette logique du chan­tage à l’em­ploi, le gouver­ne­ment a déclaré, dans un discours plein de cohé­rence, qu’ils « visaient un système écono­mique durable et que ça ne passait pas par faire la promo­tion d’une consom­ma­tion de l’inu­tile », et que « sur le long terme nous avons tout inté­rêt au contraire à faire une force d’avoir des emplois centrés sur des besoins réels et un apport de valeur qui ne se voit pas que sur le chiffre d’af­faire ».

    Le ministre de l’éco­no­mie, dans un second temps, a ajouté qu’ils étaient prêts à accom­pa­gner les tran­si­tions vers des acti­vi­tés pérennes qui ont une réelle valeur ajou­tée pour le pays et ses habi­tants.

  • Le monde tel qu’il aurait pu être. Mardi 21 novembre 2023

    Dans une inter­view au jour­nal Le Monde, le président a déclaré que les français verraient la mise en place effec­tive d’un revenu d’exis­tence incon­di­tion­nel avant la fin de son mandat en 2027.

    Le président a insisté sur le terme incon­di­tion­nel et a tenu à préci­ser que ce revenu — à hauteur du RSA socle actuel — n’était pas de l’as­sis­ta­nat mais une mesure d’ef­fi­ca­cité publique, à la fois pour libé­rer les ressources de l’État et pour permettre à chacun de prendre son destin en main.

    Les détails ne sont pas encore connus, si ce n’est que cette mesure se fera à coût zéro pour l’État, donc proba­ble­ment accom­pa­gnée d’une refonte profonde des aides et des impôts des parti­cu­liers.

  • Le monde tel qu’il aurait pu être. Lundi 20 novembre 2023

    Le conseil consti­tu­tion­nel avait déjà déclaré le droit à la vie privée comme un prin­cipe consti­tu­tion­nel. Suite à une ques­tion prio­ri­taire de consti­tu­tion­na­lité, le conseil va désor­mais beau­coup plus loin.

    La plus haute juri­dic­tion a constaté que l’in­fla­tion des mesures et des moyens permet­tant l’ac­cès aux données privées avait changé le contexte dans lequel nous vivons. Dans ce nouveau contexte, le droit à la vie privée ne saurait être effec­tif sans garan­tir le droit au chif­fre­ment des échanges et des données.

    Avec cette décla­ra­tion, le conseil consti­tu­tion­nel met fin à toute velléité du gouver­ne­ment à inter­cep­ter ou faire analy­ser les messa­ge­ries chif­frées comme What­sapp direc­te­ment au niveau des serveurs de l’édi­teur. Il est probable que cela mette fin aussi à l’obli­ga­tion de commu­niquer la clef de déchif­fre­ment d’un télé­phone portable sur requête des forces de l’ordre lors des gardes à vue.

  • Le monde tel qu’il aurait pu être. Dimanche 19 novembre 2023

    Le gouver­ne­ment qui a un temps pensé à inter­dire les publi­ci­tés lumi­neuses en mer le long du litto­ral a fina­le­ment décidé de prendre des mesures plus fortes :

    Sur l’es­pace public, les publi­ci­tés lumi­neuses ainsi que les publi­ci­tés de plus de deux mètres sont désor­mais soumises à un régime d’au­to­ri­sa­tion préa­lable de la part de la collec­ti­vité.

    Sur l’es­pace privé, la mise en place de publi­cité lumi­neuse de plus de quatre mètres carrés devra être elle aussi auto­ri­sée par la collec­ti­vité.

    De leur côté, les collec­ti­vi­tés qui auto­rises de telles publi­ci­tés devront produire un rapport annuel sur l’im­pact humain et éner­gé­tique de ces publi­ci­tés.

    Ce n’est pas la révo­lu­tion anti-publi­cité tant atten­due par de nombreuses asso­cia­tions, et ça légi­ti­mise de fait les écrans publi­ci­taires exis­tants, mais ça marque déjà la fin du toujours plus.

  • Le monde tel qu’il aurait pu être. Samedi 18 novembre 2023.

    Projet de loi asile et immi­gra­tion. Un vent de contes­ta­tion se propage dans le groupe parle­men­taire de la majo­rité. Les parle­men­taires seraient allé trop loin, par exemple en empê­chant les deman­deurs d’asile de faire enre­gis­trer leur dossier avant d’être expul­sés, ou chan­geant les délais pour que les mena­cés d’ex­pul­sion n’aient pas le temps de saisir un juge à propos de leur situa­tion avant d’être effec­ti­ve­ment expul­sés.

    Le chef de groupe a prévenu : Il semble diffi­cile de rattra­per un texte qui est allé si loin dans le renon­ce­ment à nos valeurs huma­nistes. Si la commis­sion mixte pari­taire ne trouve pas une solu­tion radi­cale, la majo­rité votera contre ce texte.