« Mais pourquoi donc il y a-t-il tant d’attachement à un nom de fonction qu’il est si mal compris et mal perçu par les tiers ? »

>> Je vais te le dire : Parce que sous la remise en cause de ce TERME, bien souvent se cache une remise en cause larvée de l’importance de la FONCTION associée dans la chaîne.
J’ai plus 12 ans, je ne suis pas parano, ce n’est peut-être pas ton cas, mais c’est, par exemple, le cas de celui dont le tweet a déclenché la rédaction du post de STPo. Et de beaucoup d’autres.

Il est très facile, dans la chaîne de conception et de production, dans l’ambiance technico-commerciale des réunions de projets, d’attribuer avec une certaine condescendance polie un rôle de fantaisiste de service à celui dont l’intervention est la moins (en apparence du moins) quantifiable et chiffrable, celle qui laisse la place à l’interprétation. Qui fait un peu le mariole.

Perception largement entretenue par tout un tas d’anecdotes transformées avec complaisance en légendes de comportements généraux, telles que « pratiquement tous les DA que j’ai vu en agence se revendiquaient artistes » (Je l’ai lu texto ça hein. what the fuck).

Et ils sont bien nombreux, que ça plaise ou non, les web dev et autres intégrateurs qui se défendront de faire une telle différence mais qui sans s’en rendre compte si on le leur demande, n’hésiteront jamais à définir le rôle du graphiste ou du DA comme celui du mec qui passe « foutre une couche de joli après » (sous-entendu, après que les vrais bonhommes se soient occupés des choses sérieuses). Quant ils ne posent carrément pas pour principe que « le design ne sert à rien » finalement, titre ou presque d’un post du blogeur évoqué plus haut…

Alors dans ce contexte, moi par exemple, qui suis graphiste en général et avant tout, et me revendique plus précisément DA principalement pour me faire clairement identifier chez les trafic mangers des agences (parce que, que vous le vouliez ou non, en agence « graphiste » c’est pas le même profil ni le même panel d’intervention que « DA », et que « DA » c’est effectivement ce que je SUIS), tu vas me voir défendre de façon assez virulente cette dénomination dont j’ai au fond strictement rien à foutre (dans la vie je dis toujours que je suis « graphiste ») tout simplement pour ne pas laisser dire n’importe quoi sur mon métier, parce que c’est presque systématiquement ce qui se passe dans ces cas-là.

Et y’a vraiment pas de quoi « pouffer » comme un demeuré, si tu veux le fond de ma pensée.
Donc tu vois moi je te réponds concrètement et sans aucune animosité (parce que je comprends tes arguments et surtout tes questionnements), je suis a priori loin du profil de mytho-escroc qui s’invente des titres pour peindre des Mickey qu’on brocarde si souvent, et je dois pas être un animal aussi rare qu’on le dit parmi ceux qui défendent le terùe professionnel de directeur artistique.

Quoi qu’il en soit, j’espère que j’aurais répondu à ta question.