Catégorie : IA
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Lecture de Steve Yegge : « The Death of the Stubborn Developer »
De « The Death of the Stubborn Developer »
Here’s the rub: As of about May, LLMs can now execute most of the leaf tasks and even some higher-level interior tasks, even on large software projects. Which is great. But what’s left over for humans is primarily the more difficult planning and coordination nodes. Which are not the kind of task that you typically give junior developers.
C’est peut être là que je diverge. C’est vrai pour les développeurs « code », un peu moins pour les développeurs « produit ».
However, some junior engineers pick this new stuff up and fly with it, basically upleveling themselves. And many senior engineers seem to be heading towards being left behind. So what is it, then?
(…)
Chat-Oriented Programming, CHOP for short (or just chop). Chop isn’t just the future, it’s the present. And if you’re not using it, you’re starting to fall behind the ones who are.
Ne croyez pas qu’on a à faire à encore un rêveur qui imagine un futur avec des voitures volantes. On parle du présent.
They believe these generic autonomous software agents will solve the problem of chop being too difficult and toilsome. In fact some people claim that agents can take over the task graph entirely, perhaps at least for small businesses, allowing non-technical CEOs to launch apps themselves without having to hire any pesky developers.
I think those people are smoking some serious crack.
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Lecture de Steve Yegge : « The Death of the Junior Developer »
De « The Death of the Junior Developer »
Gene, as an accomplished and senior author, is delighted with his productivity gains with his LLM of choice, Claude Opus. He showed me a big writing project that he’d just finished, in which he had spent easily 45+ minutes crafting the prompt, refining it until he had a 7500-word narrative that could serve as a starting point for rewriting, editing, and adjustment. (In comparison, this blog post is about half that size.) And that draft was fantastic. I’ve read it and it’s glorious.
On a good day, Gene can write 1,000 words per day. His estimate is that Claude did for him in 90 minutes what would normally have taken him ten days. It solves the « blank-page problem » and gets him to the 20-yard line, where the fun begins.Il y a d’autres histoires. Je note un motif que ceux qui répondent « qualité » ne semblent pas voir.
L’IA est un outil. On ne lui demande pas forcement de savoir tout faire, ni même de le faire bien. On lui demande de savoir faire assez pour amener le donneur d’ordre plus loin, ou plus vite, et majoritairement de lui permettre de se concentrer sur sa tâche réelle, son vrai métier. C’est vrai même pour celui dont la tâche est l’écriture.
My senior colleagues have recently recounted similar chat scenarios in which a more junior dev would have been completely taken in, potentially losing days to weeks of work going the wrong direction.
Or worse.
Chat, it seems, is safer for senior programmers than it is for junior ones. And a lot of companies are going to interpret « safer » to mean « better. »(…)
Briefly, what do I mean by « senior » here? Really just two things:
– You know what you want before the AI writes it. You already have a vision for how you would write this by hand, or have it narrowed to a few reasonable options.
– You can detect when it is giving you bad guidance.J’ajouterais : savoir utiliser l’outil. Ça reste un outil. Comprendre ses limites, sa zone d’efficacité et comment en obtenir le meilleur peut faire la différence.
Rien que : aujourd’hui les tâches répétitives finissent toujours par dérailler mais qu’il est parfait pour créer le code qui va faire cette tâche répétitive (comme un développeur en fait).
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Lecture d’Anne Vella : « Dear Software Engineer: It’s Time to Reclaim Your Role »
Citations d’Anne Vella :
I totally agree that software engineering should be a lot more than just writing code. When I studied computer science at university, they taught us how to elicit requirements, write user stories, design user interfaces and apply UX principles, architect complex systems, create test plans, execute test cases and so much more. The whole shebang.
De mon temps on appelait ça de façon méprisante les pisseurs de code. Et pourtant, à cause de la spécialisation, je vois énormément d’ingénieurs tomber dans cette catégorie de « développeur expert ».
J’en ai même vu s’indigner qu’on arbitre trop souvent en faveur du produit et des utilisateurs plutôt qu’en faveur d’une qualité de code interne.
Rien qu’à dire ça je sais que je vais avoir quelques réactions assez fortes.
Personne n’a raison mais ça devient des métiers différents.
Steve Yegge recently wrote a follow-up to his controversial article The Death of the Junior Developer, reframing his position as The Death of the Stubborn Developer. He talks about how if you’re not adopting Chat-Oriented Programming, or CHOP, you’re getting left behind
Je ne jouerai pas à qui va devoir changer.
Je suis convaincu que les développeurs « produit » vont devoir changer de façon de travailler. Pour autant, le besoin ne va pas disparaître, loin de là. Les juniors vont vite avoir des super-pouvoirs. Les seniors qui se reposent un peu trop sur leur savoir acquis, sur la complexité du code set sur le besoin de renouvellement permanent de techno vont eux avoir du soucis à se faire parce que leur valeur ajoutée va devenir faible.
On ne remplacera pas les développeurs « code » experts. L’IA tant vantée n’est quand même qu’un outil statistique et je ne la vois pas de si tôt créer du code profond tel qu’on peut en trouver dans les bibliothèques de code qui forment les briques de base. On aura besoin de personnes qui comprennent le fonctionnement de tout ça pour savoir quoi faire (éventuellement assistés par de l’ia s’ils le veulent). Là ce sont les juniors qui vont avoir du mal à trouver une place.
Pour être franc je ne sais pas si tout ça est vraiment neuf. L’IA va juste démultiplier un effet déjà existant, mais peut être au point de rendre certains positionnements très difficiles à tenir.
So dear software engineer, please take heed. If you’re not a “product engineer” and have specialised in writing code, AI may indeed take your job. But this isn’t just a warning – it’s an opportunity. It’s time to reclaim your role and return to what software engineering was always meant to be: a craft that combines technical expertise with problem-solving, user empathy, and business acumen. The future belongs to those with curiosity who can see beyond the code.
Mes propos semblent peut être trop alarmistes, ou trop futuristes. J’ai l’impression qu’on passe des paliers très vite.
Je ne saurais trop conseiller aux développeurs qui veulent prévoir leur avenir de sauter sans filet et de passer au CHOP et BATON décrits dans le billet cité.
Si ça n’accélèrera pas grand chose aujourd’hui, savoir comment utiliser ses outils correctement demande un changement de paradigme et donnera plusieurs longueurs d’avance d’ici quelques années au plus.
Si vous avez vu le sex appeal des développeurs « no code » (non, il n’y a pas contradiction), ça va vite de démultiplier.
C’est une croyance de ma part mais elle est très forte.
Oui, je sais. Il y a aussi à côté d’énormes enjeux énergétiques. J’aimerais bien qu’on puisse les ignorer mais je ne le crois pas. Je ne les mets pas de côté.
Maintenant considérant le coût des ingénieurs, celui de l’usage de ces outils, la valeur qu’on en tire, le futur sera quand même celui là. On peut refuser mais il faudra au mieux se préparer à oublier les périodes fastes du point de vue emploi et salaire, pour ceux qui trouveront un emploi.
Je n’ai pas la solution à tout ça. Je me contente d’observer.
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Prude IA
Le contrôle des réseaux et de l’informatique par les États-Unis me saute à la figure de plus en plus souvent.
Il y a peu, je lis que les États-Unis interdisent TikTok si l’activité n’est pas revendue à un tiers. L’enjeu c’est est celui de la sécurité nationale avec le fait que c’est une base chinoise et pas une base américaine. En même temps il y a une pression qui commence à se constituer de la part des États-Unis pour que l’Europe ne bride pas les services américains, voire qu’ils considèrent les amendes de régulation de X ou de Meta comme du protectionnisme au titre des règles de libre échange. Si l’impérialisme numérique se faisait par influence, maintenant on est dans le rapport de force clair et net.
Ce n’est pas qu’une question économique. Les libertés et interdits font partie de ce qui nous est imposé. C’est vrai autant pour le légal que pour le légal. Il est intéressant de voir que les IA n’ont pas de filtre avancée pour gérer la vie privée mais qu’elles sont incapables de parler de corps féminin ou de sexe. On importe à la fois leur free speech et leurs tabous.
Où est-ce que ça nous mène ? Je ne sais pas, mais voyant quelle place est amenée à prendre l’IA, le fait qu’elle se fixe sur des règles du jeu d’un seul pays me met quelque part très mal à l’aise.
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Outil ou collègue
Mon conseil pour les rares qui me suivent encore et que j’ai pu motiver à devenir developpeur: fuyez! Reduisez vos dettes. Votre train de vie. […] investissez tout et preparez vous pour l’hiver.
Je vous garantie que avant la fin de votre carrière (voir de la décennie) il faudra se reconvertir. Préférablement dans un truc manuel.
On lit toujours plein de choses alarmistes sur le futur. Tout avance très vite mais les métiers disparaissent rarement en moins d’une génération. Jusqu’à présent.
Et pourtant, vu d’où je l’ai lu, ça m’a fait cogiter.
J’ai repris un peu mes tâches pénibles habituelles via Cursor. Rien de neuf. Je le fais régulièrement. Si je trouve la complétion automatique magique, pour moi c’est un outil en plus, pas de quoi éteindre le métier.
Là j’ai suivi les traces de Simon Willison. J’ai utilisé l’agent et lui ai tout dicté, refusant de toucher à un quelconque fichier directement, de résoudre un quelconque problème technique moi-même.
J’ai plein de positif et plein de négatif mais… mon dieu je ne conseillerai pas à mon fils de faire du développement. C’est foutu pour lui. Je ne sais pas s’il aurait pu tout réaliser sans rien savoir, mais ça n’en était pas loin. Dans 2 ans, 10 ans… oui la moitié des tâches de développement au moins se passeront probablement d’experts tech.
Ok, c’est de la boule de cristal. Je peux me tromper. Je me suis déjà trompé par le passé. Oui ça ne remplace pas tout mais on a passé un sacré cap. Il me reste 20 ans au moins, la révolution se fera pendant ma vie professionnelle, et elle sera lourdement impactée.
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IA : J’ai déjà l’impression d’être un vieux con
J’ai déjà l’impression d’être un vieux con. Il y a des choses impressionnantes sur l’IA mais ce qui risque surtout de bouleverser mon monde à court terme c’est ce que je vois à travers des expérimentations de Simon Willison.
Il cherche un prompt pour que Gemini identifie l’emplacement d’animaux sur une image. Pourquoi pas.
Là où ça m’intéresse c’est qu’il utilise Claude pour visualiser ensuite si les coordonnées obtenues sont bien pertinentes.
Mais, surtout, il décide d’en faire un petit outil sur une page web. Pour ça aussi, il passe par Claude qui lui génère tout le code de zéro. Il y a quelques erreurs mais il ne les corrige pas lui-même, il les fait corriger par Claude jusqu’à obtenir le résultat attendu.
Il y a eu quelques questions liées à l’orientation des images, et là c’est ChatGPT qui l’aide à déboguer le tout puis générer le code qui modifie l’orientation des images.
Et là… je me sens vieux. J’aurais probablement tout fait à la main, en beaucoup plus de temps, peut-être abandonné au milieu si c’était un projet perso peu important. L’arrivée de l’IA pour tous les petits outils et les petites tâches va vraiment changer la donne pour ceux qui savent l’utiliser.