Et si je me lançais en indé­pen­dant ?

En période de chômage entre deux postes, j’ai la créa­tion d’en­tre­prise qui me démange beau­coup.

Je ne fantasme pas la vie d’in­dé­pen­dant. Ma prio­rité va de loin à la parti­ci­pa­tion à un effort collec­tif dans la durée au sein d’une société.

L’idée de base c’est d’avoir une acti­vité en atten­dant le poste en CDI qui me fera briller les yeux. Je ne serai pas non plus contre à l’ave­nir avoir un emploi prin­ci­pal aux 4/5ème et une acti­vité d’in­dé­pen­dant en paral­lèle quelques jours par ci par là. J’ai toujours trouvé que ça peut être béné­fique pour se chan­ger les idées, voir d’autres choses, ou modu­ler le volume de travail en fonc­tion de la moti­va­tion.

* * *

Le truc c’est que je ne vois pas le risque. Tel que je le comprends, que j’ai ou pas des reve­nus sur l’ac­ti­vité, je peux comp­ter au mini­mum sur le main­tient des indem­ni­tés chômage pendant toute la durée habi­tuelle.

Si on me fait une belle offre de CDI dans deux mois et que je mets ma boite en sommeil. J’au­rais dépensé quelque chose comme 2 500 € entre les frais d’ou­ver­ture et le comp­table la première année. C’est accep­table et vite remboursé si je fais quand même un peu de pres­ta­tion sur ces deux mois.

Au pire (ou au mieux, suivant), la belle offre ne vient pas et je mène­rai la barque en indé­pen­dant dans la durée.

* * *

Le projet est de créer une SASU et de me rému­né­rer en divi­dendes tant que ce n’est pas une acti­vité prin­ci­pale à plein temps. Il sera temps de bascu­ler en rému­né­ra­tion par salaire si ça devient une acti­vité prin­ci­pale à plein temps.

Si jamais je dois mettre la struc­ture en sommeil, j’au­rais encore la CFE et le comp­table à payer. La somme des deux ne devrait pas dépas­ser 1 000 ou 2 000 € au grand maxi­mum. Il y a aussi des frais pour clôtu­rer la société. J’ai bon espoir que ça soit du même ordre de gran­deur. Ce n’est pas rien mais ça reste dans des propor­tions raison­nables.

* * *

Bref. Sauf si fermer sa société implique des frais très impor­tants, je ne vois pas le risque, ni humain ni finan­cier.

Ai-je fait une erreur quelque part ?
Quelqu’un a-t-il déjà parcouru ce chemin ?
Vous avez des conseils ou retour d’ex­pé­rience ?


FAQ

Pourquoi pas Auto-entre­pre­neur ? La fisca­lité est bien plus avan­ta­geuse que celle des divi­dendes d’une SASU mais les règles de cumul avec le Pôle Emploi sont bien moins avan­ta­geuses. Au final j’y perdrais, sans comp­ter que mes frais de dépla­ce­ments Paris-Province seraient soumis à coti­sa­tion.
Ça aura par contre du sens en acti­vité annexe d’un emploi prin­ci­pal stable. On verra quand j’en serai là.

Pourquoi pas une EURL ou une SARL ? Fisca­le­ment c’est un peu moins avan­ta­geux que de tirer des divi­dendes d’une SASU et les règles de cumul sont aussi désa­van­ta­geuses que l’auto-entre­pre­neur. Je subi­rai aussi le RSI dans sa tota­lité, et ça j’ai­me­rais éviter.
Ce serait inté­res­sant fisca­le­ment comme acti­vité prin­ci­pale par rapport à une acti­vité sala­riée en SASU, mais je ne suis pas certain d’avoir envie d’aban­don­ner le régime géné­ral.

Pourquoi pas du portage sala­rial ? Je connais peu mais j’ai l’im­pres­sion que j’échange les frais de créa­tion + comp­table contre une commis­sion de 6 à 10% sur tout ce que je facture. J’ai peur de la péni­bi­lité quand il faut faire signer les contrats tripar­tites ou pour faire valoir mes frais profes­sion­nels.
Ce serait un très bon trem­plin pour commen­cer une acti­vité de free­lance avec l’idée de me mettre à mon compte quand ça fonc­tion­nera bien, mais ce n’est pas mon projet. Dans l’idée, je cherche encore un CDI de sala­rié à titre prin­ci­pal.


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Commentaires

13 réponses à “Et si je me lançais en indé­pen­dant ?”

  1. Avatar de Dom
    Dom

    Les autoentrepreneurs sont redevables de la CFE depuis 2015.

  2. Avatar de Kevin

    Mon parcours : J’ai été longtemps en autoentrepreneur, pour commencer à côté de mes études. puis en parallèle de mon CDI (j’étais à 3/5e salarié, le reste du temps en AE, pour d’autres clients évidement).
    Je suis passé à mon compte à plein temps et j’ai du transformer mon autoentreprise assez rapidement pour ne pas dépasser les plafonds, et j’ai personnellement choisi l’EIRL.

    Mon avis : Je pense que dans ton contexte l’AE est un bon choix. Que ce soit temporaire à plein temps ou sur le long terme à temps partiel. Et si vraiment cela te plaît ou que tu arrives aux plafond, alors c’est que ça marche et que ça vaut le coup de se pencher sur un « vrai » statut.

  3. Avatar de Laetitia

    Bonjour Éric,

    Tu peux aussi tester ton activité en portage salarial. Cela fait bientôt 3 ans que je « teste », sans regret. Ce choix me permet de me concentrer sur mon travail et non pas sur l’administration de mon activité professionnelle.
    J’arrête bientôt de travailler, cela me sera également très simple de tourner la page…

    Cette solution est également cumulable avec un autre emploi car tu bénéficies d’un statut de salarié (à condition de ne pas dépasser un certain nombre d’heures ? je ne sais plus).

    À te lire,
    Laetitia

  4. Avatar de padawan

    3è option à envisager, le portage. Créer une boite en France coûte cher en argent et en temps administratif (et la fermer coûte encore plus cher). Le portage te permet de laisser ces inconvénients à une autre structure (en plus de la garantie d’être payé pour les plus sérieux).

    1. Avatar de Éric
      Éric

      Tu as des ordres de grandeur pour « cher »?

    2. Avatar de Olivier G.
      Olivier G.

      Pour ma SARL, le comptable m’a parlé de 800€.

    3. Avatar de padawan

      Hélas non, tout ce que j’ai trouvé ce sont des témoignages individuels, souvent des estimations et non du réel (comme le chiffre donné au doigt mouillé par le comptable d’Olivier ci-dessous). Il doit bien y avoir un chiffre plancher correspondant aux frais incompressibles de procédure mais après ça dépend de la situation de la société au moment de la liquidation (une simple cloture doit être moins chère que s’il y a problème).

  5. Avatar de Thibault J

    (précision : je suis en indé depuis 2009)

    Le statut d’autoentrepreneur a quelque peu changé depuis que je l’ai quitté, mais sans être un spécialiste de ce type de question (loin de là), je dirais que c’est sans doute le statut taillé sur mesure pour ta situation (plafond bas, mais c’est pour une activité secondaire de toutes façons).

    Comme certains l’ont dit, les AE sont redevables de la CFE, mais pas la première année (ce qui peut être piégeux).

    Vu que tu n’es pas un bleu et que tu t’attends à ce qu’une création d’activité coûte de l’argent (ce qui n’est pas le cas de tout le monde), le risque à mon avis n’est pas forcément financier. Ça serait plutôt une question d’encombrement mental.

    Remplir la paperasse, essayer de comprendre les emails cryptiques des différents services qui vont suivre tes dossiers, comparer les contrats de responsabilité civile, ne pas se gourrer de case sur la déclaration de revenus, résister à ton banquier qui va te mentir effrontément pour te vendre un compte pro dont tu n’as pas besoin, gérer une compta même à l’arrache, etc. C’est très loin d’être insurmontable, mais ça demande néanmoins du temps et des efforts. Et si c’est pour gagner 500 balles à la fin de l’année, honnêtement, ça n’en vaut vraiment pas la peine.

    Il y aussi le risque de se retrouver empêtré dans une presta pour laquelle tu t’es engagé pour plusieurs semaines ou mois parce que tu n’avais rien de mieux à faire à ce moment là, et qui t’empêche de saisir une opportunité de CDI plus intéressante.

    Et puis, il y a aussi le risque de stress à subir des clients relous qu’on a mal géré, tout ça pour gagner des clopinettes (je précise pour ceux qui passeraient par là que tous mes clients sont cools).

    Bref, à mon sens, une création d’activité, même quand on se dit qu’on ne bossera qu’un peu si des contrats tombent du ciel sans rien faire, nécessite toujours un certain investissement au départ, en temps, en énergie et peut-être en stress. Il faut simplement être certain que ça en vaudra le coup.

    1. Avatar de Éric
      Éric

      Auto-entrepreneur ça peut vite dépasser le plafond quand même, et quelque part les emmerdes avec le RSI qu’on me raconte m’attirent pas. La fiscalité est nettement meilleure mais je vais aussi être fiscalisé sur mes frais (genre les trajets vers Paris). Bref, je l’envisage plus en parallèle d’un CDI ou sur une durée courte. J’avoue qu’aujourd’hui je penche plus vers la SASU.

      Le stress, l’administratif, je l’ai bien en tête. Maintenant ne rien faire ça a aussi un coût humain et côté moral.

  6. Avatar de Éric
    Éric

    Mise à jour et questions que je me pose :

    – Aujourd’hui je suis encore sur la mutuelle et la prévoyance de mon ancien employeur, via la portabilité lors d’un départ. Je me demande si cette portabilité ne tombe pas en cas de création d’entreprise. Je serais toujours indemnisé mais pas sous le même statut, donc potentiellement il me faudra prendre une mutuelle isolée (là ça peut être un budget)

    – Quelqu’un a déjà fermé son activité ? Ca coute combien en gros ? pour quel statut ?

    – Vous êtes beaucoup sur twitter à me proposer le portage salarial. J’avoue qu’être dépendant d’un tiers pour la contractualisation des missions et pour l’acceptation ou non des frais à déduire, je crains un peu. Je gagne des droits au chômage (mais ce n’est pas le sujet ici) et le coût de création de la structure, mais je perds 10% du chiffre d’affaire. Je reste assez dubitatif au final. Quel est l’avantage ? Je n’ai pas l’impression que la création de société soit insurmontable administrativement.

  7. Avatar de nicod_
    nicod_

    Plusieurs choses :

    Créer une société en France, je l’ai fait en 2012, franchement ça a été rapide et vraiment pas compliqué. Ça a pas dû beaucoup changer.
    Pour le coût, quelques centaines d’euros, selon que tu fasses rédiger les statuts par un pro (avocat) ou pas.
    De mémoire pour moi moins de 1000 €, avec des statuts faits par un avocat qui s’est occupé aussi des publications légales. J’ai juste eu 1 ou 2 rdv à la CCI.
    En plus ces dépenses rentrent sur ton compte d’associé dans la compta de la boite, tu peux les récupérer plus tard.

    Si tu prends un comptable pour gérer la compta et les obligations légales, ça te libère vraiment d’un tas de trucs pénibles, qui peuvent t’épuiser si tu n’as pas déjà les compétences (et t’éviter de faire des grosses conneries).
    Tu auras un régime simple et peu d’activité (en nombre de pièces comptables), tu peux trouver une presta autour de 2000 € par an.

    Sur la comparaison du coût de la rémunération pour la société entre TNS et dirigeant salarié, ce simulateur est pas mal :
    http://www.leblogpatrimoine.com/impot/remuneration-du-dirigeant-chef-dentreprise-tns-affilie-rsi-ou-assimile-salarie-notre-simulateur.html

    Si tu comptes te rémunérer en dividendes avec une SAS/SASU, il faut noter que le RSI voudrait leur appliquer des charges sociales, comme en SARL.
    http://www.sas-sasu.info/le-rsi-veut-assujettir-les-dividendes-des-sas-et-des-sasu-aux-cotisations-sociales/

  8. Avatar de Prium Portage

    Pour le portage salarial, tu peux largement Trouver en dessous de 10%. Certaines structures te proposent des commissions a 5%.

    Un avantage, c’est de pouvoir lisser tes revenus en portage : tu gagnes 10000, tu peux décider de te verser 4 fois 2500 euros. Bien pratique pour voir venir…

  9. Avatar de M
    M

    Pour un info, un comptable est totalement facultatif : un logiciel de compta + une assoc agréée (qui donne une formation de base et qui répond aux questions piège par téléphone), et le tour est joué. Compter 1 jeure par mois + 1/2 journée par an pour l’administration + la compta (un peu plus la première année, le temps de se familiariser avec les procédures). Ca réduit encore le risque ;-)

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