Catégorie : Geek

  • Connec­ter une PME à Inter­net

    Trou­ver une connexion Inter­net adap­tée à une PME c’est vite le parcours du combat­tant.

    Notre besoin initial c’est le surf web de tous les jours pour une petite dizaine de personnes, les petits télé­char­ge­ments, les mails, les pièces jointes parfois un peu volu­mi­neuse, la télé­pho­nie voip, et excep­tion­nel­le­ment des télé­char­ge­ments de backups ou des envois de données sur les serveurs de produc­tion.

    Pour traduire ça en carac­té­ris­tiques tech­niques, les coupures sont critiques comme pour tout le monde, mais nous ne mour­rons pas si nous avons quelques heures d’in­dis­po­ni­bi­li­tés une ou deux fois dans l’an­née. Nous n’uti­li­se­rons pas forcé­ment une bande passante moyenne énorme, mais quand il faut envoyer un fichier de 20 Mo, descendre une sauve­garde de la base de données ou monter 500 Mo en produc­tion, c’est plus qu’a­gréable d’avoir un débit consé­quent. Rien de plus gênant que de devoir perdre du temps à envoyer un PDF de 20 Mo à un corres­pon­dant.

    Si j’avais le choix, une offre fibre pour parti­cu­lier à 100 Mb/s descen­dant 50 Mb/s montant, doublée avec une SDSL ou ADSL stan­dard chez un autre FAI, convien­drait à merveille en terme de qualité de service et de capa­cité en débit.

    En pratique notre bureau n’est pas connecté aux réseaux fibrés rési­den­tiels, donc il faut compo­ser autre­ment.

    Débits et prix

    L’ADSL c’est du 20 Mb/s descen­dant, 1 Mb/s montant, pour 30 à 40 € TTC mensuels, moitié plus cher si on prend un FAI « pro » avec une GTR de 4h. Les offres sont assez cohé­rentes.

    Côté SDSL l’offre imbat­table côté prix c’est OVH qui propose 5 Mb/s symé­triques sur une paire de cuivre pour 30 € par mois, sans enga­ge­ments ni frais d’ins­tal­la­tion ou rési­lia­tion. Les concur­rents ont eu beau me soute­nir que ces débits étaient impos­sibles sur une unique paire de cuivre, j’ai pu constaté que les 5 Mb/s sont effec­ti­ve­ment atteints. Si vous voulez du GTR 4h (heures ouvrées) on passe à 100 € par mois avec un enga­ge­ment d’un ou deux ans et des frais d’ins­tal­la­tion. Sur cette dernière il est possible de cumu­ler jusqu’à 4 paires de cuivres pour un débit de 20 Mb/s symé­trique (mais la facture augmente).

    Chez la concur­rence en SDSL c’est la vraie jungle. Le plus souvent c’est limité à 2 Mb/s par paire de cuivre et avec un prix aux alen­tours de 200 € mensuels par paire, plus des frais d’ins­tal­la­tions et un enga­ge­ment de deux ans. Parler de 8 Mb/s c’est quadru­pler les prix, tout simple­ment. Seul Colt propose du 5 Mb/s sur une seule paire, mais à 500 € mensuels. Tous ces prix sont avec une GTR, en géné­ral de 4h en heures ouvrées.

    Si on souhaite monter un peu en débit il faut passer par des offres « fibre ». Là il faut sortir le porte­feuille. On parle assez rapi­de­ment de 750 à 1500 € mensuels pour 10 Mb/s, sans comp­ter le raccor­de­ment initial.

    La GTR, la haute dispo­ni­bi­lité

    On peut faci­le­ment se dire qu’une coupure est inac­cep­table, empê­chera les gens de bosser, de rece­voir les coups de télé­phone. C’est souvent vrai mais outre la ques­tion « quel montant est-il raison­nable d’in­ves­tir pour éviter une coupure ? », il faut bien penser à « ce montant me garan­tit-il vrai­ment contre une coupure ? »

    La GTR et le débit garanti ce sont les deux mots de tous les commer­ciaux qui vendent de la SDSL. En pratique ne vous y trom­pez pas : Une GTR de 4h en heures ouvrées, ça veut dire que votre ligne peut tomber une demie jour­née et ne la voir réap­pa­raitre que le lende­main matin. Hors cas excep­tion­nel, la qualité ne sera donc pas forcé­ment meilleure qu’une ligne rési­den­tielle grand public.

    Sur les cas graves on peut comp­ter avoir des équipes qui inter­viennent avec plus de sérieux et plus d’im­pli­ca­tion mais le GTR ne « garan­tit » en fait rien. Il vous permet juste de récu­pé­rer une faible partie de la facture mensuelle si l’ac­cès n’est pas réta­blit.

    Si le problème est au niveau du répar­ti­teur ou de la boucle locale, il est probable que ça ne change rien au temps de réta­blis­se­ment. Si le problème est au niveau du FAI, avoir une seconde ligne en paral­lèle chez un second FAI vous coûtera proba­ble­ment moins cher que la GTR « pro » tout en ayant un béné­fice bien plus grand.

    Le plus symbo­lique c’est bien l’offre OVH où la même connexion passe de 30 € à 100 € en ajou­tant la GTR. La techno est la même, l’in­fra est la même. Je veux bien croire que l’équipe sera un peu plus réac­tive, mais si la rési­den­tielle tombe c’est proba­ble­ment que la pro serait tombée aussi, et les temps de réta­blis­se­ment réels ne seront pas fonciè­re­ment diffé­rents. L’équipe commer­ciale OVH confirme d’ailleurs très bien ça au télé­phone en disant que l’offre avec GTR c’est « pour ceux que ça rassure ».

    La gamme de choix

    En montant une SDSL OVH doublée par une ADSL stan­dard d’un autre FAI on est loin d’être « sans risques » mais c’est un risque qui peut proba­ble­ment être assumé.

    Le choix du pauvre c’est donc un 60 € par mois pour le couple SDSL + ADSL. Pour le même prix ça permet d’uti­li­ser l’un ou l’autre suivant qu’on a besoin de débit montant ou descen­dant. Le résul­tat c’est un peu 20 Mb/s en descen­dant, 5 Mb/s en montant (si vous êtes proche du sous-répar­ti­teur).

    Pour ajou­ter quelques bretelles on peut prendre la GTR sur la ligne OVH, et une offre avec clef 3G de secours côté ADSL SFR. La GTR permet de combler les problèmes simples, et la clef 3G permet de border si c’est quelque chose de grave et long. Ça ne sera pas idéal, ça ne couvre pas tous les cas, mais ça reste abor­dable pour 150 € mensuels.

    Monter en débit deman­dera un inves­tis­se­ment de 100 € mensuels par paliers de 5 Mb/s sur la SDSL. La fibre et les liai­sons dédiées n’au­ront de sens que si vous ne pouvez vrai­ment accep­ter aucune coupure (mais sans vous faire d’illu­sions : vous en aurez quand même), si vous voulez plus de 20 Mb/s (mais la facture sera multi­pliée par 5 rien que par le chan­ge­ment de techno avant même de dépas­ser les 20 Mb/s), ou si vous n’êtes pas proches d’un sous-répar­ti­teur (mais peut être que démé­na­ger la PME coûtera moins cher que de passer par une fibre).

    Si vous montez une boîte techno, être sur de la fibre rési­den­tielle à 45 € par mois vous sauvera pas mal de cash les premiers temps. Ça vaut le coup de le prendre en compte dans votre loca­li­sa­tion initiale.

  • Do Not Track (enfin pas moi, les autres on peut)

    DNT c’est le nom d’une petite entête qui peut être envoyée par votre navi­ga­teur pour deman­der aux éditeurs de sites et services web de ne pas vous tracer et stocker vos données person­nelles. L’idée est sédui­sante, surtout si les éditeurs en ques­tion acceptent de respec­ter cette demande, et c’est bien toute la problé­ma­tique.

    L’im­po­ser à ceux qui n’en veulent pas

    Les éditeurs n’ont bien entendu aucune envie de se passer d’au­tant de données et de possi­bi­li­tés. En même temps ils savent que s’ils ne font rien, un jour le raz le bol pour­rait deve­nir suffi­sant pour qu’on leur mette des bâtons dans les roues de manière durable et plus stricte. Du coup ils acceptent géné­ra­le­ment des chartes ou des méca­nismes d’opt-out, comme autant de soupapes pour satis­faire les plus radi­caux et comme preuves de bonne foi vis à vis des poli­tiques.

    L’enjeu de DNT est là : Tant que le méca­nisme est confi­den­tiel, il sera accepté par certains éditeurs, comme une bonne soupape. Si le méca­nisme devient utilisé massi­ve­ment alors il sera vite mis au rebut car il tuerait toute l’ac­ti­vité. N’im­porte quel prétexte suffi­rait mais il n’y aura même pas besoin d’an­non­cer quoi que ce soit, il suffira de ne pas le respec­ter.

    Mozilla : opt-out

    Mozilla a choisi d’im­plé­men­ter DNT en le lais­sant désac­tivé par défaut pour ne pas déclen­cher cette bombe atomique et tout casser. Charge à chacun d’al­ler dans les préfé­rences pour l’ac­ti­ver manuel­le­ment. Seuls « ceux qui savent » (geeks et utili­sa­teurs avan­cés) iront modi­fier les confi­gu­ra­tions. Mozilla pourra dire que son navi­ga­teur implé­mente DNT alors que celui de Google ne le fait pas, les éditeurs de services auront leur soupape-prétexte pour éviter des risques plus impor­tants, et les geeks très au fait des ques­tions de vie privée auront leur option.

    Ce qui me gêne dans l’équa­tion de Mozilla c’est qu’elle est très bien pour les commu­niqués de presse de tout le monde, mais qu’elle laisse pour compte 95% des utili­sa­teurs du navi­ga­teur dont proba­ble­ment l’es­sen­tiel auraient demandé à ne pas être tracés si on leur avait posé la ques­tion (vous en connais­sez beau­coup qui souhaitent être tracés ?).

    Objec­tif à long terme

    Il y a paraît-il un scéna­rio long terme avec une mise en œuvre progres­sive, et peut être un support de la loi. Fran­che­ment je n’y crois pas une seconde. Les socié­tés de data mining sont un lobby suffi­sam­ment puis­sant et bien orga­nisé pour ne pas se lais­ser prendre dans une telle souri­cière, surtout si elle est publique. Il y aura une fronde dès que ça devien­dra trop poli­tique, et un arrêt du support s’il y a risque d’uti­li­sa­tion plus massive.

    Entre temps Mozilla aura simple­ment joué le jeu de ces socié­tés contre ses propres utili­sa­teurs, leur donnant simple­ment du temps avant le conflit ouvert qui ne pourra qu’ar­ri­ver si on conti­nue la pres­sion.

    Micro­soft : opt-in

    L’al­ter­na­tive n’est pas forcé­ment plus enga­geante. On peut poser la ques­tion à l’uti­li­sa­teur mais ce procédé atteint vite ses limites. C’est très désa­gréable pour l’uti­li­sa­teur et une fois qu’on commence on finit vite par lui deman­der de remplir un vrai formu­laire de police.

    Il ne reste donc qu’à acti­ver DNT par défaut (et lais­ser ceux qui le veulent vrai­ment le désac­ti­ver, mais personne ne le fera), déclen­cher une utili­sa­tion massive, et mettre les éditeurs de service au pied du mur. Il y a toutes les chances que ça signe la mort de DNT mais au moins les choses auront été claires.

    Mais alors ?

    Je serai plutôt parti­san d’échouer vite et bien, pour lais­ser la place à d’autres initia­tives. Ça ne chan­gera peut être rien au final par rapport à la situa­tion de Mozilla, mais nous n’au­rons pas donné aux éditeurs de quoi faire semblant et obte­nir des délais pendant encore deux ans.

    Je ne prétends pas que cette option est forcé­ment meilleure. Je trouve un peu hypo­crite le choix de Mozilla mais même si je n’y crois pas, je respecte leur choix d’es­sayer d’avan­cer par petits pas avec l’es­poir de mettre en place un plan sur le long terme, mais au moins elle a le mérite d’être honnête et d’avoir du sens. Par contre je me refuse à critiquer Micro­soft pour avoir eu le courage de choi­sir la voie directe.

  • Être comp­table de son temps

    Je vous conseille de commen­cer par la lecture du billet précé­dent, dont celui-ci est la suite : 2 à 3 heures par jour

    En voyant les ingé­nieurs de SSII remplir des fiches de temps heure par heure, je ne peux m’em­pê­cher de me dire que nous sommes au mieux dans une hypo­cri­sie parta­gée, plus proba­ble­ment dans une simple démarche perdant-perdant.

    Être comp­table

    En société de services infor­ma­tiques on découpe géné­ra­le­ment les projets en tâches, chacune esti­mée en heures. Les heures sont addi­tion­nées naïve­ment et huit tâches d’une heure tiennent tout à fait dans la jour­née d’un déve­lop­peur qui travaille 40 heures par semaine.

    Le déve­lop­peur a pour obli­ga­tion de « saisir ses temps », c’est à dire de saisir heure par heure sur quelle tâche il travaille. Je n’ai jamais vu ces impu­ta­tions utili­sées pour surveiller le travail ou faire du flicage mais la pres­sion néga­tive reste forte : Le déve­lop­peur doit affec­ter chaque heure de travail à une tâche. Une tâche qui a reçu suffi­sam­ment d’heures de travail doit logique­ment être termi­née et livrée.

    L’équa­tion malsaine heure de travail = heure passée sur une tâche produc­tive devient vite inso­luble pour ceux qui sont dans la même situa­tion que moi. On finit toujours par s’ar­ran­ger, souvent en rendant les impu­ta­tions en retard mais ça occupe un temps consé­quent pour soi et pour le chef de projet qui relance. Ça agace, énerve et épuise tout le monde, et occupe l’es­prit à faire des jeux comp­tables admi­nis­tra­tifs tout en donnant un senti­ment flot­tant de culpa­bi­lité ou de triche­rie.

    Certains comptent en dixièmes de jour­née mais c’est presque pire : Comme le chef de projet sait comp­ter, une tâche de 2h est codée 0,25 et on en a quatre dans la jour­née.  La diffé­rence c’est qu’il est beau­coup plus diffi­cile de consi­dé­rer avoir passé les heures qu’il faut et rentrer chez soi en se disant « tant pis, ça pren­dra plus de temps » (ça fonc­tionne dans un seul sens, si le déve­lop­peur termine plus tôt, il n’a pas le droit de partir pour autant, il commence la tâche suivante). Le seul gain c’est d’ajou­ter un peu plus de pres­sion sur le déve­lop­peur.

    Attentes réalistes, meilleurs résul­tats

    J’ai vu les choses tout autre­ment après avoir travaillé à Yahoo! On s’af­fec­tait l’équi­valent de 4 heures de travail par jour unique­ment, et personne n’était gêné que d’en­tendre « je n’ai rien fait ou presque ces deux derniers jours, je n’ai pas été produc­tif » au point de synchro du matin tant que le travail était collec­ti­ve­ment fait à la fin du mois.

    On peut faci­le­ment imagi­ner que ce serait la porte ouverte à des produc­ti­vi­tés mensuelles lilli­pu­tiennes voire à des abus, mais ça a proba­ble­ment été la période la plus produc­tive de ma vie de déve­lop­peur.

    La vérité c’est simple­ment qu’en atten­dant huit heures de travail par jour, mes autres employeurs ont en réalité dimi­nué ma produc­ti­vité mensuelle. J’ai passé une dose signi­fi­ca­tive de mon éner­gie dans les autres entre­prises à être comp­table et à lutter contre le système.

    À la décharge de mes employeurs, j’ai pour­tant toujours été dans des situa­tions avan­ta­geuses avec des tâches fourre-tout et des posi­tions de force qui m’ont permis d’être peu soumis au même régime que les autres. Je n’ose penser la galère que c’est pour celui qui a un poste de déve­lop­peur plus clas­sique.

    Tenter le 4 heures par jour

    L’idée qu’un déve­lop­peur peut faire huit ou même sept tâches d’une heure dans une jour­née de huit heures est tota­le­ment irréa­liste. Dans la réalité ce sont la qualité ou l’épui­se­ment des colla­bo­ra­teurs qui servent de variable d’ajus­te­ment, parfois les deux.

    Si vous avez des déve­lop­peurs respon­sables et moti­vés, vous pouvez essayer de partir sur des impu­ta­tions tâche à tâche et heure à heure avec une réfé­rence expli­cite à quatre ou cinq heures produc­tives par jour. Pour lisser les périodes plus ou moins actives il faudra accep­ter de ne regar­der cette métrique qu’en agré­geant par semaine ou par quin­zaine. Second point d’at­ten­tion : il faut que toute la hiérar­chie accepte de jouer le jeu, sinon on court à la catas­trophe au premier écueil projet.

    Ou lâcher prise sur les impu­ta­tions

    Si la situa­tion est moins idéale que ça, si le mana­ge­ment risque de ne pas jouer le jeu jusqu’au bout, ou simple­ment si l’équipe ne pense pas fonc­tion­ner sur ce rythme d’un faible nombre d’heures produc­tives par jour, on peut imagi­ner un scéna­rio plus proche des habi­tudes :

    L’im­pu­ta­tion se fait au niveau du projet et pas au niveau de la tâche, avec par blocs d’une jour­née ou demie jour­née. Parfois une demie jour­née n’aura quasi­ment pas été produc­tive, parfois elle le sera excep­tion­nel­le­ment, mais on ne fera pas de diffé­rence : la préci­sion sera globa­le­ment suffi­sante pour le repor­ting comp­table et admi­nis­tra­tif (le contrôle de gestion, la factu­ra­tion, l’éven­tuel crédits impôts-recherche).

    De l’autre côté l’avan­ce­ment projet est fait en mesu­rant … (atten­tion c’est révo­lu­tion­naire) l’avan­ce­ment du projet, et pas le temps travaillé. Ça semble enfon­cer les portes ouvertes mais c’est encore assez rare comme pratique.

    Quant au suivi des déve­lop­peurs eux même c’est un point RH chaque semaine. Ce qu’ap­porte un déve­lop­peur à une équipe ne pourra jamais être chif­fré en heures de travail ou en nombre de tâches affec­tées.

    Une dernière mise en garde

    En plus du rappel du billet précé­dent, je m’adresse à ceux qui veulent créer des équipes de déve­lop­peurs compé­tents, respon­sa­bi­li­sés et moti­vés. Si vous montez consciem­ment des équipes avec des ouvriers déve­lop­peurs qui font du travail à la chaîne, passez votre chemin.

    Enfin, chacun a son propre mode de fonc­tion­ne­ment. Je me contente de me baser sur le mien et sur ce que j’ai vu autour de moi. Je ne prétends pas que ça fonc­tion­nera pour quiconque d’autre. Par contre je suis convaincu de la néces­sité de jeter ou réfor­mer et le système d’im­pu­ta­tion des SSII et l’idée qu’on peut mettre pour huit heures de travail dans une jour­née.

  • 2 à 3 heures par jour

    Quand je déve­lop­pais, je pense que ma moyenne a le plus souvent tourné autour d’une douzaine d’heures de travail produc­tif par semaine. Par « travail produc­tif » j’en­tends « travailler à la tâche qu’on m’a demandé ». Cette moyenne était même assez irré­gu­lière pour que je me demande si une moyenne mensuelle ne serait pas plus adap­tée.

    À cette moyenne il faut toute­fois ajou­ter quelques périodes de surac­ti­vité dans l’an­née. Là je faisais peut-être huit à dix heures quasi conti­nues par jour, mais pas forcé­ment quand le projet en avait le plus besoin.

    Le reste du temps je papillon­nais, pour partie sur des acti­vi­tés tech­niques mais non néces­saires à la réali­sa­tion de mon travail, et pour partie sur des acti­vi­tés tech­niques, person­nelles, voire récréa­tives.

    Le non produc­tif essen­tiel à la produc­tion

    Je ne consi­dère pas ce temps passé « à ne rien faire » comme du temps perdu. Il m’était indis­pen­sable : Un travail intel­lec­tuel néces­site de pouvoir penser à autre chose, d’avoir du recul, de lais­ser les idées et la vision mûrir dans la tête. Plus que la réflexion, il faut aussi avoir une vision large sur ce qu’on fait et de ce qui se fait hors de son projet, hors des méthodes de sa société, y compris sur d’autres logi­ciels ou sur d’autres tech­no­lo­gies. C’est ainsi qu’on peut résoudre les problèmes effi­ca­ce­ment.

    Les salons de discus­sion avec les trolls ou échanges inter­mi­nables entre déve­lop­peurs, les centaines (milliers ?) d’heures passer à lire les blogs tech­niques, les autres centaines à lire les docs ou expé­ri­men­ter des choses qui n’ont rien à voir avec mon travail en cours… Tout ça s’est révélé d’une valeur inépui­sable pour mon travail. J’irai même plus loin en pensant que c’est souvent ce qui a fait la valeur de mon travail par rapport aux autres.

    Ces heures ne sont pas « produc­tives », mais elles sont rentables, et pas qu’un peu. J’au­rais certes pu travailler six à sept heures par jour, mais j’au­rais été beau­coup plus lent sur ces six heures. La produc­tion aurait été un peu plus impor­tante mais la qualité aurait aussi été drama­tique­ment plus basse. Sur un travail intel­lec­tuel, la valeur produite n’est pas propor­tion­nelle au temps passé, tout simple­ment.

    Pour la suite, c’est juste le lien suivant : Être comp­table de son temps.

    Un rappel toute­fois : Tout ce qui précède est vrai pour des déve­lop­peurs auto­nomes, respon­sables et moti­vés. L’or­ga­ni­sa­tion du temps d’un consul­tant ou d’une direc­tion me paraît tota­le­ment diffé­rente (même si là aussi huit tâches d’une heure ne tien­dront jamais dans une jour­née de huit heures), de même pour des déve­lop­peurs qui ont besoin d’être pris par la main.

  • Google IP Vanda­li­zing OpenS­treetMap

    « We are not evil » qu’ils disent. Moi je veux bien les croire mais visi­ble­ment ils se sont fait prendre à piller des annuaires avec des pratiques commer­ciales malhon­nêtes. Bon, ils se sont excu­sés mais déjà on peut reti­rer la médaille du cheva­lier blanc (et ça fait une belle jambe à la victime).

    Visi­ble­ment il y a des dégats simi­laires sur OpenS­treetMap, qui durent depuis long­temps, via les mêmes adresses IP. On parle de mani­pu­la­tions volon­tai­re­ment malveillantes, de vanda­lisme : Google IP Vanda­li­zing OpenS­treetMap.

    En mettant les deux bout à bout, on peut au moins imagi­ner que certains dépar­te­ments ont oublié le moto de Google. En tout cas il est temps d’avoir non seule­ment des vraies expli­ca­tions (pas unique­ment de simples excuses), et de commen­cer à prendre peur.

    Si Google est honnête, rien ne prédit qu’il le restera toujours. Les diri­geants changent, les équipes peuvent prendre des initia­tives malheu­reuses. Avec leur posi­tion domi­nante, que ferons nous ? Le problème n’est pas nouveau, mais l’ac­tua­lité est un bon support pour s’at­te­ler à la ques­tion.

    Google IP Vanda­li­zing OpenS­treetMap

  • Making Love To WebKit

    Pour ceux qui aiment les démo, celle de Steven Wittens mérite le détour : Making Love To WebKit (oui, unique­ment avec webkit/chrome pour l’ins­tant).

    C’est tout bonne­ment génial. Nous avons de la 3D avec des effets de chan­ge­ment de point de vue, en pur CSS 3D, avec les expli­ca­tions tech­niques du comment et même un éditeur en javas­cript pour créer et placer les éléments 3D au départ.

    Pour ceux qui pensent encore que sur le web on ne peut faire que des sites de commerce élec­tro­nique ou de rédac­tion­nel barbant, voilà un peu de quoi vous réveiller. Ce n’est en soi pas un résul­tat extra­or­di­naire si on sort du web, mais la réali­sa­tion est inté­res­sante.

  • Oui, bah je vais pas le regret­ter le service client Orange/sosh… non, mais j’hal­lu­ci­ne…

    Il serait facile de critiquer les services clients, Sosh ou plus géné­ra­le­ment les opéra­teurs télé­pho­niques, mais outre l’as­pect amusant de l’ex­trait, ce qui frappe c’est l’au­tisme de celui qui se repose sur les procé­dures et le « la machine dit que ».

    Il n’y a plus d’écoute, il y a des règles. Il n’y a plus de compré­hen­sion, il y a ce que permet ou pas l’ou­til. Il n’y a plus d’aide person­na­li­sée, il y a des procé­dures.

    Oui, bah je vais pas le regret­ter le service client Orange/sosh… non, mais j’hal­lu­ci­ne…

  • La prochaine guerre numé­rique pour se passer de l’État

    L’ar­ticle de contre­points fait la part belle à la logique d’op­po­si­tion mais il mérite d’être lu. Dans la prochaine guerre numé­rique pour se passer de l’État, ce qui risque d’ar­ri­ver, c’est effec­ti­ve­ment la prise de contrôle des outils et du réseau par des groupes civils non gouver­ne­men­taux.

    Sans parler de lancer ses propres satel­lites (ce qui l’air de rien n’est pas du tout irréa­li­sable), monter des sous réseaux chif­frés à l’in­té­rieur des réseaux actuels est quelque chose qui risque d’ar­ri­ver très vite.

    Les outils sont fina­le­ment déjà acces­sible, il ne manque qu’un peu de volonté, un peu de ras le bol. Soit les états poussent la logique jusqu’au bout en assu­mant un contrôle géné­ra­lisé et l’in­ter­dic­tion des outils crypto, soit on finira vite par reve­nir à du chif­frage ou de la signa­ture de bout en bout et des inter­ac­tions de pair à pair (non, je ne parle pas de contre­façon, mais bien des usages courants).

    Nous n’en sommes pas si loin, et ce ne serait pas forcé­ment un mal.

  • Impri­mante ePaper : nouveauté écolo pour les entre­prises

    Parfois il y a des idées excel­lente. Trans­for­mer toutes nos impres­sions jetables en un affi­chage tempo­raire sur une liseuse à encre numé­rique, ça inter­pelle.

    Bon, on ne rempla­cera pas toutes les impri­mantes, mais un appa­reil 14 à encre élec­tro­nique qui est reconnu sur le réseau comme une impri­mante, qu’on peut prendre en main et qui permet des recherches et des dessins/anno­ta­tions … je prédis un véri­table avenir.

    Il n’y a pas que le côté écolo­gique (qui reste à démon­trer), mais surtout le côté pratique de la chose. Impri­mer des contrats, spéci­fi­ca­tions manuels, mémos, juste pour les relire, les anno­ter et les ranger dans un coin, c’est clair que c’est plus une contrainte qu’autre chose.

    Impri­mante ePaper : nouveauté écolo pour les entre­prises

  • Les étrennes, et megau­pload

    Elle ne veut pas céder sur les étrennes, et megau­pload ferme comme mesure de rétor­sion de sa concierge. Fran­che­ment, tout se tient, et elle a raison : il ne faut pas lâcher.

    La lecture est rapide, ça vaut la peine.