J’ai la chance d’avoir un Kindle 4, un Cybook Odyssey de Bookeen et un Sony PRS-T1 sous la main. J’avais prévu de publier rapidement un comparatif orienté « déballage » mais finalement il y en a bien d’autres qui le font, mieux que moi.
Par contre ce que ne pourrons jamais vous dire les testeurs c’est ce que ça donne en usage réel, avec plusieurs livres au compteur. Compter sur les tests c’est un peu comme si l’intérêt d’un livre se jugeait sur la couverture, la lecture de trois pages au hasard et la qualité du papier. Ça compte mais ça ne fait pas tout.
Alors voilà mon ressenti sur un usage quotidien et tout terrain de la Cybook Odyssey, de Bookeen et de la PRS-T1 de Sony. Je fais l’impasse sur le Kindle 4, dont l’écosystème fermé ne me parait pas une bonne solution, donc que de toutes façons je ne conseillerai pas quelle que soit sa valeur technique.
Si vous ne l’avez pas lu, faites d’abord un tour sur mon ressenti global concernant les liseuses et le livre numérique. Ce ressenti global n’a pas été détrompé par l’Odyssey ou la PRS-T1, aussi je me contenterai du spécifique.
Je vous proposerai plusieurs sections, que je référencerai sur ce billet et les suivants, mais vous pouvez aussi suivre le mot clef.
- Aspect extérieur et prise en main (ci-dessous)
Ci-dessous on commence par l’aspect extérieur et la prise en main.
Plastique et design
Les goûts et les couleurs ne s’argumentent pas, aussi je vous encourage à d’abord aller voir des photos de chaque produit. Pour ma part je suis déçu par l’aspect de la liseuse de Sony. Le plastique dur brillant et les boutons chromés donnent quand même un aspect très kitch – clinquant. Je n’ose dire moche, mais en tout cas pas « beau ». En plus on voit les traces de doigts du coup.
C’est d’autant plus dommage qu’un plastique brillant sur une liseuse qui doit s’utiliser sans rétroéclairage en plein soleil, c’est chercher les ennuis. Je craignais que les reflets sur la coque ne gênent ma lecture. Ça n’a pas été le cas, mais je persiste à penser que c’est un mauvais choix, d’autant que le mois de novembre ne m’a pas permis de tester avec un grand soleil bien puissant.
À l’inverse, le dos de la Sony est une réelle bonne surprise. Le plastique est doux sans être mou, avec des bords arrondis.
Et la Bookeen ? C’est délicat. Tous ceux qui l’ont vu l’ont trouvé géniale, moderne, jolie. Moi j’ai un je ne sais quoi qui me gêne un peu. Je ne saurai le définir autrement que par « trop arrondie ». Les deux à côté on a l’impression de comparer une Volswagen New Beetle avec une vieille Volvo. Je me suis toujours senti plus en sécurité avec un bon vieux truc solide mais je pense que je suis une exception.
Le Bookeen est donc tout en arrondis et en inclinaisons. Le plastique avant est mat, avec une jointure en plastique mou entre la coque et l’écran. Ma description rend peu justice à l’appareil alors je me contenterai de dire « c’est réussi ».
À l’arrière on retrouve le du plastique mou sur les bords, et une plaque de métal brossée du plus bel effet.
Pour solder, je dirai que le design est meilleur sur l’Odyssey mais je continue à affectionner le côté soviétique de la PRS-T1.
Prise en main
La prise en main suit assez bien cette première conclusion. La PRS-T1 tient bien dans la main. Elle est un peu plus haute mais aussi un peu moins large que l’Odyssey. Le plastique arrière permet de n’avoir aucun doute sur le maintien.
L’Odyssey, parce que plus large, rend plus difficile de de tenir la liseuse à une main par l’arrière. Gare aux petites mains, mais aussi aux petites poches. La poche intérieur de mon manteau permet de loger l’une ou l’autre, mais si la votre est un peu plus petite, peut être que seule la Sony passera.
Le second reproche est sur la dalle de métal brossé à l’arrière de l’Odyssey. Mains moites ou un peu humides peuvent nécessiter un coup de chiffon, mais on est au niveau du pointillisme.
Boutons pour tourner les pages
La grosse différence se fait sur les boutons. Sony les place en ligne en bas. Pour tourner les pages il faut donc utiliser la seconde main. On aimerait les avoir sur le côté de la liseuse pour quand on la tient en main. C’est ce qu’a choisit Bookeen.
Malheureusement ils ne peuvent être poussés que de l’avant : ni de l’arrière ni de la tranche (là où se trouvent les doigts quand on tient la liseuse par l’arrière). Il me faut tenir la liseuse comme un journal, ce qui est un peu moins pratique. Même là, mon pouce tombe trois centimètre trop haut pour activer facilement le bouton. Je préfère les avoir là qu’en bas mais ça donne l’impression de s’être arrêté à mi-chemin de la réflexion ergonomique.
Dans le même esprit le bouton pour avancer est à droite, celui pour revenir en arrière est à gauche. Je me suis rendu compte que je reviens souvent en arrière d’une page, et que ça me demande une seconde main pour activer le bouton. Je crains que pour les gauchers l’avantage d’avoir les boutons sur le côté ne soit simplement pas énorme rien qu’à cause de ça. Une option pour inverser les boutons droite/gauche serait certainement une bonne idée (ou mieux, les deux boutons de chaque côté).
Ceci dit, sur les deux liseuses, parce que ces boutons ne sont pas parfaits, j’ai fini par utiliser l’interface tactile (touche à droite pour avancer, à gauche pour reculer) et comme on est plus au centre de la liseuse, mon pouce peut facilement atteindre les deux côtés d’une seule main. Bref, pas trop gênant.
Ah si, quand même à signaler : Comme pas mal de monde, les boutons de la Bookeen avaient tendance à sauter deux pages quand on appuie mal (le « mal » étant difficile à définir). Avec l’usage j’ai pris le coup et ça m’arrivait rarement. Non seulement je suis certain que c’est résolvable avec une mise à jour logicielle simple (imposer un délai d’appui plus long avant de faire défiler deux pages), mais comme en plus j’ai fini par utiliser l’interface tactile à la place, ça ne me gênait plus au bout d’un moment.
Pour allumer la liseuse
Pour faire sortir la liseuse de la veille la situation s’inverse. Pour Sony c’est simple et je n’avais même pas pris conscience qu’il y avait un enjeu : je pousse un petit bouton sur la tranche en bas de la liseuse, à côté du branchement câble. Le bouton est petit et ne dépasse pas vraiment. Si jamais il s’est activé une fois par erreur, je ne l’ai pas remarqué.
Bookeen a choisit un bouton à glissière, comme sur la Nintendo DS. On tire ça revient en place tout seul. Sauf que le bouton résiste assez bien, et que seul une petite excroissance en plastique permet de le saisir. Sur nintendo DS c’était simple, ici je dois me servir de mes ongles pour l’accrocher et faire sortir la liseuse de veille.
D’une : l’intérêt de ses machines est aussi de pouvoir les sortir rapidement et fréquemment, donc c’est dommage d’avoir un système qui résiste et qui demande de faire attention. On voudrait que ce soit naturel et après un bon moment, ça ne l’est toujours pas chez moi. De deux : ne vous rongez pas les ongles, sinon c’est mort (ou difficile). Avec des gants, oubliez.
Ce n’est pas un point noir, mais c’est le genre de petites choses qui me font dire que Sony a plus pensé l’utilisation que le design.
Le reste
Le reste est positif : connectique standard, port micro-SD, prise casque… rien à redire.
Je note tout de même deux différences notables : Le port micro-SD de la T1 est équipé d’un cache alors que celui de la Bookeen est à nu. Disons qu’un cache apporte à ma tranquilité d’esprit pour que la micro-SD ne s’accroche pas quelque part et finisse par se perdre.
La Bookeen est aussi équipée de deux LED. La première sert en charge, verte quand la charge est finie, orange sinon. La seconde, bleue, s’allume à chaque activité : changement de page, menu, etc. Certains aimeront, moi je regrette qu’elle s’allume en public. Les liseuses ont l’avantage de ne pas avoir de rétroéclairage et de ne pas attirer l’œil. Avec la LED ça devient un gadget électronique que j’ai peur qu’on me vole à la tire. Dommage, au point que j’ai pensé à mettre un bout de scotch noir.
Au final
Je m’arrête là car j’ai déjà fait trop long, prévoyez encore plusieurs billets pour tout couvrir. Je vous dirai au final : Bookeen sans hésiter sur le design, sauf si vous avez un esprit d’informaticien soviétique (je suis à moitié concerné), Bookeen encore sur l’ergonomie, mais Sony pour la finition et les petits trucs qui finalement impactent tous les jours.
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