Je n’aime pas forcément les réponses qui y sont données là bas mais la question est diablement intéressante.
L’existence même de cette question amène à dire que, bien à l’abri dans notre confort, nous sommes heureux d’avoir une société de classes où certains, pour vivre, n’ont pas le choix d’accepter les métiers pénibles que nous ne voulons pas exercer.
La notion de confort et de pénibilité varie suivant notre environnement social, mais seuls ceux tout en bout de chaîne ne peuvent pas en dire autant.
Renoncer à changer la société parce que nous n’aurions plus une population inférieure corvéable, c’est déjà répondre que ce changement est justement essentiel, et urgent.
Bref, nous aurons réussi, revenu de base ou pas, quand justement nous ne nous poserons plus cette question.
Et pour la réponse ?
Il y a une chose de certaine : Si le métier est vraiment utile à la société, on finira par trouver quelqu’un pour le faire, parce qu’on sera prêt à y mettre le prix.
Le marché de l’emploi est actuellement totalement faussé par une demande disproportionnée par rapport à l’offre, et par une reproduction sociale très importante. La conjonction des deux permet de donner de très mauvaises conditions à des travaux pourtant pénibles tout en offrant extrêmement bonnes conditions à des travaux dits « hautement qualifiés » réservés à une élite sociale, majoritairement reproduite par naissance ou relationnel.
En réalité il y a plus de personnes capables d’assurer ces travaux « hautement qualifiés » pour peu qu’ils aient tous les mêmes facilités au départ, que de personnes prêtes à accepter les travaux pénibles.
À long terme avec un revenu d’existence qui n’est pas au rabais, on risque effectivement d’inverser les conditions de travail et les échelles de revenu de nombreux métiers. Les travaux pénibles vraiment utiles continueront à être remplis, mais simplement pas aux mêmes conditions.
Laisser un commentaire