Le sujet est lourd, et je sais que ma position va être difficile à comprendre pour ceux qui n’y ont jamais été confrontés.
Je vais quand même essayer parce que le sujet revient sur le tapis.
[L’euthanasie] touchera en premier les plus fragiles, les plus précaires, ceux qui si rien ne change seront atteints d’une maladie « en phase avancée » comme une sclérose en plaque ou un cancer et qui se sentant un poids pour leur proche (la culpabilité est une des composantes majeures de la dépression non pris en charge) préfèreront en finir de manière prématurée.
Alors oui, il serait temps qu’on évite de considérer la fin de vie comme une solution politique à l’absence de vie digne. Il y a effectivement un vrai danger à ce que ça puisse retarder la mise en œuvre des mesures fortes pour assurer des vies dignes.
Je ne minore pas ce danger, mais alors pas du tout. Si en plus on facilite certaines catégories particuliers comme les handicapés et les malades, le tout peut effectivement prendre un tour d’eugénisme.
Il s’avère qu’en parallèle, aujourd’hui cette position de prudence revient à interdire aux concernés une porte de sortie, à leur renier leur propre liberté de choix fondamentale, celle de continuer à vivre ou non. Entre temps ça revient à leur imposer de souffrir, faute d’être dans un monde idéal qui assure une vie merveilleuse à tous.
Si vous êtes convaincu avec un fort niveau de confiance qu’on va avoir ce monde idéal très rapidement, ok. Si c’est plus complexe que ça, vouloir restreindre les projets de fin de vie ne résout rien : vous retirez juste une option, soit disant pour le bien des tiers, mais en réalité pour tranquilliser votre propre bonne conscience.
Et même alors, chacun vit sa situation différemment. Toutes les assistances que vous imaginez ne changeront pas le choix de certains (et pas forcément ceux que vous imaginez, je ne parle pas forcément des gravement malades incurables ou des handicaps extrêmement lourds).
Vouloir du bien autres c’est une bonne chose, mais ne décidez pas pour eux, ne leur imposez pas les vôtres juste pour être à l’aise avec votre bonne conscience. Ils sont légitimes à faire leur propre choix, qui n’est pas forcément celui que vous jugez pertinent ou que vous espériez.
Je n’ai pas la solution idéale. J’aimerais bien. Mon vécu m’incite toutefois à ne pas fermer des portes faute d’avoir la solution idéale. C’est trop facile de le faire en n’ayant jamais été en position de réfléchir à ce choix pour soi ou pour ses proches.
Arnaud Mazanini a achevé son projet Northcalling : l’ultra-cycliste français a roulé près de 1 000 km jusqu’au Cap Nord, traversant la Laponie. Par moins trente, bravant la tempête (et les tests PCR) consommant plus de 6000 KCal par jour.
De fait, les jours suivants, Arnaud roulerait « à la température » comme d’autres roulent « au capteur de puissance » ou « au cardio ». « J’ai géré, de sorte à me maintenir entre 37,4°C et 37,6°C. Ainsi je ne transpirais pas, donc je ne gelais pas, donc je ne m’arrêtais pas, je gagnais du temps. En fait la température corporelle est une clé de la performance. »
Il ne sert à rien de comparer les violences. Les unes ne justifient jamais celles des autres. Les violences ne s’annulent pas l’une l’autre, elle s’additionnent.
Ça fonctionne avec n’importe quels préjudices, n’importe quelles actions malveillantes, n’importe quelles trahisons, …
Les maux ne s’annulent pas les uns les autres, ils s’additionnent entre eux.
Alors en ce moment je prends choisis chaque jour un SPAM reçu, si possible un d’une société connue et sérieuse, et je demande accès aux informations qu’ils ont sur moi, à l’origine de ces informations, et la preuve du consentement pour m’envoyer leur courrier.
Je prends donc l’email de SPAM et je réponds dessus. Ça me donne l’adresse de retour mais en général elle ne mène à rien ou ne sera pas lue. J’ajoute l’adresse de contact sur je trouve sur le site web, et s’il y en a une l’adresse de contact pour les demandes sur les données personnelles. S’il m’en manque une, j’ajoute aussi contact@ qui existe très souvent
En général ça passe par des prestataires. Dans le meilleur des cas le fichier est le leur et c’est un tiers qui fait l’envoi et le routage, et qui a donc accès aux données. Si c’est du SPAM c’est que justement je n’ai jamais donné mon accord, et souvent ils utilisent un fichier d’un tiers. Parfois c’est même un tiers qui fait la prospection à leur place et est réméré à l’apport de clientèle donc ils ne savent même pas ce que ça se passe ainsi.
Si j’arrive à voir mention du prestataire ou de loueur de fichier, je fais les mêmes opérations : L’adresse de contact ou service client, celle du RGPD s’il y en a une, et contact@. On y fait parfois mention en bas de l’email, ou on en voit les domaine dans les URLs des liens avant redirection. Parfois il faut chercher un peu, d’autant que souvent les domaines directement visibles ne sont que des façades vides et il faut trouver la vraie société derrière le nom commercial.
Enfin, quand j’ai ces différentes adresses, en général cinq ou six, je change le sujet. Si je garde le sujet de la newsletter, j’ai toutes les chances que le mail ne soit pas lu ou pas pris avec sérieux. J’ai choisi « Informations RGPD » pour allumer quelques lumières chez les gens, mais ça pourrait être autre chose.
Enfin l’email :
Bonjour,
En application de l’article 15 du Règlement général sur la protection des données (RGPD) je souhaiterai avoir copie de l’ensemble des données (*) me concernant dans vos fichiers, les fichiers de vos prestataires.
Pour cela vous pouvez opérer une recherche à partir de l’adresse email que vous avez utilisé: [email xxxxxx@xxxxx]
Si vous ne détenez pas directement ces données mais êtes passés par un prestataire qui opère un fichier en propre, merci de lui transmettre cette requête au titre du RGPD.
Par la même occasion, je vous demande d’y joindre l’origine de la collecte de ces informations ainsi que la source de mon consentement pour la réception de ces courriers publicitaires par email. En cas de difficultés, je vous demanderai de me mettre en contact avec votre délégué à la protection des données (DPO).
Enfin, je vous demanderai de faire suivre cette demande d’information à tout prestataire, partenaire ou client avec lesquels vous auriez pu partager les données mentionnées au premier paragraphe.
Je vous remercie de me faire parvenir votre réponse dans les meilleurs délais et au plus tard dans un délai d’un mois à compter de la réception de ma demande (article 12.3 du RGPD).
Cordialement, — [Prénom Nom]
Je laisse le SPAM initial en citation en dessous histoire d’avoir une référence et qu’on ne puisse pas me dire « ce n’est pas nous » ou « on n’a rien ».
Autre astuce : Ne *pas* demander la suppression des données. Pas à cette étape, sinon les petits malins ou ceux qui liront trop vite supprimeront les données ou l’abonnement à la liste de diffusion et pourront ensuite dire « ah ben on ne peut pas vous donner plus d’informations, c’est supprimé désormais ».