- Il y a des librairies de bandes dessinées, qui font le choix de ne pas vendre de romans.
- Il y a des librairies de romans, qui font le choix de ne pas vendre d’essais politiques.
- Il y a des librairies de polars, qui font le choix de ne pas vendre de science-fiction.
- Il y a aussi des librairie qui font le choix de ne pas avoir d’érotique, ou de religieux, ou d’éditeurs avec des mauvaises conditions commerciales, ou…
Et c’est très bien comme ça. Chaque commerce fait ses propres choix, construit son offre, son marketing. Mon libraire n’est pas un supermarché qui vend n’importe quoi (cela étant dit, même les supermarchés font ce genre de choix).
Non ce n’est pas un refus de vente
Et en conséquence, Non, un libraire n’a aucune obligation de vendre quoi que ce soit, pas plus qu’un autre commerce (sauf à avoir pris un engagement contractuel particulier en ce sens, mais c’est une autre histoire).
Non, que le libraire refuse de vendre le livre X ou Y n’est pas un refus de vente, c’est un choix dans son offre. La notion de refus de vente est là pour protéger le client d’un arbitraire :
Rien n’oblige un commerçant à proposer à la vente un quelconque bien ou service mais s’il le fait, il ne pourra pas vous en refuser la vente. Vis à vis de la loi, un libraire est un commerçant comme un autre, qui peut donc tout à fait ne pas proposer certains livres à la vente.
Non ce n’est pas de la censure
Est-ce de la censure alors ? Tout dépend de la définition que vous y apportez. En général quand c’est un choix volontaire sans pression on parle de choix éditorial, la censure étant une activité sous contrainte extérieure.
Il faudrait aussi regarder pourquoi le livre est exclu de la vente. Si c’est pour des questions commerciales ou pour des questions de qualité littéraires, il est difficile de parler de censure. La question ne reste que si c’est réellement pour exclure une idée ou une parole.
Et même là, chaque libraire garde heureusement son choix de ce qu’il cautionne et de son marketing. Le problème ne commence que quand ce libraire a un poids tel que l’exclusion d’un livre en limite significativement l’accessibilité. En gros on parle d’Amazon, d’Apple (pour le numérique), de la Fnac, et c’est peut être tout. Étonnamment, si ça râle sur les libraires qui ne veulent pas vendre le livre de V. Trierweiler, on entend moins les gens sur Amazon qui refuse de vendre les livres critiques sur lui-même, ou Apple qui refuse l’érotique.
Cela dit, concernant ce livre de Valérie Trierweiler, les libraires sont surtout très hypocrites quand ils annoncent ne pas vouloir le vendre.
Photo d’entête sous licence CC BY-NC-ND par Caitlin ‘Caity’ Tobias
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