le procureur général près de la Cour d’Appel de Paris écrit « Enfin la découverte en perquisition chez X d’un document d’un syndicat d’avocat intitulé : manisfestants–e-s : droits et conseils en cas d’interpellation vient corroborer la volonté manifeste de participer à des actions violentes en cours de manifestation puisqu’il prend des éléments sur la conduite à tenir en cas d’interpellation ».
Ainsi le SAF est accusé d’encourager la violence au seul motif de faire connaître leurs droits aux manifestants par la production d’un document intitulé « info juridiques » et contenant des informations exclusivement juridiques.
— Communiqué du SAF, syndicat des avocats de France
On en est là. Être informé de ses droits devient un élément à charge. C’est bien connu, en manifestation seuls les (futurs) délinquants violents ont besoin de connaitre leurs droits…
Riez, mais quand l’État avancera « il a consulté la loi via Legifrance » comme élément à charge de culpabilité, il sera bien difficile de revenir en arrière. Je ne sais pas pourquoi je parle au futur, parce que ce qui s’est passé revient quasiment à ça en fait.
Ça arrive aujourd’hui, en France, et ça ne me fait pas rire du tout parce que ça s’inscrit dans un environnement qui glisse hors de la démocratie et de l’État de droit, doucement mais surement. À rapprocher du billet d’hier (et d’autres qui vont suivre).
Je ne discute même pas sur le fait que les manifestants en question soient coupables ou non, c’est juste hors sujet ici. Le fait de s’informer de ses droits ne doit jamais être un élément à charge dans un État de droit, c’est juste l’évidence même.
Le seul fait qu’une telle idée ait pu germer dans l’esprit d’un magistrat de la République démontre le fossé existant entre les citoyens et ceux qui sont censés faire respecter la loi.
Ainsi connaître ses droits est présumé un acte subversif
On en est là
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