Je suis triste à chaque fois que quelqu’un me fait passer un lien critique sur La Ruche pour me demander ce qu’il en est vraiment.
Venez me parler en privé si vous voulez des détails ou des réponses sur un sujet ou un autre mais je vais donner ici l’esprit général.
Bien entendu ce qui suit n’engage et ne représente que moi, d’autant que je ne travaille plus à La Ruche. Je n’ai pas non plus *la* vérité. Juste mon vécu.
La Ruche s’est créée pour démocratiser les circuits courts, à l’aide de la technologie. L’idée c’est que pour changer la société qui nous entoure il faut embarquer tout le monde, et pas que les militants convaincus.
Pour ça il faut faire des compromis. Pour toucher tout le monde il y a par exemple le choix d’avoir une offre large, quitte à ne pas avoir que du bio, quitte à y mettre de la viande, quitte à parfois devoir sourcer un peu plus loin, quitte à s’ouvrir à des transformateurs, etc. Pour toucher tout le monde il y a aussi le choix d’investir dans la communication, dans les outils, dans le logiciel, dans le personnel, et de trouver du financement privé pour cela. Du coup oui, aussi, il y a une volonté d’expansion, non seulement pour arriver à la masse critique qui permet que « ça fonctionne » mais pour justement toucher tout le monde.
On peut juger que ces compromis ne sont pas les meilleurs. On peut remettre en cause le choix de la démocratisation. D’autres choix co-existent et c’est très bien ainsi ; ils sont complémentaires les uns des autres.
Par contre à aucun moment je n’ai eu le moindre signe qui me fasse douter de l’intention de l’entreprise, des fondateurs ou des salariés. À aucun moment. Vraiment. Tous sont là pour participer positivement à la société qui les entoure, convaincus que les circuits courts y aidera.
L’entreprise est composée de beaucoup de gens exceptionnels, souvent militants, qui ne laisseraient probablement pas passer la moindre action qui ne soit pas au bénéfice direct des producteurs, des responsables de ruche et des membres. En fait c’est peut-être moi qui passait pour le plus capitaliste ou trop peu militant par rapport au autres. Même les investisseurs privés, capitalistes, sont partie intégrante de ces choix sociaux.
Critiquez les choix qui vous paraissent critiquables mais tout ce qui dépeint l’entreprise comme non éthique ou comme fausse d’une façon ou d’une autre, est à mon avis totalement à côté de la plaque par rapport à ce que j’ai pu voir en interne – et je ne pense pas avoir pu manquer grand chose de majeur.
Je pourrais parler des heures des différents sujets et des critiques que je lis parfois sur le web mais je vais partager une anecdote :
De nombreuses distributions ont été annulées suite des attentats de Paris de novembre 2015. Certaines ont continué à l’être par la suite.
La seule préoccupation de la réunion de direction du premier jour ouvré suivant l’attentat n’était pas « la baisse de notre chiffre d’affaire » ou « quelle communication » mais « comment peut-on compenser le revenu des producteurs qui ont perdu ou vont perdre des ventes à cause des attentats ».
De mémoire c’est finalement l’entreprise mère qui a pris dans ses marges pour tenter de compenser partiellement le manque à gagner des producteurs.
Pour moi ça veut tout dire.
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