Liberté des entreprises d’un côté, chantage à l’emploi de l’autre. En réalité c’est plus pernicieux que ça.
La convention collective c’était aussi s’assurer que toutes les entreprises d’un secteur jouent avec un même socle de règles et de contraintes.
Avec des accords d’entreprise qui peuvent revenir sur ces accords de branche, on fait sauter ce verrou : L’entreprise à côté est plus concurrentielle parce qu’elle a entaillé certaines protections sociales ? Il va falloir qu’on fasse pareil si on veut reprendre le marché, et même aller un peu plus loin, sinon c’est le plan social qui nous pend au nez à long terme.
C’est la course au moins disant. Pas le choix. Si l’autre le fait et que le climat économique n’est pas encourageant, il faudra s’y mettre aussi.
Ça ne vous rappelle rien ? L’Irlande avec son impôt sur les sociétés moitié plus faible que les voisins, le Luxembourg qui offre des conditions fiscales ridicules pour attirer les multinationales chez lui, les incitations fiscales pour les plus riches « parce que sinon ils iront ailleurs »… On reproduit ça, en interne, avec les conditions de travail des salariés.
En réalité on organise le dumping social interne sur le marché français.
Rien de moins.
Et à ce jeu là il n’y a aucun gain pour l’emploi. Il s’agit uniquement de savoir quelle entreprise gagne la commande, pas d’en prendre de nouvelles.
Pendant ce temps, on perd les protections sociales. Ça peut apporter un peu de concurrence internationale à court terme, mais pas au point de concurrencer les pays à bas coût, et ça se fait au prix de la santé des salariés.
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