Pour la pléïade, c’est un drôle retournement de situation. Le créateur original, Jacques Schiffrin, avait lancé la collection pour rendre la littérature accessible à un prix raisonnable au format de poche. Le marketing et les propriétaires suivants ont saccagé l’idée. Mais Schiffrin est licencié en 1940 par Gallimard… car trop juif.

Le livre objet a en effet été un objet coûteux et très précieux. Le temps et les ressources pour produire un livre enluminé sont énormes. L’imprimerie vient détruire un peu cela. Il a fallu pourtant du temps avant que celle-ci menace vraiment les autres modes de production. On oublie souvent que Gutemberg a fini pauvre. En quelque sorte ce n’est pas tant l’invention de l’imprimerie que l’industrialisation des moyens de production du livre qui a changé le livre à cette époque.

Peut-être un autre élément du respect des livres vient que nous sommes passés du Livre aux livres. Les textes sacrés dans une époque où la religion avait un poids considérable.

Et puis quand on parle de livre et de son respect on parle de quel contenu. :) C’est une dimension que l’on oublie beaucoup dans l’économie du livre. Dictionnaire, catalogue, almanach, livre d’enseignements, romans, poésie, essais, etc. Tous ont des économies et des cycles de vie bien différents.