Je peux contester un argument d’une thèse globalement intéressante. Je peux refuser un enchaînement logique d’une cause que je soutiens. Je peux refuser certaines actions tout en en partageant les motivations ou objectifs. Je peux trouver mauvaise une solution sans nier le problème sous-jacent. Je peux argumenter et avoir un désaccord avec une personne que j’apprécie énormément.
Bref, c’était vrai en politique et sur les sujets tabous, mais c’est plus large que ça. Je ne signe pas de chèque en blanc et je n’accompagne personne les yeux bandés.
Pour dire vrai, je fais même d’autant plus attention aux détails et refuse d’autant plus facilement une erreur ou une argumentation bancale quand je crois à ce qu’il y a derrière. Le reste ne mérite pas toujours d’y passer du temps.
Peut-être parce que j’ai l’impression que sinon la personne parle aussi pour moi. Peut-être parce que je ne veux pas voir s’écrouler une bonne cause derrière un discours contestable. Peut-être simplement parce que je ne peux accepter de me ranger derrière quelqu’un ou quelque chose en sachant que ça se base aussi sur du faux.
Non, je ne cacherai pas mes réactions sous prétexte qu’en parler peut faire du mal à la cause. J’ai tendance à croire que c’est au contraire d’accepter de ne rien dire qui peut faire mal aux causes qu’on défend, aux valeurs dans lesquelles on croit.
Je ne suis simplement pas celui qui accepte tout au nom de la cause. Je n’ai jamais cru à l’idée que la fin justifie les moyens.
Chacun fait ses choix. Les vôtres sont peut-être différents et ne n’ai pas à vous dicter quoi que ce soit. Vous pouvez contester les miens mais n’allez pas nier mes convictions ou mes intentions simplement parce que je refuse de fouler qui je suis. C’est insultant pour vous comme pour moi.
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