On m’a un peu reproché mon billet sur les navets. Il est peut-être temps d’avancer plus loin dans les explications.
Je n’ai pour l’instant rien vu de mieux que cette petite vidéo. Elle ne dure que cinq minutes, écoutez-la :
On ne présente là que cinq systèmes de vote mais il en existe d’autres.
Certains vous diront que tous les systèmes sont imparfaits mais j’aime dire ça autrement : Choisir un système est un choix politique, pas un choix technique. Dans la vidéo plusieurs candidats peuvent légitimement prétendre gagner. La vraie question est de choisir les règles communes à l’avance.
Critère de la majorité
Dans le billet précédent j’ai parlé du critère de la majorité. Ce critère veut qu’un candidat qui obtient la majorité absolu doit être élu. C’est pour moi le meilleur exemple de choix politique inconscient lié au système d’élection.
Nos usages nous disent que le respect de la démocratie impose d’élire celui qui a la majorité absolue. C’est en réalité totalement arbitraire.
Rien n’empêche ce même peuple de décider que la majorité doit être obtenu en comptant les votes blancs, voire en comptant aussi les abstentionnistes. Ce serait ainsi réellement la volonté du peuple et non celle d’une minorité qui exprime quelque chose sur un bulletin.
Rien n’empêche ce même peuple de décider que son représentant doit obtenir le consentement des deux tiers de la population et pas juste de la moitié. Ça permettrait d’avoir quelqu’un qui représente largement la population. On a ce types de règles pour les modifications de constitution qui doivent obtenir les 3/5ème des votes du parlement réuni en congrès.
Rien ne l’empêche non plus de décider qu’outre la majorité, le représentant ne doit pas provoquer de rejet total chez plus d’un tiers de la population. Certains systèmes de vote ouvrent la possibilité de rejeter un candidat en plus de choisir le sien. Il s’agit là d’éviter la dictature de la majorité.
Ces trois alternatives sont d’ailleurs intéressantes en ce qu’elles parlent justement de démocratie. Littéralement, la démocratie c’est la volonté du peuple. Le peuple, pas juste une grosse partie du peuple. Quelque part les alternatives présentées plus haut sont plus démocratiques que ne l’est le critère de la majorité. C’est finalement la différence entre la démocratie et la une dictature de la majorité.
Consensus ou radicalité
Bref, choisir le candidat des deux qui obtient la majorité n’a rien à voir avec la démocratie. C’est un choix de règle totalement arbitraire. Un choix qui en vaut d’autres.
Les alternatives proposées imposent d’obtenir un peu plus le consensus, sous diverses formes. Le risque est que ce consensus rende difficile de faire bouger les choses.
À l’inverse, la solution aujourd’hui permet aux élus de mettre en place des actions radicales qui ne représentent pas forcément l’ensemble du peuples, voire qui provoquent un rejet massif.
Avant même de discuter de systèmes de vote et de la faisabilité des différentes options : Que privilégiez-vous ? Pourquoi ? Avons-nous un consensus sur ce point ? (enfin… si justement vous privilégiez les consensus :-)
Laisser un commentaire