Catégorie : Finance

  • Vous avez aimé la crise finan­cière de 2008, vous allez adorer la prochaine

    […] L’idée même du risque semble avoir disparu de la tête des inves­tis­seurs. Comme s’ils avaient sous­crit une assu­rance tous risques auprès des banques centrales […]

    […] Au total, le bilan des banques centrales a doublé, passant d’un peu moins de 3,5 % à quasi­ment 6,5 % du PIB mondial. […]

    […] Où est passé alors cet argent ? Dans les marchés finan­ciers. Le cours des actions a doublé en cinq ans à Wall Street, en deux ans à Tokyo, et les bourses euro­péennes leur emboîtent le pas […]

    […] “On a confondu créa­tion moné­taire et créa­tion de richesses” tranche l’éco­no­miste Charles Gave. […]

    […] Selon le prix Nobel Robert Shil­ler, grand expert de la forma­tion des bulles spécu­la­tives, le PER (price earning ratio) ajusté du cycle écono­mique s’élève, à Wall Street, à 27, un niveau jamais atteint sauf en… 1929, 2000 et 2007. […]

    […] Selon le régu­la­teur britan­nique, plus d’un hedge fund sur dix utilise actuel­le­ment un effet de levier supé­rieur à 50, ce qui veut dire qu’ils gèrent des posi­tions de marché corres­pon­dant à 50 fois le montant des fonds qu’ils ont en gestion ! […]

    — Le Nouvel Écono­miste

    Fran­che­ment à lire.

    Notre seule solu­tion depuis quelques années, c’est prêter de l’argent gratui­te­ment en quan­tité illi­mi­tée (voire parfois à taux néga­tif, si si)… à des enti­tés qui l’uti­lisent pour alimen­ter la machine à spécu­ler sur les marchés, augmen­tant le risque sans amélio­rer le fond de l’éco­no­mie.

    Sura­bon­dance de liqui­di­tés, écra­se­ment des taux d’in­té­rêt, sophis­ti­ca­tion des outils finan­ciers, garde-fous illu­soires. Autant d’élé­ments qui poussent, à nouveau, “au crime”

  • Total income control­led by top 1%

    Rien ne vaut une info­gra­phie bien faite.

    Ce que l’in­fo­gra­phie ne dit pas, c’est que si avant on parlait des 1%, en réalité main­te­nant c’est plutôt 0,1% qui contrôlent tout.

  • Le problème ce sont les charges sur les bas salaires

    Le problème ce sont les charges sur les bas salaires

    Ou pas.

    +30,3%. C’est l’aug­men­ta­tion des divi­dendes distri­bués par les entre­prises cotées en France au deuxième trimestre 2014, période où près de 40% des verse­ments sont effec­tués, selon une enquête d’Hen­der­son Global Inves­tors publiée lundi 18 août. La France arrive en tête des progres­sions en Europe, devant l’Al­le­magne (+9,7%) et le Royaume-Uni (+3,9%). Les divi­dendes ont aussi augmenté au Japon (+18,5%) et aux États-Unis (+13,8%), mais ont dimi­nué dans les pays émer­gents (-14,6%)

    À priori extrait du jour­nal Le Monde.

    Photo d’en­tête sous licence CC BY-NC-ND par Franck Vervial

  • Béné­fices privés, risques publics

    Le renfloue­ment des banques passe déjà assez mal, voilà que l’Eu­rope offi­cia­lise la maxime « béné­fices privés, risques publics ».

    En cas de nouveau problème avec les banques (ou de problèmes persis­tant vu que nous ne sommes pas tirés d’af­faire), un accord poli­tique euro­péen prévoit expli­ci­te­ment une ponc­tion des dépôts des parti­cu­liers pour renflouer les banques.

    Si je résume : On finance les banques à taux zéro ou presque. Ces banques inves­tissent massi­ve­ment dans de la spécu­la­tion et des produits finan­ciers. Si la spécu­la­tion est heureuse, tout va bien la banque est sauvée et les action­naires empochent la mise. Si la spécu­la­tion échoue, alors on fait finan­cer une reca­pi­ta­li­sa­tion par le public afin de garan­tir le capi­tal (la banque) aux action­naires.

    Pour se donner bonne conscience, on impose qu’au moins 8 % de la reca­pi­ta­li­sa­tion vienne des action­naires. Oui, ça veut dire 92 % venant du public. Et l’ac­cord prévoit même que l’exé­cu­tif natio­nal puisse exemp­ter certains créan­ciers de parti­ci­per, arbi­trai­re­ment.

    Je suis le seul à y voir un énorme problème ? Heureu­se­ment on prévoit de ne pas toucher les comptes sous le montant garan­tit de 100 000 €.

    Sur le même sujet, réac­tion de Rafik Smati

  • How The Econo­mic Machine Works by Ray Dalio

    Partage d’une petite vidéo bien illus­trée pour reprendre la base de ce qu’est la monnaie, l’éco­no­mie, la dette, la défla­tion, les cycles, etc. Inté­res­sant comme approche même si vous savez tout ça.

  • Le ciel d’Athènes se voile sous les fumées de la crise

    Consé­quence, la grande majo­rité des immeubles ne se sont pas appro­vi­sion­nés cette année et nombre d’écoles publiques ne chauffent plus leurs salles de classes. Plusieurs muni­ci­pa­li­tés du nord du pays ont annoncé devoir fermer leurs établis­se­ments scolaires par mesure de sécu­rité. Dans certaines grandes villes, beau­coup préfèrent utili­ser leur clima­ti­seur, au risque de voir leur facture d’élec­tri­cité s’en­vo­ler. D’autres, nommés les « nouveaux pauvres », de plus en plus nombreux, optent pour le poêle à bois ou la chemi­née, évidem­ment non ramo­née. On y brûle tout et n’im­porte quoi: bois, jour­naux, branches d’arbre, pneus, cageots…

    Petit extrait, non de la pauvreté en soi, mais du système à créer des pauvres dans un pays qui malgré la crise n’a fina­le­ment rien de pauvre au regard du reste du monde. Ce sont les besoins essen­tiels qu’on fait payer trop cher.

    Plus qu’une catas­trophe écono­mie, la Grèce est une catas­trophe poli­tique, démo­cra­tique et sociale.

  • La Grèce aurait gonflé son défi­cit public sous l’oeil de Bruxelles pour justi­fier l’aus­té­rité

    Je ne sais même pas comment analy­ser ça. Le titre se suffit presque à lui même :

    La Grèce aurait gonflé son défi­cit public sous l’oeil de Bruxelles pour justi­fier l’aus­té­rité

    On ne parle pas que de rumeurs de complots, on parle d’une infor­ma­tion judi­ciaire offi­ciel­le­ment en cours.

    La super­che­rie, si elle est avérée, aurait eu pour but de choquer l’opi­nion afin qu’elle accepte mieux la cure d’aus­té­rité impo­sée par l’Union euro­péenne et le Fonds moné­taire inter­na­tio­nal en échange de leur aide finan­cière.

    […]

    sans cette mani­pu­la­tion, le défi­cit public pour l’an­née 2009 ne dépas­sait pas 12,5%, au lieu des 15,4% annon­cés, et aurait pu être aisé­ment ramené en dessous des 10% à l’aide de mesures immé­diates.

  • À Davos, une finance « intou­chable »

    De notre inca­pa­cité à chan­ger une partie du système que l’on sait fonc­tion­ner à l’in­verse du bien commun mais qui surtout met régu­liè­re­ment à risque tout le reste : À Davos, une finance « intou­chable ».

    « Vous pour­riez chan­ger les noms, mais cette histoire d’in­té­rêt person­nel, d’ac­ci­dent imprévu sur les marchés et de pertes massives ressemble à presque toutes les autres catas­trophes finan­cières de ces deux dernières décen­nies. » Comme disent les Anglo-Saxons, « The more things change, the more they stay the same » (« Plus ça change, plus c’est la même chose »).

     

  • Oups ! L’aus­té­rité était une erreur (FMI)

    Partagé sans commen­taires, depuis ASI

    […]

    l’aus­té­rité, c’était une erreur.

    […]

    Ce sont deux types nommés Olivier Blan­chard et Daniel Leigh. Vous ne les connais­sez pas, je sais bien. Et vous avez des excuses : ils n’ont jamais revêtu la blouse natio­nale de Mordo­vie, et ne se sont pas pronon­cés, à ma connais­sance, sur l’eu­tha­na­sie des éléphantes. Ils n’ont donc aucune raison de passer au 20 Heures. Mais l’un (Leigh) est écono­miste au FMI, et l’autre (Blan­chard), chef écono­miste dans la même esti­mable insti­tu­tion.

    […]

    Évidem­ment, ce n’est pas le FMI, en tant qu’ins­ti­tu­tion, qui recon­naît qu’elle s’est trom­pée. Ces choses-là ne se font pas. Blan­chard et Leigh, ils ont bien pris soin de le préci­ser, s’ex­priment à titre person­nel.

    […]

    Ou plutôt si : Cet après-midi il fait beau à Reykja­vik, Islande, vent modéré. Je dis ça je ne dis rien.

  • Le choix de l’in­fla­tion par la BCE est désas­treux pour la jeunesse euro­péenne

    Je ne prends pas posi­tion sur l’ar­ticle, mais quand Le Monde titre Le choix de l’in­fla­tion par la BCE est désas­treux pour la jeunesse euro­péenne, c’est l’angle d’ap­proche à l’in­té­rieur qui est inté­res­sant :

    Les baby-boomers seront les grands perdants, mais à juste titre. Ce sont eux qui ont généré et accu­mulé les dettes du système depuis trente ans et pros­pèrent sans travailler sur des lauriers usur­pés. [..]

    […] leur grand projet poli­tique l’aug­men­ta­tion du pouvoir d’achat par la dette. Dans les années 1970, ils ruinèrent leurs parents en s’oc­troyant par la force des hausses de salaires et des nouvelles protec­tions sociales.

    […] deve­nus patrons, action­naires tous azimuts, proprié­taires immo­bi­liers, respon­sables poli­tiques, refusent de payer leurs dettes ou de voir leurs actifs finan­ciers bais­ser car ceux-ci garan­tissent leur train de vie. Ils n’aug­mentent plus les salaires des jeunes (moins nombreux) parce qu’ils veulent préser­ver les marges de leurs entre­prises qui four­nissent leurs rentes. Lorsque leurs inté­rêts finan­ciers sont mena­cés par la crise, ils utilisent l’Etat et désor­mais la BCE pour se proté­ger.

    […] En refu­sant d’ac­cep­ter les défauts des Etats, ils lèguent de l’in­fla­tion et des dettes insur­mon­tables à leurs enfants.

    Sacré­ment à charge envers une géné­ra­tion en parti­cu­lier.