Je mets toujours en premier mes valeurs, le collectif et les personnes. Dans cet ordre.
J’y tiens. Je tiens. Malgré le coût.
C’est parfois difficile. Très difficile.
Je mets toujours en premier mes valeurs, le collectif et les personnes. Dans cet ordre.
J’y tiens. Je tiens. Malgré le coût.
C’est parfois difficile. Très difficile.
Demander à pouvoir retirer mon numéro de CB actif de mon compte utilisateur chez un commerçant en ligne ? Radicalisme imbécile et délire paranoïaque.
Lire les conditions générales de vente et autres conditions d’utilisation avant de souscrire à un service – et pire, choisir de souscrire ou non justement sur cette base ? Me voilà forcené.
Attendre d’une société qu’elle ne donne pas mon numéro de téléphone personnel à ses prospects ? Il parait que j’ai des demandes inacceptables.
Espérer qu’un responsable politique s’occupe de sa charge de façon désintéressée ou en tout cas n’en profite pas consciemment via des réseaux d’influence ? Naif je suis, voire dangereux extrémiste.
Demander des comptes sur la qualité du service rendu, sur la sécurité des données, sur la confidentialité, sur le traitement commercial de mes informations personnelles ? Là les qualificatifs trop nombreux pour les lister (parce que oui, les qualificatifs plus haut sont des retours réels et précis)
Je n’exclus pas d’être effectivement un forcené paranoïaque à la limite de l’autisme, mais il semble quand même que le niveau d’exigence de mes pairs soit au plus bas depuis un ou deux ans (pas beaucoup plus). Je ne parle même pas de l’état du niveau d’exigence de mes pairs dans le domaine des métiers web, parce que là l’expression même semble appartenir à un passé révolu.
Il ne s’agit pas de faire des scandales et des procès à tout bout de champ. Il faut savoir faire des compromis, ne pas se battre sur tout, et comprendre les intérêts de tous, mais pas oublier pour autant le niveau que nous sommes en droit d’attendre, ni confondre « pragmatisme » avec « l’inacceptable est convenable s’il n’est fait qu’à moitié ».
La société dans laquelle nous vivons c’est nous qui la construisons. Il n’appartient qu’à nous d’accepter ou de ne pas accepter, de faire nos choix. Respecter ses valeurs est possible, sans faire des efforts démesurés ni faire blocage à tout. Il faut juste arrêter de renoncer à tout bout de champ et réaliser quels sont nos pré-requis.
Ce que je crains c’est que pour beaucoup ce stade ne soit déjà dépassé. À force de tout relativiser, plus rien n’est important, tout est acceptable, voire normal. Il y a parfois un micro-réveil quand un détail ou un autre fait un peu de bruit dans la presse, mais c’est vite oublié.
Il serait peut être temps de se réveiller, avant de réaliser que notre vie ne nous appartient plus.
Nous vivons une époque formidable dans la téléphonie mobile. Voilà que la Metropolitain police du Royaume Uni met en place de fausses antennes pour téléphone mobile dans les manifestations : UK Cops Using Fake Mobile Phone Tower to Intercept Calls, Shut Off Phones
Avec ça ils peuvent récupérer les numéros de carte SIM et de téléphone (IMSI et IMEI) pour identifier les présents sur place. À force de requêtes et de croisements, il est possible de tracer les gens durablement.
Comme cela ne suffit pas, la fausse antenne peut aussi intercepter les SMS ou simplement bloquer les communications. On parle aussi d’intercepter les communications mais les choses ne sont pas claires (ce qui est en soi un problème pour un tel outil).
Bien entendu, on masque ça derrière la capacité à bloquer un téléphone qui servirait à un terroriste pour déclencher des explosifs. Peu importe si le cas ne se produira peut être jamais, et encore moins dans une zone suffisamment connue pour pouvoir déployer la fausse antenne, et probablement jamais dans une situation où couper les vraies antennes aurait été impossible : Entre temps on peut surveiller des manifestants, et ça ça n’a pas de prix. Libertés publiques ? tout ceci ce fait sans décision judiciaire.
Qu’on se rassure, il n’y a toujours rien d’innovant, le FBI pourrait faire de même.
Quand on parle d’hyper président et de volonté de contrôle de Nicolas Sarkozy, voici un exemple où les maires sont la voix obligée de l’Élysée.
Bon, pas si obligée que ça, mais combien se laisseront finalement avoir et feront le discours demandé ? Quel est le droit du Président de faire une telle demande. N’abuse-t-il pas de sa position en faisant une telle demande qui n’est fondé sur aucun texte lui donnant ce rôle ou ce pouvoir ?
J’ai l’honneur de vous faire parvenir, sous ce pli, le message du président de la République, qui devra être lu lors de la cérémonie commémorative du 11 novembre que vous organiserez dans votre commune. [la graisse est de moi]
Mais surtout ce qui gêne c’est que ce n’est même pas une question de simple abus ou exagération de rôle de Président, c’est l’utilisation de ce rôle à des fins de communication politique partisane, voire de campagne. Parce que n’en doutons pas un instant, il s’agit là d’un sujet fait pour rallier ou faire parler, à des fins de combat entre partis, pas d’une volonté de fond au nom de la France. Et ça c’est peut être ce que je trouve le plus inacceptable.
Je sais que les articles Mediapart sont payants, mais vous devriez vraiment vous abonner. Cette fois ci on parle des contrôles de police au faciès, sous un angle intéressant, pas uniquement pour s’en plaindre.
On nous raconte l’expérience espagnole, où la police remet désormais une fiche à chaque personne contrôlée. Dessus on trouve l’identité du contrôlé, l’identification du policier, mais aussi la raison du contrôle. Le Royaume Uni a d’ailleurs des documents similaires.
Rue89 a aussi publié un article sur les contrôles au faciès, montrant bien l’ampleur du problème. On y parle d’ailleurs du même type de solution, mais du point de vue de la rue et du milieu associatif.
Le contrôle au faciès est une réalité. On l’a prouvé par étude en France, et l’expérience espagnole leur a permis de voir qu’un marocain avait presque dix fois plus de chances de se faire contrôler qu’un espagnol. Savoir et se rendre compte c’est l’essentiel pour ensuite corriger.
Pour couper court à ceux qui pensent que les pré-jugés sont justifiés et qu’il vaut mieux contrôler un nord-africain qu’un européen parce qu’il est plus souvent coupable, voilà la statistique espagnole : le marocain était contrôlé 9,7 fois plus mais le taux d’infraction relevé suite au contrôle était 2,4 fois plus faible.
Le biais est connu : À partir de pré-jugés souvent inconscients on contrôle plus tel comportement, tel aspect extérieur, telle couleur de peau. Plus on intensifie les contrôles sur une minorité, plus on trouve de choses, c’est mathématique. Plus on trouve de choses, plus on intensifie les contrôles et on justifie, cette fois ci consciemment, de se concentrer sur certaines minorités. Pourtant une fois les chiffres objectifs établis, le taux d’infraction par contrôle n’est pas plus élevé (et si on intensifie les contrôles, il devient même forcément plus faible que la moyenne).
Mais surtout, en introduisant un jugement arbitraire sur l’aspect extérieur ou l’appartenance à une origine sociale, une origine géographique, une ethnie particulière, on renforce le sentiment de persécution et on casse le peu de respect ou de confiance qu’il pourrait y avoir. Le policier devient un ennemi.
Trois effets immédiats : 1– le contrôlé connait la raison de son contrôle, ce qui parait tout de suite moins arbitraire, 2– le policier doit expliquer son contrôle et aura tendance à ne pas le faire uniquement au faciès, 3– désormais il y aura des traces et on ne se basera pas que sur un ressenti s’il y a lieu de se plaindre (ce qui est bénéfique et contre les faux ressentis des contrôlés et contre les faux ressentis des contrôleurs).
Les résultats sont positifs en Espagne. La police a pu voir que ses contrôles étaient effectivement problématiques, et les biais ont diminué avec le temps (même s’ils existent toujours). Les marocains qui avaient 9,6 plus de chances de se faire contrôler, avec pourtant une efficacité moindre, n’en ont plus maintenant que 3,4 fois plus de chances. C’est imparfait mais déjà nettement mieux.
Mais surtout c’est le nombre total de contrôles qui a baissé, puisque le policier a devoir désormais de justifier le contrôle. Le nombre a été divisé par plus de trois. En se concentrant sur de réels éléments au lieu de contrôles au pré-jugés, le nombre d’infractions constatés lors des contrôles a lui bondi de 6 à 17%. On contrôle moins, avec moins de racisme, et avec de meilleurs résultats.
Là où je pleure sur nos institutions c’est avec la réaction des français à l’exposé espagnol :
On apprend par l’article que la réaction des policiers français a été globalement un fort intérêt pour le fichier des contrôles et son utilisation en base de données centralisée pour savoir qui était avec qui, où et quand. Non seulement ils passent totalement à côté du message, mais en plus arrivent à pervertir l’outil pour en faire une gigantesque base de recoupements de surveillance et de contrôle.
Seconde réaction : Ça va poser problème avec les chiffres de résultat qu’on leur impose. Je ne sais mieux vous citer une brève de l’article :
Si on nous demande de faire de l’infraction à la législation sur les étrangers, on est obligé de se tourner vers des gens appartenant aux minorités. Même s’il n’y a pas de directives franches, on fonctionne clairement sur des critères ethniques. Les jeunes policiers de mon service ont tendance à faire se déshabiller des Réunionnais, juste du fait de leur couleur et alors qu’ils sont français ! Le dialogue est vraiment rompu avec les blacks et les beurs, car ils ont l’impression qu’on fait une fixation sur eux, alors que nous ne faisons plutôt une fixation que sur une politique.
Là où ça devient grave c’est que c’est conscient et accepté. Ils font quelque chose d’illégal, en sachant que leur action raciste (désolé, c’est le mot) a des conséquences sociales et sur les minorités, mais ils l’acceptent. Là pour moi il y a un réel problème. La police rejette la responsabilité sur la politique mais l’exécution vient bien d’eux, les modalités aussi. Il serait temps qu’ils se réveillent et qu’ils sont autant coupables que celui qui vole pour son grand frère « parce qu’on lui a demandé ». Ils sont sensés protéger et représenter l’ordre, et à la place sont la source d’un racisme et d’une oppression institutionnalisée, qui tourne à l’humiliation.
La suite n’est pas mieux et on voit qu’il n’y a aucune remise en cause : L’un dit que c’est impossible de remplir ça avec ses 60 contrôles d’identité quotidiens, sans justement comprendre que le nombre excessif de contrôles faisait partie du problème.
Je doute qu’on voit arriver ce formulaire chez nous. Nous aurions trop peur de voir ce qui en sortirait. Surtout que visiblement le problème est visiblement conscient et assumé.
À titre de rappel : Les contrôles en France ne sont légalement pas faits au hasard. Ils doivent être le fruits de soupçons justifiés, ou d’une opération limitée dans le temps et dans l’espace, commandée par le préfet. On doit avoir une bonne raison pour faire un contrôle d’identité, sinon ça devient un pouvoir arbitraire.
(le billet est rédigé à chaud, je me réserve le droit de dire des bêtises et donc de changer d’avis après réflexion plus poussée)
Je n’étais pas habitué à la langue de bois de la part de Mozilla, mais sur ce sujet il fallait bien que cela arrive. Mozilla explique pourquoi la fonctionnalité DNT ne sera pas activée par défaut sur Firefox.
Je vous laisse lire l’argumentation. DNT « do not track » est une entête envoyée par le navigateur pour informer les différents serveurs de ne pas tracker l’utilisateur, ses visites et ses actions. Afin d’éviter une éventuelle intervention législative, les grosses sociétés de profilage ont accepté de respecter cette entête quand elle est présente. (suite…)
Attiré(e) par les défis techniques, vous êtes curieux(se), pragmatique, sociable, autonome et sensible aux questions d’architectures ouvertes et open source, vous êtes attaché(e) à réaliser des applications de qualité orientées mobile sur base HTML 5 et Javascript. (suite…)