Christophe nous propose une petite mise à plat sur le terme de directeur artistique qui fait un peu polémique. Il faut y lire directeur dans le sens « donner la direction » et artistique dans le sens culturel, contextuel et émotionnel.
Je n’ai aucun problème avec l’explication, mais ça n’en fait pas un bon terme : Ce terme est mal compris, mal perçu, et est même parfois utilisé pour abuser l’interlocuteur.
Si on ne comprend rien à ce terme, c’est qu’il faut le changer.
Alors, oui, je ne comprend peut être pas non plus le technicien en charge des examens non-destructifs, mais je n’en suis pas la cible. Je peux supposer que le terme est compris et perçu correctement dans l’industrie nucléaire. Force est de constater que le terme de directeur artistique est mal compris ou mal perçu par beaucoup de gens du web, clients ou collaborateurs. Et ça ça fait une grosse différence.
Une partie du rôle de ce directeur artistique est d’adapter le design et l’interface pour que le message soit compris et que l’utilisation soit efficace. Si le design ou l’interface ne sont pas compris ou mal perçu, alors le travail est mal fait, tout simplement. Le directeur artistique qui dirait que son travail est bon, que c’est juste l’utilisateur qui ne comprend rien, que ce dernier manque de curiosité et qu’il faut l’éduquer… n’a simplement rien compris à son métier. Alors pourquoi l’admettre sur son titre lui-même ? Désolé ça n’a aucun sens pour moi comme argumentation.
Là le terme reste pour des questions d’égo ou de vente alors qu’il ne sert pas la fonction. C’est totalement insensé.
Directeur artistique « junior », je pouffe.
Oui, je pouffe. Je comprends l’idée que dans tout métier il y a des juniors et des seniors. Je suis même de ceux, rares, qui considèrent qu’il peut y avoir des chefs de projets junior, et même des chefs de projet stagiaires. Pourtant là je ne pouffe pas, contrairement au directeur artistique.
Qu’on le veuille ou non, la notion de directeur induit la connotation de direction dans le sens gestion / management. Certaines agences jouent et abusent même de cette ambiguité quand elles vendent un directeur artistique ou quand elles proposent des postes à des junior.
Parlons des développeurs qui sont nommés en fin de billet justement. Nombre d’entre eux sont aussi là pour « donner une direction ». Pourtant aucun d’entre eux ne se nommera « directeur front-end » ou « directeur technique » (et encore moins « directeur * junior ») sans avoir un poste de direction au sens gestion / management.
Le directeur artistique est à ma connaissance le seul à le faire, et à ma connaissance je dirai même que c’est exacerbé en France et limité au web : Dans un spectacle le directeur artistique a toujours un rôle de haut niveau au niveau de la prise de décision.
Les développeurs il y en a des juniors, des seniors, des experts, mais ils sont développeurs, éventuellement architectes. On ne me retirera pas que nombre de directeurs artistiques sont des illustrateurs, graphistes, interaction designer, éventuellement artistes (au sens création artistiques), ergonomes ou plein d’autres choses (souvent plusieurs) qui sont bien plus significatives que ce mauvais terme de directeur artistique.
Alors ?
Mais pourquoi donc il y a-t-il tant d’attachement à un nom de fonction qu’il est si mal compris et mal perçu par les tiers ? Il va être difficile de me convaincre que ce n’est pas une question d’égo pour une partie des DA et une question de abuser le client pour une partie des agences.
Efficacité : Si ce n’est pas ce qui fonctionne, changeons, même si on pense avoir « raison » académiquement. Je ne peux pas penser une seconde que les DA ne connaissent pas ce principe. Ce devrait même être à la base de leur métier.
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