Catégorie : Métiers du web

  • Fin ou trans­for­ma­tion d’un métier

    BD tirée de CommitStrip.

Première case: le chef/commercial parle avec l'ingénieur informaticien.
Case 1 : le commercial vient voir l'informaticien, un mug à la main. L'informaticien est sur son PC, un mug à côté aussi.
Commercial : un jour on n'aura plus besoin de codeur. On aura juste à définir des spécifications et ça générera automatiquement une application.

Case 2 : le commercial est en train de boire dans son mug.
Infoteux, devant son PC et un mug de café : T'as raison, il suffira simplement d'écrire des spécifications complètes et précises et pouf, plus besoin de codeur !
Commercial, l'air satisfait : c'est ça !

Case 3.
Infoteux : Et tu sais comment on appelle des spécifications suffisamment complètes et précises pour qu'un programme puisse générer une application ?
Commercial, dubitatif : Euh... Non ?

Case 4.
Informaticien, l'air blasé, pointant son clavier : Du code. On appelle ça du code.

Le commercial est tellement surpris qu'il penche son mug par inadvertance et renverse un peu le breuvage sacré.

(le alt n'est pas de moi et à été honteusement repompé)
    « Il suffira d’écrire des spéci­fi­ca­tions complètes et précises »

    Je revois cette planche de BD dans une conver­sa­tion et je trouve qu’elle passe à côté d’un élément fonda­men­tal : On ne trans­met pas juste­ment pas de spéci­fi­ca­tions complètes et précises au déve­lop­peur.

    Complé­ter, préci­ser

    Une grosse partie du boulot de déve­lop­peur c’est complé­ter et préci­ser ces spéci­fi­ca­tions incom­plètes et impré­cises.

    Complé­ter, préci­ser, le tout à partir du contexte projet, des habi­tudes et de l’im­pli­cite courant… C’est le cas d’usage exact des LLM.

    On essaie de leur faire faire « de l’IA » mais ces outils sont en premier lieu de formi­dables outils de complé­tion à partir d’un contexte et de l’im­pli­cite habi­tuel pour un type de tâche donnés. Bref, le travail d’un déve­lop­peur.

    Refor­mu­ler dans un langage plus formel

    Que fait le déve­lop­peur d’autre ? Il traduit ça dans un langage formel (le code).

    Refor­mu­la­tion, ça aussi c’est le cas d’usage parfait pour les LLM.

    La dernière tâche du déve­lop­peur est très tech­nique. C’est de l’in­gé­nie­rie logi­cielle, réus­sir à tout agen­cer pour que ce soit faci­le­ment testable, main­te­nable, évolu­tif, etc.

    Une grosse part de cette dernière tâche est basée sur l’ap­pren­tis­sage et la repro­duc­tion de motifs ou de pratiques. Le LLM est aussi parfait pour ça.

    Il reste aussi qu’il s’agit de rendre les choses testables, main­te­nables et évolu­ti­ves… par des humains. Peut être qu’une partie de ce besoin va dispa­raître ou du moins évoluer le jour où le code sera plus mani­pulé par des LLM que par des humains. Leurs besoins, faci­li­tés et diffi­cul­tés sont forcé­ment diffé­rents des nôtres.


    Appren­tis­sage

    Oui il faudra faire des aller-retours avec l’ou­til pour complé­ter ou corri­ger sa complé­tion. Il en va de même du déve­lop­peur, surtout lors de sa première arri­vée dans une équipe ou dans un projet.

    Oui un LLM fera des erreurs d’in­ter­pré­ta­tion. Un déve­lop­peur aussi.

    Est-ce que les allers-retours et erreurs seront plus impor­tants que ceux avec un déve­lop­peur ? Aujourd’­hui proba­ble­ment, demain je n’en sais rien, peut-être.

    Est-ce que ces allers-retours et correc­tions seront plus coûteux qu’un déve­lop­peur ? Alors là je n’en sais rien, mais je ne parie­rai pas dessus.

    Besoin d’ex­per­tise

    Est-ce qu’on aura toujours besoin d’un déve­lop­peur et d’ex­per­tise pour accom­pa­gner l’ou­til auto­ma­tique ? Très proba­ble­ment sur une partie, oui, mais proba­ble­ment moins en propor­tion qu’on n’en a besoin aujourd’­hui.

    Très certai­ne­ment aussi que le travail sera diffé­rent de celui d’aujourd’­hui, et que savoir inter­agir avec les outils auto­ma­tiques sera essen­tiel dans les compé­tences requises. C’est déjà partiel­le­ment le cas aujourd’­hui. On ne code pas comme au temps des cartes perfo­rées. C’est juste que les outils vont chan­ger et vont très proba­ble­ment prendre une plus grande place.


    Certi­tudes

    Je ne donne que mes certi­tudes, mes croyances et mes craintes. Je ne connais pas plus le futur que d’autres. J’ai juste le senti­ment, sans aucune tech­no­béa­ti­tude, qu’il est en train d’ar­ri­ver.

    On fait faire, dire ou espé­rer plein de choses quand on parle d’IA. Il ne s’agit pas de voiture volantes et autres IA sentientes ici.

    Ici je parle LLM, complé­tion et refor­mu­la­tion de textes. Je peux me trom­per et je ne mets ma main au feu à propos de rien, mais je me base sur des capa­ci­tés qui sont déjà là aujourd’­hui.

    Juger le futur

    Est-ce souhai­table socia­le­ment ? Est-ce soute­nable pour la planète ? Comment va-t-on gérer la tran­si­tion au niveau de la société ?

    Ce sont honnê­te­ment d’ex­cel­lentes ques­tions dont j’ai­me­rais avoir les réponses.

    Le fond n’est pas si je souhaite ou pas ce futur, c’est que je constate qu’il est en train d’ar­ri­ver, et que je veux pas faire semblant de l’igno­rer.


    Pour les futurs déve­lop­peurs

    Je crains une vraie crise dans le métier dans quelques années. Certains, beau­coup, vont rester sur le carreau.

    Je ne sais pas si j’en­cou­rage les plus jeunes à se lancer dans le déve­lop­pe­ment infor­ma­tique. Si vous le faites, je vous encou­rage à à la fois deve­nir très vite expert (parce que j’ima­gine qu’on aura besoin des experts pour complé­ter les LLM), et apprendre à coder via les LLM (pas juste « avec ») même si ce n’est pas rentable aujourd’­hui.

    Je suis conscient de la contra­dic­tion à deman­der aux juniors de deve­nir immé­dia­te­ment expert.

    Je ne suis pas certain qu’il y ait un avenir pour les déve­lop­peurs moyens, ou pour les junior. Leur valeur ajou­tée sera faible et il y aura dans un premier temps suffi­sam­ment de déve­lop­peurs formés pour jouer les experts sans devoir inves­tir des années dans des compé­tences inter­mé­diaires qui pour­raient deve­nir experts un jour.

    Pour choi­sir son futur

    Si vous êtes très tech, faites des maths, de la mani­pu­la­tion de données, des statis­tiques, et globa­le­ment de l’IA. Les places seront peut être chères et deman­de­ront des compé­tences plus avan­cées que pour être déve­lop­peur, mais il y aura du travail.

    Si vous avez envie de créer, pour moi l’ave­nir est plus dans les métiers du produit, des product mana­ger avec une colo­ra­tion et un inté­rêt tech­nique. Ça veut dire savoir parler busi­ness, marché, client, etc.

    Pour les déve­lop­peurs actuels

    Pour ceux qui sont encore majo­ri­tai­re­ment les mains dans le code, je vous conseille de passer au plus tôt dans le déve­lop­pe­ment via les LLM.

    Je sais que vous n’en ressen­tez pas le besoin, que ces outils font des erreurs que vous ne faites pas, que ça ne vous accé­lère pas aujourd’­hui.

    Le fond c’est que les plus jeunes ça les accé­lère, que demain ils auront déve­loppé leur exper­tise mais sauront aussi utili­ser ces outils, et qu’ils en compren­dront assez les limites et les défauts pour être l’ex­pert dont le métier aura besoin.

    Il y aura encore long­temps de la place pour des vieux experts du code pour la main­te­nance et pour les gros groupes qui ont plusieurs géné­ra­tions de retard. Il y a aujourd’­hui toujours besoin de déve­lop­peurs et Cobol. La vraie ques­tion : Est-ce le posi­tion­ne­ment auquel vous aspi­rez ?

    Et moi, direc­teur tech­nique ?

    Honnê­te­ment je ne sais pas. Je ne sais pas bien quel sera mon avenir.

    Le mana­ge­ment de grandes équipes de déve­lop­pe­ment risque d’être aussi has been demain que les vieux DSI dépas­sés d’aujourd’­hui. Est-ce que je veux être de ceux là ? Je ne sais pas.

    J’ado­re­rais prendre la tête d’équipes de data science, mais j’ima­gine qu’il y a une batte­rie de docteurs sur les rangs, avec une exper­tise qui me ferait défaut.

    Entre temps je vais proba­ble­ment au moins essayer d’in­té­grer des équipes qui ont sont alignées avec tout ce que je viens d’écrire.

  • Front-end desi­gner ou inté­gra­teur web ?

    On m’a toujours séparé la notion de graphiste web en deux : D’un côté la créa­tion, l’illus­tra­tion. De l’autre le maquet­tage, l’agen­ce­ment, l’er­go­no­mie et les inter­faces.

    Côté déve­lop­peur web il y a les back-end pour le code métier et le code serveur, ainsi que les front-end pour le code inter­face.

    Inté­gra­teur

    Faire du pur HTML/CSS, c’est parfois pris par des déve­lop­peurs front-end, parfois par des graphistes d’in­ter­face. C’est typique­ment ce qu’est l’inté­gra­teur web. Le métier a pris une forte spécia­li­sa­tion depuis 10 ans. Il faut bosser dans un envi­ron­ne­ment très hété­ro­gène, avoir des notions d’er­go­no­mie, beau­coup de connais­sances sur les navi­ga­teurs, y compris tech­nique, faire face à des tech­no­lo­gies en pleine évolu­tion, consi­dé­rer les perfor­mances, etc.

    Je lis les tenta­tives de nommage de desi­gner front-end suite aux inter­ro­ga­tions de STPo. J’avoue avoir un peu de mal parce que ce que j’en lis ressemble quasi­ment parfai­te­ment à ce que j’au­rais nommé inté­gra­teur.

    Has-been ?

    Si je devais envoyer une pique, j’ai l’im­pres­sion qu’il y a un petit complexe face aux nouveaux front-end deve­lo­per, c’est à dire ceux qui font de l’ap­pli­ca­tif JS avec une compé­tence HTML/CSS/HTTP (et déjà, vous notez qu’on manque d’un terme vu que le déve­lop­peur PHP on l’ap­pe­lait déjà front-end deve­lo­per dans pas mal de boites, par oppo­si­tion à celui qui gère le code métier dans des serveurs dans inter­face client).

    Oui il y a une demande de ces nouveaux front-end deve­lo­per, et ça fait perdre un peu de contrats aux inté­gra­teurs qui ne couvrent pas cet aspect. Mais si vous accep­tez de délais­ser ce terme en le quali­fiant de has-been, c’est vous-même qui reti­rez de la valeur au métier. Il faudrait le renfor­cer, commu­niquer dessus, montrer la valeur… D’au­tant que trop de front-end deve­lo­per sont juste­ment du coup plus faibles en inté­gra­tion, à connaitre le support de tous les navi­ga­teurs, les bugs louches de CSS, la compa­ti­bi­lité qui ne se résume pas à la dernière version de Chrome, etc.

    N’ou­bliez pas que c’est comme ça qu’on a créé ce terme dans le web il y a moins de 10 ans. Avant il y avait les webmas­ter d’un côté, et les déve­lop­peurs de l’autre. Le terme d’in­té­gra­teur on l’a juste­ment à l’époque imposé comme l’ex­pert qui savait faire ce code HTML/CSS avec un peu de javas­cript si besoin, et soit une tendance graphiste soit une tendance avec un peu de PHP, souvent les deux.

    Tenter un nouveau terme juste pour rajeu­nir l’image, c’est pour moi une vision non seule­ment très court terme, mais aussi défen­sive en aban­don­nant la valeur au lieu de la renfor­cer à valo­ri­ser le métier.

    Desi­gner

    Reste la ques­tion de l’an­glais, où le terme d’in­té­gra­teur web ne semble pas exis­ter. Propo­ser un terme autre que front-end deve­lo­per peut avoir du sens, mais je ne suis pas convaincu qu’il faille cher­cher dans une spécia­li­sa­tion de desi­gner.

    Je sais que les gens qui parti­cipent à la discus­sion en lien sont quasi­ment tous graphistes *et* inté­gra­teurs. Pour autant, quitte à parler spécia­li­sa­tion des métiers et valo­ri­sa­tion de celui d’in­té­gra­teur, j’au­rais aimé un terme qui regroupe tous les inté­gra­teurs plutôt que de mettre ceux qui débordent côté graphisme dans la case maitresse desi­gner et ceux qui débordent côté program­ma­tion dans la case maitresse deve­lo­per.

    C’est oublier ceux qui sont au milieu et croire que fina­le­ment le métier inter­mé­diaire n’existe pas en soi. Bref, aller là aussi à l’en­contre de la valo­ri­sa­tion du métier spéci­fique d’in­té­gra­teur, en le relé­guant comme une cartouche secon­daire d’un graphiste ou d’un déve­lop­peur.

    S’il est sain de créer des termes pour des spécia­li­sa­tions, ne créons pas des termes pour décrire ceux qui sont à la fois sur deux ou trois spécia­li­sa­tions précises, sinon on ne s’en sortira jamais et on ne fera que divi­ser. Si vous couvrez plusieurs cases – ce qui est non seule­ment très bien mais carré­ment souhaité – dites simple­ment que vous êtes inté­gra­teur et graphiste d’in­ter­faces, ou inté­gra­teur et déve­lop­peur front, ou encore autre chose. Cumu­lez, ne divi­sez pas.

    front-end

    Indé­pen­dam­ment de tout ça, même si on veut clas­ser les inté­gra­teur dans les desi­gner (qui en anglais ne recoupe pas que la notion de graphisme au sens français, je le conçois), je ne comprends pas le quali­fi­ca­tif de front-end ici. Pour le déve­lop­pe­ment il y a du back et du front, mais sauf erreur de ma part le desi­gner s’oc­cupe toujours du front – et ce qu’il fasse de l’in­té­gra­tion tech­nique, de la concep­tion d’in­ter­face ou de l’illus­tra­tion/créa­tion.

    Inter­face desi­gner m’au­rait déjà moins choqué mais je crois que c’est déjà occupé par un poste moins tech­nique. Je n’ai pas mieux à propo­ser mais front-end desi­gner ne me semble rien vouloir dire.

    Je m’amuse de voir que pour une fois, nous avons foison de termes spécia­li­sés en français alors que les anglais n’ont qu’une poignée de termes très géné­riques.

    Et moi ?

    J’ai toujours eu du mal à me mettre dans une seule case, et j’es­père qu’il en va de même pour beau­coup de gens dans le web. Même quand je ne faisais que de la tech­nique, je n’ai jamais su si j’étais déve­lop­peur ou inté­gra­teur.

    J’étais les deux. Certai­ne­ment pas « simple­ment front-end deve­lo­per » dans le sens « inté­gra­teur qui déve­loppe », parce que j’ai toujours vu inté­gra­teur comme une casquette à part entière, qui demande une exper­tise gigan­tesque qui éclipse large­ment le côté « qui déve­loppe ».

    Bref, je ne me retrouve certai­ne­ment pas dans cette sépa­ra­tion des graphistes d’un côté et des déve­lop­peurs de l’autre, en éclip­sant les inté­gra­teurs au milieu. Très dommage.

  • Talents publi­ci­taires – star­tup

    Quelle honte d’ac­cor­der 33% de son revenu à son espace de vie. À l’édu­ca­tion que l’on a reçu, aux soins dont on béné­fi­cie. Mais rassu­rez-vous, vous pouvez en être dispensé grâce au fabu­leux statut de JEI qui fait pâlir d’en­vie outre-atlan­tique

    […]

    Et cerise sur le gâteau, on peut virer ses sala­riés dans les 6 mois sans aucun risque. Sous réserve de rester en-dessous des 50 sala­riés (excluant les stagiaires bien entendu). Et puis un déve­lop­peur français est si peu cher, pourquoi s’en priver ?

    Voilà, Tariq, les talents français du code sont au mieux de la chair à canons publi­ci­taires US

    Voici la meilleure réponse à l’article du NewYork Times. Parce que oui, la France est attrac­tive pour des star­tup. Les 33% de coti­sa­tions sociales ne sont en réalité pas payées par les JEI, et la préten­due rigi­dité des contrats de travail ne l’est pas tant que ça. Factuel­le­ment la plupart des études mettent la France comme bien moins chère pour les star­tup tech­nos que les US ou Londres.

    D’autres ont fait des réponses sur les critères finan­ciers (pas de meilleure foi) mais on tape à côté. Pourquoi est-il si choquant de payer 30% du salaire en retraite, assu­rances et santé ? C’est encore plus crétin quand on compare avec des pays où ces frais sont décomp­tés du salaire net que reçois le sala­rié au lieu d’être pris plus haut au niveau de l’em­ployeur.

    Mais même en dehors de la compa­rai­son, nous devrions être heureux d’avoir un tel équi­libre. Comment est-on arri­vés à s’enor­gueuillir de ne pas payer de pres­ta­tions sociales, d’échap­per à l’im­pôt collec­tif, de payer moins cher nos déve­lop­peurs ou de pouvoir les virer faci­le­ment ? Est-ce vrai­ment de ça que le monde a besoin ? L’in­no­va­tion et les nouvelles tech­nos ne savent-elles se déve­lop­per que sur ce terreau ? Si vous répon­dez « oui » alors il faut vite arrê­ter ce désastre.

    D’au­tant que c’est juste crétin. Si Google ou Github attirent autant c’est par l’en­vi­ron­ne­ment qu’ils offrent (ou offraient). Sur le campus il y a tout ce qu’il faut, au restau­rant d’en­tre­prise on fait venir les meilleurs chefs, l’es­pace de travail est large, éclairé, atti­rant, en interne on glori­fie ceux qui agissent et renforce les déve­lop­peurs.

    Ici on se fait concur­rence au moins disant social, on abaisse les déve­lop­peurs à de l’exé­cu­tion tech­nique, on leur retire l’idée qu’ils peuvent être le moteur.

    Ce n’est pas d’un Github à la française dont nous avons besoin, mais d’une multi­tude de projets citoyens. Pour créer du lien social, du lien inter-géné­ra­tio­nel, du lien local, du lien poli­tique. Pour se sentir utile en tant que déve­lop­peur, pour se sentir agile en tant qu’hu­main.

    Notre objec­tif ne doit pas être de créer des socié­tés de 50 milliards et de copier le voisin en étant plus profi­table ou plus gros finan­ciè­re­ment. L’in­no­va­tion se nour­rit du lien, de l’uti­lité, d’une culture. La réduire à son sens écono­mique et aux copy-cat ne ne mènera nulle part.

    Il y a une culture à avoir, et ce n’est pas une culture busi­ness, c’est une culture de l’uti­lité, de colla­bo­ra­tion sociale. On ne la créera pas en jouant à celui qui propose le moins au niveau social pour un meilleur profit des inves­tis­seurs.

    À lire entiè­re­ment : Talents publi­ci­taires de David Larlet

  • The star­tup free­lan­cer

    Partage de lecture:

    I deci­ded to stop doing the office job thing and star­ted doing exactly what I want with my time, seven days a week.

    […]

    I’m also a free­lance program­mer. I help early stage star­tups get their MVPs out the door. That means I get invol­ved when the first server needs to be set up, the first data­base instal­led, the first repo crea­ted and the first line of code hastily banged out. There’s some­thing about those first moments of a star­tup’s exis­tence that is hard to repro­duce – the thrill of a newborn idea coupled with the urgency of the penni­less.

    The star­tup free­lan­cer — Vassili van der Mersch

  • Forte baisse des salaire en raison de la pénu­rie d’in­for­ma­ti­ciens

    Remix Jobs relance la polé­mique sur la mythique pénu­rie d’in­for­ma­ti­ciens. Les mêmes rengaines arrivent chaque année entre juin et septembre. Cette fois ci, une semaine après, on voit dans la presse « Forte baisse des salaires à l’em­bauche en SSII ».

    Je n’ar­ri­ve­rai pas à comprendre comment on peut consi­dé­rer qu’il y a tension au recru­te­ment tout en faisant bais­ser les salaires. Ce n’est pas tant que les infor­ma­ti­ciens soient mal payés – ils ne le sont pas – mais les salaires d’autres pays sont bien plus haut, donc logique­ment la diffi­culté de recherche devrait faire monter les salaires au moins au niveau des voisins.

    Et qu’on ne se trompe pas, si la propor­tion des expé­ri­men­tés passe en dessous du tiers pour les nouvelles embauches, ce n’est pas qu’ils sont rares, c’est que personne n’a envie de payer pour l’ex­pé­rience avec autant de jeunes diplô­més sur le marché.

    Métier mal consi­déré, loca­tion de person­nel (majo­rité des embauches en SSII), salaire en baisse, déve­lop­peurs français recon­nus comme bons et mieux payés à l’étran­ger, déva­lo­ri­sa­tion du déve­lop­peur avec plus de cinq ans d’ex­pé­rience (« il aurait du passer chef de projet »)… il ne faut pas s’éton­ner que certains claquent la porte des recru­teurs français.

  • Soin et alimen­ta­tion des ingé­nieurs infor­ma­tique (ou pourquoi les ingé­nieurs sont grin­cheux)

    Je ne suis pas d’ac­cord avec tout, mais le pourquoi les ingé­nieurs sont grin­cheux est à recom­man­der à tous les mana­gers ou direc­teurs qui ne viennent pas du déve­lop­pe­ment et qui peuvent avoir à faire même indi­rec­te­ment à une équipe tech­nique infor­ma­tique. Ça donne une première mise en contexte de certaines choses. Ensuite il reste à expliquer la culture parti­cu­lière du milieu, et l’at­ta­che­ment d’une partie de la commu­nauté à des valeurs très spéci­fiques (d’ailleurs rien que le fait de parler de commu­nau­té… parle-t-on de commu­nauté pour les comp­tables ?).

    Il faudrait presque écrire un livre. Je me suis rendu compte que servir d’in­ter­prète et de guide dans le monde des déve­lop­peurs était fina­le­ment une partie de mon métier de direc­teur tech­nique. C’est assez diffi­cile, peut être aussi parce que je suis fonciè­re­ment *dans* cette commu­nauté et atta­ché à ses parti­cu­la­ri­tés.

  • Ressources méthodes agiles

    Quelques liens pour ne pas les oublier. Tout d’abord des livres recom­man­dés concer­nant les méthodes agiles :

    Quelques jeux pour le côté agile, mais desti­nés à ceux qui veulent coacher (forcé­ment inutiles si vous les regar­dez par avance) : Inno­va­tion games

    Je suis preneur d’autres recom­man­da­tions du même tonneau si vous en avez.

     

  • Direc­teur artis­tique, je pouffe

    Chris­tophe nous propose une petite mise à plat sur le terme de direc­teur artis­tique qui fait un peu polé­mique. Il faut y lire direc­teur dans le sens « donner la direc­tion » et artis­tique dans le sens cultu­rel, contex­tuel et émotion­nel.

    Je n’ai aucun problème avec l’ex­pli­ca­tion, mais ça n’en fait pas un bon terme : Ce terme est mal compris, mal perçu, et est même parfois utilisé pour abuser l’in­ter­lo­cu­teur.

    Si on ne comprend rien à ce terme, c’est qu’il faut le chan­ger.

    Alors, oui, je ne comprend peut être pas non plus le tech­ni­cien en charge des examens non-destruc­tifs, mais je n’en suis pas la cible. Je peux suppo­ser que le terme est compris et perçu correc­te­ment dans l’in­dus­trie nucléaire. Force est de consta­ter que le terme de direc­teur artis­tique est mal compris ou mal perçu par beau­coup de gens du web, clients ou colla­bo­ra­teurs. Et ça ça fait une grosse diffé­rence.

    Une partie du rôle de ce direc­teur artis­tique est d’adap­ter le design et l’in­ter­face pour que le message soit compris et que l’uti­li­sa­tion soit effi­cace. Si le design ou l’in­ter­face ne sont pas compris ou mal perçu, alors le travail est mal fait, tout simple­ment. Le direc­teur artis­tique qui dirait que son travail est bon, que c’est juste l’uti­li­sa­teur qui ne comprend rien, que ce dernier manque de curio­sité et qu’il faut l’éduquer… n’a simple­ment rien compris à son métier. Alors pourquoi l’ad­mettre sur son titre lui-même ? Désolé ça n’a aucun sens pour moi comme argu­men­ta­tion.

    Là le terme reste pour des ques­tions d’égo ou de vente alors qu’il ne sert pas la fonc­tion. C’est tota­le­ment insensé.

    Direc­teur artis­tique « junior », je pouffe.

    Oui, je pouffe. Je comprends l’idée que dans tout métier il y a des juniors et des seniors. Je suis même de ceux, rares, qui consi­dèrent qu’il peut y avoir des chefs de projets junior, et même des chefs de projet stagiaires. Pour­tant là je ne pouffe pas, contrai­re­ment au direc­teur artis­tique.

    Qu’on le veuille ou non, la notion de direc­teur induit la conno­ta­tion de direc­tion dans le sens gestion / mana­ge­ment. Certaines agences jouent et abusent même de cette ambi­guité quand elles vendent un direc­teur artis­tique ou quand elles proposent des postes à des junior.

    Parlons des déve­lop­peurs qui sont nommés en fin de billet juste­ment. Nombre d’entre eux sont aussi là pour « donner une direc­tion ». Pour­tant aucun d’entre eux ne se nommera « direc­teur front-end » ou « direc­teur tech­nique » (et encore moins « direc­teur * junior ») sans avoir un poste de direc­tion au sens gestion / mana­ge­ment.

    Le direc­teur artis­tique est à ma connais­sance le seul à le faire, et à ma connais­sance je dirai même que c’est exacerbé en France et limité au web : Dans un spec­tacle le direc­teur artis­tique a toujours un rôle de haut niveau au niveau de la prise de déci­sion.

    Les déve­lop­peurs il y en a des juniors, des seniors, des experts, mais ils sont déve­lop­peurs, éven­tuel­le­ment archi­tectes. On ne me reti­rera pas que nombre de direc­teurs artis­tiques sont des illus­tra­teurs, graphistes, inter­ac­tion desi­gner, éven­tuel­le­ment artistes (au sens créa­tion artis­tiques), ergo­nomes ou plein d’autres choses (souvent plusieurs) qui sont bien plus signi­fi­ca­tives que ce mauvais terme de direc­teur artis­tique.

    Alors ?

    Mais pourquoi donc il y a-t-il tant d’at­ta­che­ment à un nom de fonc­tion qu’il est si mal compris et mal perçu par les tiers ? Il va être diffi­cile de me convaincre que ce n’est pas une ques­tion d’égo pour une partie des DA et une ques­tion de abuser le client pour une partie des agences.

    Effi­ca­cité : Si ce n’est pas ce qui fonc­tionne, chan­geons, même si on pense avoir « raison » acadé­mique­ment. Je ne peux pas penser une seconde que les DA ne connaissent pas ce prin­cipe. Ce devrait même être à la base de leur métier.

  • Mani­feste de l’usa­ger de services en ligne

    Sécu­rité

    1. Mon mot de passe doit être stocké de façon sécu­ri­sée (comprendre: utili­ser une fonc­tion de hachage récente, avec une graine aléa­toire)
    2. Ce mot de passe doit être libre, sans impo­ser ou inter­dire de carac­tères parti­cu­liers ou limi­ter la taille
    3. Le commu­ni­ca­tion de données sensibles (y compris les mots de passes) doit être proté­gée par HTTPS (et le certi­fi­cat doit être validé par une auto­rité de confiance recon­nue)
    4. Aucun service client ou service tech­nique ne me deman­dera jamais mon mot de passe ou une infor­ma­tion confi­den­tielle hors des pages d’au­then­ti­fi­ca­tion et de gestion du compte en ligne

    Infor­ma­tions person­nelles

    1. J’ai le choix de ne donner que les infor­ma­tions person­nelles néces­saires au service (le nom, l’adresse, le télé­phone sont rare­ment réel­le­ment néces­saires)
    2. Je peux corri­ger ou mettre à jour mes infor­ma­tions person­nelles, et suppri­mer quand je le souhaite celles qui ne sont pas néces­saires au service
    3. Mes coor­don­nées ne sont pas utili­sées à des fins commer­ciales ou promo­tion­nelles sans mon accord expli­cite (qui ne doit pas être obli­ga­toire)
    4. Mes infor­ma­tions person­nelles ne sont pas parta­gées ou reven­dues à des tiers sans infor­ma­tion et accord expli­cite (qui ne doit pas être obli­ga­toire)

    Conte­nus person­nels

    1. Je garde l’en­tière propriété de mes données, et n’en concède l’usage que pour les néces­si­tés des services auxquels j’ai sous­crit
    2. Je peux à tout moment récu­pé­rer l’en­semble de mes données, dans un format infor­ma­tique exploi­table ; seule une déci­sion judi­ciaire est un motif à m’em­pê­cher cet accès (un désac­cord sur les condi­tions géné­rales ne l’est pas)
    3. Je peux à tout moment deman­der la suppres­sion défi­ni­tive des données person­nelles stockées

    Liberté

    1. J’as­sume tota­le­ment les consé­quences de mes actions et refuse donc à un quel­conque pres­ta­taire tech­nique d’avoir un droit de regard sur mes données (hors procé­dures légales)
    2. Les condi­tions dans lesquelles mon compte ou le service peuvent m’être bloqués sont expli­cites ; je peux obte­nir des détails clairs dans cette éven­tua­lité, avec une procé­dure de réso­lu­tion à l’amiable si besoin
    3. Je peux clôtu­rer mon compte sur simple demande. Les données person­nelles y seront effa­cées ; le compte sera désac­tivé et ne sera plus utilisé dans aucun affi­chage public.

    L’en­semble de ces points sont des pré-requis.

    J’ajou­te­rai le point suivant, qui reste essen­tiel même s’il n’est pas au même niveau que les autres : On me rend des comptes sur la qualité du service fourni et on répond à mes demandes dans des délais courts avec une solu­tion qui répond au problème posé.

  • Projets, idées, et Sud Web

    Je crois que comme pas mal de geeks, j’ai toujours une liste de projets envi­sa­gés longue comme le bras, dont certains qui doivent trai­ner depuis le début sur la liste mais qui restent indé­fi­ni­ment en première posi­tion.

    Tenter de faire une liste sur l’ins­tant, sans y réflé­chir, permet de déga­ger des prio­ri­tés sans que ça se termine en liste de souhaits inter­mi­nables. Aujourd’­hui :

    • Le déve­lop­pe­ment et la mise en oeuvre d’un moteur pour mes publi­ca­tions. Cet espace était un énième espace tempo­raire qui a encore duré. Je ressens vrai­ment un besoin d’avoir un outil qui me permette de conce­voir et d’or­ga­ni­ser mes conte­nus comme je les pense plutôt que de me forcer la struc­ture actuelle. Il y a du code, du graphisme, de l’ergo, et la réin­té­gra­tion de la plupart de mes conte­nus dissé­mi­nés partout ou en archives.
    • La refonte de mon profil public en ligne. Ca ne prend pas forcé­ment long­temps à faire mais il faut savoir ce que je veux, et m’y mettre.
    • Penser à une façon de gérer les réac­tions et discus­sions qui s’en suivent, j’en parlais ici même hier mais c’est un très vieux sujet. Je me demande d’ailleurs si ce n’est pas le billet de Karl en 2006 qui a lancé ma réflexion à ce sujet et qui m’oc­cupe l’es­prit depuis.
    • Relan­cer le livre ouvert sur les perfor­mances web, qui semble mourir de nouveau et qui n’a pas pris. Pour ça il me faudrait relan­cer du contenu pour moti­ver les gens à parti­ci­per, ou propo­ser des sujets très précis sur lesquels les gens peuvent propo­ser une ou deux page, puis les inté­grer au fur et à mesure. Il y a un vrai manque de livre, c’est dommage que nous n’ar­ri­vions pas à en produire un, même collec­ti­ve­ment.
    • Propo­ser sous forme de service en ligne public mon système d’ef­fa­ce­ment d’his­to­rique twit­ter. Ca n’in­té­res­sera peut être que 4 geeks mais ça vaut je pense le coup.
    • Faire avan­cer ou avan­cer person­nel­le­ment sur les ques­tions d’iden­tité et d’au­then­ti­fi­ca­tion. Entre webid, openid et les autres, j’ai l’im­pres­sion qu’on stagne beau­coup, et c’est dommage. Entre temps ce sont les horribles face­book connect ou twit­ter auth qui prennent le pas.
    • Passer au tout chif­fré, tout signé : mails, blog, etc.
    • Last but not least, pas du tout même, tenter de trou­ver le temps et les contacts pour abor­der les projets photos que j’ai en tête depuis deux ans.

    Et avec tout ça je me rends compte que je n’ai pas fait grand chose en 2012 par rapport aux années précé­dentes. Monter une star­tup et prendre soin d’un petit chou de quelques mois occupe à peu près tout le temps libre et une bonne partie du temps pas libre.

    Malgré tout j’ai besoin de m’im­pliquer aussi ailleurs, et de parta­ger. Deux jours pour propo­ser des sujets à Sud Web, est-ce que vous pensez que propo­ser un atelier discus­sion sur la partie « réac­tions et discus­sions » de ma liste, ou un atelier d’écri­ture sur le livre webperf (qui à la limite se traduira en partie par un atelier échange/forma­tion) semble une bonne idée ?