Extraits de The Manager’s Path
The real goal here is psychological safety
On met beaucoup de choses derrière ce terme mais c’est un des enseignements majeurs de ceux qui ont mené de vraies études pour trouver des corrélations dans les équipes qui fonctionnent bien.
La corrélation ne se situe pas sur le niveau d’étude, l’expérience, le salaire ou même la compétence. La corrélation première c’est le sentiment de sécurité.
On débloque l’initiative mais aussi la communication, la capacité à s’impliquer, à proposer, à faire au mieux sans perdre de temps inutile et sans se retenir.
Mon mot d’ordre chéri reste la communication et l’explicite mais c’est pour moi très lié : On ne peut pas être en sécurité psychologique s’il existe des non-dits, des interprétations ou des zones de flou. Inversement, tout ce qui est dit clairement sécurise.
Teams that are friendly are happier, gel faster, and tend to produce better results. I mean, do you really want to go to work every day with a bunch of people you hate?
Il ne s’agit pas d’être amis, même si ça facilite évidemment, mais d’être dans un environnement amical.
La légende qu’on peut faire juste son boulot sans s’impliquer émotionnellement, sans frivolité ni discussions de machine à café, qu’on ne demande pas aux salariés de se faire des amis mais d’effectuer correctement leur travail, ne s’est jamais confirmée devant moi.
Le moindre grain de sable qui vient réduire le côté sympa ou l’envie de se retrouver ensemble pour travailler ensemble se voit immédiatement sur le travail, autant la qualité que la productivité, mais aussi sur l’envie de rester, sur l’initiative, sur l’effort qu’on doit mettre dans tout changement.
Certains parlent d’ADN et de valeurs pour s’assurer que les salariés s’entendront. Je ne sais pas si ça se réduit à ça, mais il suffit d’un membre d’équipe qui refuse d’entrer dans le fonctionnement collectif amical pour tuer toute une équipe.
Il y a certainement des emplois qu’on peut faire froidement mais probablement pas la participation à une équipe R&D.
Si ça ne colle pas, mieux vaut changer la personne d’équipe, voire l’isoler en électron libre hors des équipes, ou en dernier recours envisager ensemble une séparation.
One variant of the toxic employee is the brilliant jerk, who, as we discussed earlier, produces individually outsized results, but is so ego-driven that she creates a mixture of fear and dislike in almost everyone around her.
J’ai vu ce profil dans la plupart des équipes que j’ai croisé et j’ai tendance à croire qu’il est fréquent dans le milieu technique. Il y a une légende qu’on n’est pas là pour perdre son temps et que l’efficacité ou la compétence est la pièce maitresse qui va rendre tout le monde pertinent.
On parlait de sécurité psychologique et d’équipe amicale, on est en plein dans le contre-exemple.
Je n’ai pas de solution générique au problème si ce n’est la même que les deux plus haut :
- Intervenir en public à tout dérappage qui pourrait faire peur aux autres
- Sortir ces personnes des équipes pour les cantonner ailleurs
Ça ne résout pas le problème en soi mais ça permet au moins de l’isoler pour le traiter sans qu’il ne se propage entre temps.
When a person is behaving badly in a way that is having a visible impact on the team, and a way you don’t want your culture to mimic, you need to say something in the moment to make the standard clear.
« in the moment » est à prendre à mon avis au sens littéral et ça veut dire en public, en présence. Si ce n’est pas vous ça doit être un autre manager, ou en réalité peu importe qui qui assume la chose et qui sait avoir le soutien du management pour dire « stop » (et en théorie tout le monde devrait sentir avoir le soutien du management pour ça).
Il faut montrer que les mauvaises attitudes n’ont pas de soutien, qu’il y a une volonté de protéger ceux qui en ont besoin et d’instaurer une autre culture.
Pas de faux semblant : L’équilibre n’est pas toujours simple à trouver parce qu’intervenir pour dire « stop » va froisser, d’autant plus si on refuse d’entrer dans l’argumentation sur qui a raison et si l’intervention est pertinente (ça ça doit se faire après, à froid, en face à face). L’intervention en protection sera parfois vue comme une agression en sens inverse par celui qui est visé. Ça peut encourager un comportement de combat, ou un renfermement.
Je suis preneur de savoir comment vous traitez ça.
Your first goal is to protect your team as a whole, the second is to protect each individual on the team, and your last priority is protecting yourself.
Je suis de plus en plus mitigé là dessus, au point de peut-être être même en désaccord.
J’ai un profil sacrificiel. C’est comme ça que je vis au jour le jour, comme ça que je suis, personnellement et professionnellement. Je le demande aux managers dans une certaine mesure. Leur rôle est de prendre sur eux pour que l’équipe fonctionne. Mon rôle est de prendre sur moi pour que les équipes fonctionnent.
Pour autant, me protéger moi-même ou un manager est dans une certaine mesure plus prioritaire que protéger un autre. Si je ne défend pas ce qui me minore, je peux montrer le mauvais exemple et surtout je peux minorer ma propre position. Sur la durée minorer mon rôle et ma position c’est m’empêcher d’intervenir pour changer les choses et protéger les autres.
La citation me va bien dans l’idéal, surtout si les équipes fonctionnent déjà bien. Elle m’apparait plus problématique dans un contexte où il faut faire changer les fonctionnements. Là, le management et la direction doivent être protégés avec une bonne priorité.
Whatever the cause, this person disrupts team cohesion because he isn’t being collaborative with the rest of his teammates; he doesn’t feel safe sharing his work in progress, and his fear often sets an example for the rest of the team.
C’est aussi pour ça que je parle d’isoler ceux qui ne s’intègrent pas, faute d’arriver à provoquer le changement (essayons d’abord ça). La peur, la défiance, l’agressivité, se diffusent plus facilement que leurs opposés et ça fait son chemin inconsciemment même chez ceux qui pensent avoir le recul suffisant.
the person who hides information from you, from his teammates, from his product manager. […] The person who doesn’t want to go through code review and who doesn’t ask for design review on big projects. […] Whatever the cause, this person disrupts team cohesion because he isn’t being collaborative with the rest of his teammates; he doesn’t feel safe sharing his work in progress, and his fear often sets an example for the rest of the team.
La conclusion de tout ça pour moi c’est de ne pas laisser pourir la situation quand une personne n’est plus impliquée de la même façon, que ça apparaisse en agressivité, en manque de collaboration, en defiance, en manque de transparence, en manque d’initiatives, ou simplement en se mettant en retrait du groupe.
Si ça peut sembler mineur pour peu que le travail soit fait correctement, ça ne l’est pas : Il y a une influence, qui peut mettre longtemps à être renversée.
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